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28 mars 2018 3 28 /03 /mars /2018 23:17

Apocalypse XXI (Partie 1)

 

Concordance

 

Cette monographie repose sur l’exercice relatif à la vision de l’avenir et le contact avec les archives akashiques.

En concordance avec cette monographie, il est proposé un extrait de l’ouvrage de Léonard de Vinci, « Prophétie » (Editions Mille-et-une-nuit, 1997, Page 9) :

« Ô nature pourquoi es-tu si injuste ? mère affectionnée et attentionnée pour les uns, et pour les autres cruelle et impitoyable marâtre : je vois tes fils livrés à d’autres, sans jamais aucune sorte d’avantage, et au lieu de récompenses pour les services rendus, je les vois payés d’un épouvantable martyr, épuisant leur vie entière au bénéfice de leur tourmenteur ». [Ânes que l'on bastonne].

Et un extrait de l’ouvrage de Louis Claude de Saint-Martin, « Lettre à un ami ou considérations politiques, philosophiques et religieuses sur la révolution française » (Paris, L’an III, BNF-Gallica, début de la Lettre) :

« Rassure-toi, mon ami ; il est encore des Français qui, loin de penser que les vérités religieuses aient eu à souffrir du renversement de la ci-devant église, sont persuadés qu’elles ne peuvent qu’y gagner infiniment. Je suis du nombre de ces Français : tu verra même, dans cette Lettre, à quel degré je porte la confiance sur ce point ; et d’avance, je t’avoue que je crois voir la Providence se manifester à tous les pas que fait notre étonnante révolution ».

 

apocalypse vingt-et-un

 

I

au commencement de la soirée du quinze août deux mille seize vers dix-neuf heures

je me suis assoupi aux pieds d’un chêne et je fais un songe

je suis près d’une montagne

voila qu’apparaît un être de lumière d’une taille immense vêtu d’une robe blanche

il a une dimension qui englobe tout le cosmos et contient tout

il a deux visages l’un celui d’un vieillard auguste et l’autre celui d’un adorable adolescent

voila que le vieillard aux cheveux et à la barbe blancs

d’une voix tonitruante s’adresse à moi et me dit

« écrit sois mon scribe fidèle communique cela à tes frères et sœurs humains ceci est le message de ce qui est réservé aux hommes pour les années qui viennent

tout est consommé avant la fin du siècle

seules la repentance et l’action peuvent empêcher cela

cela concerne ton pays la france mais aussi le reste du monde

le peuple de france dont les ouvriers les paysans pauvres et le peuple travailleur ouvre la voie royale et montre l’exemple afin d’élever la spiritualité et de parvenir à des vibrations de hautes valeurs qui préservent l’être la vie et le mouvement

si ce n’est pas le cas si le peuple de france se dérobe alors il est mis fin à la présente dispensation de par la faute des hommes car chacun récolte ce qu’il sème

allez vers plus de justice et c’est la paix et le socialisme

si l’effort n’est pas fourni dans ce sens alors c’est la barbarie la guerre la maladie et la fin de la présente humanité

reçois note et transmets

la bourgeoisie doit libérer mon peuple mettre fin à son exil lui permettre de se régénérer et d’accéder à la nouvelle société plus libre plus égalitaire plus fraternelle démocratique enfin

pour cela le peuple dirigé par le prolétariat doit prendre en charge tous les pouvoirs et après cette révolution économique et sociale prendre toutes les dispositions pour créer un nouvel état socialiste »

puis l’auguste vieillard fait intervenir les quatre cavaliers qui sont ses quatre lieutenants les archanges raphaël gabriel michel et uriel

il me commande de les suivre ajoutant

« ensemble vous allez parcourir les épisodes du livre de la vie où tout est écrit afin d’examiner ce qui va se produire si l’orientation actuelle est poursuivie »

ce premier voyage se fait dans un fracas de tonnerres et d’éclairs de pleurs et de gémissements je ne peux retenir mes larmes tout au long de ce voyage en voyant toute cette misère ainsi que la fin inévitable et tragique

ceci étant dû à l’égoïsme général à l’individualisme et à la domination exacerbée d’une minorité la classe bourgeoise

je pénètre dans une caverne au pied de la montagne caverne qui s’enfonce sous terre

l’archange ouvre le livre celui où est écrit le passé le présent et l’avenir

l’antéchrist c’est l’ego le petit je créé dès le début du monde il doit disparaître se manifestant dans sa plus grande expression dans le modèle bourgeois et laisser la place au soi voilà qu’est venue la fin de l’ego afin que naisse l’homme nouveau et l’humanité fraternelle

le moment du passage est difficile car il faut rompre les amarres et ne garder que l’essentiel

l’ego fait tout pour tirer en arrière vers le passé et la bestialité

la france a une mission universelle ouvrir la voie à la « liberté égalité fraternité » en achevant le grand œuvre commencé par la révolution de mille sept cent quatre vingt neuf

une double voie est ouverte

soit c’est la voie du pire et les super riches les monopoles capitalistes et la grande bourgeoisie sont maintenus au sommet de la société alors c’est le début d’une guerre le règne de l’anarchie et de la désolation c’est la voie de la barbarie

soit les ouvriers et les classes populaires prennent violemment le pouvoir à la bourgeoisie mettant fin au vieux monde pour créer un monde nouveau c’est la voie du socialisme

il n’y a pas de place pour l’entre-deux les tièdes et les mous

soit moloch et l’argent soit le soi et l’amour

car l’antéchrist l’ego l’égotisme et l’égoïsme sont déjà vaincus

s’approche à grande vitesse la fin de l’humanité exploiteuse

la bourgeoisie est éliminée et rayée du livre de la vie la nouvelle aristocratie doit être retranchée de la surface de la terre

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28 mars 2018 3 28 /03 /mars /2018 09:00

 

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- FEVRIER 2018 (Partie 8)

 

ANNEXE 3: Les Psaumes.

 

  1. Les racines du Notre Père dans le Psautier :

Les références aux divers psaumes, dans la construction du Notre Père sont nombreuses.

Par exemples :

Psaume 89, versets 27 et 28 :

27 : Et voici comment il s’adressera à moi :

« Tu es mon Père, tu es mon Dieu,

le rocher où je trouve mon salut ».

28 : Bien plus, je ferai de lui mon fils aîné,

le plus grand des rois de la terre.

Psaume 103, versets 8 à 12.

Psaume 25, verset 11 :

A cause de ton nom, Yahvé,

Pardonne mes torts, car ils sont grands.

Psaume 19, verset 13 :

Mais qui s’avise de ses faux pas ?

Purifie-moi du mal caché.

On peut en déduire que Jésus était un lecteur assidu des psaumes, tout comme d’autres documents, comme le livre apocryphe d’Hénoch.

Voir le Cahiers Evangile n° 71, page 46, « Le Notre Père, psaume par excellence » :

Versets 1, 2 et 21 : la sanctification du nom : « Je bénirai ton nom à tout jamais » ;

Versets 11 et 13 : la venue du Règne : « Ton règne est un règne de tous les temps » ;

Versets 15 et 16 : le don du pain quotidien : « Les yeux sur toi, ils espèrent tous, et tu leur donnes la nourriture en temps voulu ; tu ouvres ta main et tu rassasies tous les vivants que tu aimes » ;

Verset 14 : le soutien dans la tentation : « Le Seigneur est l’appui de tous ceux qui tombent, il redresse tous ceux qui fléchissent ».

