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26 août 2023 6 26 /08 /août /2023 08:06

(Partie 5) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.

« Le 32° est un degré initiatique. Que pensez-vous de cette affirmation ? »

 

Voici, en annexes, deux illustrations de la démarche maçonnique, l’Arbre de Vie, et un commentaire de Jean Mourgues.

 

ANNEXE 1 :

Les 32 sentiers de la Sagesse :

Selon Kircher (1602-1680), l’arbre séfirotique est un calque du Temple de Salomon, qui fut construit pour abriter l’Arche d’Alliance.

Les trois piliers : 2 – 5 - 6.

Définitions :

1 Keter Initié : 1° Voie : la Couronne. L’Infidélité. La Couronne/ Les Cornes.

2 Chokhmah : 2° Voie : la Sagesse. La Colère. La Sagesse/ La Folie.

3 Binah : 3° Voie : l’Intelligence. L’Avarice. La Compréhension/ La Haine.

4 Chesed : 4° Voie : la Grâce. La Miséricorde. L‘Idolâtrie. L(Humilité/ La Vanité.

5 Gevurah : 5° Voie : la Force. La Sévérité. L’Egocentrisme. Le Courage/ La Lâcheté.

6Tiféret : Compagnon : 6° Voie : la Beauté. La Lâcheté. L’Amour/ L’Egocentrisme.

7 Netzach : 7° Voie : la Vertu. La Victoire. La Vanité. La Vérité/ L’Idolâtrie.

8 Hod : 6° Voie : la Splendeur. L’Arbre Sec. Le Don/ L’Avarice.

9 Yesod Apprenti : 9° Voie : le Fondement. L’Aigle. La Patience/ La Colère.

10 Malkhut Récipiendaire : 10° Voie : le Royaume. Le Taureau. La Fidélité/L’Infidélité.

11 Da’at Maître : la Connaissance

12 Profane : la monde profane

Les cinq voyages :

12 à 10 : Premier voyage. Le Cabinet de réflexion. La Terre = le Parvis.

10 à 9 : Deuxième voyage. L’Eau = l’Hulam.

4 -5 : 19° Voie : l’Ermite. Le Passage.

4 – 7 : 21° Voie : la Force. La Tempérance.

5 – 8 : 23° Voie : la « Mort ». Le Pélican.

7 - 9 : 28° Voie : la Lune. Les Personnes à Amphores.

7 - 10 : 29° Voie : le Soleil. Les Personnes à Amphores.

8 - 9 : 30° Voie : le Jugement. Les Personnes à Amphores.

8 - 10 : 31° Voie : le Monde. Le Lion Ailé.

10 – 9 : 32° Voie : le Fou. L’Ange.

9 à 6 : Troisième voyage : Le Feu = l’Hekal.

2 – 6 : 15° Voie : le Pape. L’Eléphant.

3 – 6 : 17°Voie : le Chariot. L’Epée.

4 – 6 : 24° Voie : la Tempérance. Le Phénix.

5 – 6 : 22° Voie : le Pendu. L’Homme au Bandeau.

6 – 7 : 20° Voie : la Roue de Fortune. Le Soleil.

6 – 8 : 26° Voie : la Maison Dieu. Le Lion.

6 – 9 : 25° Voie : le Diable. L’Aigle.

7 – 8 : 27° Voie : les Etoiles. Les Personnes à Amphores.

6 à 11 : Quatrième voyage. L’Air = La Chambre du Milieu.

2 – 3 : 14° Voie : l’Empereur. La Colombe.

2 – 4 : 16° Voie : l’Amoureux. Le Serpent.

3 – 5 : 18° Voie : la Justice. La Lune.

11 à 1 : Cinquième voyage : L’Ether = le Débhir.

1 – 2 : 11° Voie : le Bateleur. Les Masques.

1 – 3 : 12° Voie : la Papesse. Le Dragon.

1 – 6 : 13° Voie : l’Impératrice. Le Dauphin.

33° degré :

De Aïn Soph à la Couronne. L’Arbre Fleuri.

