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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 18:16

                L’AMOUR

 

Ayant rédigé cette planche, alors que dans le monde profane se déroulaient l’affaire DSK, celle du Carlton de Lille et l’assassinat d’Agnès, je me permets de dédier cette planche, comme un joyeux pied de nez, aux frères et ex-frères notamment impliqués dans l’affaire du Carlton de Lille. Toutes ces affaires ont un point commun : elles renvoient à une conception patriarcale de la femme, à la fois mère vénérée, vierge intouchable, d’une part, prostituée et objet sexuel que l’on baise, bat et tue, d’autre part et donc à une conception bourgeoise et décadente de l’ « amour » tarifé.

Le point de départ de la planche est  l’Amour fraternel. Ainsi que l’invoque le vénérable maître, lors de la chaîne d’union, n’oublions jamais que l’amour fraternel est la base, la pierre angulaire, le ciment, la gloire de notre vieille confrérie.

Dans une première partie, je vais détailler trois symboles qui me paraissent bien représenter cet amour fraternel. Puis dans une seconde partie, j’examinerai l’Amour en relation avec son opposé, la Haine. Enfin, dans une troisième parti, j’analyserai l’Amour fraternel tant par rapport à l’Amour en général que par rapport à la conception qui est la mienne aujourd’hui : quand je dis « aujourd’hui », cela veut dire par rapport à mon âge qui n’est plus la jeunesse mais qui est la fin de la maturité et le début de la vieillesse. En quelque sorte, c’est un âge où le fruit commence à se séparer du noyau. En quelques mots, l’Amour fraternel ne peut se concevoir sans son double, qui est la Haine, mais il y a aussi un au delà de l’Amour et de la Haine.

 

Première partie : L’Amour en maçonnerie :

 

Voici trois symboles de l’Amour maçonnique : Le Lac d’Amour, la Chaîne d’union, et la rose-croix. Ce sont là trois occasions, parmi d’autres sans doute, où l’on rencontre le thème de l’amour dans le rituel.

·       D’abord la décoration de la Loge : le lac d’amour. C’est le signe de l’infini, à savoir, deux cercles reliés  par un point. Un point central relie deux cercles ou huit couché. Ce point est un passage que l’on peut prendre dans un sens et dans l’autre sens. C’est une union de contraires : la vie, la mort ; le beau, le laid ; le bien, le mal ; la paix, la guerre, etc. Les lacs d’amour symbolisent les liens qui unissent les membres d’un corps social ; par leurs enlacements répétés : ils expriment une union jusqu’à la mort.

·       Ensuite, second symbole, lors du rituel : la chaîne d’union. Remarquez que chaque frère (ou sœur) forme une croix avec ses bras sur son cœur. Le cœur est symbolisé par une rose, siège et symbole de l’amour. Pour former une chaîne d’union, il faut au minimum la présence de trois frères. Si l’on observe bien, trois frères forment avec leurs bras le signe de l’infini. Les deux frères, à chaque bout, sont prêts à accueillir un nouveau maillon. Une chaîne d’union est donc le signe d’infini ou lac d’amour à l’infini, puisqu’il est composé des frères (et sœurs) présents, mais aussi des frères (et sœurs) passés, et futurs. C’est donc un signe d’entraide et de fraternité. Cela peut se traduire par le fait que, seul on n’arrive à rien. C’est la primauté du collectif sur l’individuel, la primauté de l’amour sur l’égoïsme.

·       Enfin, troisième symbole, le signe d’ordre du 18° grade : la rose-croix. Le rose-croix est l’union de deux symboles, la croix et la rose. La croix est le symbole du corps. Il indique que nous sommes des êtres matériels, bien enfoncés en terre. La rose renvoie au principe spirituel qui nous constitue, qu’on l’appelle l’âme, l’esprit ou la conscience. Cela indique la nature double : corps et « âme », la conscience, de l’homme. L’amour présente à la fois un aspect physique, le corps, et un aspect psychique, la conscience, l’imagination.

Le Cantique des Cantiques attribué à Salomon est l’un des plus beaux poèmes sur l’Amour :

Saper Ha Zohar : Il est écrit : « Telle la rose parmi les épines » (Cantique, II : 2). Que désigne la « rose » ? La communauté d’Israël. Et comme la rose est rouge ou blanche, la communauté d’Israël vit tantôt dans la Rigueur, tantôt dans la Clémence. »

Dialogue de Dieu avec Israël ? Dialogue du Christ avec l’Eglise ? La tête avec le corps ? Dialogue du moi inférieur avec le moi supérieur et mariage alchimique ? Ou simplement amour de deux personnes ?

La rose est l’âme, la conscience, l’esprit, qui s’épanouit par l’intermédiaire ou la médiation de la croix, le corps, à travers les diverses épreuves bénéfiques et maléfiques : « Que la rose fleurisse sur ta croix ! ».

Amour fraternel : il s’agit de l’amour le plus élevé, de l’amour chevaleresque. Le Pélican donne les preuves de l’amour, il se sacrifie, s’immole car il est prêt à mourir pour ceux qu’il chérit, aime, ses petits. Et bien sûr, contenue dans cette image, l’idée de transmission : le Chevalier Rose-croix s’engage à donner, à transmettre ce qu’il a reçu.

L’Amour du (et dans le) symbole : réunir ce qui est épars. Sumbolon et diabolon.

L’amour est l’âme du symbole, puisque celui-ci est la réunion de deux parties séparées de la connaissance et de l’être. L’erreur capitale de l’amour est qu’une partie se prenne pour le tout.

Le symbole, ou Sumbolon, est ce que l’on jette ensemble, c’est la réunion de deux parties. Le symbole comporte donc une force de cohésion qui tend à l’unité. Cela est opposé à Diabolon, c’est-à-dire ce que l’on jette de part et d’autre. Le diable est donc une force de division, qui tend à séparer.