 

  1. Le Psaume 32 « Tu as enlevé ma faute » :

C’est un psaume de pénitence, attribué à David. Dieu est désigné par le nom « Yahvé ».

Ce psaume comprend deux parties, qui se répondent :

  • Versets 1-7 : la demande du pécheur ;
  • Versets 8-11 : la réponse de Dieu.

L’idée générale est que l’aveu libère du péché, péché de toute façon connu de Dieu.

Les versets 1 sont cités dans l’épître aux Romains, chapitre 4, verset 6 à 8, avec le commentaire suivant : « Exactement comme David proclame heureux l’homme à qui Dieu attribue la justice indépendamment des œuvres ». Il s’agit de deux « Béatitudes » (« Heureux »).

Le pécheur rend grâce : verset 5 : « confesser », proclamer publiquement. Cela pose la question suivante : dans le judaïsme, comme dans l’islam, il n’y a pas de médiateur, d’intercesseur, entre l’homme et Dieu (le prêtre). Mais les péchés sont confessés directement à Dieu.

La conception du péché est développée dans l’Exode, 34, versets 6 et 7 : « Je suis un Dieu compatissant et bienveillant, patient, d’une immense et fidèle bonté. Je manifeste ma bonté jusqu’à mille générations, en supportant les péchés, les désobéissances et les fautes ; mais je ne tiens pas le coupable pour innocent, j’interviens contre celui qui a péché, contre ses enfants et ses descendants jusqu’à la troisième et la quatrième génération. »

 

  1. Idées à creuser :

 

a) On peut faire un parallèle entre le Notre Père et la première sourate du Coran.

CORAN Sourate 1 Al fâtiha (Prologue ou ouverture, 7 versets) :

1 Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,

2 Louange à Allah, Seigneur de l’univers,

3 Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,

4 Maître du Jour de la rétribution.

5 C’est Toi [Seul] que nous adorons, et c’est Toi [Seul] dont nous implorons secours.

6 Guide-nous dans le droit chemin,

7 le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs,

non pas de ceux qui ont encouru Ta colère,

ni des égarés.

(Amine).

Comme les psaumes, cette prière réunit les deux pôles : la gloire de Dieu et le bonheur humain.

 

b) Quelle est la fonction de la prière ? Quand faut-il prier ?

Ainsi, Jésus, pourtant fils de Dieu, et donc omniscient, omnipotent, … prie souvent dans les évangiles, et il est lui-même soumis à la tentation.

On peut en déduire que la prière ne sert pas seulement pour remercier, ou demande des bienfaits. L’homme, composé de trois éléments, doit nourrir ceux-ci : le corps (soma), nourriture physique, l’âme (psyché), nourriture que sont la contemplation de la nature, la conversation l’amitié, … et l’esprit (pneuma), nourri par la prière. C’est un besoin, y compris pour Jésus incarné en homme.

Quant prier ? « Maintenant et à l’heure de notre mort ».

 

c) Quelle lecture peut-on faire des psaumes ?

Chaque époque historique a sa propre lecture. En effet, le contexte varie. De plus il s’agit de traductions.

Exemples : quels sens donner aux mots de conscience, de liberté, de prochain, d’enfer, d’individu, de personne, de communauté, de nation, de peuple, de prochain, de femme, de la nature, de la culture, etc. dix siècles avant notre ère, à l’époque de Jésus et aujourd’hui ?

Egalement, les modalités de pratique de la religion ont changé : sacrifices (humains, d’animaux,…), divers rites et cérémonies, sacrements, rôle des prêtres, etc. Dans les psaumes, Dieu est imaginé comme un roi entouré de sa cour, dans un lieu précis (son Royaume), qui descend voir les hommes (le mont Sion, Sinaï, le sanctuaire, …). Ou bien Dieu est imaginé comme un berger, conduisant son troupeau (aspect et vision du monde d’une société pastorale).

Avant notre ère, il s’agit de tributs pastorales, semi sédentaires, patriarcales. (Importance des rapines, razzias, butins. Justice : loi du talion. Le prochain, c’est le membre de la même tribu, les « autres » étant souvent des ennemis qu’il faut exterminer et réduire en esclavage. Absence d’un statut de la femme. ). Voir par exemple, dans les Cahiers Evangile n° 71, page 29, « Les psaumes, une prière masculine ? »Page 31, « Ces « ennemis » qui font problème », page 39, « Trop de violence ? ». Le fond culturel et social de la Bible est plus proche de celui du Coran (Cinq siècles les séparent), que de notre réalité culturelle et sociale (Vingt siècles nous séparent de Jésus, et quinze siècles de Mahomet).

 

d) Universalisme et particulier :

Importance de l’universalité de la spiritualité. Dieu est un, quel que soit le nom que l’on peut lui attribuer (Yahvé, Allah, etc.).

Universalité de la « Règle d’or » : Matthieu, 7, 12 : « Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : voilà la loi et les Prophètes ».

La religion est un phénomène temporel et humain.

Ni Jésus, ni Mohamed n’ont voulu créer une religion nouvelle, mais souhaitaient un retour à la tradition originelle (Abraham).

 

Annexe :

 

El

 

I

 

« Frémissez, ne péchez plus », parle en ton cœur,

Sur ta couche, fais silence. Tu as nourri

Ton peuple d’un pain de larmes, larmes remplies

A triple mesure. Ôte l’angoisse du cœur,

 

Hors de mes tourments, tire-moi avec ardeur.

Compte sur Yahvé ; habite la terre, agis

Bien et vis tranquille. Moi, pécheur, j’ai dit

« Rien jamais ne m’ébranle ! » dans mon bonheur.

 

Yahvé, sur de fortes montagnes m’a fixé

Ta faveur ; Tu Te caches, je suis bouleversé.

Vers Toi, Yahvé, Amour, j’appelle, ô mon Dieu !

 

Je demande pitié. Ecoute. Yahvé,

Accorde pitié ! Sois mon secours, Yahvé !

En une danse, pour moi, Tu as changé le deuil.

 

II

 

Tu dénoues mon sac et de joie Tu me ceignis.

J’écoute. Que dit Dieu ? Toi ma lumière sainte,

Mon salut, de qui aurais-je alors crainte ?

Elle n’est pas jusqu’à la fin sa querelle subie

 

Elle n’est pas toujours, sa rancune ennemie.

Ma faute, je Te l’ai fait connaître maintes

Fois. J’ai dit mon tort. Qu’est l’humaine étreinte

Que Tu t’en souviennes, le fils d’Adam béni,

 

Que Tu le veuilles visiter ? Juste Seigneur

Que Tu es ! Droiture Tes jugements vengeurs.

La crainte de Yahvé est pure, éternelle

 

A jamais ; les jugements de Yahvé, le Roi,

Sont vérité, équité. « Tranquille tiens-toi

Et sache que Je Suis Celui Qui Est, Dieu, l’El ».