 

Correspondance des officiers dans le temple REAA :

1 Vénérable maître                    7 Surveillant 1

2 Secrétaire                            8 Surveillant 2

3 Orateur                                9 Couvreur

4 Maître de cérémonie              10 Trésorier

5 Expert                                  11 Aucun

6 Hospitalier                            12 Aucun

Tabliers :

Apprenti : 4 – 5 – 7 – 9 – 8

Compagnon : 5 – 7 - 8 et 4 – 5 – 7 – 8

Maître : 2 – 3 – 11 et 2 – 3 – 5 - 4

 

ANNEXE 2 :

Commentaire de Jean Mourgues :

« Une progression ou plutôt des cercles concentriques que l’on parcourt, une sorte de spirale qui va se resserrant… Poursuivant sa voie initiatique, le maître travaille donc toujours pensant qu’il peut agir sur le monde sans toutefois avoir la moindre illusion. Mais il ne veut pas tomber dans le néant et s’exposer à une rupture de l’unité de l’être, source d’illusion.

S’il revoit son cheminement, s’il se tourne vers l’arrière, il peut se recycler :

Le moment où il a découvert qu’il faisait partie d’un tout, de l’univers. Avant, il existait coulant sa conscience dans la conscience universelle, il était une partie de cet univers :

Je suis celui qui suis.

Puis c’est l’émergence du Tout par l’acquisition d’une personnalité de désir de volontés… La loge est de première importance pour ce stage : il nous faut des signes, il nous faut mettre de l’ordre, séparer fins et moyens, objectifs réels et supposés, nécessaires et imaginaires… C’est le stade le plus long sinon le plus difficile : on commence à comprendre que l’on est seul, et que cette émergence nous conduira à la recherche d’une solution personnelle, hors de tout modèle.

Je suis ce que je suis.

La poursuite de cet effort de dépersonnalisation conduit paradoxalement à un stade de la pensée tout à fait inattendu : on quitte le manifesté, noms, formes, distinctions, pour entrer dans l’intemporel.

Nous redevenons le Moi, mais pas celui que l’on avait isolé du Tout. C’est un moi pur, dépouillé, non asservi, non conditionné. Tout aussi dérisoire, mais lumineux, créateur.

JE SUIS. »

 

 


 

 

 

 

 

A.                   La Révolution française :

 

La franc-maçonnerie se réclame d’idéaux révolutionnaires (« Liberté, Egalité, Fraternité », laïcité,…) ; aussi convient-il d’examiner le contexte de ces idéaux. Lorsque l’on parle de la révolution, de quoi parle-t-on ? Il y a eu plusieurs phases. Et les révolutionnaires eux-mêmes ont daté l’an I de la révolution, non de 1789, mais de 1792 !

En 1789, il y a très peu de républicains, mais il y a beaucoup d’opposants à la monarchie absolue.

Alors que pour certains, la Révolution aurait dérapée en 1791, il apparaît plutôt que l’an II reste un exemple de révolution égalitaire et fraternelle. Tant que la révolution n’est pas terminée, la violence est légitime.

 

La grande révolution fut une révolution bourgeoise et, dans ses résultats, elle ne pouvait être que bourgeoise.

Sous l’angle de ses résultats objectifs, la révolution française n’avait pu être, étant donné les conditions objectives matérielles de l’époque, que bourgeoise.

Mais la révolution bourgeoise sous-tendait un second mouvement, populaire, qui voulait aller plus loin.

Engels : « À côté de l’antagonisme de la féodalité et de la bourgeoisie, existait l’antagonisme universel des exploiteurs et des exploités, des riches paresseux et des pauvres laborieux. »

Engels a énoncé la loi suivante : « Tout parti bourgeois, un moment placé à la tête du mouvement, se voit déborder dans ce mouvement même par le parti plébéien ou prolétarien qu’il a derrière lui. »

Marx montra que le mouvement révolutionnaire en 1793 tenta (un moment) de dépasser les limites de la révolution bourgeoise ;

Les bras nus mènent la révolution bourgeoise jusqu’à son terme.

La peur qu’inspire à la bourgeoise l’avant-garde populaire la fait renoncer à porter des coups trop rapides et trop brutaux à la contre-révolution. Elle hésite à chaque instant entre la solidarité qui l’unit au peuple contre l’aristocratie et celle qui unit l’ensemble des possédants contre les non possédants. Cette pusillanimité la rend incapable d’accomplir jusqu’au bout les tâches historiques de la révolution bourgeoise. « Aucun des démocrates de la gauche la plus populaire, ni Robespierre, ni Pétion, n’osèrent parler de l’expropriation sans indemnité. » (Lefebvre).

La révolution française est jusqu’en 1871 un horizon français indépassable.

