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1 novembre 2017 3 01 /11 /novembre /2017 14:22

 

 

 

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1 novembre 2017 3 01 /11 /novembre /2017 09:26

LE MINOTAURE BOUFFI (Partie 5)

 

ACTE III LE MINOTAURE TERRASSE

 

(Printemps et été. La scène est tendue d’un rideau rouge)

 

SCENE 1

LE CHOEUR, THESEE, ARIANE

 

LE CHŒUR :

La manière de tuer sans fard

Par une mise au placard

Étudiée, cependant cherchant

L’acquiescement consentant

De la victime à son supplice,

Conduite malsaine, un vice,

Destructeur et sanguinaire.

Il amène à anéantir

La confiance en l’humanité,

Et en l’avenir, à désespérer,

Isoler, nier, mortifier

En niant la solidarité

Humaine, à transformer l’hère,

L’autre, le vis-à-vis, le frère,

En objet terne sous tutelle.

 

ARIANE :

Fusionnons l’effort mutuel,

Afin de remettre le cosmos

En ordre, après le chaos,

Instincts, émotions, cerveau,

Plaçant la tête, le chef, en haut,

Le cœur au milieu, aimant,

Le ventre dessous, obéissant.

 

THESEE :

Le Minotaure est obséquieux,

Et ces agissements fâcheux

Occultent l’abrupte réalité.

Inapte il refuse d’écouter

Avec sagesse, humilité

Les meilleurs conseils modérés.

Par incompétence, ambition,

Ou crainte, les informations

Utiles ne sont pas présentées

Par des agents futiles, affolés.

Du Minotaure la bonhomie

Détermine une alchimie

De faussaire. Afin de prouver

Sa raison, griffon dépravé

Plie  l’obtuse réalité

Dans l’orientation souhaitée.

 

ARIANE :

Telle la déesse arachnéenne,

Je tisse la destinée commune.

(Ils s’embrassent et s’enlacent.)

 

SCENE 2

THESEE, ARIANE, DUHAUT, DUMILIEU, DUBAS, MINOTAURE

 

DUHAUT :

Accorde les trois mots sacrés,

Par quoi délivrance assurée,

Qui font que chaque élément

Retrouve son juste emplacement !

 

THESEE

Trois mots communiqués déjà,

Cela s’est produit lors des mois

De septembre et d'octobre,

De décembre. Alors sombre

Le héros solaire fatigué,

Succombe sous les coups portés

Par les trois mauvais compagnons

Que sont la balance, le scorpion,

Le sagittaire. Soleil ancien

Meurt, pour que renaisse enfin,

Au cours de la plus longue nuit,

Le nouveau soleil épanoui.

 

THESEE :

(A Duhaut)

Lumière : le premier mot sacré,

Qui s’unit à l’obscurité !

 

(A ce mot, Duhaut abat le mur qui sépare les deux pièces, la nuit et le jour, et la lumière inonde l’antre.)

 

THESEE :

(A Dumilieu)

Le second mot sacré : Amour,

Car homme et femme font un toujours !

 

(A ce mot, Dumilieu redresse Ariane, et rapproche Ariane de Thésée, qui s’enlacent et s’embrassent.)

 

THESEE :

(A Dubas)

Le troisième mot sacré : Vie,

La vie et la mort sont unies !

 

(A ce mot, Dubas tend le miroir au Minotaure, debout sur l’autel. En voyant son image, le Minotaure tombe au pied de l’estrade autel.)

 

THESEE :

Trinité : Lumière, amour, vie !

 

(A ces trois mots sacrés, les trois mauvais compagnons libérés, flanquent à terre les cordes qui les attachent au Minotaure, arrachent leurs cornes et leurs queues, et les projettent au loin.)

 

Le Minotaure bouffi (Partie 6)

 

SCENE 3

THESEE, ARIANE, MINOTAURE, DUHAUT, DUMILIEU, DUBAS, LE CHOEUR, CLAMOUR

 

(Thésée et Ariane, enlacés, debout sur le piédestal autel, au pied duquel se tient le Minotaure, couché, vaincu mais vivant.)

 

THESEE :

Malgré la posture gauchie

Du Minotaure autocratique,

Personne n’osant une critique,

Ni lui décrire honnêtement

La base des événements,

Mettant mes valeurs en avant

Pour les faire briller ardemment,

Congruence et rectitude,

Refusant la servitude,

Malgré les risques encourus.

Ayant chaque fois discouru

Des meilleurs aboutissements.

Minotaure et ses courtisans

Au bord du gouffre, m’ont poussé

Dans l’espoir de précipiter,

Dans le néant sans fond, létal,

Escomptant ma mort sociale

Professionnelle, alors pourtant

Je me suis envolé passant

De l’autre côté du miroir,

Parvenant à l’heure de la gloire.

 

CARACTERES ET HABILLEMENTS :

 

La scène comporte deux pièces : l’antre du Minotaure et la pièce de Lumière. L’antre du Minotaure est obscurci. Cette pièce est meublée, d’une part en son milieu, d’une estrade, piédestal autel, d’autre part dans un coin, plus obscur, une chaise, peinte en jaune. Sur le sol, figuration d’un labyrinthe, sur le modèle de la cathédrale de Chartres ou de la cathédrale d’Amiens. Le piédestal autel est installé au centre du labyrinthe. L’estrade est un cube d’un mètre de côté, avec quatre marches qui mènent à la plateforme autel. La seconde pièce est en pleine lumière. Elle comprend trois flambeaux allumés, un miroir portable ou sur roulettes et un panier contenant des pétales de fleurs. Les deux pièces sont séparées par un mur, comportant une porte étroite. Le Minotaure est dénudé jusqu’à la ceinture, avec une tête de taureau, donc deux cornes. Sur les épaules, une cape rouge. Une ceinture de corde bleue autour des reins. Les trois prêtres impies ont des cornes végétales, et des queues. Ils seront attachés au Minotaure par une corde, chaque fois qu’ils sont en présence de celui-ci. Pour le Minotaure et les prêtres impies, prendre pour modèles la lame XV du tarot de Marseille, « Le Diable ».

