Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 juillet 2017 3 12 /07 /juillet /2017 08:26

 

RECIT DU CHEMINEMENT DE PIERRE QUADER QUI A AIME, TRAVAILLE ET PRIE POUR NE PLUS RENAITRE (Partie 22)

 

 

 

9 Vanité.

 

Le cavalier désarçonné par sa monture

Furieuse les fesses cul par-dessus la tête

Dans un désordre incohérent de gestes

Avec fracas sur l’obstacle de la démesure

 

Cheval menant l’attelage quelle posture

Sur les instincts la disharmonie culbute

Avec lui toutes imperfections emportent

Néant et mort partageant cette aventure.

 

Les sept embûches graves pêchés toujours présents

Prêts à ressurgir mais d'un coup s'évanouissant

Le candidat  capable de rester maître

 

Le voyageur courageux chevauche noblement

En nourrissant le feu intérieur maintenant

Et ici par le désir de nouveau renaître.

 

 

10 Isis.

 

Voie du silence et du secret Isis sait

La gardienne du livre de révélation

Profonde bienfaitrice met ses actions

Au service de la vie spirituelle sacrée

 

Le souffle va et vient pour savoir quel côté

Elle possède l'eau qui reflète sa fonction

En silence révélant la chose par réflexion

Connue antérieurement mais oubliée.

 

L'appétit de connaissance intellectuelle

Tue l'esprit empêchant d’entrer dans l'éternel

Voilà pourquoi les livres sont dès lors déchirés

 

Le monde intérieur découvert par l'intuition

Quand devient vaine la pensée et la discussion

Dans la nuit la conscience enfin écoutée.

 

 

Partager cet article
Repost0
12 juillet 2017 3 12 /07 /juillet /2017 08:19

 

RECIT DU CHEMINEMENT DE PIERRE QUADER QUI A AIME, TRAVAILLE ET PRIE POUR NE PLUS RENAITRE (Partie 21)

 

 

 

 

7 Le miroir.

 

Ce qui te revient le miroir te l’a offert

Ô prostituée qui t’admire toi-même

Cachant ton visage parler de toi seule t’enflamme

Constamment enfermée dans ta prison de chair

 

Courtisane au lieu de contempler l’univers

Narcisse qui ne cesse de voir lui-même

Le miroir te renvoie à tous tes blasphèmes

Parce qu’au dos tu déposes l'argent pervers.

 

Qui ne possède pas d’argent alors les yeux

Admirent à travers cette fenêtre les cieux

Miroir de la pureté première de l’esprit

 

Celui qui regarde dans le miroir magique

De l'âme découvre les défauts tragiques

Alors ce regard courageux le purifie.

 

 

8 Le lièvre.

 

Pleins d’illusions quant à ses capacités

Le chevalier devant le lièvre s’échappait

N’hésitant pas à abandonner son épée

Peureux cela rend manifeste la lâcheté

 

L’aventure initiatique se voit refuser

A qui s’effraie de renaître renouvelé

Elle exige dangers et victoires affrontés

Aussi l’abandon des fausses sécurités.

 

S'abuser soi-même sur la voie extatique

Aussi autrui dès lors de la forêt magique

Le lièvre surgit et révèle la mascarade

 

Authentique face à ta réalité

Quoiqu'il en coûte respectable guerrier

Le glaive de lumière en ta main garde.

 

 

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2017 2 11 /07 /juillet /2017 19:30

 

RECIT DU CHEMINEMENT DE PIERRE QUADER QUI A AIME, TRAVAILLE ET PRIE POUR NE PLUS RENAITRE (Partie 20)

 

 

 

5 La cupidité.

 

La main fermée prend sans jamais rien donner

L'or extérieur sur son cœur le recelant

Refuse de partager le veau d'or adorant

Gardant pour soi la lumière accumulée

 

Enfermant le néant dans un coffre luté

Thésaurisant les périssables changements

Et la transitoire terre collectionnant

La conscience égoïste reste bouclée.