 

Source : (Traduction : « Bible de Jérusalem »

1 Ps IV, 5 page 59

2 Ps LXXIX, 6 page 64

3 Ps XXIV, 19 page 65

4 Ps XXXVI, 3 page 78

5 Ps XXIX 7 à 9 ; 11-12 page 103

6 Ps LXXXIV, 9 page 120

7 Ps XXVII, 1 page 136

8 Ps CII, 9 page 158

9 Ps XXXI, 5 page 164

10 Ps VIII, 5 page 208

11 Ps CXVIII, 137 page 257

12 Ps XVIII, 10 page 257

13 Ps XXXXVI, 11.

 

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26 mars 2018 1 26 /03 /mars /2018 23:15

 

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- FEVRIER 2018 (Partie 7)

 

ANNEXE 2 : La « Chanson de Craonne » (de 1917, anonyme) :

 

Contre tous les thuriféraires des guerres impérialistes injustes qu mène la bourgeoisie impérialiste française, qui succède les partisans de la guerre de 1914-1918, dont les « socialistes-chauvins », traîtres à la classe ouvrière, voici donc la « Chanson de Craonne » qui représente le point de vue révolutionnaire :

 

Quand au bout d’huit jours le r’pos terminé

On va reprendre les tranchées,

Notre place est si utile

Que sans nous on prend la pile

Mis c’est bien fini, on en a assez

Personne ne veut plus marcher

Et le cœur bien gros, comm’ dans un sanglot

On dit adieu aux civ’lots

Même sans tambours, même sans trompettes

On s’en va là-haut en baissant la tête.

 

Refrain :

Adieu la vie, adieu l’amour,

Adieu toutes les femmes

C’est bien fini, c’est pour toujours

De cette guerre infâme

C’est à Craonne sur le plateau

Qu’on doit laisser la peau

Car nous sommes tous condamnés

Nous sommes les sacrifiés.

 

Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance,

Pourtant on a l’espérance

Que ce soir viendra la r’lève

Que nous attendons sans trêve.

Soudain dans la nuit et dans le silence

C’est un officier de chasseur à pied

Qui vient pour nous remplacer.

Doucement dans l’ombre sous la pluie qui tombe

Les petits chasseurs vont chercher leur tombe.

 

Refrain :

 

C’est malheureux de voir sur les grands boulevards

Tous ces gros qui font la foire

Si pour eux la vie est rose

Pour nous c’est pas la même chose

Au lieu d’se cacher tous ces embusqués

Feraient mieux d’monter aux tranchées

Pour défendre leur bien, car nous n’avons rien

Nous autres les pauv’puritains

Tous les camarades sont enterrés là

Pour défendre les biens de ces messieurs-là.

 

Refrain :

 

Ceux qui ont le pognon, ceux-là reviendront

Car c’est pour eux qu’on crève

Mais c’est fini, car les trouffions

Vont tous se mettr’ en grève

Vont tous se mettr’ en grève

Ce sera votre tour messieurs les gros

De monter sur l’ plateau

Car si vous voulez la guerre

Payez-là de votre peau.

 

Refrain :

 

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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 23:06

 

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- FEVRIER 2018 (Partie 6)

 

LE NATIONALISME CHAUVIN ET LE CHAUVINISME DE GRANDE PUISSANCE

 

Parvenues au stade de l’impérialisme (fin du XIX° siècle), les nations oppressives entrèrent en lutte pour le partage du monde. De leur rivalité prit naissance la première guerre mondiale. A cette occasion les bourgeoisies capitalistes entraînèrent leurs peuples respectifs à soutenir leurs intérêts impérialistes. Elles s’appuyèrent dans ce but sur le déchaînement d’une idéologie nationaliste chauvine. Elles trouvèrent un soutien auprès des chefs des partis sociaux-démocrates de la Deuxième Internationale, sauf en Russie. Lénine qualifia ces « socialistes » d’opportunistes sombrés dans le social- chauvinisme.

Le nationalisme chauvin est la première forme de l’idéologie impérialiste introduite au sein des peuples des nations oppressives. Par la suite, la même idéologie apparut de manière insidieuse dans les rangs de certains partis communistes appartenant à la Troisième Internationale. Par exemple, dès avant 1939, sous l’influence de Maurice Thorez, le Parti « communiste » français adopta une position favorable aux entreprises de sa propre bourgeoisie colonialiste en ce qui concerne la situation de certaines colonies. Après 1945, cette ligne de soutien indirect mais réel se concrétisa dans l’attitude du Parti communiste français à propos de l’ « Union française ». Concernant plus particulièrement l’Algérie, nation opprimée par l’impérialisme français, la ligne de ce parti fut une ligne assimilationniste.

Après le XX° Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique, Khrouchtchev adopta une ligne de retour au capitalisme et pratiqua une politique d’oppression à l’égard des nations engagées antérieurement dans la voie du socialisme, comme à l’égard des nations issues des anciennes colonies tsaristes. C’est du chauvinisme de grande puissance, et il est de même nature que le nationalisme chauvin. Le chauvinisme de grande puissance consiste à opprimer des nations plus petites ou colonisées.

 

INTERNATIONALISME PROLETARIEN ET PATRIOTISME PROLETARIEN

 

Au nationalisme chauvin ou au chauvinisme de grande puissance, le marxisme-léninisme oppose le patriotisme prolétarien et l’internationalisme prolétarien : tous deux sont indissociables.

 

L’IMPERIALISME D’ETAT

 

L’apparition et la signification du monopole d’Etat ont été clairement perçues et analysées par Engels en particulier dans l’Anti-Dühring. Le développement de la société capitaliste, de par ses lois internes pousse à la concentration des forces productives et à la socialisation croissante du travail. Ainsi apparaissent de nouvelles formes, tels les « trusts », union des gros producteurs nationaux d’une seule et même branche industrielle ; ces trusts ont pour but de réglementer la production par la détermination de la quantité à produire et la répartition de celle-ci entre eux. Bientôt ces trusts se regroupent par le fait de la concurrence entre eux, et concentrent toute une branche industrielle en une seule grande société par action :

« Dans les trusts, la libre concurrence se convertit en monopole, la production sans plan de la société capitaliste capitule devant la production planifiée de la société socialiste qui s’approche. Mais, ici, l’exploitation devient si palpable qu’il faut qu’elle s’effondre. Pas un peuple ne supporterait une production dirigée par des trusts, une exploitation à ce point cynique de l’ensemble par une petite bande d’encaisseurs de coupons. »

Il apparaît alors un phénomène nouveau, la nationalisation, qui donne à l’Etat capitaliste un rôle encore plus oppressif. A la fin du XIX° siècle et au début du XX° siècle, le capitalisme est parvenu à son stade suprême de développement : l’impérialisme. L’essence économique de l’impérialisme, c’est la domination des monopoles ; la grande production atteint des proportions telles que la libre concurrence faite place aux monopoles. En 1917, Lénine caractérisait ainsi la situation :

« Le capitalisme mondial en est arrivé aujourd’hui, approximativement depuis le début du XX° siècle, au stade impérialiste. L’impérialisme ou époque du capital financier est ce haut niveau de développement de l’économie capitaliste où les associations monopolistes (syndicats patronaux, cartels, trusts) ont acquis une importance décisive, où le capital bancaire, parvenu à un degré extrême de concentration, a fusionné avec le capital industriel, où l’exportation du capital dans les pays étrangers a revêtu de très grandes proportions, où l’univers est déjà territorialement divisé entre les pays les plus riches et où le partage du monde entre les trusts internationaux a commencé. Les guerres impérialistes pour la domination du monde, pour les marchés du capital bancaire, pour l’étranglement des nationalités petites et faibles, sont inévitables dans cette conjoncture. Et telle est précisément la première grande guerre impérialiste, celle de 1914-1917. Le degré exceptionnellement élevé du développement du capitalisme mondial en général, la substitution du capitalisme monopoliste à la libre concurrence, la formation par les banques, et aussi par les associations de capitalistes, d’un appareil de réglementation sociale de la production et de la répartition ; la hausse des prix et l’oppression croissante de la classe ouvrière par les syndicats patronaux, en fonction du développement des monopoles capitalistes, ainsi que les immenses difficultés de la lutte économique et politique de la clase ouvrière, les horreurs, les calamités, la ruine, la barbarie engendrées par la guerre impérialiste, c’est ce qui fait que le capitalisme au degré actuel de son évolution, devient l’ère de la révolution prolétarienne, socialiste. Cette ère s’est ouverte. »

Il convient de souligner deux idées dans cet exposé synthétique que Lénine proposait d’introduire dans le programme du Parti bolchevik :

D’abord l’idée que s’est formé, grâce aux monopoles et surtout aux banques, « un appareil de réglementation sociale de la production et de la répartition ». C’est là un des traits les plus visibles du capitalisme monopoliste d’Etat.