Acte I, c’est l’automne, présence d’un arbre sec dans l’antre du Minotaure.

Acte II, c’est l’hiver, présence d’une lune dans l’antre du Minotaure et d’un soleil dans la pièce de Lumière.

Acte III, c’est le printemps, puis l’été, présence d’un arbre fleuri dans la pièce de Lumière.

 

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31 octobre 2017 2 31 /10 /octobre /2017 17:08

LE MINOTAURE BOUFFI (Partie 4)

 

SCENE 2

MINOTAURE, DUHAUT, DUMILIEU, DUBAS, THESEE

 

DUMILIEU :

(S’adressant à Thésée)

Les chefs, à mon image taillés,

Comme attributs d’autorité,

Disposent des acquits en nature,

Argent, logement, voiture,

Secrétaire et tutti quanti,

Pour eux tout emporté gratis,

Car plus et mieux ils « travaillent »

Que la base des agents racailles.

Un vrai chef occupe sa fonction

Eu égard à sa position,

Avant l’arrivée des collègues,

Car jamais il ne délègue,

Et délaisse sa fonction après

Le départ des subordonnés.

 

(Dumilieu  donne un sceptre à Thésée.)

 

DUBAS :

(S’adressant à Thésée)

La personnalité, la mettre

Entre parenthèses, apparaître

Comme le reflet et la doublure

Du président caricature,

Tout en demeurant bien en cour,

Voilà l’objectif sans détour.

 

(Dubas  attache une cape rouge autour des épaules de Thésée.)

 

DUHAUT :

(S’adressant à Thésée)

En échange des avantages

Octroyés de façon large,

Le temps de toi ne dépend plus,

Mais vie, œuvres, penchant, surplus,

Livrés au service exclusif

Du grand président abusif.

 

(Duhaut pose une couronne sur la tête de Thésée. Le Minotaure et les trois prêtres impies sortent. Entrée d’Ariane.)

 

SCENE 3

THESEE, ARIANE, LE CHŒUR

 

(Ariane est à genoux)

THESEE :

Mais que signifie le « travail » ?

Qu’exprime : « Les chefs travaillent

Plus et mieux que leurs esclaves

Dans un monde glauque d’épaves ? ».

Pourquoi, Ariane, est à genoux ?

Sois digne et lève-toi ! Debout !

 

ARIANE :

(Terrorisée)

Le « travail », c’est l’office rendu

En l’honneur du taureau cornu

Au Minotaure. Sang, temps, vie,

Par lui, te voici ennobli,

Et toi-même, dorénavant,

Effaçant ton être d’avant,

Genou en terre, tu erreras,

Selon sa loi nul dépassera

La hauteur du fauve adoré.

De grâce, Thésée, par pitié,

Sois plus près du sol désormais,

Renie foi et fidélités.

 

LE CHŒUR :

Prisonnier de mots doucereux,

Partout le président pompeux,

Évoque la transparence vive,

Alors que ses sbires accommodent

La confusion. Cela procrée

Le désordre, l’insécurité,

Car sans tête raisonnable,

Avec un chef bestial notable,

L’organisation à vau l’eau.

Dresser président face à ego,

Pointer la réalité belle,

Et la dignité du réel,

Malgré l’effroi environnant,

Domptent Minotaure claironnant.

 

SCENE 4

MINOTAURE, DUHAUT, DUMILIEU, DUBAS, THESEE, ARIANE

 

DUHAUT :

(Avec rage)

Au nom baal, à genoux, Thésée !

 

THESEE :

Au nom de l’humaine dignité,

De la démarche initiatique,

Plutôt la mort qu’acte inique !

Seule la maîtrise par l’humain

De l’aspect animal, l’instinct,

Par la conquête du bas ventre

Qui, tous les désirs, concentre,

Sentiments abominables,

Exhalent vie plus désirable

Car si tête et cœur s’agrègent,

Ils emmènent l’équipage.

Alors Minotaure s’engage

À rompre par un fort gage :

Répudier l’antre funeste,

S’extraire de la brune peste,

S’engouffrer en pleine lumière.

Ainsi, au peuple se réunir,

Des agents, par sobriété,

L’amour, l’humilité,

L’ascèse, la patience, servant,

Sans accaparer constamment,

Devant Minotaure s’évanouit

La force ténébreuse nourrie

De crainte et des basses poussées.

 

(Thésée fait se lever Ariane. Celle-ci l’entraîne dans une danse, avec des allers et des retours, aboutissant au centre du cercle du labyrinthe. Ils vont à gauche, puis à droite, tout en se rapprochant du centre. )

 

DUHAUT, DUMILIEU, DUBAS :

(Criant de toutes leurs forces)

A genoux devant destinée !

 

(Ils obligent Ariane et Thésée à s’agenouiller.  Puis ils arrachent les attributs de Thésée : la cape, le sceptre et la couronne.)

 

Ton refus buté de signer,

L’échine servilement courbée,

De te soumettre au rite fort

Anodin du Minotaure,

Ton choix de la vérité crue,

De la lumière, de la vie nue,

De l’amour, de la dignité

Conduisent à te décréter

Ton ultime terme professionnel

Par mise au placard perpétuelle !

 

(Tous trois se saisissent de lui et l’asseyent de force sur une chaise, dans un coin sombre de l’antre.)

 

DUHAUT :

Au nom du Minotaure, Thésée,

Dans notre collectivité,

J’efface ton existence,

Et par ton inconséquence,

Te voilà seul responsable

Mort sociale imprévisible.

Serein, je m’en lave les mains

Car tu as choisi ton destin.

 

LE CHŒUR :

Au placard, attentatoire

À la dignité élémentaire,

Contraire à réglementation,

Manquement à l’obligation

De loyauté, de probité,

De par l’employeur effronté,

Vis-à-vis de ses salariés,

Volonté de punir Thésée.

Sanction déguisée frappant

Thésée psychologiquement,

Pour déclencher sa mort sociale,

Volonté de nuire immorale,

Fabriquant des agissements

Avilissants, répulsifs, poussant

A bout, provoquer le motif

Pour un comportement fautif.