La révolution française est une référence de la franc-maçonnerie, ne serait-ce que par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et le mot d’ordre : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Si l’historien Michelet interrompt le courant révolutionnaire par la mort de Robespierre, la période qui suit étant un contre-courant réactionnaire, il est légitime de prendre en considération les périodes 1789 à 1799, et même au-delà, jusqu’en 1815, la période du consulat et de l’Empire étant une période de consolidation des acquis révolutionnaires.

Cependant, concernant la franc-maçonnerie, étant donné la très grande diversité au sein de ces périodes, il est juste de s’interroger sur le contenu exact des références que sont la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et la devise « Liberté, Egalité, Fraternité »/

Il est à noter que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 :

·   Appartient au début de la révolution, période qui n’a pas encore mis fin à la monarchie absolue, et qui correspond à la lutte pour la Liberté. Une seconde période de 1792 à 1794 correspond à la lutte pour l’Egalité et à un approfondissement des droits qui se manifestent dans la Déclaration des droits de 1793. L’an I de la Liberté est inauguré par le 14 juillet 1789, et l’an I de l’Egalité est ouvert par le 10 août 1792 ;

·   La déclaration de 1789 présente un aspect inachevé, puisqu’elle s’arrête sur l’article 17 relatif à la propriété ;

·   L’ensemble des déclarations des droits présentent un aspect bourgeois : ils sont à la fois formels, et accentuent la protection de la propriété bourgeoise ;

1. Ces déclarations doivent être complétées par les acquis obtenus depuis la révolution, notamment par la Commune de Paris de 1781, le Front Populaire et la Résistance.

 

LA FRANC-MACONNERIE ET 1789 :

 

Mort du Roi :

Neuf francs-maçons refusent la mise en accusation et toute condamnation : Defermon, FoKedey, Le Maréchal, Le Maignan, L’Official, de Mazède, Morisson, Doulain de Grandpré, Dayre.

Trente-six députés francs-maçons votent la réclusion ou le bannissement. Parmi eux : Bobay, Bancal des Issarts, Barère de Vieuzac, Chaset, Collombel, Coupé de Kervenno, Duport, Gouly, Humbert, Mercier, Peries, Saurinve, Savary, de Pillery, etc.

Dix-sept conventionnels francs-maçons, absents au moment du vote, approuvent par procuration la condamnation à  la mort : Belmain, Blairel, Cherner, Comte de Fourcroy, l’abbé Grégoire, Merlin de Thionville, Mirande, etc.

Huit  autres conventionnels francs-maçons votent la mort avec sursis (sic) : Brissot, Duplantier, Fortuné, etc.

Quatre-vingt  délégués francs-maçons ont voté la mort, dont certains nobles comme Philippe Egalité, le marquis de Jonquière, Le Peletier de Saint-Fargeau,…

 

Composition des trois assemblées :

Constituante :

·   Députés francs-maçons du Tiers : 115

·   Députés francs-maçons de la Noblesse : 80

·   Députés francs-maçons du Clergé : 19

·   Députés francs-maçons suppléants ayant siégé :

o Tiers : 4

o Noblesse : 5

o Clergé : 2

 

Législative :

·   Députés francs-maçons : 100

·   Députés francs-maçons suppléants ayant siégé : 8

 

Convention :

·   Députés francs-maçons : 164

·   Députés francs-maçons suppléants ayant siégé : 8

 

Composition des Etats généraux : plus de 500 francs-maçons y furent délégués sur 1600 membres, c’est-à-dire 30 %.

Le nombre de députés et députés suppléants francs-maçons, respectivement à la Constituante, puis à la Législative et enfin à la Convention, est estimé à environ 210 à 220, soit 30 % de la composition de ces assemblées.

En 1736, un édit royal interdisait les tenues de loges. En 1738, le pape Clément XII interdit la franc-maçonnerie. En France, la franc-maçonnerie était opposée à la fois à l’Eglise et à la monarchie.

En 1789, on compte plus de 600 loges, dont 39 dans les colonies d’outre-Atlantique, et 69 dans les régiments.

Il se fonda à Paris, par des maçons, une « Société des Amis des Noirs »prônant leur libération des chaînes de l’esclavage. Chevilles ouvrières : Brissot et Olympe de Gouges.

En 1789, déjà 30 000 aristocrates émigrent, chiffre énorme pour l’époque.

Il y avait tout un panel de francs-maçons, depuis la franc-maçonnerie de pacotille qui entoure Marie-Antoinette, jusqu’à la franc-maçonnerie la plus révolutionnaire.

 

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