Ensuite l’idée que le capitalisme moderne « devient l’ère de la révolution prolétarienne socialiste ».

Ces deux idées sont indissociablement liées chez Lénine, la première impliquant la seconde comme l’indique le texte.

Mais les révisionnistes modernes ont radicalement séparés ces deux idées. Ces derniers proposent de perfectionner, dans le cadre du système capitaliste, cet « appareil de réglementation sociale de la production et de la répartition », en promettant de lui donner un contenu plus « juste » et plus « démocratique ». Par des réformes successives, et en passant par l’étape de la « démocratie avancée », ce processus conduirait pacifiquement au « socialisme ». Pour Lénine, l’impérialisme est l’ère de la révolution prolétarienne, et, en particulier, « Le capitalisme monopoliste d’Etat est la préparation matérielle la plus complète du socialisme, l’antichambre du socialisme, l’étape de l’histoire qu’aucune autre étape ne sépare du socialisme. »

Pour les révisionnistes, le capitalisme monopoliste d’Etat, c’est l’époque où l’on peut faire l’économie de la révolution prolétarienne. En fait, le perfectionnement, dans le cadre laissé intact du système capitaliste, de « l’appareil de réglementation sociale de la production et de la répartition », aboutira immanquablement au renforcement du capitalisme monopoliste d’Etat, donc de l’impérialisme. Les révisionnistes prétendent que la phase du capitalisme monopoliste d’Etat est à la fois en continuité et en rupture avec la « phase précédente », celle de l’impérialisme. Les révisionnistes séparent capitalisme monopoliste d’Etat et impérialisme, Etat et monopole : le fond de la rupture serait le prétendu « nouveau rôle de l’Etat ».

Contre les révisionnistes, le marxisme-léninisme affirme que le capitalisme monopoliste d’Etat n’est rien d’autre que l’impérialisme moderne. Mao Tsetoung a théorisé cela en affirmant que nous sommes toujours à l’époque de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne. Le capitalisme monopoliste d’Etat c’est la forme moderne de l’impérialisme, celle qui est apparue, selon Lénine, au cours de la première guerre mondiale impérialiste de 1914-1918 ; les traits fondamentaux du capitalisme d’Etat sont les traits fondamentaux de l’impérialisme : domination des monopoles et du capital financier, exportation des capitaux, partage du monde entre les pays capitalistes et lutte pour les zones d’influence.

 

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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 00:03

 

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- FEVRIER 2018 (Partie 5)

 

La nation s’appuie sur la communauté de la vie économique :

 

La nation assure la cohésion économique entre les différentes parties de son territoire commun. Cette communauté économique n’existe que « s’il y a liaison économique interne soudant les diverses parties en un tout unique » (Staline). Cette condition ne se réalise qu’avec la naissance du capitalisme, au cours du XIX° siècle. Elle se manifeste par exemple par la transformation et l’utilisation de ressources du sol dans une autre région du territoire commun que celle où ces ressources ont été extraites.

 

La nation correspond à une communauté de formation psychique qui se traduit par une communauté de culture :

 

Staline écrit :

« La formation psychique en elle-même, ou, comme on l’appelle autrement, le « caractère national », apparaît pour l’observateur comme quelque chose d’insaisissable, mais pour autant qu’elle s’exprime dans l’originalité de la culture commune à la nation, elle est saisissable et ne saurait être méconnue ».

Cette communauté de formation psychique et de culture se manifeste dans la littérature, dans les arts, dans les usages et dans les coutumes, dans le mode de vie, et même dans les traits les plus marquants et les plus courants du caractère. Elle n’est pas immuable et subit modifications et transformations du fait des  luttes de classes.

 

Il résulte de la réunion de ces cinq caractères le fait de la nation. « L‘absence même d’une seule d’entre elles suffit pour qu’il n’y ait pas « nation ». » (Staline)

 

Quand apparaît la « nation » ? Staline écrit en 1913 :

« La « nation » n’est pas seulement une catégorie historique, mais une catégorie historique d’une époque déterminée, de l’époque du capitalisme ascendant. Elle manifeste la victoire du capitalisme sur le morcellement féodal. »

 

Dans L’impérialisme, stade suprême du capitalisme (1916), Lénine distingue les nations oppressives et les nations opprimées. Les nations opprimées sont les nations déjà parvenues au stade de développement capitaliste, mais dominées par de plus grandes nations capitalistes (l’Irlande dominée par l’Angleterre, la Pologne dominée par la Russie, etc.) ainsi que les colonies et semi-colonies non encore parvenues au stade de développement capitaliste.

Mais en 1917, la Révolution bolchevique fit apparaître un type nouveau de nation : la nation socialiste. L’Union des Républiques socialistes soviétiques constitua un Etat multinational regroupant plusieurs nations socialistes. Mais aujourd’hui l’U.R.S.S. est redevenue capitaliste à la mort de Staline ; sa politique mondiale est social impérialiste.

Elle a dominé pendant longtemps plusieurs nations opprimées et colonisées : la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, la République démocratique d’Allemagne, les nations issues des anciennes colonies des tsars.

De 1949 à 1976, la République populaire de Chine était un pays multinational uni, de régime socialiste.

Avec le rejet de la domination colonialiste sont apparus, depuis 1945, de nouveaux types de nations, qui ne sont pas des nations socialistes, mais des nations en voie de développement, dans la consolidation de leur récente indépendance nationale. Sur le plan international, ces nations suivent une voie anti-impérialiste. Sur le plan intérieur, leurs structures de développement conservent des caractères capitalistes, en même temps que dans certains secteurs, elles se réfèrent au socialisme (Algérie, Congo, etc.).

La question nationale et la question coloniale appartiennent au même problème. Marx et Engels exigèrent la libre détermination des peuples d’Irlande et de Pologne. Lénine et Staline formulèrent le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et l’étendirent des nations capitalistes aux colonies et aux semi-colonies (Chine, Inde, etc.). Les quatre théoriciens du socialisme scientifique élaborèrent et développèrent le principe suivant lequel « un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être un peuple libre ».

 

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24 mars 2018 6 24 /03 /mars /2018 00:11

 

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- FEVRIER 2018 (Partie 4)

 

LA NATION

 

Q’est-ce que la nation ? La définition de la nation a été formulée en 1913 par Staline dans un article connu aujourd’hui sous le titre Le marxisme et la question nationale :

« La nation est une communauté stable, historiquement constituée, de langue, de territoire, de vie économique et de formation  psychique, qui se traduit dans une communauté de culture. »

Cette définition se fonde sur une analyse matérialiste historique et dialectique et rassemble les cinq caractères spécifiques de la nation.