Le placard déstructure à terme

L’image de soi de l’homme.

 

 

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31 octobre 2017 2 31 /10 /octobre /2017 11:56

 

LE MINOTAURE BOUFFI (Partie 3)

 

SCENE 4                                          

MINOTAURE, DUHAUT, DUMILIEU, DUBAS, ARIANE

 

(Ariane exhibe un flambeau et une corbeille de pétales de fleurs. Elle devance le cortège et jette des pétales de fleurs sous les pas du Minotaure. Le convoi se coordonne, et se met en route pour rejoindre la pièce de Lumière. Arrivé devant le miroir, le Minotaure esquisse un signe d’horreur. Le Chœur, dont le Coryphée, représente les personnalités qui accueillent et  reçoivent le Minotaure et son cortège). )

 

MINOTAURE :

Horreur ! La chair quitte l’ossement !

Voila trop de véritable

Lumière, acte intolérable !

 

(Le convoi se précipite avec désordre, dans l’antre obscur du Minotaure)

 

MINOTAURE :

Quel voyage miteux, désastreux,

Avec la lumière dans mes yeux !

J’ai approché un lampiste

Employé subalterne, copiste,

Sans croiser les autorités

Les plus hautes de la contrée,

Seuls mes égaux condisciples.

Les circonstances du périple

Exécrables et orduriers,

Actes de lèse-majesté,

Apparaissent indignes de mon rang !

 

DUHAUT :

Ariane fautif du manquement,

Peureuse et pas dégourdie,

Ni soumises à mon avis,

Ni apte saisir les instructions !

 

DUMILIEU :

Ariane sans considération

Pour la seigneurie éminente

Ne sachant être déférente,

Encourt un châtiment subi

Exemplaire marquant les esprits.

 

DUBAS :

Face à ces errements maudits,

Malgré les avantages fournis,

Votre présence bienfaitrice,

Ariane ignore reconnaissance,

Pour servir, elle est indigente

Et en plus impertinente !

 

MINOTAURE :

Puisqu’Ariane ne sait s’appliquer

À obséquieusement seconder,

Et mordant dédaigneusement

Main sustentant complaisamment,

Pour une ultime fois tester

Sa compétente servilité,

Employez-la à éduquer

La prochaine recrue affidée.

 

LE CHŒUR :

Avec frayeur irraisonnée,

Craignant de ne plus exister,

Que cela altère son règne,

Le Minotaure frémit de haine.

Tel un carnassier, se réjouit,

Face au jet d’eau glissant en pluie,

Les allées en dédales menant

Au parc et à l’étang clinquants,

Devant ses adeptes pantois,

Garanti du total bon droit,

Impérial donneur de leçons,

Minotaure se pavane abscons.

L’auguste contact du maître,

À qui chacun doit s’en remettre,

Abdiquant les intimes idées,

À sa concupiscence, dédiée,

Et lui allouant tout son temps,

Temps à lui seul appartenant.

Le retrait de sa présence,

L’écart de sa suffisance,

En cas de moindre déviation,

Est l’automatique sanction.

 

 

 

 

 

ACTE II LE PLACARD DORE

 

(Hiver. La scène est tendue d’un rideau blanc)

 

SCENE 1

CLAMOUR, THESEE

 

CLAMOUR :

Ton embauche par le président

Comme cadre du département

Implique que tu sois à l’aise,

Comme dans du coton balèze,

Toujours disponible et comblé

Afin d’accomplir ta corvée

Au service de l’unique patron

Qui te remerciera du don.

Minotaure soigne les employés,

Logés, allaités, habillés,

Voitures, téléphones, primes,

À toi tout ce que tu guignes :

Hauts salaires, tout est négociable

Pour que tu sois utilisable

Pour son culte. Badin, affable,

Duhaut, à l’accent sociable,

Enjoins que jamais transparaissent

Publiquement ces circonstances,

Qu’elles demeurent à jamais cachées,

Sous peine de ne  plus bosser

Au service d’élus importants.

Donc dévouement exigeant,

Toujours aimable et poli,

Le chef de service agit,

Non par intérêts indolents,

Mais pour le bien du président.

Devant Minotaure, défendu

Proférer paroles superflues,

Et si malgré tout demande

Est faite de ton avis docile

Cela sera exécuté

Servilement, tête baissée,

Sans oublier de déclamer

Toujours de façon enjouée

Les louanges très saintement.

Entendras religieusement,

Frotteras la brosse à reluire

Gravement à la conjoncture

Quand daigne le président jeter

Un complaisant regard altier.

 

(Clamour fait entrer Thésée dans l’antre du Minotaure).

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31 octobre 2017 2 31 /10 /octobre /2017 09:36

LE MINOTAURE BOUFFI (Partie 2)

 

SCENE 2

DUHAUT, DUMILIEU DUBAS, ARIANE, LE CHŒUR

 

DUHAUT :

(S’adressant à Ariane)

Honneur de l’administration

Que proposer des suggestions.

Le Minotaure te commande,

Pour montrer ton doux sacerdoce,

Une mission fondamentale,

Par un engagement vital :

Partant à la conquête des âmes,

Il te confie l’œuvre sublime

De précéder le noble cortège

En lançant fleurs et éloges,

À la gloire du grand Minotaure,

Grand architecte croquemort

De la galaxie minuscule,

Dimension infinie éternelle

De l’univers département !

 

DUMILIEU :

(S’adressant à Ariane)

À l’injonction du président

S’ajoute que le prix du billet

Soit assumé par les sujets

Du département de l’Isare.

Car le président pas avare

Pour dépenser suffisamment

De son personnel précieux temps

A l’activité publique

Au service du peuple rustique

A droit de façon furtive

À cette royale prérogative.

 

DUBAS :

(S’adressant à Ariane)

Jeune fille, pleine de grâces, pure,

Avec volonté de bien faire,

Offre l’ardeur à Minotaure,

Glorifie, assiste et adore,

Et pour prix de la récompense,

J’intercèderai avec force,

Demain tu seras employée

À durée indéterminée.