L’Amour assure la continuité des espèces et la cohésion interne du Cosmos. L’amour tend à surmonter les antagonismes, à assimiler des forces différentes, à les intégrer dans une même unité. En ce sens, il est symbolisé par la croix, synthèse des courants horizontaux et des courants verticaux ; par le binôme chinois du yin-yang.

D’un point de vue cosmique, après l’explosion de l’être en de multiples êtres, c’est la force qui dirige le retour à l’unité ; c’est la réintégration de l’univers, marquée par le passage de l’unité inconsciente du chaos primitif à l’unité consciente de l’ordre définitif.

Le moi individuel suit une évolution analogue à celle de l’univers : l’amour est la recherche d’un centre unificateur.

Il convient d’insister sur l’adhésion nécessaire du témoin avec le symbole. C’est la page blanche, sur laquelle s’écrit le poème, le tableau blanc qui porte la peinture, le fond, l’écran sur lequel se déroule le film. Sans cet arrière-fond, il n’y a rien, sinon un décor factice, de carton mâché.

En conséquence il en résulte qu’il faut appréhender la dualité formée entre l’Amour, force de cohésion et d’unité, et la Haine, force de séparation et de division.

 

Deuxième partie : L’Amour et la Haine :

 

Le cycle d’Empédocle : Amour-Haine et les quatre éléments : Quelle est la conception de l’amour du philosophe grec, Empédocle ? Dans sa cosmologie, Empédocle conçoit ainsi l’Amour.

Le monde passe par quatre cycles.

Dans le premier cycle, c’est le chaos, et l’équilibre du chaos. Les quatre éléments, la terre, l’eau ; l’air et le feu sont mélangés. C’est la confusion. C’est le règne de la Haine. Les éléments luttent les uns contre les autres. C’est la guerre de tous contre tous. Tout va mal. L’amour est chassé hors du monde. Les choses sont mélangées, et il y a confusion. La confusion et le chaos, règnent :

·  Confusion des sexes : il n’y a plus de différentiation entre le féminin et le masculin ;

·  Confusion des âges : il n’y a plus de différenciation entre les divers âges de la vie, l’enfance, la jeunesse, la maturité et la vieillesse. C’est le règne du « jeunisme »

Dans le second cycle, période de déséquilibre, les éléments s’organisent. Il y a construction et ordonnancement. L’Amour se met au travail, et fait reculer la Haine.

Dans le troisième cycle, les quatre éléments s’interpénètrent harmonieusement : c’est un nouvel équilibre, l’équilibre de l’ordre. C’est le règne de l’Amour. C’est l’ordre après le chaos. Règne la paix profonde et l’harmonie. Tout est  joie. Tout est bien. La haine est chassée hors du monde. Chaque chose est à sa place, et à la bonne place.

Dans le quatrième cycle, période de déséquilibre, la Haine entre à nouveau en guerre avec l’Amour, et fait reculer celui-ci. Il désorganise le monde et crée le désordre et la démesure. Les quatre éléments entrent en conflit et se désagrègent.

Puis le cycle recommence, ainsi, éternellement, faisant alterner l’Amour et la Haine.

C’est un cycle qui se déroule tant dans la nature (par exemple les quatre saisons), que dans la société des hommes ou dans la pensée individuelle.

Ce mythe symbolique permet de mettre l’accent sur quelques caractéristiques de l’Amour.

Les caractéristiques qui apparaissent d’ores et déjà, sont les suivantes :

·        On ne saurait concevoir l’Amour, sans son opposé, la Haine. Haine et Amour sont les deux côtés de la même pièce.

·        L’Amour est une force qui unit et harmonise, qui apporte la joie, la paix et l’ordre. On peut dire que l’Amour est « ce qui unit ce qui est épars ». Sumbolon : l’amour, c’est ce qui jette ensemble. Inversement, la Haine est ce qui divise, ce qui détruit et désorganise. Diabolon : la Haine est ce qui jette de part et d’autre.

·        Amour et Haine sont tous deux indispensables. Dans la nature, dans la société, dans le monde, il y a des forces qui agglomèrent, unissent, créent la vie, et d’autres forces qui divisent, condamnent à disparaître, font mourir. Et les deux sont indispensables à la bonne continuation de la vie. L’Amour est une force de cohésion. C’est par exemple l’énergie qui unit le noyau et l’électron dans l’atome, et les atomes entre eux pour former des molécules. La Haine est une force de dislocation qui fait disparaître un élément pour en créer un autre. Dans la société, l’Amour est ce qui nous fait vivre ensemble. Et la Haine, c’est la rupture, comme la révolution française, qui fait émerger d’une société féodale, une nouvelle société.

·        Enfin, l’Amour est le résultat d’une lutte. Dans cette lutte, il faut accepter des retours en arrière, des échecs. Et l’homme est un artisan qui peut choisir de travailler soit pour l’Amour, soit pour la Haine.

De ces deux parties, nous pouvons donc en déduire les éléments suivants :

·       Les symboles maçonniques sont l’affirmation, lors de chaque rituel, de la prééminence du pôle positif du couple Amour-Haine,

·       Mais le second aspect, la Haine, demeure toujours présent, que ce soit par les métaux dans le temple, ou les divers mauvais compagnons : le fanatisme, l’ignorance, les différences de classe sociale, la jalousie, etc.

·       L’Amour se transforme en son contraire, la Haine, qui à son tour se transforme en Amour : cela renvoie au Tao, avec le yin et le yang, un peu de yin dans le yang et un peu de yang dans le yin.

·       L’Amour fraternel est donc une lutte constante et permanente. L’Amour, comme l’union, est un combat.

·       Ce processus se déroule dans la nature, la société et la pensée humaine. Il se reproduit, non en cercle, mais en spirale, allant du moins vers le plus, de l’unité du chaos à l’unité de l’ordre nouveau.