 

Plutôt que d'accumuler mort et désarroi

Vers l'abondante lumière oriente-toi

Qui entre dans ton cœur pour enrichir autrui

 

Transforme les métaux en corps de lumière

Soleil intérieur substance plénière

Splendeur impérissable qui croît et fleurit.

 

 

6 Le diable.

 

Celui qui se jette en travers le satan

Plus que conscience choisit le changeant mental

Trop sérieux accroché sous la lune banale

Se hâtant pour épouser les valeurs du temps

 

Hors de soi la voie droite fuyant et déviant

Ta création disposée sur un piédestal

Tu demeures sans sève simplement verbale

Adorateur de l'idole se desséchant.

 

L’initié déterminé renonce aux faux dieux

Répond aux signes apparus dans les cieux

Qu’importe les journées les nuits à cheminer

 

Il rie par-delà réussites et défaites

Ne s’attache ni à la douleur ou à la fête

Placé de plein pied au cœur de l’éternité.

 

 

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2017 2 11 /07 /juillet /2017 10:00

Vive les vacances…

En attendant septembre 2017 …

Le blog en été :

 

Pour les lecteurs habituels, le présent blog se met en congé pendant les mois de juillet et août 2017. Il publiera donc, chaque jour, deux pages du récit : « RECIT DU CHEMINEMENT DE PIERRE QUADER QUI A AIME, TRAVAILLE ET PRIE POUR NE PLUS RENAITRE », en feuilleton, jusqu’en septembre prochain.

Pour les lecteurs occasionnels ou les lecteurs habituels, intéressés, ce récit a été publié dans la collection l’Harmattan, et il peut donc être commandé sur papier.

Les articles politiques reprendront alors, avec comme thème notamment :

  • Autocritique et analyses scientifiques du révisionnisme. Russie et Chine continentale.
  • A quoi sert le Sénat ?
  • Le, président Emmanuel Macron n’est pas mon président, le gouvernement La République En Marche n’est pas mon gouvernement, le parlement n’est pas mon parlement : voilà pourquoi.
  • Qu’est-ce qu’être athée ?
  • Comme le déclare Jacques Chirac à la fin du tome 2 de ses « mémoires », il y a en France encore de nombreuses Bastilles à prendre. Même Emmanuel Macron a appelé son ouvrage de campagne présidentielle : «  Révolution ». C’est dire que depuis de nombreuses années tout un chacun est en attente de changements majeurs. L’erreur est de compter sur les représentants politiques pour mettre en œuvre ces changements ! Mais beaucoup de commentateurs politiques sifflent la fin de la campagne politique et demandent à chacun de retourner dans la routine de la vie quotidienne, c’est-à-dire de la soumission aux puissants, la haute bourgeoisie, et à l’esclavage salarié. Est-ce possible de ne pas aller plus loin ? Parmi les Bastilles à prendre, et les médias officiels n’en parlent jamais, il y a tous les « châteaux » et tous les fiefs, dont notamment :
    • Les entreprises, dont les grands monopoles. C’est là, comme l’a dit Jean Jaurès, le nouveau territoire, où les patrons bourgeois se comportent en rois absolus, décidant de tout. Et il ne faut sûrement pas compter sur la République en Marche pour partager ce pouvoir ! Au contraire, la réforme du Code du Travail vise à accentuer l’esclavage salarié, en transformant tout le peuple en précaires à vie ! Seul le peuple, en utilisant la force et la violence révolutionnaire pourra obliger ces monarques à partager le pouvoir dans les entreprises !

La bourgeoisie veut faire partager par le peuple ses propres rêves et sa propre réussite, alors que le peuple veut aussi avoir ses rêves et sa réussite à lui : « Travaillez pour mes entreprises, et tout ira bien ! » dit la bourgeoisie au peuple. Mais le peuple veut aussi des rêves, et aussi sa réussite : les entreprises sont devenues un bien commun. Ainsi, la France appartient à tous, et d’abord au peuple. Pour paraphraser Seyes : « Sous la domination de la bourgeoisie, le peuple n’est rien, alors que, libéré et émancipé de la tutelle de la bourgeoisie, il est tout !