 

(Ariane passe dans l’autre pièce, pour s’emparer d’un flambeau et d’une corbeille de fleurs, puis revient dans l’antre)

 

LE CHOEUR :

Pernicieusement met en place

Une mécanique efficace

Visant à broyer sans pitié

L’agent strict et discipliné.

 

SCENE 3

MINOTAURE, DUHAUT, DUMILIEU, DUBAS, ARIANE

 

(Entrée cérémonielle du Minotaure, qui monte sur le piédestal autel. Palabres et culte du Minotaure par les trois prêtres impies.)

 

MINOTAURE :

Exposez l’entière litanie

Des agents qui ont failli,

Et qui partout ne satisfont

Pas ma douce vénération !

Je promulgue que chacun vaquant

À mes ignominieux penchants,

Phobies, obsessions, frayeurs,

Soit de mon culte, l’exécuteur,

Car c’est moi, le service public,

Et le maire de l’Isare, mézigue,

Et moi, et encore moi l’enflure,

Chevalier à la belle allure !

 

DUHAUT :

(Tendant la liste)

Voici la commande, monsieur !

 

MINOTAURE :

(En colère)

Devant le président : « Monsieur! »

Forme la mention conforme.

Des messieurs et des mesdames,

Vous en rencontrez tous les jours,

D’innombrables, dans les rues, toujours,

Alors qu’un seul exemplaire

Minotaure président respire !

 

DUHAUT :

(S’inclinant bien bas)

Voici monsieur le président,

Modèle unique et bienveillant,

La liste de ceux qui ont omis

D’invoquer votre nom béni

Lors de chaque respiration,

Causant votre irritation !

 

MINOTAURE :

(Excédé) :

 Qu’ils soient donc tous anéantis,

Immolés dans la joie ravie,

Pour ma plus grande renommée !

J’exige des agents comblés,

Souriants sans cesse enchantés !

Ensuite incessamment filmés

À leur insu, l’exaltation

Régnant dans les directions !

Je prescrits la paix profonde,

Mes administrés turpides,

Dont je suis père maire, chanteront

De l’aube au couchant mon renom !

 

DUBAS :

(Obséquieux)

Cela sera fait, constamment

Monsieur le parfait président !

 

DUMILIEU :

(Obséquieux)

Ariane ardemment s’applique

À transcrire cela en musique,

Monsieur le noble Président !

 

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31 octobre 2017 2 31 /10 /octobre /2017 09:32

LE MINOTAURE BOUFFI (Partie 1)

 

PERSONNAGES :

 

Yules MINOTAURE      (Homme)

Ariane DAMO’CLES      (Femme)

Yanick DUHAUT           (Homme)

Yao DUMILIEU              (Femme)

Yen DUBAS                    (Femme)

Yuri CLAMOUR             (Femme)

Jean Baptiste THESEE   (Homme)

Le Chœur                         (4 Femmes et 3 Hommes dont Le Coryphée)

 

ACTE I UN BILLET POUR L’ENFER

 

(Automne. La scène est tendue d’un rideau bleu sombre)

 

SCENE 1

LE CHOEUR, CLAMOUR, DUHAUT, DUMILIEU, DUBAS

 

(Le Coryphée  présente et mime pour les spectateurs les différents éléments décrits dans cette scène. En l’absence du Minotaure, les trois prêtres impies sont attachés par une corde à un crochet de l’autel.)

 

LE CHŒUR :

Pourquoi ? Pas de pourquoi ici :

Inutiles les propos admis !

L’Isare départementale,

Dans un labyrinthe en dédales,

A construit son château bulle,

Où Minotaure déambule.

Tous coopèrent à ravitailler

Le monstre toujours exalté.

La viande, par Clamour Yuri

Apportée, Duhaut officie

Comme grand prêtre laquais.

Chaque personne est entité

Composée de trois parts unies,

Dans un arrangement précis :

La tête Thésée, le dirigeant,

Le cœur Ariane, le sentiment,

Minotaure ventre porteur,

Rivalisent avec vigueur.

Soit tête et cœur maîtrisent

Ventre : l’assemblage s’humanise,

Soit domine le ventre brutal,

Et  cela devient baal bestial.

Au centre du labyrinthe venu,

Seules deux possibles issues :

Ou le retour vers l’arrière,

Pour ressortir par derrière,

Empruntant le chemin passé,

Traversant la porte d’entrée,

Ou la sortie au point central,

Par l’envolée verticale,

L’initié enfin paré d’ailes,

S’élançant libre vers le ciel,

Ange glorieux et centré,

Qui par le dessus se soustrait.

Voici la perverse histoire

De Minotaure voulant déchoir

Thésée au plus profond abîme,

Et ce faisant, vers les cimes

Il le contraint à s’envoler.

 

DUHAUT :

Aux citoyens, l’argent volé,

Associé à la flatterie,

À Minotaure aura permis,

Au milieu du parc luxuriant,

Au bout de chemins verdoyants,

De bâtir un palais oiseux,

Livré au culte par les peureux,

À sa gloire hautaine et servile.

Cumulant instincts bas et viles,

Trois points inversés sataniques :

Le sexe pornographique,

Le pouvoir autocratique,

L’argent corrupteur orgastique.

A cet endroit, face au jet d’eau

De l’étang synthétique, taureau,

Avec un style pernicieux,

Saisit le président vicieux,

Instituant jour après jour,

Au milieu de toute la cour,

L’idolâtrie artificielle,

Avec protocole, rituel,

Inspirés des pires horreurs.

J’en suis le grand prêtre flatteur,

Dans la nuit obscure de l’orgueil.

 

DUMILIEU :

Journellement, dans son cercueil,

Hurlant sa peine, implorant

La délivrance, le président

Manigance le culte, portant

Au Minotaure lot suffisant

De chairs immolées et de sang,

Pleurs des sacrifiés innocents.

Au milieu du temple moderne

Se promène la grosse baderne,

Tyran assoiffé d’aubaine,

De gratitude, de chair humaine,

Monstre fielleux mal dégrossi.

J’en suis second prêtre impie,

Sire de mortelle ambition.

