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2 mars 2022 3 02 /03 /mars /2022 20:30

( Partie 6) Moi, résidente en maison de retraite, anciennement femme de ménage, centenaire et en fin de vie, je témoigne des maltraitances dans les maisons de retraite, y compris dans les établissements gérés sous statut associatif !

La forte mortalité dans les établissements pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) pendant la pandémie de la COVID-19 a été aggravée par le manque de personnel et les conditions de travail, ainsi que les conditions de séjour des résidents. A voir s'il y aura une réelle enquête à la fois administrative et judiciaire autrement plus sérieuse que celle qui a suivie la période de chaleur et la canicule de l'année 2003, notamment auprès des familles, ainsi que des préconisations à mettre en œuvre pour améliorer la situation à venir.

Pour 600 000 personnes résidant dans 7000 établissement EHPAD, près de 34 000 sont décédées du fait de la pandémie entre mars 2020 et mars 2021. Cela ne résulte pas seulement de la fragilité des résidents, mais estime la Cour des Comptes dans un rapport de février 2022, également de difficultés structurelles liées à ces établissements. Les médecins représentent moins de 1 % des 377 000 équivalents temps plein que comptent les EHPAD, soit en moyenne , un seul médecin pour environ 600 résidents, déjà fragilisés par ailleurs. Sans compter, en raison des conditions de travail imposées sans vergogne, un taux d'abstention du personnel de 20 %, ainsi que des bâtiments inadaptés. Ainsi , la maison où je réside est fort ancienne, et voilà déjà cinq ans qu'il y a un projet en cours de reconstruction d'un nouveau bâtiment, qui semble-t-il , manque de financement. Voilà ce qu'en dit la presse locale :  « C’est le groupe Avec (anciennement DocteGestio) qui a la paternité de ce projet. En 2017, il avait acquis le terrain du Sansonnet, c’était  avant la crise sanitaire. Et ce n’est pas un virus, en l’espèce, qui a ralenti le projet mais un manque de financements. »

A noter également dans ma maison de retraite, l'absence d'une réponse adéquate au désir de spiritualité de certains résidents. S'il y a bien une salle qui sert de lieu de prière, en raison de la crise des vocations de prêtres, une est dite une fois par mois, au lieu d'une fois par semaine. Ceci pose également un problème quant à l'absence de respect du principe de laïcité dans les EHPAD. En effet, si l'on trouve parfois, dans l'enceinte des maisons de retraite, des églises, par contre, il n'y a pas d'autres lieux pour d'autres cultes, ou des lieux de spiritualité. L'une des raisons à cela est l'absence délibérée parmi les résidents de personnes issues des classes laborieuses des quartiers populaires de Metz, parfois de confession musulmane, bouddhiste ou autres (originaires d'Afrique du Nord, ou d'Afrique Noire, de Turquie, etc.). Par ailleurs, s'il y a à Metz, une maison de retraite confessionnelle, un « Home israélite » , à proximité de la synagogue, je peux témoigner par la présence d'amies du quartier dans celui-ci, que le traitement réservé aux résidents est quasiment le même que celui de ma propre maison de retraite. Espérons l'application des principes et la fin de la ségrégation entre Français de souche et Français immigrés et l'instauration d'une réelle égalité entre hommes et femmes, qu'ils soient blancs gaulois ou d'origine immigrée et de couleur, riches ou pauvres.

Les résidents des EHPAD étant considérés comme des choses, voilà longtemps qu'ils ne sont plus des citoyens à part entière. Même les principes de la démocratie bourgeoise ne sont plus appliqués par la classe bourgeoise (élections, suffrage universel, informations politiques, etc.). Aucun effort n'est fait pour faire participer les personnes âgées aux diverses échéances électorales.

Voilà de nombreuses années que les résidents des maisons de retraite sont tenus à l'écart du suffrage universel ; ils ne comptent pour rien dans la vie politique et sociale. Alors que lors des diverses échéances électorales, il suffirait d'un bureau de vote ambulant, dans un autobus , par exemple, comportant un représentant de chaque candidat pour empêcher les fraudes. Cet autobus pourrait sillonner les rues pour s'arrêter devant tous les lieux où des personnes sont confinées (maisons de retraite, prisons, hôpitaux,...) afin de permettre aux personnes qui ne peuvent pas se déplacer de participer aux divers votes !

Enfin , je voudrais insister sur la pire de toutes les humiliations, et le summum de la maltraitance, réservées aux personnes âgées, c'est le fait d'obliger à porter les « grenouillères de la république bourgeoise » .De quoi s'agit-il ? C'est une sorte de camisole de force que je suis obligée de porter depuis un an jour et nuit.

Pourquoi une grenouillère ? Pour les personnes âgées, ou à mobilité réduite, la grenouillère est un vêtement que l'on enfile, et dont l'achat est facturé à la famille. Ce vêtement est muni d'une fermeture à glissière, qui se trouve dans le dos, jusqu'à l'entrejambe, afin de faciliter les gestes d'habillage et les soins quotidiens, en limitant les manipulations.