(Ce raisonnement sur la dualité aurait pu être mené sur toute autre dualité : Jour-Nuit, Lumière-Ténèbres, Vie-Mort, Vertu-Vice, Joie-Tristesse, Sagesse-Folie, Blanc-Noir, etc.)

 

Troisième partie : L’Amour fait partie du film/ L’écran blanc/ Au-delà de l’Amour et de la Haine :

 

Difficile de définir l’Amour, car dans la langue française, on aime les bonbons, le jazz, mais on aime également son chien, la femme ou l’homme de sa vie, on aime des êtres fantasmagoriques, comme « dieu », on aime lire, on aime aller au cinéma.

Les formes d’amour : deux amants, maternel, filial, etc.

Afin de préciser ma conception de l’Amour, j’insisterai sur trois points :

· La relation entre l’Amour et la sexualité, entre la rose et la croix, entre le corps et l’esprit ;

· La déclaration de l’Amour et sa construction ;

· L’au-delà de l’Amour (et de la Haine).

 

III.1)           Amour et sexualité : L’amour est plus vaste que la sexualité. Ne pas nier la sexualité, mais lui donner sa juste place. Aujourd’hui : pas parler de sexe, mais de genre.

 

« Le genre est situé au-dessus, et le sexe en-dessous, de la ceinture. » Dr Harry Benjamen.

« Le sexe, c’est ce que l’on voit, le genre, c’est ce que l’on ressent. » Dr Harry Benjamen.

« Le genre, c’est ce que l’on pourrait appeler le « sexe social ». ». Christine Delphy.

Le genre présente une connotation sociale. Le sexe fait référence aux différences physiques distinguant les hommes et les femmes, le genre aux différences non anatomiques (psychologiques, mentales, sociales, économiques, démographiques, politiques,…).

On ne naît pas homme ou femme, on le devient sous l’influence d’une éducation patriarcale.

 

Je reprends ici une analyse de Lacan : il n’y a pas de rapports sexuels. Dans la sexualité, chacun est à sa propre affaire. Il y a la médiation du corps de l’autre, bien entendu, mais en fin de compte, la jouissance sera toujours ma jouissance. Le sexuel ne conjoint pas, il sépare. La jouissance m’emporte loin de l’autre.

Pour la sexualité, le corps de deux personnes est en contact physique. Ce qui n’est pas forcément le cas dans l’Amour. Par exemple, je peux dormir à côté d’une personne sans éprouver de l’Amour ; mais une personne aimée peut se trouver à plus de 5000 kilomètres et le sentiment peut être tellement fort, comme si la personne était à côté de moi.

Le réel est narcissique, le lien est imaginaire. Dans l’amour, le sujet tente d’aborder l’ « être de l’autre ». La rencontre amoureuse : on part à l’assaut de l’autre, afin de le faire exister avec moi, tel qu’il est.

L’amour vient boucher imaginairement le vide de la sexualité. La sexualité, si magnifique qu’elle soit, se termine dans une sorte de vide. C’est bien la raison pour laquelle elle est sous la loi de la répétition : il faut encore et encore recommencer, tous les jours si l’on est jeune. L’amour est l’idée que quelque chose demeure dans ce vide, que les amants sont liés par autre chose que ce rapport qui n’existe pas. Le désir sexuel s’adresse dans l’autre, de façon toujours un peu fétichiste, à des objets corporels, comme les seins, les fesses, le phallus,…L’amour s’adresse à l’être même de l’autre, à l’autre tel qu’il est. Exemple : la tendresse amoureuse, l’amour conjugal, l’amour paternel ou maternel, l’amour filial,…

 

III.2)           La déclaration de l’amour : Passage de la rencontre au point de départ : deux vies vont faire l’expérience de la renaissance d’un monde par l’entremise de la différence des regards. La déclaration est l’initiation à l’amour. Chacun se dit : « Je t’aime » et il est sous-entendu pour toujours, pour l’éternité. Il s’agit de faire descendre l’éternité dans le temps. C’est la promesse de la fidélité. Avec l’enfant, le Deux devient Trois. Dans l’amour, il s’agit de savoir s’ils sont capables, à deux, puis à trois et plus, d’assumer la différence et de la rendre créatrice. Il s’agit symboliquement de deux ou plusieurs âmes dans un même corps.

Dans une Loge, il s’agit d’une multitude de corps dans un seul égrégore.

Que m’importe d’exister si personne ne m’aime ? Nous ressentons notre existence avec acuité lorsque nous aimons et que nous sommes aimés en retour. Je n’existe que lorsque je suis aimé d’un amour que je partage. Nous sommes sexués, donc incomplet. Chacun de nous recherche sa « moitié ». Nous avons notre centre hors de nous même. L’éternité nous est promise par la reproduction. Ce qui nous distingue donc, ce n’est pas la faculté de penser (Descartes), mais la faculté d’aimer.

Dans le Banquet de Platon, Aristophane expose le mythe des « âmes sœurs » : l’amour est la quête par laquelle nous cherchons à retrouver la moitié de nous-mêmes dont les foudres divines nous ont amputés.

Avant d’aimer autrui, on s’aime soi-même : amour de soi, amour-propre et narcissisme.

L’amour nous incline à faire le bien de ceux que nous aimons.

« Je t’aime, dit saint Augustin, signifie : je veux que tu sois ce que tu es. »

L’amour n’est pas un objet, mais une relation entre êtres ou objets.

Sauf à dire que l’on peut aimer l’amour. De façon paroxystique, une telle relation confine au narcissisme. C’est le cas sans doute de don Juan et de Casanova.

Relation entre personnes signifie donc que ces personnes sont séparées.