 

DUBAS :

Fantomatique création

Quant à la mondaine essence,

Bien réelle quant à l’existence,

Égrégore qui s’est emparé

D’un vil président résigné,

La mort s’appropriant le vif,

J’en suis troisième prêtre actif,

Voué à l’adulation terne,

Porteur de la féroce haine

Et de la prévarication.

 

LE CHŒUR :

Trois prêtres avec passion,

Dédiés à l’office satanique,

Dont le but impartial unique

Est d’alimenter Minotaure

En populaires sang, larmes et corps.

Chaque jour aux pieds du dragon

Déposent les propitiations,

Renonçant délibérément

À la dignité, aux serments

D’édifier temples à la vertu,

Trois prêtres corrompus, tordus,

S’adonnent au culte hérétique,

Rationalisant les iniques

Et les pires comportements,

Donnant des plus beaux sentiments

Une apparence fallacieuse,

Briguant en paroles trompeuses

Le bien commun, la liberté,

L’égalité, fraternité.

Voila le récit de la façon

Dont les discours des trois félons,

Par le pur Thésée, démasqués,

Et la vérité révélée !

 

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28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 08:38

 

« Karma-Bhakti-Jnâna-Râja » (Partie 95) (Action, Travail, Amour, Prière, Dévotion, Connaissance)

 

Et puisque « tout est bien », en sachant avec quoi frapper, et à quel endroit frapper, les trois compagnons ne sont pas si mauvais que cela, et ils démontrent qu’ils ont acquis leurs lettres de noblesse.

Ils peuvent, par leur action, intégrer le grade de maître et par là même, ils permettent à Hiram Abiff de mourir pour devenir maître secret.

Le voyage du Soleil peut aussi être simplifié et ramené à deux phases de six mois, à l’image de l’expiration et de l’inspiration, de la nuit et du jour.

Alors, le solstice d’hiver ouvre la phase ascendante du cycle annuel et le solstice d’été ouvre la phase descendante.

D’où le symbolisme gréco-latin des portes solsticiales, représenté par les deux faces de Janus, et dans notre tradition judéo-chrétienne, par les deux saints Jean, la saint Jean d’été et la saint Jean d’hiver.

La porte estivale introduit à la phase d’obscurcissement du cycle, la porte hivernale à la phase lumineuse du cycle.

Il s’agit de la porte des hommes et de la porte des cieux, de la porte de l’enfer et de la porte du ciel.

Cette porte symbolise le lieu de passage entre la lumière et les ténèbres ; elle invite à un voyage vers l’au-delà, du domaine profane au domaine sacré.

Cette porte, par où passe l’axe du monde, c’est le sommet du crâne, à savoir la porte étroite qui donne accès au royaume des cieux.

Ainsi la vie se présente à nous sous la forme d’un cycle, d’un cercle plus exactement, lorsque nous la considérons sur le plan physique seulement ; mais la vie se présente à nous en lemniscate lorsque nous l’envisageons dans ses phases physique et spirituelle.

La lemniscate est le signe de l’infini, que nous retrouvons dessinés dans le Temple maçonnique sous forme de lacs d’amour.

Dans la lemniscate, ou nombre 8, il y a deux cercles convergeant vers un point central.

Ces cercles peuvent être regardés comme le symbole de l’esprit qui évolue, l’esprit étant le Soleil intérieur à chaque corps.

Un des cercles signifie la vie de l’esprit en ce monde physique, de la naissance à la mort.

Pendant ce laps de temps, chacun des actes de l’esprit est une semence dont il devrait recueillir une certaine somme d’expériences.

Le travail objectif de l’existence terminé, le jour de l’action dépensé, l’esprit commence le travail subjectif de l’assimilation, qui s’accomplit au cours de la nuit pendant le séjour dans le monde invisible que l’esprit traverse dans la période qui s’écoule de la mort à la nouvelle naissance, période symbolisée par l’autre cercle d’une lemniscate.

Lorsqu’il arrive au point central d’une lemniscate qui divise les deux mondes, le monde physique et le monde spirituel, la porte de la naissance à la mort, selon que l’esprit entre ou quitte la région où il lui arrive d’être en ce moment, il possède une somme de facultés acquises dans les existences antérieures, qu’il peut alors – à son choix – faire fructifier ou laisser improductive, pendant la vie présente.

De l’emploi de ce qu’il possède dépend la croissance de l’âme.

Ainsi, chaque corps est le Temple, l’instrument, le terreau d’un esprit intérieur qui en constitue le Soleil.

Lorsque l’esprit commence son pèlerinage dans le monde matériel, il vit dans une coque dure et insensible qui cache la lumière intérieure.

Un voile cache l’entrée du Temple intérieur et l’initiation, vécue de l’intérieur et non comme une cérémonie extérieure, permet d’entrer en contact avec les impulsions solaires.

L’esprit est pareil à un diamant dans sa gangue, un diamant dont il s’agit de s’efforcer constamment d’user la rude enveloppe pour permettre à l’esprit de rayonner à travers le véhicule qui l’anime.

Lorsque dans l’atelier du lapidaire, le diamant est appliqué contre la meule, il fait entendre un grincement comparable à un cri de douleur, à mesure que s’use sa dure enveloppe, mais, peu à peu, après de multiples applications sur la meule, il pourra devenir une gemme d’une beauté et d’une limpidité incomparables.

De la même façon, nous sommes maintenus contre la meule de l’expérience : il en résulte des douleurs et des souffrances, qui éveillent l’esprit intérieur ensommeillé.

Ceci est symbolisé, lors de l’initiation, par le récipiendaire qui goûte à la coupe de l’amertume, résultant de ses passions, et qui doit la vider jusqu’à la lie.

Cette pierre que nous travaillons petit à petit, vie après vie, sans bruit de marteau – parce que « le bruit ne fait pas de bien et que le bien ne fait pas de bruit » – cette pierre, nous la transformons en étoile – l’étoile à cinq branches qui est dévoilée au Compagnon.

Ne sommes nous pas d’ailleurs, chacun d’entre nous, des poussières d’étoile, étoile symbolisée par le Soleil dans le monde physique ? ».