    • Les quartiers et les ville : les Hôtels de Ville sont autant de châteaux ou les représentants « élus » de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie se comportent également en monarques absolus. Il n’y a que regardé la différence de traitement entre les quartiers huppés de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie (qui forment la classe moyenne,) et les quartiers délabrés du peuple !

Voilà donc deux entités où le mouvement En Marche ne contribue pas à apporter les réformes pourtant bien nécessaires ! Comment les républicains bourgeois, qui prêchent l’ « égalité » -- en droit mais non en fait – de tous, ainsi que la fraternité et la liberté, peuvent-ils accepter – tans les républicains d’En Marche que ceux du parti Les Républicains – la coexistence, dans les entreprises et dans la gestion des villes, de petits monarques absolus, les chefs d’entreprise, et les maires des villes, d’une part, et les gens du commun, esclaves au travail et sujets dans les cités ? Quel cynisme !

Alors que chaque personne passe le tiers de sa vie dans une entreprise, publique ou privée, et les deux autres tiers, il vit dans une ville ou à la campagne, dans un logement collectif ou dans une maison individuelle : le peuple, dans son ensemble, peut-il encore se désintéresser de ces deux aspects de sa vie, et « déléguer » la gestion de ceux-ci à des tiers, que ce soit le patron, ou bien l’élu qui le « représente », les deux faisant partie de la classe bourgeoise, ou bien, défendant les intérêts exclusifs de cette classe ?

  • La France a-t-elle un régime démocratique ? Qu’est-ce que la démocratie populaire ?

 

Qui représentent les députés ?

 

Le discours du président de la république, lors du congrès à Versailles, le 3 juillet 2017, et le discours du premier ministre, devant l’assemblée nationale, le 4 juillet 2017. Vote de la confiance au gouvernement-.

 

Il est important de considérer qui représentent véritablement les élus, et notamment les députés et les sénateurs.

Nombre de commentateurs des médias dominant, qui ne font que refléter l’idéologie de la classe dominante, la classe bourgeoise, jettent très vite un voile sur les conditions de désignation des élus de la république bourgeoise. Il n’en a pas toujours été ainsi. Les conditions étaient différentes lors de la création du système bourgeois (1789-1794), ainsi que lors de différentes périodes historiques. Par exemple :

  • Il a été interdit aux membres de la première assemblée constituante de 1789 de se représenter aux élections de la seconde assemblée de 1791.
  • En 1871, certains députés, mal élus, c’est-à-dire par une minorité d’électeurs, ont refusé de siéger et ont démissionner.

Imagine-t-on, aujourd’hui, l’interdiction pour les anciens hommes politiques, la plupart cumulards, l’interdiction de se représenter aux élections législatives en 2017 ? Imagine-t-on certains élus, désignés par une minorité des électeurs inscrits refuser de siéger au parlement ?

Chaque décision prise par les députés devrait indiquer pour quels intérêts cette décision est prise, ainsi que le nombre et le nom des députés qui l’ont adoptée.

Il est important de prendre en compte la représentativité réelle des parlementaires, car ,  demain, en cas d’échec de la fraction européaniste et cosmopolite que représente Emmanuel Macron, avec le même système, ce peut être la fraction fasciste, nationaliste et raciste, représentée par le Front National, qui prendra le pouvoir, et l’on dira, de façon erronée, comme cela a été le cas d’Adolphe Hitler en Allemagne, en 1933, que c’est de façon « démocratique » que le fascisme a accédé au pouvoir.

Ainsi, la confiance au gouvernement a été adoptée selon les conditions suivantes :

  • N’ont pas participé au vote : 11
  • Abstentions : 129
  • Pour : 370
  • Contre : 69

Soit un total de 577 députés.