 

La construction de l’amour : L’amour est une séparation, une disjonction, qui est la différence entre deux personnes, avec leur subjectivité. C’est le Deux. L’amour est une rencontre, élément contingent et hasardeux. C’est une façon d’expérimenter le même monde de façon neuve. La rencontre entre deux différences est un événement. Cela se fait sur la durée. L’amour est fusion, et cela le rapproche de la mort.  Cela devient Un et extérieur au monde. « Les amoureux sont seuls au monde ».  Un amour véritable est celui qui triomphe durablement. Laisser tomber au premier obstacle, à la première divergence sérieuse, aux premiers ennuis, n’est qu’une défiguration de l’amour. « Parce que c’était moi, parce que c’était lui (ou elle) » (Montaigne à propos de son ami Du Bellay). Que le monde puisse être rencontré et expérimenté autrement que par une conscience solitaire, voilà ce dont n’importe quel amour nous donne une nouvelle preuve. Il s’agit de construire une histoire partagée.

 

Ma conception de l’Amour : l’amour est l’expérimentation de la différence, c’est expérimenter le monde à partir de deux et non pas de l’un. C’est le monde examiné, pratiqué et vécu à partir de la différence, et non à partir de l’identité. C’est le projet, incluant naturellement le désir sexuel et ses épreuves, lorsqu’il s’agit d’un couple, incluant la naissance d’un enfant, dans le cas d’un couple hétérosexuel, mais aussi mille autres choses, qui sont vécues du point de vue de la différence. L’amour n’est pas le sacrifice de soi, l’annihilation de soi au profit de l’autre, mais une communion entre deux êtres.

 

III.3)           Le regard : la vision : au-delà de l’Amour et de la Haine :

L’Amour n’est pas un objet. C’est un regard sur les choses et une relation entre personnes.

Lorsque l’amour vous a consumé, il n’y a plus d’ego. L’ego, n’est pas annihilé, il ne disparaît pas, ce qui est impossible. Mais il devient second, dissous dans le tout.

Qui suis-je ? Le seul travail à réaliser est de se connaître soi-même, à devenir ce que l’on est. J’ai un moi, je ne le suis pas.

L’ennemi principal de mon amour, celui que je dois vaincre, ce n’est pas l’autre, c’est moi, le « moi » qui veut l’identité contre la différence, qui veut imposer son monde contre le monde filtré et reconstruit dans le prisme de la différence.

Page blanche du livre. Le fond du mythe. Le silence entre deux bruits.

Jésus dans l’Evangile de Thomas :

« Jésus leur dit : « Lorsque vous ferez les deux (être) un, et que vous ferez le dedans comme le dehors, et le dehors comme le dedans, et le haut comme le bas !Et quand vous ferez le mâle et la femelle en un seul, afin que le mâle ne soit plus mâle et que la femelle ne soit plus femelle, et lorsqu’à la place d’un œil vous ferez des yeux, et une main à la place d’une main, et un pied à la place d’un pied, et une image à la place d’une image, alors vous entrerez dans le Royaume ! »

Ce qui signifie que, dès lors que les couples d’opposés auront trouvé leur équilibre et seront enfin unifiés, que nos masques ne seront plus, que ce qui est pensé sera dit, que ce qui sera dit sera fait sans ambiguïté, sans crainte et sans mensonge, que nous ne prendrons plus les illusions de notre humanité et de ses créations comme des réalités, alors, nous entrerons dans le royaume, c’est-à-dire que nous serons pleinement et totalement éveillé.

L’amour est fort comme la mort ? (Dans le Cantique des cantiques)

Tout dépend de ce avec quoi on identifie le « je ».

S’identifier avec le corps, le mental ou l’esprit, c’est synonyme de joie, mais aussi de souffrance. Supposons que l’on ne s’identifie ni avec le corps, ni avec le mental, ni avec l’esprit. Je m’identifie tout simplement avec l’être, le « je suis », l’être-là.

Alors, je m « ’identifie » (dans ce cas de figure, il est difficile d’utiliser les mots et la parole : peut-on s’identifier avec l’être ? On est tout simplement) avec l’écran blanc, et non ce qui se joue sur l’écran blanc. Je m’identifie avec le « fond », l’universel. Avec la Vie. Dans ce cas, ma vie est à l’image d’une feuille de l’arbre, qui naît, se développe et meurt. Ce que je vis est quelque chose d’un ensemble plus vaste, la Vie. Je suis en quelque sorte la poupée de sel dissoute dans la mer.

Pour en revenir à DSK, et ses affidés, « petits loups » maçons ou non, c’est une catégorie de personnages décadents qui s’identifient avec le sexe, l’argent et le pouvoir, au sens d’apparat social !

En fin de compte, ceux qui s’identifient avec le corps, sont ceux qui sont complètement impliqués dans le film. C’est un problème d’oubli et d’ignorance : ils oublient et ignorent l’écran blanc. Ils sont donc dans le cycle de la vie et de la mort, et de toutes les autres dualités : paix et guerre, beau et laid, vie et mort,…

Le film de la vie se déroule avec des moments de bonheur et des moments de malheur, des hauts et des bas. Il y a de la guerre et de la paix, de l’Amour et de la haine. Cela brûle et mouille. Cela a un début et une fin. Et l’amour fraternel fait parti du film. Mais il y a un au-delà du film, qui est avant, qui sera après, qui n’est ni brûlé, ni mouillé, ni créé, ni détruit. C’est le fond où se déroule le mythe d’Empédocle. C’est l’écran blanc. C’est un au-delà de l’amour et de la Haine Si, à la fois, je suis complètement impliqué dans le film et si je m’identifie avec l’écran blanc, que peut-il m’arriver ? Où puis-je aller ? Une fois que je me suis identifié avec l’être, alors que « Je suis », je suis le témoin du film, tout en étant pleinement l’acteur. Je suis à la fois un combattant fidèle de l »’Amour fraternelle, mais aussi au-delà et témoin de la lutte que mènent l’Amour et la Haine. Dites-moi, alors, que peut-il m’arriver, et où puis-je aller, puisque je suis toujours parmi vous ?

