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28 juin 2023 3 28 /06 /juin /2023 10:38


 

Un aboutissement inévitable au XXI° siècle en France : le socialisme ; (Partie 2)

Introduction

  1. Le déterminisme absolu tant au niveau collectif qu' individuel :

    1) Les classes sociales et la lutte de classes :

    La notion de classe sociale est un concept de la sociologie, que l'on rencontre , par exemple, au sens de groupe social, dans « La République » de Platon. Les classes sociales ne sont pas forcément antagoniques, et elles peuvent collaborer au bon fonctionnement de la société. Le concept de luttes de classes émerge chez les historiens libéraux bourgeois au XIX° siècle, comme François Guizot, Augustin Thierry ou Adolphe Thiers.

    Pour Karl Marx, l'histoire est l'histoire de la lutte des classes et le progrès se réalisent par cette lutte qui conduit à remplacer à la direction d'une société une classe dominante par une autre classe jusque là dominée.

    Ainsi, le système esclavagiste a vu la domination des esclaves par la classe des propriétaires terriens, également propriétaires d'esclaves . Au cours des luttes, ce système a été remplacé par le système féodal, qui a vu la domination des seigneurs féodaux sur les paysans et les serfs. Enfin ce système féodal a été remplacé par le système capitaliste, qui a vu le triomphe de la classe capitaliste sur le peuple, dont le prolétariat, classe des travailleurs .

    Par classe sociale, on entend un ensemble de gens qui, dans la production jouent un rôle similaire, sont à l'égard des autres hommes dans des rapports identiques. Ainsi, chacun d'entre nous fait partie d'une classe sociale, appartenance qui détermine notamment nos conceptions et notre réalité sociale.

    2) L'histoire : L'histoire est une science et elle a un sens :

    L'histoire est une science qui a ses lois , tout comme les sciences physiques la chimie, et la biologie. Mais c'est une science humaine, qui ne repose pas sur l'expérimentation et la méthode expérimentale, mais qui peut faire l'objet d'un savoir rigoureux et objectif , tout comme la sociologie et la psychologie, qui naissent également au XIX° siècle. L'évolution historique ne décrit pas des cycles, comme pour Platon , par exemple (la Grande Année) et le retour périodique du Même, mais sur une ligne des temps qui va de moins l'infini à plus l'infini. Pour Marx, l'histoire d écrit une évolution en spirale, avec un sens, vers l'avenir. Ainsi, il décrit la succession inévitable de plusieurs formations sociales, qui passent par : la communisme primitif, l'esclavagisme , le système féodal, la capitalisme, le socialisme et le communisme supérieur. L'histoire a donc un sens, et ce progrès se traduit, d'une part par une augmentation considérable, à chaque étape , du surprofit, ainsi, qu'à terme, la suppression des classes sociales et de l’État. Chaque système se caractérise par la domination d'une classe sociale minoritaire, aux dépens des autres classes majoritaires, et seule le socialisme se caractérise par la domination de la majorité des classes laborieuses, sur la classe bourgeoise minoritaire. L’État est l'instrument de la classe dominante, qui règle le fonctionnement de la société, par la violence (impôts, police, armée). Se sont donc succédé un État esclavagiste, un État féodal, un État capitaliste et un État socialiste.

    3) Les « héros » et la masse :

    Ainsi , si l'on prend le système capitaliste, on ne peut porter sur le comportement du bourgeois une appréciation morale : il n'est ni bon, ni méchant, mais il se comporte en bourgeois parce tel est sa situation sociale. Il n'a aucun choix, car le système décide de tout. Il est placé dans une fonction sociale qui fait en sorte qu'il exploite les membres de la classe ouvrière. Il opprime les salariés, par la notion de plus-value, qui consiste à escroquer une partie non payée du travail. Il en est de même du prolétaire : celui-ci n'est ni bon, ni mauvais, mais il doit se comporter de telle sorte qu'il s'oppose à l'exploitation de son travail, et qu'à un moment de l'évolution, il entre en contradiction avec le système capitaliste, et, se regroupant avec tous les membres de sa classe le renverse de manière violente, pour remplacer l’État capitaliste par un État socialiste .

    Écrire l'histoire, c'est décrire les divers mouvements sociaux, car seul le peuple crée cette histoire. Ce n'est plus l'histoire de « héros » individuels, mais d'un ensemble social qui évolue et se transforme. Ainsi, le bourgeois ne pense pas arbitrairement ses pensées et ses actions, mais il pense et agit en fonction de ce qu'il pense. La connaissance, y compris celle de l'histoire et des luttes de classes, n'est que le reflet dans la conscience de chacun de la réalité mouvante. Il faut d'ailleurs se méfier de ce que chacun pense (y compris de lui-même), car ce ne sont souvent que des affabulations , derrière lesquelles il faut retrouver la réalité latente.

  2. La libération de l'aliénation, du conditionnement et de la surdétermination :

    1) Matérialisme et idéalisme :

    La philosophie se scinde en deux conceptions antagoniques du monde, le matérialisme et l'idéalisme. L'idéalisme est l'idéologie des classes exploiteuses et possédantes. Pour ces classes sociales, l'esprit est premier (Dieu, ou l'Idée). Exemples : Platon (le mondes des Idées) ou Hegel (l'Esprit). Les classes dominantes utilisent la religion (opium du peuple) pour tromper les masses travailleuses, en créant un arrière-monde illusoire . Pour les travailleurs, seule existe la matière. Les idées, la conscience , sont secondaires, et rétroagissent sur la matière. Le socle de la société, c'est l'économie. Avant de penser le monde, il faut d'abord nourrir, loger, habiller la société.