Sur la base du deuxième tour des élections législatives de 2017, on distingue :

  • Electeurs inscrits : 47 293 103
  • Les Républicains En Marche : 7 826 245 soit 16,5 % des électeurs inscrits
  • Modem : 1 100 626 soit 2,3 % des électeurs inscrits
  • Autres : 9 249 165 soit 19,6 % des électeurs inscrits
  • Total des électeurs exprimés : 18 176 066
  • Abstentions : 27 128 488
  • Nuls et blancs : 1 988 549

Le bilan est donc le suivant :

  • Inscrits : 47 293 103, pour 577 députés : chaque député représente donc 81964 électeurs.
  • Abstentions, blancs et nuls : 29 117 037
  • Total des électeurs qui se sont exprimés : 18 176 066
  • Les Républicains et En Marche : 8 926 901 et 350 députés. Chaque député représente donc 25 505 électeurs.
  • Autres : 9 249 165 et 227 députés. Chaque député représente donc 40 745 électeurs.

Un député de l’opposition représente donc 1,6 député de la République En Marche.

Pour voter la confiance au gouvernement d’Edouard Philippe, les 370 voix favorables représentent en fait 370 X 25 505 soit 9 436 850 électeurs, soit 20 % du corps des électeurs inscrits.

Les 207 voix qui se sont abstenues, n’ont pas participé au vote ou ont voté contre représentent donc 207 X 40745 soit 8 434 215 voix et 18 % du corps des électeurs inscrits.

En conséquence, sur ce vote de la confiance la représentation dite « nationale » ne représente que 378 % des électeurs inscrits, et un électeur sur cinq a voté cette confiance, alors qu’un électeur sur cinq est contre la confiance.

Alors pourquoi continuer à répandre l’illusion que l’assemblée nationale représente toute la nation ? C’est bien plutôt une assemblée bourgeoise et petite bourgeoise. 62 % des électeurs ne se sont pas prononcés, et 80 % des électeurs ne sont pas pour la confiance au gouvernement En Marche !

 

Rendre aux élus leur véritable fonction : accaparer le pouvoir au profit d’une minorité, ou bien être au service de la majorité et de l’intérêt général.

Qui désigne les élus ? Emmanuel Macron ou le peuple ? A qui faut-il rendre des comptes ? On entend souvent des commentateurs déclarer que les députés du parti En Marche doivent tout personnellement à Emmanuel Macron. Ce n’est pas faux, dans le sens où ils ont souvent été élus par rejet de la vielle classe politique complètement compromise par ses malhonnêtetés et son absence d’action en faveur de l’intérêt général. Souvent, il suffisait, pour être élu, d’apparaître sur la même afficha qu’Emmanuel Macron, ou bien de se réclamer de la majorité présidentielle. Mais c’est là complètement dévoyer le mandat de député : le député représente ses mandataires, et il n’a de compte à rendre qu’à ceux-ci !

 

Mépris des médias dominants : le peuple serait fatigué de la politique. La période électorale a été trop longue, soit plus d’une année, en incluant les deux primaires de la droite et de la « gauche ». Maintenant il faut rentrer dans le rang, et reprendre le chemin de la routine. C’est là du mépris pour le peuple. C’est dénigrer les personnes : comme si le peuple ne voulait pas – ou ne pouvait pas – s’occuper personnellement de ses affaires que ce soit dans la vie quotidienne, ou dans son activité professionnelle.

Et si le peuple voulait s’occuper enfin de ses affaires et prendre le pouvoir ?

La lecture à donner à l’abstention massive : désintérêt ou bien trop grand intérêt ? Pour ma part, il s’agit d’un doute sur les intentions de la classe politique, qui est hypocrite et ne représente de fait que la classe bourgeoise. Le pas suivant à effectuer par le peuple, c’est de s’emparer directement de toutes les affaires de l’Etat, pour les gérer lui-même.