C’est l’écran blanc, le noyau dans le fruit qui donnera naissance à un nouvel arbre, le fond de l’écran sur lequel se déroule la lutte entre l’Amour et la Haine.

L’humanité comprend plus de morts que de vivants disait un philosophe. Où sont les morts ? A cette question certains indiquent le ciel, d’autres indiquent la terre. Mais ne faut-il pas nous montrer nous-mêmes ? En effet, comme le dit Parménide, seul l’Etre est. Donc, avec un peu d’Amour, les morts sont parmi nous : les âmes, et plus précisément les cœurs des vivants, sont les tombeaux des morts.

 

 

 

                                                        Jean Bernard RITT

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 23:15

Avec la primaire socialiste, on assiste à une véritable débauche de moyens déployés pour que les travailleurs et les ouvriers ne se posent pas les vraies questions. Pourtant, il est évident que les diverse solutions proposées par les candidats à la présidentielle du parti socialiste sont autant de solutions bourgeoises. En somme, l’objectif de toute cette mascarade est de faire croire à un changement, et de maintenir en fin de compte le régime capitaliste.

Le point clé est la lutte des classes. C’est une réalité vécue au quotidien par la classe ouvrière, mais qui est niée par la bourgeoisie et l’idéologie dominante.

Ainsi, l’ancienne ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a déclaré : « La lutte des classes est une idée essentielle pour les manuels d’histoire. Elle n’est plus d’aucune utilité pour comprendre notre société. »

Deux écoles s’affrontent au sein de la bourgeoisie :

·   D’un côté, les penseurs dits « modernes », qui affirment que dans notre « société postindustrielle », dominerait une immense « classe moyenne », aux contours flous, allant de l’ouvrier qualifié au médecin libéral.

·   D’un autre côté, les révisionnistes et certains sociaux-démocrates, comme Mélenchon, qui prétendent qu’il y aurait en France, deux classes opposées, les « financiers gaspilleurs », l’ « oligarchie », les grands »trusts », les « banksters », favorables à la mondialisation, contre la « masse des travailleurs »bons français et chauvins.

En réalité, les partis officiels, depuis le fascisme, en passant par la droite dite « républicaine » et la social-démocratie sont autant de solutions bourgeoises. Il n’empêche que tous les partis de la bourgeoisie, en y incluant les révisionnistes, représentent autant de clans qui offrent les mêmes solutions, à savoir préserver les intérêts de la bourgeoisie, maintenir le système capitaliste, sous une forme ou sous une autre. Le cirque électoral des présidentielles vise donc à persuader les ouvriers que l’un ou l’autre clan bourgeois est meilleur défenseur des intérêts du peuple par rapport aux autres clans.

Si les idéologues de la bourgeoisie nient la réalité de la lutte des classes, ils mènent violemment une lutte des classes tous les jours contre les ouvriers, en les licenciant et en attaquant leur pouvoir d’achat pour leur faire payer la crise.

Afin de redonner à la classe ouvrière son autonomie par rapport à la bourgeoisie, l’obstacle à abattre demeure le révisionnisme et les illusions créées par la social-démocratie.

Dans ce cadre, il convient de procéder à la critique systématique du comportement de la social-démocratie et du parti « communiste » français au XX° siècle, notamment le chauvinisme et l’Union sacrée lors de la première guerre mondiale, ainsi que la capitulation et la remise des armes après la seconde guerre mondiale.

Une telle analyse du social-chauvinisme et du centrisme est d’une grande actualité, car cela concerne le futur proche, avec les projets de collaboration de classe d’Arnaud Montebourg, Jean Luc Mélenchon, du NPA et des pseudos marxistes-léninistes-maoïstes.

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6 mars 2011 7 06 /03 /mars /2011 09:37

LA SOCIAL-DEMOCRATIE

 

A l’étape actuelle, la social-démocratie, représentée principalement par le parti socialiste, représente l’idéologie bourgeoise sous un habillage soi-disant humaniste. C’est un mouvement qui cherche à dévoyer la classe ouvrière, et l’effort consiste à arracher la classe ouvrière à cette idéologie, afin qu’elle retrouve son autonomie. C’est en quelque sorte une cinquième colonne qui vise à emprisonner la classe ouvrière pour l’empêcher de faire la révolution socialiste. Elle est représentée par toute une aristocratie ouvrière, dont font partie la plupart des responsables syndicaux, et bien évidemment, les restes du Parti « Communiste » Français.

De son côté, l’extrême gauche, du Parti de Gauche, en passant par le Nouveau Parti Anticapitaliste et Lutte Ouvrière, joue un rôle de voiture balai, qui cherche à récupérer les forces dynamiques et d’avant-garde de la classe ouvrière.

La stratégie principale de cette « gauche » de la bourgeoisie consiste en électoralisme. Dans la mesure où son objectif est de sauver l’Etat bourgeois, le moyen principal pour y parvenir est de brandir l’outil des élections et du suffrage universel.

Il s’agit toujours de patienter et aujourd’hui, il faut attendre 2012, et les élections présidentielles pour atteindre une nouvelle société, avec plus de justice sociale.

Pourtant, l’ère Mitterrand a contribué à adapter et renforcer l’emprise de l’Etat bourgeois.

Les élections n’ont jamais apporté aucun mieux être à la classe ouvrière, et dans un Etat bourgeois, les élections ne servent qu’à départager deux camps de la bourgeoisie, en trompant le peuple. Inutile de rappeler que le chancelier Hitler a té élu au suffrage universel, que dans les Républiques bananières, comme l’Egypte ou la Tunisie, les potentats locaux ont été élus avec 95 % et plus des suffrages !