 

La nation est une communauté stable, historiquement constituée :

 

La nation française, par exemple, n’est pas née à partir d’une seule race, ou d’une seule tribu, ou d’une seule peuplade. Seuls les idéologues racistes et fascistes exaltent l’idée d’une nation fondée sur une seule race, ou race « pure » qu’ils tiennent pour « supérieure » (Hitler, par exemple), mais leur théorie est totalement idéaliste et fausse, sans parler de ses criminelles conséquences. La nation française s’est constituée à travers des siècles d’histoire commune, vécue par des peuples divers : Ligures, Ibères, Gaulois, Romains, Germains, Normands, Celtes, etc. Les contradictions, et donc les luttes et les combats de ces peuples entre eux, ont fini par se résoudre de façons variées (victoires, défaites ou coexistence), et se sont stabilisées. Avec le capitalisme, la nation française est alors apparue dans ses frontières actuelles, demeurées stables depuis le XIX° siècle. L’empire fondé par Bonaparte incluant l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, etc. ne formait pas une nation, mais seulement « un conglomérat de groupes accidentels et peu liés entre eux » (Staline), qui ne revêtait aucune stabilité et se désagrégea rapidement.

 

La nation se fonde sur une communauté de langue :

 

La langue constitue l’un des premiers véhicules de toutes les activités humaines. Elle concourt à la stabilité de tout groupe humain, dont elle exprime l’unité. La nation ne peut se constituer que par le rassemblement d’hommes capables de se comprendre entre eux, disposant donc d’une langue commune. Cette langue s’enrichit, au cours du développement historique de la nation, par les apports provenant des différents peuples qui s’y intègrent et la composent. Ainsi la langue française, aux origines latines, provient de l’ancien langage de l’Ile-de-France qui s’est enrichi et transformé peu à peu. Cette communauté de langue revêt un caractère populaire et n’a rien à voir avec l’institution d’une langue officielle d’Etat (qui peut résulter de circonstances historiques exceptionnelles).

Dans les colonies, nations opprimées, la langue officielle est celle du colonisateur, alors que la langue nationale, parfois interdite, est celle du peuple autochtone (par exemple à l’époque de la domination française, le français était la langue officielle en Algérie, alors que la langue nationale était l’arabe). Toutefois l’existence de la langue commune de la nation n’exclut pas la pratique de dialectes, de patois et même la persistance de langues de minorités nationales ; mais les hommes qui en font usage recourent à la langue commune dans leurs relations avec les autres hommes de la nation. Ainsi en France actuelle, Alsaciens, Bretons, Corses, Basques, Catalans, etc., parlent couramment le français même s’ils utilisent encore dans certaines régions leurs langues d’origine, dialectes ou patois.

 

La nation s’étend sur un territoire commun :

 

L’histoire d’une communauté humaine n’a jamais eu de développement identique, jusqu’à nos jours, en dehors d’une communauté de territoire. A notre époque, où le capitalisme n’a pas encore disparu à l’échelle mondiale, la stabilité d’une communauté d’hommes reste liée à la communauté du territoire où ils vivent ensemble. Des groupes d’hommes différents peuvent utiliser la même langue, comme les Anglais et les Américains des Etats-Unis, mais ils ne forment pas une nation parce qu’ils ne vivent pas sur un territoire commun. Par contre, certains groupes d’hommes peuvent vivre temporairement sur le même territoire que d’autres hommes avec lesquels ils n’ont aucune communauté historique ancienne et dont ils ne parlent pas la langue commune. Mais ils ne participent pas à la formation d’une nation et finissent par être rejetés à la faveur d’une guerre de libération nationale. Ainsi, malgré cent trente-deux ans de présence en Algérie, les Français et d’autres Européens en ont été chassés parce qu’ils y représentaient la domination oppressive du colonialisme. Dans leur cas la communauté de territoire n’était que fallacieuse, le territoire national de ces colons restant avant tout celui de ce qu’ils appelaient leur « métropole ».

 

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23 mars 2018 5 23 /03 /mars /2018 00:22

 

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- FEVRIER 2018 (Partie 3)

 

Revenons à la réalité d’aujourd’hui : aujourd’hui aussi les peuples agissent les uns sur les autres ; il y a interaction. La France agit sur les autres peuples du monde, et les autres peuples du monde agissent sur la France. Les actions des autres peuples sur la France constituent les causes externes et celles-ci sont les conditions du changement. Les contradictions internes de la France sont les causes internes et elles sont la base du changement. Et les « causes externes opèrent par l’intermédiaire des causes internes. »

Quelles sont les formes d’action dominantes exercées par les autres pays sur la France et par la France sur les autres pays ?

La France, puissance moyenne dans le monde contemporain, présente la particularité d’être à la fois colonisatrice et colonisée. La France est un pays impérialiste dominé par l’impérialisme américain depuis 1945. Les contradictions internes (essentiellement la contradiction entre la bourgeoisie capitaliste et le prolétariat et ses alliés) ne peuvent trouver leur solution (le socialisme) que dans une France totalement débarrassée de l’impérialisme, mais aussi du capitalisme. La question qui se pose alors est : vu le rapport de force international entre les divers pays, entre les deux camps impérialiste et socialiste, entre le Tiers-monde et la superpuissance américaine, vu la situation de la France (dominée par l’impérialisme américain, tendant à l’indépendance dans le cadre d’une Europe unie politiquement et économiquement) comment résoudre la contradiction principale bourgeoisie-prolétariat du point de vue des intérêts du prolétariat, comment faire la révolution prolétarienne ? Quelle partie de la bourgeoisie refusera les avances de l’impérialisme et refusera de vendre son pays à l’étranger, quelle partie de la bourgeoisie ne sera jamais l’alliée du prolétariat et du peuple (la « bourgeoisie compradore ») ?

Si dans notre pays la contradiction principale oppose la bourgeoisie et le prolétariat, cependant les masses populaires, le prolétariat, et à plus forte raison son avant-garde révolutionnaire ne peuvent se désintéresser des conséquences de l’évolution de la situation internationale sur les conditions mêmes de la révolution en France. Il faut procéder pour cela à une analyse sérieuse du développement des diverses contradictions et des rapports qu’elles entretiennent entre elles. Sans une telle étude fondée sur le matérialisme dialectique et historique, il serait impossible au parti prolétarien dans tout pays tant d’assurer son DEVOIR INTERNATIONALISTE que de mener le peuple de tout pays au socialisme.

Karl Marx avait fixé pour tâche au prolétariat de « percer lui-même les secrets de la politique internationale, de suivre l’activité diplomatique des gouvernements, et en cas de nécessité de s’opposer à cette activité par tous les moyens dont il disposait. »

Mais d’autre part, la révolution prolétarienne présente un aspect national : la révolution prolétarienne française par exemple est une lutte nationale du prolétariat et du peuple français contre la bourgeoisie capitaliste et impérialiste.

« La lutte du prolétariat contre la bourgeoisie n’est pas dans son fond, mais sera dans sa forme, une lutte nationale. Le prolétariat de chaque pays doit en finir d’abord avec sa propre bourgeoisie. »

Que signifient ces deux aspects ?

Le capital a une tendance interne à la domination sur le monde. Dès le XIX° siècle, il a conquis et développé un marché international. Sa domination s’exerça d’abord essentiellement par la conquête de territoires par la force militaire : c’est l’époque du colonialisme. Puis sa domination s’exerça essentiellement par la conquête de débouchés pour ses produits et la rapine des matières premières entre autres par la voie économique et politique : c’est l’époque du néo-colonialisme. Il y eut également des guerres impérialistes de repartage du monde ; surtout la première guerre mondiale et la seconde guerre mondiale. Le capital est donc devenu un ennemi international. Mais d’autre part, le développement du capital même s’est fait de façon inégale. C’est aussi une loi interne du capital.