 

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2017 2 11 /07 /juillet /2017 09:00

 

RECIT DU CHEMINEMENT DE PIERRE QUADER QUI A AIME, TRAVAILLE ET PRIE POUR NE PLUS RENAITRE (Partie 19)

 

 

 

3 L’arbre de mort.

 

L’infidélité supporte l’arbre de mort

Manquant d’esprit de suite et de volonté

La lumière refusant de l’ingurgiter

En se versant sur le crâne le calice d’or

 

L’inconstant se fie à l’obscurité du corps

La voie de découverte de soi réfutée

Et la boisson qui à la vie fait accéder

Choisissant le monde obscur charnel à tort.

 

Va fidèle Dieu t’attend au bout du chemin

N’ais aucune crainte il te tient la main

Afin de traverser toutes forfaitures

 

Les enfants boivent la coupe jusqu’à la lie

Alors ils reçoivent la couronne de la vie

Les livres de l’homme et de la nature.

 

 

4 Le mauvais compagnon.

 

Les morts négligent leur lumière fondamentale

Oublient les symboles se fuient avec terreur

Pour échapper au poids du vide intérieur

En éliminant leur plus précieux capital

 

La conscience avec colère optimale

Finit par se frapper avec folle fureur

Tel le mauvais compagnon trop calculateur

Enfonçant avec rage l’épée fatale.

 

Les clés constituent patience et persévérance

Pour être simplement supprimer l’apparence

Et le besoin de tout ramener à l’avoir

 

La conscience instrument très avantageux

Favorise la communion avec ceux

La considérant comme lumière à voir.

 

 

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2017 2 11 /07 /juillet /2017 08:52

 

RECIT DU CHEMINEMENT DE PIERRE QUADER QUI A AIME, TRAVAILLE ET PRIE POUR NE PLUS RENAITRE (Partie 18)

 

 

CAHIER CITRINE:

 

SAGESSE,FORCE,BEAUTE

 

 

1 Le commençant.

 

Concentré tel un enfant spontané il joue

Entre équerre et compas centre d'union

Un en lui-même avec l'univers fusion

Manipulant bâton coupe épée et sou

 

Très désintéressé sur le sentier du tout

Par un lac d'amour forme la chaîne d’union

Le monde est un jeu qui éteint l'opinion

Buvons le silence puisque le joug paraît doux.

 

Gare aux faux prophètes dont les illusions

Précipitent les charlatans et les bouffons

En enfer en raison de leurs idées perverses

 

L'homme au cœur de son être le plus profond

Forge toutes les armes terribles qui font

Que la boule verse et les pôles s'inversent.

 

 

2 Retour.

 

Le royaume matériel du septième jour

Est portail ouvert et accès à l'unité

Le plus proche de Dieu et le plus éloigné

Jour de repos et à Adonaï le retour

 

Où tout s'écoule dehors et dedans toujours

Les larmes le sang et la sueur assemblés

Point de départ et d'arrivée par qui donnée

L’autorisation d'entrer au nom de l'amour.

 

Chacun estime suffire à lui-même

Son orgueil construit Babel et Baal l'aime

Recherchant la luxure le pouvoir l'argent

 

La nature se révolte contre l’inique

Par tremblements et éruptions volcaniques

Les hommes s’affrontent dans un conflit ardent.

 

 

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2017 2 11 /07 /juillet /2017 08:16

 

RECIT DU CHEMINEMENT DE PIERRE QUADER QUI A AIME, TRAVAILLE ET PRIE POUR NE PLUS RENAITRE (Partie 17)

 