Pour se libérer, les peuples tunisiens et égyptiens n’ont rien attendus des élections, mais ils ont pris leur sort en main.

Afin d’analyser dans le détail le comportement de cette bourgeoisie qui se dit de gauche au niveau local, il est proposé d’examiner le comportement politique et social de deux responsables « socialistes » :

·        YO, président d’un conseil général. Aujourd’hui, dans le cadre des élections cantonales des 20 et 27 mars 2011, son mot d’ordre est : « J’aime la proximité, je défends le département ! » et « J’aime mon département, je le défends ! »

·        DM, maire d’une grande commune de plus de 100 000 habitants.

Un des premiers constats est cette volonté de gaver le peuple d’électoralisme. Ainsi, les mots d’ordre sont par exemple : « Voter, c’est lutter ! » ; ou bien une association de Roubaix cherche à populariser un mot d’ordre calqué sur le « Je pense, donc je suis ! » cartésien, visant à culpabiliser chaque électeur potentiel par : « Je pense, donc je vote ! ».

La réponse des masses populaires est une abstention de plus en plus grande de toutes les élections.

 

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 00:55

3. LA FRANC-MACONNERIE, ORGANIOSATION PETITE-BOURGEOISE.

 

Les loges maçonniques réunissent leurs membres en moyenne deux fois par mois dans des « ateliers » ou « tenues » pour « travailler » au développement de l’humanité. Il est intéressant de s’interroger sur le contenu de l’organisation maçonnique, représentée par plusieurs obédiences en France, qui se regroupent elles-mêmes en maçonnerie « libérale »’ et maçonnerie « dogmatique », en fonction de leur refus ou de leur acceptation d'invoquer lors de ces « tenues » le « grand architecte de l’univers  (GADLU), substitut « laïcisé » de dieu. La maçonnerie aime aussi à se classifier au niveau politique en « gauche » et « droite ».

Quelle est l’origine de classe de la plupart des adhérents ? Etant donné le montant de la cotisation annuelle, soit environ 500 €, par loge et par adhérent, non compris le repas ou « agape » pris à l’issue de la tenue, soit un peu plus de 10 € par repas, ainsi que le montant des « décors », modifiés selon que le récipiendaire progresse d’un grade à l’autre (en général, il y a 33 grades, dont seulement une dizaine correspondent à des activités en loges), il est certain que cela représente un investissement qui exclut de fait les représentants des classes les plus pauvres. Les décors comportent en général un tablier, un baudrier et une paire de gants blancs, uniforme spécifique à chaque grade.

Si le corpus idéologique développé par chaque obédience est très variable, allant d’un mysticisme les plus échevelé et le plus fumeux à un syncrétisme se traduisant par de simples mots d’ordre politiques, comme l’appel à voter pour François Mitterrand, le fond de commerce uniforme est toujours « l’amour de l’humanité », les « droits de l’homme », la « liberté-égalité-fraternité » et la laïcité. C’est dire la banalité des mots d’ordre généraux, derrière lesquels se cachent le plus souvent un affairisme de club service, ainsi que le souhait de boire un coup et de faire un bon gueuleton entre copains. Tout cela en regrettant nostalgiquement le bon temps idéalisé de la III° république, époque des « rad-soc » au cours de laquelle les loges préparaient certains textes législatifs adoptés ensuite par le sénat et l’assemblée nationale.

Un des derniers débats qui a agité les loges en 2009 et 2010, notamment du grand orient de France (GODF), est celui de l’initiation des femmes. Afin de ne pas apparaître aux yeux de l’opinion publique comme de vieux réactionnaires ringards, à l’image de l’église catholique, qui refuse toujours d’ordonner prêtres des femmes, le GODF, lors de son dernier convent a accepté, à reculons, d’admettre la possibilité d’initier des femmes dans ses loges.

La principale utilité de la maçonnerie est de constituer un « réseau » bien utile, soit pour traiter par copinages, des affaires commerciales, comme c’est le cas dans les diverses associations appelées « fraternelles », que ce soient celles du bâtiment ou d’autres corporations, soit de constituer une protection au niveau professionnel et un moyen de promotion, comme c’est le cas dans la magistrature, la police, l’administration ou le monde politique en général.

La soupe doit  être bonne, quand on voit avec quelle violence de grands bourgeois ou des parvenus souvent arrivés au 33° grade, s’étripent gaillardement pour être président d’une obédience ou d’une loge.

 L’une des icones que l’on voit constamment passer dans les médias, c’est l’ancien président du grand orient de France (GODF) de 2000à 2003, connu pour son opportunisme en politique, ancien rocardien, qui a écrit un livre en coopération avec un représentant anticommuniste notoire de l’extrême droite, et qui a accepté sans vergogne, d’être le garant « humaniste » de la politique répressive de Nicolas Sarkozy et de son homme de main, le ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux. L’ancien « grand maître » dirige à la fois un observatoire de la délinquance, truqueur des chiffres de la délinquance de la police, ainsi qu’une entreprise privée chargée de lutter contre la délinquance dans les villes. Avec de faux airs de Charlie Chaplin, jouant le « dictateur », arguant de son passé d’ »homme des lumières » défenseurs des droits de l’homme, sans aucune retenue, cet individu méprisable se fait le défenseur de la politique répressive du gouvernement. D’éminents spécialistes ont écrit à son propos : « Les publications signées par M. Bauer sont contestées par tous les spécialistes reconnus, psychiatres, psychologues, juristes et sociologues de la déviance et des questions pénales. La liste des critiques est saisissante. » « Interprétation fantaisiste voire tendancieuse, des statistiques ; méthodologie faible, sinon inexistante ; conception limitée et absolument pas consensuelle du champ pertinent de la criminologie ; souci explicite de travailler avant tout en tant criminologue en faveur de la stigmatisation et de la dénonciation… ».