« Le capitalisme ne se développe pas avec la même vitesse dans les différents pays et dans les diverses branches de l’économie nationale. (Le marxisme est assimilé de la façon la plus facile, la plus rapide, la plus complète et la plus durable par la classe ouvrière et ses idéologues, dans les conditions du maximum de développement de la grande industrie). »

Lénine a bien montré que les guerres de repartage sont absolument inévitables entre impérialismes. Et il a souligné qu’il s’agissait là d’une conséquence, notamment, du développement inégal des impérialismes. La situation militaire des impérialismes est une illustration parlante de ce développement inégal et du rapport des forces existantes.

« Dans toute contradiction, les aspects contradictoires se développent d’une manière inégale. Il semble qu’il y ait parfois équilibre entre eux, mais ce n’est là qu’un état passager et relatif ; la situation fondamentale, c’est le développement inégal. »

Il y a donc au sein de l’impérialisme des contradictions secondaires dont il faut tenir compte. Il y a un développement inégal d’un pays capitaliste à l’autre. Ceci a pour conséquence que :

« La révolution (prolétarienne) grandit de façon inégale, les conditions de la vie politique variant d’un pays à l’autre, le prolétariat étant trop faible dans un pays, alors que dans un autre il est plus fort (…). Voilà pourquoi la révolution prolétarienne se développe de façon inégale, et voilà pourquoi la bourgeoisie s’est aperçue que son ennemi le plus fort était le prolétariat révolutionnaire. Elle serre les rangs pour freiner la faillite de l’impérialisme mondial (…). Plus la révolution progresse, plus la bourgeoisie serre les rangs. »

Le développement inégal du capitalisme a pour conséquence le développement inégal de la révolution. Elle a d’abord lieu là où se trouve le maillon le plus faible de l’impérialisme, c’est-à-dire là où les luttes de classes sont les plus aiguës : en Europe au XIX° siècle, en Russie de 1905 à 1917, puis en Asie. La seule façon de faire progresser la révolution socialiste mondiale, c’est de préparer (et de faire) la révolution prolétarienne là où on est ; Lénine disait :

« Aujourd’hui, en luttant pour le régime socialiste en Russie, nous luttons pour le socialisme dans le monde entier. »

De même, la seule façon de faire progresser la révolution mondiale aujourd’hui, c’est de préparer la révolution et son après en France. Mais il s’agit de préparer et de faire la révolution dans son pays non pas du point de vue de son pays, mais du point de vue de la révolution mondiale, car « Ce n’est pas du point de vue de « mon » pays que je dois raisonner (car ce serait le raisonnement d’un benêt, d’un petit bourgeois nationaliste, qui ne comprend pas qu’il est un jouet entre les mains de la bourgeoisie impérialiste), mais du point de vue de ma participation à la préparation, à la propagande, aux travaux d’approche de la révolution prolétarienne mondiale. »

Croire qu’une des conditions de la révolution en France sera que le bastion impérialiste américain tombe, que la révolution ait d’abord lieu aux U.S.A., est de l’opportunisme. Mais il est urgent d’analyser la situation concrète des bourgeoisies des métropoles impérialistes (dont la France) dans leurs rapports au capital américain.

Ce sont là des questions clés pour élaborer une stratégie révolutionnaire ; elles posent les problèmes de savoir ce qu’est la nation, l’impérialisme et leurs rapports. Ces questions sont d’une importance décisive. Il est évident que l’Etat actuel, qui est le nœud d’une stratégie révolutionnaire, ne peut être étudié que par rapport à la phase actuelle de l’impérialisme et par rapport aux effets de l’impérialisme sur l’Etat au sein de la zone des métropoles. Par exemple, quels sont les nouveaux rapports entre les formations sociales impérialistes (Etats-Unis, Europe, Japon) et leurs effets sur les appareils d’Etat ? Quelles sont les relations de ces Etats avec l’ « internationalisation du capital » ou les « firmes multinationales » ? De nouvelles firmes institutionnelles super étatiques tendent-elles à se substituer aux Etats nationaux ?...

 

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22 mars 2018 4 22 /03 /mars /2018 00:24

 

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- FEVRIER 2018 (Partie 2)

 

Deuxième partie : Les idéologies et les pratiques en présence :

La bourgeoisie « républicaine » est animée par le cosmopolitisme et le nationalisme. Elle prétend défendre la patrie, en paroles, mais dans les faits, elle défend ses profits. Elle trahit donc les valeurs qu’elle prétend défendre, comme la fraternité.

Seul le prolétariat est réellement dans les faits, patriote, et seul il met en cohérence ses paroles avec ses actions. Son combat pour un Etat socialiste en France est une lutte pour instaurer une réelle fraternité universelle.

En cela bourgeoisie et prolétariat s’opposent sur tous les problèmes qu’affronte le monde actuel.

A propos des migrants : La bourgeoisie républicaine est favorable à une arrivée massive de migrants, originaires notamment du Moyen-Orient. En cela, son but est de faire venir en France une main d’œuvre corvéable à merci, afin de diviser le peuple, et de faire baisser le coût de la main d’œuvre. Sur ce point, les intérêts du prolétariat sont tout autres. D’abord, il convient de remarquer que de nombreux départs de population du Moyen Orient sont dus aux guerres impérialistes menées par les Etats-Unis et leurs alliés, ainsi que par la Russie, dans ces pays. Ensuite, c’est une main d’œuvre qui va manquer pour assurer le développement de ces pays, une fois la paix revenue.

Mais une fois venues en France, il serait normal que cette population immigrée soit traitée de la même façon que les autres habitants du pays d’accueil, à savoir : un travail pour tous, payé au juste prix, un logement, une éducation, etc. En considérant la façon dont les gouvernements occidentaux accueillent ces nouveaux habitants, de façon indigne, on ne peut que constater que tous les discours à propos des droits de l’homme et du citoyen ne sont que des paroles creuses.

Le combat à mener est de s’opposer à toutes ces guerres impérialistes (pour le pétrole, etc.), pour instaurer la paix, et pour renverses l’Etat bourgeois !

La Françafrique : Le gouvernement de la bourgeoisie, en France, défend son pré carré en Afrique. Il suffit de prendre en considération les propos méprisant tenus par les divers dirigeants qui se succèdent. L’intérêt des Africains est bien de chasser les troupes d’occupation française, ainsi que leurs alliés, les diverses bourgeoisies compradores africaines, afin d’instaurer des gouvernements populaires et démocratiques, anti-impérialistes.