« Cela ne va pas ? Je préfère t'enfermer au couvent ! Rends-toi compte avec qui tu veux te marier : un fils Quader ! On aura tout vu ! Ce péteux ne franchira pas le seuil de ma maison. Ce fainéant est un incapable. Ce n'est même pas un agriculteur : il est pauvre comme Job et n'a que les yeux pour pleurer. S'éprendre d'une personne qui n'est pas de son propre milieu : il n'en découle rien de bon ! C'est un raté et il te conduira aussi à la ruine. Quel attrait a-t-il donc ? Il t'a envoûtée ! Tu es maudite ! Reviens à toi et sois un peu responsable de ce que tu entreprends au lieu de te laisser trousser et embobiner par le premier venu. Je te tuerai plutôt de mes mains. C'est la faute de ta mère : elle n'a jamais su élever ses enfants. Ah ! Elle aurait mieux fait de te surveiller. Mais qu'est-ce que j'ai fait au ciel pour avoir une fille pareille ! De quoi suis-je donc puni ? Je n'ai quand même pas commis un crime ! Ne t'ai-je pas ressassé mille fois qu'il ne faut pas se mettre derrière un cheval et devant un homme ? Vous formerez tous les deux un bien pauvre ménage. Non et non ! Et les gens riront de moi. J'ai trimé comme un fou toute ma vie et c'est les Quader qui en profiteront. Regarde le mal que tu causes à tes parents. Je te répudierai. Je te renierai. Je ne veux plus te voir. C'est un fêtard et un soûlaud comme son père et il va me casser la baraque : une pomme ne tombe jamais loin du pommier ! Et toi ? Au début tout te paraît doux et resplendissant et tu ne verras l'amer que lorsqu'il sera trop tard pour te repentir. Tant que le balai est neuf il nettoie facilement et te dissimule les défauts, les vices, la pauvreté et la ruine. Mais après, quand le balai sera usagé, crotté et puant, qu'adviendra-t-il de toi et de tes enfants ? Comment peux-tu coltiner une chiffe pareille toute ta vie ? C'est une tartine où d'autres ont léché la confiture. Ah ! Quand le balai est neuf il enlève bien la poussière..

 

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2017 2 11 /07 /juillet /2017 08:12

 

RECIT DU CHEMINEMENT DE PIERRE QUADER QUI A AIME, TRAVAILLE ET PRIE POUR NE PLUS RENAITRE (Partie 16)

 

Un soir d'octobre, le soleil couchant parvenant difficilement à traverser ce qu'il restait de feuillage aux arbres, se baladant dans un bois des environs, Pierre Quader, en plein milieu d'une conversation quelconque, se tourna brusquement en direction de Thérèse, s'empara d'elle par la taille, et lui balbutia : « Ech hun de gär [1]! ». «Ech hun de gär ! » reprit Pierre Quader, encore une fois, s'adressant à une Thérèse semi-consciente, éberluée par cette charge inattendue. Puis Pierre Quader la raccompagnait jusqu'à quelques pas de chez elle, dans un silence tendu, et heureux de sa prouesse. Quant à Thérèse, ce « Je t'aime » résonnait dans sa tête comme un tambour que l'on bat. Le lendemain, ils se revirent et, repassant instinctivement par le même endroit, arrivés là, il la saisit par le bras, l'effleurant du doigt, puis par la taille, retroussait sa blouse, dévoilant son dos, déboutonnait sa jupe. La position lui parut absurde, lui-même faisant figure de lourdaud. Quoiqu'il en soit, il tenta de la coucher sur le sol et accrut la pression de son étreinte. Thérèse mimait et contrefaisait la résistance moins par conviction que par un réflexe en rapport avec ce qu'on racontait sur les rapports avec un homme et ce qu'elle retenait de ses vagues lectures d'adolescentes, puis l'enlaça à son tour de ses bras, l'étreignant fortement, attendant la suite des événements. De façon tout aussi inattendue, Pierre Quader relâchait son étreinte : il n'avait plus envie de caresser. A vrai dire, il ignorait comment débuter, comment poursuivre et comment se dépêtrer d'une situation qu'il n'avait pas voulue et déclara, d'un ton rapide, penaud et confus, qu'il n'avait jamais eu de contact avec une autre femme, qu'il l'aimait beaucoup, mais que pour lui, l'amour était quelque chose de plus précieux que l'acte en lui-même. Tous deux remirent de l'ordre hâtivement dans leurs vêtements et, marchaient côte à côte, sans se voir, sans se parler Pierre Quader d'un pas rapide comme s'il fuyait, Thérèse essayant de le suivre en courant presque, en direction de la ferme de monsieur Ditz. Cette soirée eut pour conséquence de raviver les sentiments de part et d'autre, laissant chacun insatisfait. Les parents de Thérèse ne la reconnaissaient plus, surtout madame Ditz : elle se comportait en étrangère à la famille, et se languissait, passant plus de temps que de coutume, seule, dans sa chambre, assise à côté de la fenêtre, rêveuse. Madame Ditz, soupçonnant anguille sous roche, subodorait que sa fille avait une relation avec le fils Quader. Thérèse, première élue du coeur d'un homme mûr était fière. Pierre Quader, craignait d'avoir déçu sa bien-aimée, était aussi encouragé à oser plus ; plus que jamais il se complaisait à en discuter comme de confiance et la dépeignait maintenant comme une beauté de premier ordre, peut-être la plus belle fille au monde, spécifiant pour épater ses amis et faire briller les yeux des envieux, que son futur beau-père n'était pas pauvre et que Thérèse n'avait qu'un frère. Il arguait qu'elle se pâmait pour lui et devait admirer le courage avec lequel il avait expurgé sa chasteté. Après une nouvelle promenade dans les sous-bois, une semaine plus tard, Thérèse était enceinte et, première informée, madame Ditz l'annonçait avec doigté à son mari. Apprenant ce fait et que Thérèse désirait épouser un Quader, monsieur Ditz, écumant, la rejoignit dans sa chambre et, la pétrifiant du regard, brailla dans une rage folle :