 

3) Epitaphe de Pierre Quader.

« Pierre Quader.

2 novembre 1915 – 9 mai 1985.

Passant, réjouis-toi,

Ici ne repose que l’un de mes corps.

Cela que Je suis, pour le monde :

Fils d’homme

Cela que Je suis, en moi-même :

Fils de Dieu

Cela que Je suis, dans l’Un :

A rejoins le Soi.

Désormais… qu’il en soit ainsi ! ».

 

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28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 08:33

« Karma-Bhakti-Jnâna-Râja » (Partie 93) (Action, Travail, Amour, Prière, Dévotion, Connaissance)

 

 

2) Texte lu par les frères de Pierre Quader lors de la remise de l’urne funéraire à sa famille :

«  LES QUATRE SAISONS.

Hiver-noir, printemps-blanc, été-jaune, automne-rouge.

Les quatre saisons de l’année, avec les battements du cœur et les heures du jour et de la nuit, sont des phénomènes à la base de notre appréhension du Temps.

L’hiver-noir.

Solstice d’hiver : le Soleil s’arrête.

Alors le Soleil est à sa plus haute déclinaison et le plus loin de l’équateur céleste.

Alors la durée des nuits est la plus longue.

Dehors, nos corps frissonnent aux gelées hivernales et notre regard s’attriste au paysage meurtri et désolé.

Les forêts ont pris leur robe brune, froide, pitoyable.

Les animaux, quels qu’ils soient, luttent âprement pour leur survie.

L’hiver ne dévoile pas volontiers sa magie.

Une magie saine où s’accumulent des forces insoupçonnables qui permettent la venue, l’existence du printemps.

Le retour à la vie.

Cultivons en nous ces forces, imprégnons-nous de leur puissance, inspirons-nous de cette harmonie afin de préparer, nous aussi, de grands projets d’amour et de lumière.

Comme le Capricorne, le 21 décembre, retirons-nous quelque temps en nous-même, afin d’accumuler nos forces naturelles, de les concentrer en nous.

Le signe des Poissons est le dernier de ceux d’hiver.

A ce moment, les provisions amassées grâce aux dons généreux du Soleil de l’année précédente sont presque épuisées, et la nourriture de l’homme se fait rare.

Puis c’est le printemps.

Le printemps-blanc.

A l’équinoxe du printemps, le Soleil croise l’équateur, et c’est la période de la mise en croix, car à ce moment, le dieu Soleil commence à donner sa vie sous forme de nourriture à ses adorateurs.

Il mûrit le blé et le raisin dont sont faits «  le pain et le vin ».

C’est la fête de Pâques, c’est-à-dire le passage.

La Pâque marque l’époque où le Soleil passe par son point vernal, en croisant l’équateur au moment de quitter l’hémisphère sud, où il hiverne, pour commencer son voyage vers le nord dans son char de feu, salué avec joie par les hommes qu’il vient sauver de la faim et du froid qui les feraient inévitablement périr s’il restait dans les régions australes.

A l’époque de l’équinoxe, le 20 mars, le jour et la nuit ont la même durée sur toute la terre.

Au point vernal, 0 degré Bélier, le Soleil croise l’écliptique et entre dans l’hémisphère nord : c’est le début du printemps.

Pendant tous les mois d’automne et d’hiver, et notamment au solstice d’hiver, moment privilégié, la nature nous a invités à la méditation et à l’introspection.

Ce calme apparent nous a incités à la réflexion et à la prise de conscience de problèmes abstraits.

Sur le plan matériel, le printemps est synonyme de renouveau, d’explosion de vie, de débordement de joie, de beauté et d’amour.

C’est la vie qui renaît, les bourgeons sont gonflés de sève et vont donner des fleurs, des feuilles, des fruits.

Le monde animal participe aussi à ce renouveau.

Les oiseaux et les insectes repeuplent l’air.

Sur terre et sous terre, la vie reprend son activité.

Dans l’eau, les poissons quittent l’abri des rochers et des racines, pour se lancer dans le courant de l’eau vive.

Tous, animaux et végétaux, sortent d’une longue léthargie.

Puis c’est l’été-jaune.

C’est au cours du solstice d’été que la durée des jours est la plus longue.

A partir de la saint Jean d’été, le paysan moissonne ce qu’il a semé des mois auparavant.

Et comme le dit le dicton : on récolte toujours ce que l’on sème.

Juin, fleurs, parfum, Soleil…

La nature nous dispense ses richesses, ses dons multiples.

Juin prépare les fruits, réalisation finale, résultant d’un lent travail de maturation de la fleur, d’un épanouissement de l’être.

C’est la plénitude espérée et l’aboutissement.

Le Soleil à son zénith nous procure les jours les plus longs, ceux où l’influence solaire est à son apogée.

C’est le moment de faire des provisions de forces physiques, mais aussi de ne pas oublier pour autant de nourrir les forces intérieures, qui tendent ensuite à renouveler les provisions emmagasinées.

L’été est le temps de l’épanouissement.

Toutes les fleurs se sont ouvertes, toutes les plantes ont fait des graines, tous les arbres ont mûri leurs fruits ou achèvent de le faire.

Tous ont vécu la plénitude de leurs possibilités avant d’entrer dans le repos de l’automne, où la pluie et les vents froids vont dépouiller de leur vêture, et feront refluer la sève et la vie jusqu’aux racines même d’où était partie leur croissance.

Spirituellement, la fin de l’été marque la fin d’une année, car l’influx de force vitale, qui a été donné à l’automne précédent, a fait germer et produire tout végétal.

Cette force est totalement épuisée.

La fin du signe de la Vierge coïncide avec l’équinoxe d’automne, ce moment de l’année où, après s’être élevé dans le ciel de Pâques, le Soleil dirige à nouveau son attention sur la terre.

Enfin, c’est l’automne-rouge.

A l’automne, le Soleil croise à nouveau l’équateur, après avoir donné à l’humanité le « pain de vie » grâce auquel elle pourra subsister jusqu’au prochain retour du Soleil dans l’hémisphère nord.