    C'est pourquoi, qu'ils en aient une conscience claire , ou bien obscure, la société repose sur une infrastructure, qui sont les conditions économiques de la production des divers moyens de production et aux divers biens indispensables à la reproduction de la société. Sur cette infrastructure vient s'adosser une superstructure, qui comprend notamment les diverses institutions (l’État, les institutions, les religions, les sciences, l'école, etc.)

    Ainsi, la science permet de développer les moyens de production, et elle rétroagit sur l'aspect matériel de la société.

    Peu à peu, depuis le communisme primitif (chasse et cueillette, tribus), jusqu'au capitalisme, la société a produit collectivement un surprofit de plus en plus abondant, permettant d'abord à une minorité de propriétaires de terres et d'esclaves, de se libérer de la production , pour disposer de plus en plus de temps disponible, et de lever des impôts, affectés soit à la science et à la philosophie, soit à la création de moyens de coercition, soit vers l’intérieur (police) soit vers l'extérieur (armée) pour lutter contre les classes dominées (esclaves). Avec le capitalisme, le développement de la productivité, et l'exploitation des pays coloniaux, ce surprofit est gigantesque, et a permis aux premières sociétés capitalistes de connaître un immense développement (guerres de rapines, paupérisation absolue et relative des classes populaires, développement des sciences, jusqu'à la robotisation et l'informatisation, etc.).

    2) Le matérialisme dialectique et le matérialisme historique :

    L'origine du marxisme a connu trois sources principales : d'abord le syndicalisme en Angleterre, pays capitaliste le plus développé au XIX° siècle, ensuite le socialisme en France (Saint-Simon, Fourier, etc.) et enfin la philosophie en Allemagne (Hegel). De plus Karl Marx et Friedrich Engels ont participé à toutes les luttes sociales qui ont parsemé le développement du capitalisme en Europe (Luttes en Prusse, en France, en particulier la révolution de 1848 et la Commune de Paris de 1871, luttes en Angleterre, dont la création de l'Association Internationale des Travailleurs, dite « Première Internationale ouvrière, etc.). Enfin , Marx et Engels étaient foncièrement athée et matérialistes, comme tous les hégéliens dits de gauche. A noter que Karl Marx , fils d'un rabbin, époux d'une fille d'aristocrate prussien, dont le frère sera un ministre conservateur éminent du roi de Prusse, a fait sa thèse de philosophie à l'université de Berlin sur les auteurs matérialistes grecs, Démocrite et Épicure.

    Mais la philosophie de Hegel était un idéalisme, et comme le dit Marx, il a fallu la redresser et le remettre sur les pieds. Selon la dialectique, la matière est mouvement, et la science décrit ce mouvement. Dieu devient inutile, puisque chaque chose, comporte en soi une contradiction, avec au moins deux aspects (plus et moins). Les deux aspects se développent, l'un devenant prioritaire ou dominant et la chose se transforme.

    Le matérialisme historique est l'application du matérialisme dialectique aux sociétés humaines. En ce sens, Marx est le créateur de l'histoire en tant que science. Exemple : d'abord il y a la société féodale, qui comporte diverses classes sociales. Deux classes se distinguent : la classe aristocratique (les Seigneurs, les grands prélats, les propriétaires féodaux,...) et le Tiers État (les artisans, les paysans, les marchands, les premiers ouvriers, etc.). Une classe va connaître un grand développement , grâce au capital financier et au capital marchand : ce sont les habitants des bourgs ou bourgeois. De dominée, cette classe devient dominante, alors que la classe aristocratique, de dominante, devient dominée. A un moment donné, éclate une crise, c'est en France la révolution de 1789, et la classe bourgeoise prend tous les pouvoirs (pouvoir économique, culturel, pouvoirs qu'elle possédait déjà en grande partie, et surtout pouvoir politique, en brisant l’État féodal pour construire un État bourgeois). Cette lutte entre la classe aristocratique et la classe bourgeoise va se poursuivre de 1789 à 1871, la classe bourgeoise devenant alors , avec la troisième république, définitivement dominante. A noter deux points :

    -Le premier : le renversement du système féodal a bénéficié de l'aide de l'ensemble du Tiers État y compris la classe ouvrière, car toutes les couches dominées avaient un intérêt objectif au renversement du féodalisme, système devenu obsolète.

    -Le second : le renversement de l'ancien et l'instauration du nouveau n 'est pas fait de façon linéaire, brutale, mais sur une longue période , avec des mouvements « en arrière », des restaurations de la classe féodale (Louis XVIII, etc.) , des périodes de développement plus violent (Terreur de 1793) plus « pacifique » (Louis-Philippe : « Enrichissez-vous » disait Guizot) ou des compromis (Napoléon III) … Ceci parce que la marche de l'histoire est en spirale, avec des retours en arrière, mais globalement l'histoire progresse immanquablement vers un mieux.


 

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