 

 

[1] Langue francique. En français : « Je t’aime ! ».

 

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2017 1 10 /07 /juillet /2017 18:38

 

RECIT DU CHEMINEMENT DE PIERRE QUADER QUI A AIME, TRAVAILLE ET PRIE POUR NE PLUS RENAITRE (Partie 15)

 

Ce manège dura deux années pleines, et cela piétinerait ainsi longtemps, des mois, des années, voire toujours, d'autant plus qu'il avait beau se décarcasser, personne, en particulier Thérèse, n'y prenait garde. Il résolut fermement qu'à la prochaine rencontre, il lui spécifierait quelque chose de gentil, par exemple à propos de ses yeux bleu clair ou de ses cheveux. Chaque fois, au dernier moment, il était paralysé et muet et ne s'exécutait pas : il reportait alors à la prochaine fois et revivait en rêve cette scène de déclaration pour l’énième fois. Pour s'encourager et revivifier son énergie, il s'esclaffait : « Après tout, ce n'est qu'une petite fille, et j'ai plus de dix qu'elle. Qu'a-t-elle de si différent des autres ? C'est une paysanne de rien du tout. Moi j'ai voyagé, vu du pays et j'ai un métier. Je suis mieux costumé et j'ai plus d'attrait que tous les jeunes paysans qu'elle coudoie : eux travaillent continuellement vingt quatre heures sur vingt quatre, moi j'ai des loisirs et sa vie sera plus agréable avec moi, à la ville. Je damnerai le pion à tous ces vachers ! Ces deux ans de manoeuvre aiguisèrent le désir de s'adjuger Thérèse et Pierre Quader claironnait à qui voulait l'entendre, par bravade, qu'il vivait un grand amour. Un jour, un de ses jeunes frères, ancien camarade d'école de Thérèse, fit les présentations : quel gouffre entre le rêve et la réalité ! Pierre Quader sortit écoeuré par cet entretien et encore plus troublé : rien ne s'était agencé comme dans ses rêves les plus fous et, de part et d'autre, seules des banalités furent échangées. Il eut alternativement des périodes d'enthousiasme – « Ma compagnie lui plaît sûrement ! ». «  Elle admire mes belles mains ! » – et de scepticisme «La différence d'âge entre elle et moi nous ridiculise » « Quelle allure aura-t-elle si je l'emmène en ville ? En tout cas la glace était brisée et la conquête bien avancée, ce premier pas franchi, et Pierre Quader rassemblait ce qu'il lui restait de force pour manigancer de façon à accoutumer Thérèse à le voir déambuler dans son décor, et tisser autour d'elle des liens de façon à apparaître indispensable. Lors des rencontres passagères, tous deux babillaient quelques mots et vadrouillaient côte à côte, sans se regarder. Pierre Quader était fier à ces moments-là et délirait le reste de la journée et les jours suivants : « Je te tiens ! » marmonnait-il. Quant à Thérèse, elle badinait sur sa vie comme si elle lui était étrangère, ne se démettant jamais d'un désir personnel ou d'un mot plus haut que l'autre, la première surprise et éblouie, se délectant du fait que quelqu'un l'écoute et s'intéresse à elle, la déifie et la cajole en apparence, et bientôt, elle s'y habitua.

