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28 février 2022 1 28 /02 /février /2022 09:43

(Partie 3) Moi, résidente en maison de retraite, anciennement femme de ménage, centenaire et en fin de vie, je témoigne des maltraitances dans les maisons de retraite, y compris dans les établissements gérés sous statut associatif !

Mais il convient aussi de donner quelques indications sur d'autres interlocuteurs importants pour les personne de santé fragile. Et d’abord bien sûr , sur le personnel médical, qui compte en premier lieu, le médecin de famille.

Mon médecin de famille, appelons-le Jacadi, voulait, dès 2013 déjà, me « placer » en maison de retraite. « J'y serais bien » disait-il. Je lui répondais chaque fois qu'il enchaînait sur ce point : « La maison de retraite, c'est pas la fête ». C'est dire que , dans les discussions que l'on pouvait avoir entre personnes âgées, aller en maison de retraite, ce n'était pas un brillant avenir, mais une mort lente assurée. D’autant plus que l'on connaît tous des personnes plutôt aisées, de la classe moyenne, pour celles qui ont encore les moyens, elles font tout ce qui est possible pour rester à la maison, où trouver des solutions alternatives, autres que les sinistres maisons de retraite. Mais, lorsqu'il ne devenait plus possible de me maintenir à domicile, entourée de personnel aidant, et que ma famille, devant travailler et ne pouvant pas s'occuper de moi vingt-quatre heures sur vingt quatre, j’ai dû me résoudre à abandonner mon foyer pour m'installer dans une « cellule » de la maison de retraite de la Grange aux Bois, à Metz.

D 'abord, donnons quelques considérations générales sur la médecine, en France, en ce début du XXI° siècle. Sans aucun doute, la médecine a fait de considérables progrès, contribuant à allonger la durée de la vie. C'est son aspect positif. Mais c'est aussi une médecine qui se développe dans un contexte bourgeois et capitaliste : c'est dire que son moteur essentiel, c'est l'argent. Et cela touche tous les domaines, depuis la fabrication des médicaments – ne dit-on pas que les laboratoires pharmaceutiques sont parmi les entreprises les plus corrompues et les plus lucratives, les deux étant sans douté liées – jusqu'à la distribution des médicaments par les pharmaciens – si vous connaissez un pharmacien qui ne paie pas l'impôt sur la fortune, c'est que c'est soit un jeune pharmacien, qui vient de s'installer, ou un pharmacien qui n'a pas un bon profil marketing – en passant par toutes les professions paramédicales (marchands de lunettes, d'appareils auditifs, de masseurs, etc) . Mais il est évident qu'il y a aussi le prolétariat de la médecine, les « petites – mains », infirmiers, aides-soignants dans les hôpitaux, secrétaires médicales, préparateurs en pharmacie, enfin tous les salariés , dans les hôpitaux et ailleurs, sous payés, corvéables à merci, au service des grands « mandarins ». Les personnes âgées, particulièrement exploitables par cette engeance , en connaissent un rayon.

Ainsi, sur le tard, ayant des problèmes auditif, je me suis rendu chez un spécialiste ORL pour me faire poser éventuellement un appareil auditif ; je me suis fait répondre par ce spécialiste, sans doute un grand défenseur de la sécurité sociale, mais surtout connu pour être un grand militant du Rassemblement pour la République : « Vous n'avez qu'à lire sur les lèvres ! ».

La présente crise de la COVID-19 a démontré , s'il en est besoin, la compromission des hautes sphères de la médecine avec les puissances d'argent. Ne dit-on pas que le meilleur représentant du laboratoire PFIZER n'est autre que le président de la république ?

On classe souvent les maisons de retraite qui entrent dans la catégorie des EHPAD en trois types : les entreprises privées, du genre ORPEA et KORIAN. Ce qui prime ici, entre les actionnaires, le personnel, et les résidents, ce sont évidemment les bénéfices versés aux actionnaires, ceci aux dépens du nombre de personnel nécessaire, du salaire équitable de ceux-ci, et surtout de la qualité des services, tant d'hôtellerie que de santé ,donnés aux résidents. Puis , deuxième type, les entreprises publiques. Et enfin, les établissements qui relèvent du monde associatif.