En fin de compte si on fait le bilan, en rapprochant les théories maçonniques, de la pratique, on peut en tirer les conclusions suivantes :

·        La maçonnerie se prétend universaliste et cosmopolite : elle devrait donc regrouper ce qu’il y a de meilleur dans toutes les couches sociales, sans discrimination : cela est loin d’être le cas, étant donné l’absence, ne serait-ce qu’en raison du coût prohibitif des cotisations, et le refus d’instaurer un quotient familial, des représentants de la classe ouvrière, et des couches les plus pauvres (travailleurs immigré,…) ;

·        La maçonnerie se prétend fraternelle à l’égard de tout le genre humain, sans distinction, notamment de fortune. C’est une utopie. Il n’y a qu’à considérer la vitesse avec laquelle un frère ou une sœur qui ne règle pas sa « capitation », c’est-à-dire son droit d’adhésion, s’il/elle est mis dans une situation sociale le rendant incapable de le faire, est « démissionné » et mis à la porte du « temple » ;

·        La maçonnerie prétend à un secret transmis aux initiés, mais parvenu au 33° degré, le seul secret est le chemin parcouru, et surtout l’aide réciproque apportée aux frères et sœur, membres du réseau ;

·        Plus généralement, la maçonnerie présente ses adhérents comme des personnes « libres et de bonnes mœurs », prêt à sacrifier leur vie pour leur idéal, qui est plus généralement, le bonheur moral et matériel de l’humanité. Considérée de façon terre à terre, leur pratique sociale conduit la plupart à parfaitement s’intégrer dans la société bourgeoise, en acceptant tous les travers de celle-ci. Par exemple, pour les maçons libéraux, émules d’une stricte « laïcité », ils acceptent sans broncher l’application du concordat sur une partis du territoire de la république, en Moselle-Alsace. De fait, et le symbole le plus significatif est l’ancien grand maître du GODF ils aspirent à servir servilement les intérêts les plus réactionnaires des dirigeants actuels de l’Etat.

Malgré tout, on peut penser beaucoup des maçons et maçonnes sont, à titre personnel, honnêtes, mais trompés par des marchants de lessive et de sommeil, qui ne se gênent pas pour mettre leur organisation à leur propre service et au service des classes dirigeantes, que ce soit de « gauche » ou de « droite ». Ces nombreux adhérents « honnêtes » sont des personnes esseulées, victimes de l’individualisme à tout crin généré par l’impérialisme finissant, en recherche d’un « supplément d’âme », donné illusoirement par la théâtralité des rituels maçonniques, et abusés par divers meneurs sans vergogne.

Par son idéologie, et ses dirigeants, la franc-maçonnerie demeure essentiellement une organisation représentative des intérêts de la petite-bourgeoisie, traversée par les multiples contradictions de la classe bourgeoise.

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 08:33

2. JUSTICE BOURGEOISE, JUSTICE DE CLASSE.

 

La justice bourgeoise était révolutionnaire par opposition à la justice de l’ancien régime, c’est-à-dire au XVIII° siècle, l’apogée de cette justice bourgeoise étant la révolution de 1789 et la publication des divers codes législatifs et réglementaires. Cependant, cette justice repose sur les principes idéologiques et culturels de la bourgeoisie, à savoir la personne bourgeoise, la propriété privée, et les principes dits « républicains », au sens d’une république bourgeoise. Depuis, cette justice réactionnaire a subi très peu d’inflexion. Seule la Commune de Paris, dans le court espace de temps qu’il lui a été imparti, a tenté de mette en œuvre une justice populaire, en opposition frontale avec la justice bourgeoise.

Les principales caractéristiques de cette justice bourgeoise sont le recrutement d’un corps d’agents professionnels à son service exclusif, et l’orientation générale de cette justice, tournée vers la défense de la classe possédante et l’oppression des clases populaires.

Le recrutement du corps des magistrats est assuré aujourd’hui par l’intermédiaire surtout de l’Ecole Nationale de la Magistrature de Bordeaux. C’est l’école chargée de calibrer les individus sur un format acceptable et stéréotypé d’un juge « neutre », « indépendant », ayant l’esprit de corps, surtout à même d’appliquer scrupuleusement le droit bourgeois. Le nombre d’élèves issu des classes laborieuses est extrêmement minoritaire, et encore, ceux qui passent à travers la sélection sont des enfants d’ouvriers ou d’employés ayant adopté le code de conduite des classes possédantes et ils ont donc donné des garanties, par leur cursus scolaire, de bonne intégration aux valeurs de la classe bourgeoise.

Ce n’st pas un hasard si les prisons comportent un nombre exagérément élevé de « délinquants » issus des classe pauvres, nombre inversement proportionnel à la représentation de ces catégories sociales. Ceci alors qu’il est bien connu que les délinquants en « col blanc » ne manquent pas, mais que ceux –ci passent au travers de mailles du filet judiciaire.

La justice n’est pas si aveugle que cela. Il suffit d’avoir côtoyé la justice pour se rendre compte qu’elle est bien à deux vitesses : selon que vous êtes puissants ou misérables,…

Si vous faites partie de la classe aisée, vous pouvez d’abord vous passer de la justice. Les relations sociales, les « réseaux », la possession des bons codes culturels, l’argent surtout, vous permettront d’éviter un procès et de régler la question litigieuse par tout autre moyen. Mais si malgré tout le procès est inévitable, l’argent ouvre toutes les portes : ne serait-ce que l’accès à la connaissance du droit, par le paiement, bien cher, du meilleur des avocats.