 

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2017 1 10 /07 /juillet /2017 18:34

 

RECIT DU CHEMINEMENT DE PIERRE QUADER QUI A AIME, TRAVAILLE ET PRIE POUR NE PLUS RENAITRE (Partie 14)

 

Au début, Pierre Quader n'y déférait pas trop d'attention, opinait du bonnet mais alléguait par-devers soi qu'il avait bien le temps de voir venir. Mais à force de le turlupiner, l'envie causée par ses frères et ses amis plus jeunes mais ayant néanmoins déjà convolé en justes noces, petit à petit, son centre d'intérêt se cristallisait : il lui fallait trouver une femme ! Lorsque Thérèse Ditz se présentait au comptoir du magasin de ses parents, faisant des emplettes, Pierre Quader la regardait d'un autre oeil : il l'avait d'abord évalué un peu sotte, non dégourdie, et sans charme aucun, même un peu empotée avec ses cheveux châtains clairs frisés pendant en touffes rebelles au peigne sur les épaules et mal fagotée. « Quel laideron empesé indigne de moi ! Elle n'a rien pour elle ! » La brocardait-il, faisant le difficile. Passant en revue toutes les femmes encore disponibles et avantageuses, constatant que plus d'un avait l'oeil vrillé sur Thérèse et qu'elle l'aiderait à asseoir une situation, il se ravisa : « Tant pis, c'est une fille bien utile et gentille ! » Il acquiesça et jeta son dévolu sur Thérèse Ditz : « Elle sera ma femme. Pierre Quader découvrit que même dans la noblesse qui suintait des attitudes de Thérèse, il y avait quelque chose de piquant et d'excitant : il la dominerait que mieux et la styliserait tel qu'il désirait. A compter de ce moment là, l'affaire était comme réglée : Thérèse Ditz lui était destinée depuis toujours, qu'elle le sache ou non, et dans sa tête, il se comportait déjà en maître du logis.

Mais Pierre Quader étant timide, comment régulariser et avaliser la situation ainsi créée, avec l'accord de l'intéressée, Thérèse ? Il ne doutait pas de son charme personnel, mais n'osait pas l'approcher. Présent partout où il pouvait la rencontrer, empruntant volontairement plusieurs fois par jour le chemin longeant la ferme des Ditz pour tenter de la voir ne serait-ce que quelques secondes, patrouillant dans les parages des champs appartenant à monsieur Ditz, la croisant sur la route chaque fois qu'elle quittait ou réintégrait son domicile, embusqué et l'épiant, il éprouvait une violente jalousie quand un autre homme, jeune ou vieux, discutait avec elle et s'enquérait, mine de rien, sur qui était cet individu, quel rapport il entretenait avec « sa » promise, exigeant absolument tout connaître de la vie publique et privée de « sa » femme et s'endormait le soir en pensant obsessionnellement à ELLE ! Mais face à elle, chaque foi, il était hors de question de l'aborder : sa langue desséchée s'immobilisait et ses jambes flageolaient, ne le soutenant plus. Quand elle était devant lui, il détournait le regard et, la tête haute, simulait le bel indifférent, comme si cette rencontre était fortuite.

 

Partager cet article
Repost0