Mon fils s'est opposé à ce que je porte une grenouillère. Il a rencontré les responsables de la maison de retraite, en exposant tous le éléments qui allaient à l'encontre d'une telle torture qui m'est infligée. En effet, j'ai l'habitude de porter une culotte et une chemisette, alors que cette grenouillère se porte sur la peau au-dessus de la couche. Jusque là j'avais aussi l'habitude d'aller seule aux toilettes, mais là cela devient impossible, car la grenouillère s'ouvre dans le dos. C'est une ultime dépossession du corps, et une façon de faire en sorte que la personne baigne dans les odeurs des excréments et de l'urine, perdant toute humanité.

Les arguties pour obliger à porter cette grenouillère, sortes de camisole de force, est d'affirmer à mon fils que je me dénude devant les autres résidents, en arrachant ma couche. Mais la vraie raison est d'économiser encore le temps consacré à mon entretien et au changement des couches. Cette façon de lutter contre la dignité humaine se retrouve , par exemple, dans les entreprises, où les capitalistes , pour ne pas perdre de temps, car « le temps, c'est de l'argent », obligent les employés à porter des couches, pour faire leurs gros et petits besoins, et éviter ainsi de consacrer du temps aux toilettes. C'est une véritable dépossession de mon corps. L'une des conséquences est de tenir à l'écart du peu d'activités sociales existant dans un tel environnement . Heureusement que les jours de visite, mon fils change la couche polluée ! C'est une volonté méchante de faire dépérir encore plus vite les personnes dépendantes.

Voilà les conditions de vie des résidents dans des maisons de retraire sous statut associatif, et voilà donc ce que de plus en plus de personnes dépendants vont vivre dans l'avenir, si elles ne se révoltent pas aux côtés de leurs familles. Cette déshumanisation va également gangrener les divers personnels de ces établissement, empêchés par le système de faire un travail intelligent et dignement rémunéré.

Vous trouverez des éléments d'information complémentaire également sur deux sites Facebook :

-Mon site personnel, sous le pseudonyme de Thérèse Ditz : https://www.facebook.com/therese.ditz/

-Le site de l'AMAPA, sous le nom de AVEC  Mon EHPAD: https://www.facebook.com/residences.avec/.

Ainsi que sur l'encyclopédie Wikipédia à propos du groupe Doctegestio :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Avec_(Groupe)

et le site du Républicain Lorrain :

https://c.republicain-lorrain.fr/edition-de-metz-ville/2019/01/18/amapa-d-jacquat-definitivement-blanchi

Le présent message s'adresse d'abord aux futures personnes dépendantes et à leurs familles: si vous n'obtenez pas des changements rapides , voici ce qui vous attend concernant vos conditions de vie … Le message s'adresse aussi à tous les encadrants de la dépendance : élus, administrations, médecins, personnel médical de toute sorte, ainsi que le personnel des EHPAD, depuis la direction jusqu'aux agents les plus divers : ne vous laissez pas enfermer dans une bulle de maltraitance, mais battez vous pour obtenir à la fois des salaires dignes et des conditions de travail adaptés à un pays riche comme la France !

Faut-il vous rappeler que le nombre de résidents en EHPAD est aujourd'hui d'environ 600 000 personnes, et les personnes en perte d'autonomie à domicile sont environ de 1,9 million de personnes pour un total de personnes de plus de 60 ans en 2015 de 16,2 millions de personnes, et que le nombre estimé de personnes en perte d'autonomie sera de 640 000 personnes en établissements et 3,1 millions de personnes à domicile, en 2030. 2030, c’est demain. Et vous en serez peut-être , vous, sœur ou frère ,qui me lisait, parmi cette cohorte.

Comme je l'ai indiqué ci-dessus, les personnes des classes moyennes seront de plus en plus nombreuses. Et c'est une clientèle qui intéresse au plus au point les truands qui s'engraissent des économies des résidents et de leurs familles. Car les classes moyennes ont encore quelques économies. Mais aussi, comme je le constate tous les jours, et contrairement aux personnes des classes laborieuses, qui pourront de moins en moins bénéficier de placements en maisons de retraite, les personnes des classes moyennes(parents dépendants de commerçants, d'enseignants, de médecins, de petits patrons, d'artisans, etc) ont du mal à supporter les conditions de maltraitance et de souffrance que la machinerie des EHPAD leur fait subir.

Sœur ou frère humain, c'est à toi que s'adresse ce message : Prends ton destin en main, avant qu'il ne soit trop tard !

 

Thérèse DITZ

19 février 2022

 

 

 

 

 

ANNEXE :
JUSTICE
Affaire Amapa à Metz : Denis Jacquat définitivement blanchi

Le conseiller départemental Denis Jacquat a été définitivement relaxé dans l’affaire de l’Amapa, une association mosellane d’aide aux personnes âgées et handicapées dont il fut longtemps le président. Après 14 ans de procédure. Un ancien collaborateur du Messin est, lui aussi, disculpé.

Par par S.-G. SEBAOUI - 18 janv. 2019 à 05:00 | mis à jour le 18 janv. 2019 à 18:54 - Temps de lecture : 2 min

 

 

( Partie 6) Moi, résidente en maison de retraite, anciennement femme de ménage, centenaire et en fin de vie, je témoigne des maltraitances dans les maisons de retraite, y compris dans les établissements gérés sous statut associatif !
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