A l’équinoxe d’automne, se concrétise un progressif, mais formidable influx de force vitale qui culminera à Noël.

Cette force va se diffuser dans la planète et insuffler la vie à tout ce qui a dépéri à sa surface et dans son sol.

Le signe de la Balance…

Deux plateaux en équilibre fragile, prêts à monter ou descendre au moindre souffle, à la moindre brise…

 

« Karma-Bhakti-Jnâna-Râja » (Partie 94) (Action, Travail, Amour, Prière, Dévotion, Connaissance)

 

On y entre le 23 septembre…

Equilibre et tristesse, entre lumière et obscurité, entre jour et nuit, entre obscurité et intériorité, entre cette période d’été pleine d’activités, de jeux, de chaleur et de Soleil et l’automne où insidieusement nous allons vers des énergies opposées.

Automne où les arbres, si verts et si riches, si plein de sève, de vie et de bruissements d’insectes, vont passer au brun desséché en traversant toutes les nuances des rouges, orange et or.

N’avez-vous jamais contemplé un arbre, une forêt entière, dont les feuillages d’un plus bel or illuminaient la fraîcheur déjà humide des derniers beaux jours ?

Cet or qui, je vous le rappelle, pour les alchimistes, est le symbole de l’esprit !

N’avez-vous jamais fait la relation entre cette lumineuse et merveilleuse couleur et celle du Soleil ?

Le Soleil décline à l’extérieur, et les feuillages, en un dernier adieu, l’irradient de l’intérieur d’eux-mêmes !

La nature nous montre la voie à suivre…

L’automne marque la fin de la belle saison dans l’hémisphère nord.

Les fortes chaleurs sont passées, la fraîcheur va s’accentuer et le froid venir, ainsi que les frimas de l’hiver…

Ce cycle, en quatre temps : l’hiver, le printemps, l’été et l’automne, qui mélange dans l’union et la désunion, les quatre éléments, la terre, l’eau, l’air et le feu, compose les quatre règnes, le règne minéral, le règne végétal, le règne animal et le règne divin, ce cycle peut s’observer à tous les niveaux.

Une journée peut être découpée en quatre parties : l’avant-minuit, l’après-minuit, le matin et l’après-midi.

De même une vie d’homme n’est qu’un cycle de 70 fois la terre autour du Soleil en passant par les stades de la naissance, de la maturité, de la vieillesse et de la mort.

Enfin le solstice d’hiver, l’équinoxe de printemps, le solstice d’été et l’équinoxe d’automne forment les tournants de la vie de la terre.

Et c’est dans le limon même de cette terre que les âmes passées ont laissé leurs pleurs et leurs joies.

Et c’est avec cette glaise que nous devons pétrir sans cesse les corps de nos vies à venir.

Véritablement, comme l’indique Hermès : « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ».

Ou encore : « Sur la terre, comme au ciel ».

Solstice d’hiver, équinoxe du printemps, solstice d’été et équinoxe d’automne font référence au voyage qu’effectue le Soleil.

Dans l’Evangile de saint Jean, en parlant du christ, Jean-Baptiste dit : « Il faut qu’il croisse, et que je diminue », ce qui symbolise le Soleil au solstice d’été, alors que le christ, par sa naissance à Noël, s’identifie au Soleil nouveau-né qui fait croître les jours jusqu’à l’été.

Ainsi, à partir du solstice d’été, le Soleil décroît, les jours raccourcissent jusqu’au solstice d’hiver, nuit la plus longue de l’année.

Puis, à partir du solstice d’hiver, le nouveau Soleil naît, les jours rallongent jusqu’au solstice d’été, journée la plus longue de l’année.

Le solstice d’hiver inaugure la période de la croissance aboutissant à la maturité du solstice d’été.

Le solstice d’été marque l’apogée de la course solaire ; le Soleil est au zénith, au plus haut point du ciel.

C’est pourquoi ce jour est choisi pour célébrer la fête du Soleil, symbolisée par l’antique tradition des feux de la saint Jean.

La légende d’Hiram Abiff, le « fils de la Veuve », l’architecte du Temple de Salomon, représente la descente du Soleil après le solstice d’été.

Sur le plan du microcosme, le Temple de Salomon est aussi le corps de l’homme, où évolue son esprit individuel.

Hiram Abiff, grand maître du Temple, est le Soleil qui voyage devant les douze signes zodiacaux, jouant le drame de la légende maçonnique.

A l’équinoxe de printemps, le Soleil quitte le signe d’eau des Poissons, qui est féminin et docile, pour entrer dans le signe de feu, belliqueux, martial, énergique du Bélier.

Il remplit la terre d’un feu créateur que s’approprient immédiatement les milliards d’êtres de la nature pour en construire le Temple de l’année qui vient, avec ses forêts, ses prairies et ses landes.

Les forces de fécondation font germer les myriades de graines qui sommeillent dans le sol, recouvrant bientôt la terre d’une végétation luxuriante, tandis que les animaux se reproduisent suffisamment pour maintenir la faune à son niveau normal.

Hiram Abiff se servait d’un marteau pour appeler ses ouvriers ; or le symbole du signe du Bélier, où commence cette merveilleuse activité créatrice, est représenté par les cornes du Bélier, qui rappellent la tête d’un marteau.

Pendant l’été, l’influence du Soleil donne lieu aux chants de gratitude de tout ce qui respire, et Hiram, qui en est le symbole, peut donner le Verbe, le Logos, c’est-à-dire la Vie, à tous.

Au moment où le Soleil entre dans les signes de l’hémisphère sud, à l’équinoxe d’automne, la nature devient muette, et Hiram, le Soleil, ne peut plus transmettre le Verbe, le Mot Sacré.

Il rencontre ses trois meurtriers, les signes zodiacaux de la Balance, du Scorpion et du Sagittaire, traversés pendant les mois d’octobre, de novembre et de décembre.