La Palestine et Israël : Israël est aujourd’hui un pays semi colonial, qui représente les intérêts essentiellement de l’impérialisme américain, au Moyen-Orient. Antisionisme et antisémitisme. C’est un Etat également semi féodal, qui se réclame de la religion juive : il ne dispose pas d’une constitution laïque, acceptant de façon égalitaire à la fois les citoyens de toutes les religions, ainsi que les citoyens refusant toute religion (les athées). C’est un Etat qui opprime le peuple palestinien, traitant les membres de celui-ci en éléments de seconde zone. En cela, il est conforme à l’idéologie raciste qu’est le sionisme. Certains idéologues bourgeois font volontairement la confusion entre les notions d’antisionisme et d’antisémitisme : or, le sionisme est l’idéologie de l’Etat d’Israël, théorie politique raciste, qui prône la supériorité du peuple juif, et s’appuie sur les écrits de la Bible pour instaurer un Etat théocratique, et l’antisémitisme est une théorie raciste qui prône, comme les nazis et les représentants de la bourgeoisie fasciste, l’infériorité des personnes de religion juive. La seule solution pour parvenir à une situation pacifiée, c’est la destruction de l’Etat d’Israël, et l’instauration soit d’un Etat démocratique, socialiste, unissant les communautés de l’ensemble du territoire de la Palestine, dont les personnes de religion juive et musulmane. Dans ce cadre, la ville de Jérusalem devrait comporter un statut international, traitant à égalité toutes les religions, dont les chrétiens, les juifs et les musulmans.

L’Etat Islamique. Arabie saoudite et Qatar. Sans aucun doute, l’Etat Islamique est un Etat fasciste et barbare, qu’il est juste de combattre par tous les moyens. Mais il en est de même de nombreux autres Etats qui appliquent les mêmes principes barbares (couper les têtes, instaurer une supériorité des personnes de la religion musulmane, ainsi qu’une inégalité entre les hommes et les femmes, etc.). Là aussi la classe bourgeoise démontre son hypocrisie, en faisant une différence entre ces divers Etats, ceci toujours au nom de ses intérêts économiques, et non au nom des valeurs qui ont été, et qui sont encore les siennes, à savoir l’égalité, la liberté, la fraternité, les droits de l’homme et la laïcité. Il en résulté bien évidemment que la France a perdu toute crédibilité auprès des divers peuples au niveau international, car elle ne défend pas les valeurs qu’elle est censé prônée !

Les divers génocides. Depuis la seconde guerre mondiale, se sont déroulés de nombreux génocides, auxquels la communauté internationale a été incapable de faire face, afin de les empêcher (Cambodge, Rwanda, etc.). Il n’est que de rappeler par exemple les massacres de 1965 en Indonésie, qui ont causé entre 500 000 et 3 000 000 de victimes. Certains « gangsters » se vantent aujourd’hui d’avoir tué 1 000 personnes. Il est certain que de tels faits devraient trouver une solution qui punit les responsables. En tout cas, ils ne sauraient rester impunis.

Les religions et la laïcité. Le débat concernant les diverses religions sert aux idéologues de la bourgeoisie à diviser le peuple. C’est notamment le cas de la lutte menée par certains idéologues contre l’islam. Or, il est certain que le débat entre les diverses religions est une contradiction au sein du peuple, qui doit se mener de façon pacifique, en utilisant la persuasion, et non la lutte antagonique. Bien évidemment, concernant la lutte contre les barbares et les féodaux, qui utilisent les religions, et l’Islam, pour perpétrer des attentats terroristes, il s’agit là d’une contradiction antagonique, et la seule réponse est la lutte par tous les moyens. Dans un Etat socialiste, de tels individus, fanatiques, seraient retirés de la société de façon radicale.

S’il convient d’éviter tout syncrétisme entre les diverses religions, on peut cependant affirmer que toutes conduisent à l’universalisme et à la fraternité universelle. Le Dieu adoré par toutes les religions est forcément le même, quel que soit le nom que l’on peut lui donner (Allah, Yahvé, Brahman, etc.) et tous les hommes (et femmes) sont donc frères et sœurs : il n’y a qu’une seule race, l’humanité. Et dans le fond, toutes aspirent au socialisme réel : s’il en est ainsi du christianisme primitif, il en est aussi ainsi de la religion musulmane. La Zakat, au niveau de la communauté musulmane, n’est ce pas du socialisme ? Etendue à l’humanité entière, la Zakat, ne conduit-elle pas au socialisme universel ?

 

ANNEXE 1 : Nation et internationalisme prolétarien

 

S’imaginer que le prolétariat pourra établir une dictature du prolétariat, dictature révolutionnaire au service du peuple simplement en brisant l’appareil d’Etat de la bourgeoisie capitaliste ne relève pas simplement d’une méconnaissance du léninisme mais aussi d’une ignorance grave de l’histoire ; en bref, c’est de l’enfantillage.

Pour le marxisme-léninisme, qu’est-ce qui détermine le développement d’un phénomène, d’une société, les facteurs extérieurs (ou causes externes) ou les contradictions internes (ou causes internes) ? Il est clair que ce qui est déterminant ce sont les contradictions internes :

« Selon le point de vue de la dialectique matérialiste, les changements dans la nature sont dus principalement au développement de ses contradictions internes. Ceux qui interviennent dans la société proviennent surtout du développement des conditions à l’intérieur de la société c’est-à-dire des contradictions entre les forces productives et les rapports de production, entre les clases, entre le nouveau et l’ancien. »

« La dialectique matérialiste exclut-elle les causes externes ? Nullement. Elle considère que les causes externes constituent la condition du changement, que les causes internes en sont la base, et que les causes externes opèrent par l’intermédiaire des causes internes. L’œuf qui a reçu une quantité appropriée de chaleur se transforme en poussin, mais la chaleur ne peut transformer une pierre en poussin, car leurs bases sont différentes. »

 

Prenons un exemple : celui de la société française depuis 1945. Le capitalisme est passé par différentes phases de son développement, et il a atteint après la guerre de 1914-1918 son stade suprême, celui du capitalisme monopoliste d’Etat. Dans le système capitaliste, la contradiction principale se situe entre le prolétariat et la bourgeoisie capitaliste. Cependant il existe, entre ces deux classes, d’autres classes et couches sociales, notamment la petite bourgeoisie des villes et des campagnes. Le prolétariat se demande à chaque moment quels sont ses amis et quels sont ses ennemis, et s’allie avec ceux qui ont intérêt objectivement à renverser la bourgeoisie, c’est-à-dire l’ensemble des travailleurs. Aussi, la contradiction fondamentale dans notre pays réside de plus en plus entre la petite poignée des exploiteurs capitalistes et les exploités qui représentent la grande majorité des travailleurs dans notre pays. L’ensemble des contradictions de classe, déterminées en dernière instance par la contradiction antagonique entre le prolétariat et la bourgeoisie, représente les contradictions internes de la société française.

Supposons qu’en octobre 2022 le cas où une révolution viendrait à éclater en France (ou dans d’autres pays européens) ; on peut être certain que la superpuissance américaine interviendrait militairement pour la réprimer et mettre en place des traîtres à leur service. Dans ce cas, il ne fait aucun doute que le peuple français ait à recourir à une guerre révolutionnaire de libération nationale. La guerre révolutionnaire de libération nationale serait une réponse à la guerre d’agression impérialiste. La contradiction principale s’établirait alors dans cette situation entre les impérialistes et les traîtres à la nation, et le peuple formé par l’ensemble des patriotes, le prolétariat, les classes moyennes et la bourgeoisie nationale dans leur ensemble. La situation extérieure mondiale influe donc sur les conditions internes du pays. Mais ces modifications se produisent par l’intermédiaire des conditions internes du pays, qui constituent la base du changement.