Mais si vous êtes pauvre, c’est une véritable course d’obstacles. D’abord tout est fait pour vous décourager d’avoir recours au juge. D’abord le coût du procès. Ensuite la durée pour rendre la « justice » : près de deux années pour le jugement en première instance, autant pour le jugement en appel et encore deux années pour la cassation éventuelle. C’est dire qu’il faut en moyenne un délai de six années pour obtenir éventuellement gain de cause. Pendant ce temps, la personne subit le contrecoup d’une précarisation de sa situation, alors que la personne riche peut faire face, grâce à ses moyens financiers, à ses relations diverses,….

Ensuite, vous avez la surprise de constater que le juge n’apprécie pas la réalité des faits, qu’il ne juge pas en équité, mais se contente d’appliquer de manière abstraite des règles de droit.

Quoiqu’injuste, et antipopulaire, les dirigeants bourgeois en charge des affaires aujourd’hui, se méfient malgré tout de cette « justice », aussi limitée soit-elle, en la privant de moyens, notamment en personnel suffisant. De plus, dans un impérialisme déliquescent, une partie de la classe dirigeante se tourne même contre sa propre justice, la trouvant trop laxiste quant aux peines appliquées au peuple, et reprochant à toute une catégorie de juges de trop prendre au sérieux les « valeurs républicaines ». Pour cette catégorie de dirigeants, ces valeurs sont passées de mode et ils souhaitent lui substituer des valeurs plus musclées, fascisantes.

Quant à cette opposition de diverses couches de la bourgeoisie, concernant la conception d’une justice plus ou moins sévère, il s’agit bien d’une contradiction secondaire au sein de la bourgeoisie, entre une conception « plus musclée » de la justice de classe, justice populiste qui souhaite intégrée une participation populaire à sa mise en œuvre, en escomptant une dureté accrue pour les classes les plus pauvres, et une autre fraction de la bourgeoisie, qui estime que, pour sauvegarder la vision d’une justice « objective et neutre », et tromper les masses sur son contenu réel, il convient de maintenir en activité, comme une sorte de cache-sexe, les principes « humanistes bourgeois » de la justice classique.

 

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 21:03

1. LA FRANCE DEMAIN ?

 

Une nette ligne de démarcation se dessine entre, d’une part, les femmes et hommes politiques bourgeois, dont l’objectif, a minima, est « de changer de président de la république en 2012 » et au maximum, de changer de régime. Ces femmes et hommes politiques bourgeois qui font miroiter un changement du régime actuel, pour le transformer en VI° république ou autre, utilisent parfois un verbiage « révolutionnaire », qui peut tromper quelques uns quelques temps. C’est la majorité des représentants politiques, qui cherchent à endormir le peuple en le noyant dans un projet électoraliste, tout en se gambergeant un  maximum. D’autre part, les rares représentants de la classe ouvrière et des intérêts du peuple, dont l’objectif est l’abolition de l’esclavage salarial.

Quels que soient les propos tenus par les représentants officiels de la classe bourgeoise, il s’agit de luttes entre diverses fractions de la bourgeoisie, qui luttent pour le pouvoir de leur clan, et qui sont unis pour maintenir la dictature de la bourgeoisie sur le peuple. Il est certain que cette réalité sociale est de plus en plus évidente et transparaît dans la vie quotidienne.

Pour parvenir à l’abolition du salariat, il convient d’édifier divers instruments, dont deux paraissent essentiels : un parti communiste, avant-garde de la classe ouvrière, qui s’approprie le marxisme léninisme maoïsme, le matérialisme dialectique et le matérialisme historique. Ce parti est la préfiguration de l’Etat socialiste de dictature du prolétariat, qui doit être instauré, après destruction de l’Etat de dictature de la bourgeoisie. La dictature du prolétariat est une démocratie pour le grand nombre et une dictature sur la minorité des exploiteurs capitalistes et oligarques. Le second instrument est une armée prolétarienne. Sans armée, le peuple n’a rien. Et le pouvoir sera « au bout du fusil ».

Les exemples historiques qui préfigurent cette transformation sociale sont au moins au nombre de trois : la Commune de Paris du 18 mars au 28 mai 1871, l’Union soviétique de Lénine et Staline de 1917 à 1953, et la République populaire de Chine de 1949 à 1976.

C’est l’un des enseignements des événements actuels qui se déroulent en Tunisie et en Egypte. Si l’on ne peut que saluer l’héroïsme des peuples tunisien et égyptien, qui luttent contre leurs bourgeoisies compradores respectives et l’impérialisme international, on ne peut que constater, pour réussir une révolution, il leur manque les deux épées que sont d’un côté le parti ouvrier communiste dirigeant, et de l’autre côté, une armée populaire.

Par ailleurs, en France, le malaise dans différents corps sociaux représentant les intérêts de la bourgeoisie, comme la magistrature, démontre le niveau de déliquescence de la société française. Cette demande d’une « justice », honorable, au nom des principes « républicains », cette demande d’un retour à une « véritable justice », fondée sur les « vraies valeurs humanistes » de la bourgeoisie, démontrent l’absence de prise de conscience de l’étape historique actuelle, qui est celle de l’impérialisme finissant, et le refus du constat de l’aspiration des masses au communisme.

Cet aveuglement et ce repli sur soi par les élites bourgeoises est parfaitement symbolisé par les voyages des premier ministre et ministre des affaires étrangères respectivement en Egypte et en Tunisie. Leurs criailleries sur leur « honnêteté morale », indiquent que cet aveuglement est dû à une conception étriquée du monde, qui ne sait plus voir la réalité objective. C’est pourquoi le réveil risque d’être douloureux lors des prochains mois ! Tout indique que la bourgeoisie ne parvient plus à gérer le capitalisme en maintenant le voile minimale du respect des « valeurs bourgeoises » pour tromper le peuple. En fin de compte, la bourgeoisie ne peut plus et le peuple ne veut plus de la situation actuelle : cela laisse entrevoir des lendemains qui chantent !

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 21:02

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