Le premier le frappe avec une règle de 24 pouces, qui symbolise les 24 heures que met la Terre pour tourner sur son axe. Le second le frappe avec une équerre de fer, symbolisant les quatre saisons de l’année ; enfin le troisième lui donne le coup de grâce avec un maillet qui, ayant une forme ronde, annonce que le Soleil a terminé son cycle vital et meurt pour faire place au Soleil d’une autre année.

Le combat entre la lumière et les ténèbres dans le monde physique est en relation étroite avec la lutte de la lumière spirituelle et de la vie, contre les pouvoirs des ténèbres et de l’ignorance.

Dans de nombreuses religions, mais c’est aussi le cas en franc-maçonnerie, le Temple a son entrée face à l’orient, afin que l’entrée soit illuminée par le Soleil levant, proclamant ainsi chaque jour la victoire de la lumière sur les ténèbres.

 

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27 octobre 2017 5 27 /10 /octobre /2017 17:08

 

« Karma-Bhakti-Jnâna-Râja » (Partie 92) (Action, Travail, Amour, Prière, Dévotion, Connaissance)

 

 

EPILOGUE

 

Sont publiés successivement :

- Le testament de Pierre Quader ;

- Le texte lu par les frères de Pierre Quader lors de la remise de l’urne funéraire à sa famille ;

- L’épitaphe de Pierre Quader.

 

1) Le testament de Pierre Quader :

A ma famille, à mon médecin, au prêtre, à mon avocat :

S’il arrive un moment où je ne puis plus prendre de décision en ce qui concerne mon propre avenir, ma volonté est que ce document soit considéré comme le testament de ce que je désire.

Si l’on ne peut raisonnablement pas s’attendre à une guérison physique, mentale ou spirituelle, je, soussigné Pierre Quader, demande que l’on me laisse mourir et que je ne sois pas maintenu en vie par des moyens artificiels ou des mesures héroïques. Cela n’inclut pas les médicaments administrés par compassion, dans la phase terminale, afin d’éviter de trop grandes souffrances.

J’attache beaucoup de valeur et de dignité à la vie : je ne demande donc pas que l’on mette fin à ma vie, mais que mon agonie ne soit pas prolongée de manière déraisonnable, et que la dignité de la vie soit respectée.

Etant convaincu de la justesse des enseignements de la sagesse occidentale concernant la mort, je demande que, à ma mort, aucune autopsie, ni embaumement ne soient exécutés et que, à la place, mon corps soit placé dans un endroit frais ou dans une chambre spéciale durant 3,5 jours (84 heures), avant toute crémation.

Si, du fait de considérations légales, une autopsie doit être faite, je demande que cette autopsie ne soit pas faite durant les 3,5 jours (84 heures) après mon décès. Je demande aussi que l’autopsie soit suivie de la crémation. La présente requête est faite après mûre réflexion, alors que je suis en parfaite santé de corps et d’esprit. Bien que ce document puisse ne pas être considéré comme tout à fait légal, j’espère que, vous, qui avez quelques égards pour moi, vous sentirez moralement lié de mettre en pratique ces dernières volontés. Je suis conscient que cela accroît votre responsabilité, et c’est dans l’intention de partager cette responsabilité que ce document est rédigé.

Fait en toute conscience, ceci est ma dernière volonté.

21 novembre 1983.

Signé : Pierre Quader.

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27 octobre 2017 5 27 /10 /octobre /2017 17:03

 

« Karma-Bhakti-Jnâna-Râja » (Partie 91) (Action, Travail, Amour, Prière, Dévotion, Connaissance)

 

JEUDI 5 JANVIER 1984

Bilan de l’année 1983.

Toute la question revient à changer mon regard : il ne s’agit pas d’annihiler le petit moi, qui est bien utile et même indispensable pour évoluer, dans le monde matériel, mais de ne plus m’identifier à lui.

Je déserte le plus souvent possible le monde intellectuel. La question que je me pose le plus souvent est : « qui suis-je ? » et la réponse que j’apporte le plus fréquemment possible, sous forme de mantra, est : « Je suis Dieu. Je n’ai ni naissance, ni mort. Seul le corps meurt. Je suis le Soi. Je suis. Soi. Je ne suis ni le corps, ni le mental, ni l’intellect, ni la raison. Le corps, le mental, l’intellect et la raison, une fois purifiés, sont mes amis. Je les aime. J’ai aussi un cœur – sentiments et émotions – et un ventre – instincts et passions –. Je suis un canal ouvert aux sentiments et aux instincts beaux, justes, vrais et bons. Que mon amour, mon cœur et mon ventre soient dédiés à Dieu, et seulement à Dieu ».

L’année 1983 a été une année de sortie de crise, la crise la plus importante étant une nouvelle « Nuit Obscure », avec des doutes et des retours en arrière du point de vue spirituel. Je m’en suis sorti en mettant tout dans la main de Dieu : que Sa volonté soit faite !

Ceci démontre, s’il en est besoin, mon attachement à la réalité terrestre, à l’illusion, car les mauvais moments frappent mon petit moi, encore très sensible. Tout ce qui m’arrive est fait par les frères supérieurs pour mon évolution spirituelle.

Autour de moi, les amis souffrent ou meurent et me voilà devenu un frère aîné. Les enfants ont grandi et d’autres amis vieillissent. Mon seul objectif est de me rattacher à mon Maître intérieur, « père et mère divins ».

 

SAMEDI 10 MARS 1984

Voici les vœux que je formule en ce jour pour ma prochaine réincarnation :

Je serais heureux de suivre à nouveau le sentier rosicrucien, afin de parfaire mon évolution spirituelle.

Je souhaiterais vivre où le Cosmique le jugera le plus opportun pour mon évolution, sur terre ou ailleurs. J’aimerais exercer la profession la plus utile à mon bien-être et à celui d’autrui.

Je voudrais me souvenir de mon gourou, le Soi, et fusionner avec Lui.

 

DIMANCHE 18 MARS 1984

Je suis atteint d’un cancer généralisé, plus précisément une leucémie. Que Dieu ait pitié de mon corps !

Seigneur Dieu que j’atteigne Ta Demeure, afin de ne plus renaître ! Que je fasse Un avec Tes pieds de lotus ! Amen.

 

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