Le suivi des établissements est assuré par les services des Agences Régionales de Santé (ou ARS). Voici quelles sont les missions des ARS : Les agences régionales de santé sont chargées du pilotage régional du système de santé. Elles définissent et mettent en œuvre la politique de santé en région, au plus près des besoins de la population. Mais soit par manque de personnel, soit par désintérêt, à ma connaissance, il n'a jamais été vu la moindre présence de cet organisme qui devrait exercer un pouvoir de tutelle sur les maisons de retraite. En tout cas s'il y a des rapports pour décrire la réalité de ces établissements, ils ne sont suivis d'aucune prérogatives et d'aucune réalisation pratique. Par ailleurs, vu le montant des fonds publics versés , soit aux maisons de retraites, soit aux résidents, il devrait y avoir également un contrôle exercé par l’État, ainsi que les conseils départementaux, et sinon, les services sociaux des communes d'implantations de ces établissements. Mais là aussi le vide sidéral de tout contrôle. Pour tout dire, il y a même l'absence de tout contrôle par les structures elles-mêmes sur leur personnel, tant dans l'accompagnement au domicile, que dans les résidences de personnes âgées. Des médecins , et toutes les personnes des secteurs paramédicaux (dentistes, kinésithérapeutes, etc.) sont censés suivre chaque personne âgée : interviennent-elles tant soit peu sur les conditions de vie imposées aux résidents et au petit personnel des maisons de retraite ? Nullement. Et les syndicats ? Grands absents. Il y a bien diverses commissions au sein des établissements , comprenant des représentants des différents corps de métier présents sur le terrain, y compris la direction, et des représentants du personnel et des résidents, ou de leurs familles, mais tous ces postes sont squattés par des affidés de la direction et sont bouche bée sur tout ce qui se passe : c'est le silence absolu, et la défense de parler.

Cependant, étant résident d'un établissement géré par une association, je peux apporter des précisions sur le type de gestion ainsi assuré. Que nenni, ce n'est guère mieux que les établissement gérés par le capital privé. Il y a un système de gestion mis en place qui vise, c'est triste à constater, uniquement à surexploiter les personnes âgées et leurs familles, et à exploiter le personnel.

Voici par exemple, ce qui se passe à Metz, et sans doute dans tout le département de la Moselle. Je donne d'abord le portrait-robot d'un responsable , président d'une association de gestion de maisons de retraite, et ce n'est pas du tout fictif. Le président de ces établissements a différentes casquettes ; C'est d'abord un médecin, le bon docteur Jacadi. Puis c'est un élu politique, cumulard de chez cumulard : non seulement député, mais aussi conseiller départemental et conseiller municipal. Il peut être responsable du secteur santé (Centre Communal d'Action Social, CCAS ou autre) d'une commune. Lorsque la réglementation a interdit le cumul excessif des fonctions élues, rien ne l'a empêché de faire endosser certains de ces postes lucratifs, payés par les contribuables, par son épouse, ou un autre membre de sa famille. Et pour pimenter le tout, c'est aussi un grand ponte du Rassemblement pour la République (RPR) devenu Les Républicains (LR). Y compris, pour se couvrir un peu plus, un éminent notable, membre des loges francs-maçonnes locales. Voilà donc que l'unité est faite au sein de la dispersion de tous les organismes chargés de contrôler les maisons de retraite, au niveau d'une seule et même personne, par les différents fonctions qu'il occupe : représentation nationale, département, commune, médecine, etc. Le « bon docteur Jacadi » est le pivot de tout un système . La couleur politique n'y change rien : les mêmes mœurs de l'entre-soi vont de la droite à la « gauche », Parti dit « Communiste » inclus. L'extrême droite est en marge, sans aucun doute parce qu'elle n' a pas pu accéder à ce jour à cette galette. La preuve en est que la commune de Metz, de droite de 1971 à 2008, est passée à « gauche », de 2008 à 2020, pour repasser à droite en 2020.

Chacun connaît les pratiques corrompues des partis politiques. Ainsi, en Moselle, le président de l'association qui gère les maisons de retraite a été mis en cause au niveau judiciaire, pour l'embauche de personnes gérant soit sa carrière personnelle, soit comme colleurs d'affiches lors des campagnes électorales (Emplois fictifs, utilisation des moyens comme le secrétariat,les photocopies pour mener campagne électorale). C'est donc autant de personnels non affectés pour s'occuper des personnes âgées, mais personnes rémunérées par les fonds publics ou par les fonds versés par les résidents ou leurs familles. On sait que c'est le cas de nombreuses autres associations ou entreprises diverses, dite para-municipales, ou départementales, comme les établissements qui gèrent des Habitations à Loyers Modérés. Ainsi de nombreuses associations dites para municipales sont utilisées par les élus de toutes obédiences pour placer des militants politiques et utiliser les moyens de ces associations à des buts personnels ou partidaires.

 

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