 

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21 mars 2018 3 21 /03 /mars /2018 00:03

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- FEVRIER 2018 (Partie 1)

 

Il est certain que la lutte pour le pouvoir et la dictature du prolétariat n’est pas à l’ordre du jour aujourd’hui. Il faut regarder la réalité en face telle qu’elle est. Les conditions subjectives ne sont pas réunies : le prolétariat ne dispose ni d’un parti communiste, avant-garde dans sa lutte de classe, capable d’élaborer un front uni de toutes les classes qui ont intérêt à un changement de société, à savoir la destruction du capitalisme et l’instauration du socialisme, ni d’un bras armé, une armée rouge, pour l’insurrection armée. Par contre, les conditions objectives sont largement réunies pour mettre à l’ordre du jour la révolution prolétarienne : depuis de nombreuses années, le capitalisme a atteint la forme pourrissante de l’impérialisme et du capitalisme monopoliste d’Etat, fusionnant l’Etat bourgeois et l’économie capitaliste.

Dans la phase actuelle, il s’agit de remettre au cœur de la société, la lutte de classe. Toutes les valeurs de la classe ouvrière ont été dévoyées par le révisionnisme et le trotskisme, ainsi par la social-démocratie réformiste. C’est pourquoi, ce qui domine aujourd’hui, c’est un déblayage du terrain de tous les obstacles qui s’opposent à la prise de conscience de la mission historique du prolétariat : mener la lutte, en commençant par créer un parti communiste et des syndicats capables de mener la lutte classe contre classe.

Voilà plus de soixante-dix ans que la bourgeoisie a su mener une politique de collaboration de classe avec la participation ardente des révisionnistes et des « jaunes » dans les syndicats. Toute une gamme de représentants de l’aristocratie ouvrière a su museler le prolétariat et le peuple, et à l’heure actuelle, ce verrou est en train de sauter à grande vitesse :

  • Les partis traditionnels apparaissent tous comme les défenseurs des intérêts de la bourgeoisie, et sont pour ainsi dire, « démonétisés » ;
  • Les syndicats n’ont quasi plus aucune voix au chapitre et livre leur dernier « chant de sirène », dans une dernière tentative, pour les plus traîtres aux intérêts de la classe ouvrière, en signant des deux mains tous les textes qui conduisent à précariser tous les travailleurs, depuis les cadres jusqu’aux smicards et jeunes ;
  • ET SURTOUT, le macronisme triomphant met à bas l’édifice laborieusement construit auparavant qui avait conduit au « silence des agneaux » : l’aristocratie ouvrière est elle-même réduite à rien (200 000 pseudo délégués des travailleurs obligés de retourner à la production, suppression des privilèges accordés à la catégorie supérieure de la classe ouvrière, pour transformer celle-ci en allié de la bourgeoisie au sein de la classe ouvrière…), atteinte au pouvoir d’achat de toutes les catégories (retraités, agriculteurs, classe moyenne, etc.), remise en cause de la représentativité des homes politiques, dont les élus nationaux et locaux, en un mot, mise en œuvre de la mondialisation à outrance.

En somme, c’est la bourgeoisie elle-même, non par choix, mais par obligation, afin de maintenir à niveau ses profits par rapport aux concurrents internationaux, qui est contrainte de pousser le peuple vers un appauvrissement généralisé et la paupérisation. Ce faisant, le macronisme contribue à remettre en selle la lutte des classes, dont prolétariat contre bourgeoisie.

Cependant elle présente cette étape de remise à plat du capitalisme comme la fin du vieux monde, le monde du XX° siècle, et aussi la fin du « marxisme » : il s’agit bien de la fin d’un vieux monde, celui construit après guerre par la collusion entre bourgeoisie et révisionnistes, un monde qui avait déjà mis le marxisme-léninisme-maoïsme sous le boisseau ! Et donc la création d’un nouveau monde, celui de la mondialisation, de l’enrichissement à outrance de la bourgeoisie et de la paupérisation du peuple, et donc le monde de la remise à l’ordre du jour de la lutte de classe pour la révolution prolétarienne.

Cependant, cette période est aussi à la fois, une tentative de la bourgeoisie de se renforcer et également de l’hypothèse, en cas d’échec du macronisme, d’un recours à la formule de dictature ouverte de la bourgeoisie elle-même, autre nom du fascisme. C’est donc dans l’urgence que la classe ouvrière doit se doter des outils dont elle a besoin : un parti communiste, un front populaire pour le pain, la liberté, la démocratie populaire et la paix, et une armée rouge.

Au niveau international, la classe ouvrière doit retrouver les valeurs qui sont les siennes : l’internationalisme prolétarien, dans les conditions actuelles.

 

INTENATIONALISME PROLETARIEN :

 

Introduction :

Avant de définir ce qu’est l’internationalisme prolétarien, il convient d’apporter des précisions concernant deux éléments relatifs aux conditions intérieures de la France d’aujourd’hui :

  • La conception des rapports entre l’entreprise et les travailleurs. L’idéologie dominante tend à associer les intérêts des entreprises, et surtout des grandes entreprises monopolistiques, avec les intérêts des travailleurs. L’argument avancé est que, si les entreprises fonctionnent bien (font un profit maximum), alors les intérêts des travailleurs sont également défendus. Ou bien : la bonne santé des entreprises est l’élément déterminant qui permet de donner du travail aux ouvriers et d’améliorer leur pouvoir d’achat. C’est là une négation de la lutte des classes, et une culture de la collaboration des classes auxquelles ont largement contribué les divers représentants des syndicats. La réalité est que, dans le système capitaliste, les intérêts entre les patrons des entreprises et les ouvriers sont antagoniques, et les revenus du capital et du travail s’opposent dans le cadre d’une guerre économique. Il en sera différemment dans le cadre d’un système socialiste, lorsque les moyens de production seront appropriés par les travailleurs. En régime capitaliste, l’ouvrier n’a aucun droit à la participation des entreprises : c’est ce que l’on peut appeler un esclave salarié.
  • La fonction des élus politiques dans le cadre de la république bourgeoise. Ces élus sont présentés comme les représentants des intérêts du peuple. Une fois élus, ils accaparent tout le pouvoir politique à leur profit, sans rendre de compte à leurs mandants. En particulier, les maires des communes, notable local, sont présentés comme proche des habitants, toujours à l’écoute des habitants et défendant les intérêts de ceux-ci. L’idéologie dominante présente la démocratie représentative comme le nec plus ultra de la démocratie. Mais en fait, une fois élu, la majorité des habitants ne sont plus considérés comme des citoyens participant à la gestion de la vie publique : ils deviennent alors une sorte des « incapables », assistés et dépendants, n’ayant plus aucun droit quant à la gestion de leur vie personnelle : ils sont complètement aliénés. Par contre les élus représentent les intérêts de la classe bourgeoise, dont ils sont les simples exécutants. Il y a donc une contradiction antagonique entre les élus et l’immense majorité du peuple. Les sénateurs et députés, élus nationaux, sont de bons gros bourgeois, dont l’archétype est Gérard Larcher, qui, cumulard, parmi ses nombreux mandats, est maire de 1983 à 2014, et sénateur de 1986 à aujourd’hui, ministre, etc. etc.

Jean Luc Mélenchon et ses affidés prônent la réunion d’une assemblée nationale constituante et l’instauration d’une sixième république. Que faut-il penser de ces formules ? Il s’agit là, consciemment ou non, d’une façon d’éluder la question centrale du pouvoir, et en fin de compte de maintenir la bourgeoisie au pouvoir, en préservant l’Etat Bourgeois. En effet, qui va organiser les élections ? Quels seront les candidats ? Quel sera le pouvoir réel de cette assemblée nationale ? A toutes ces questions, les « Insoumis » se gardent bien de donner une réponse claire. Incontestablement, la réponse est : c’est le vieil Etat, l’Etat bourgeois, avec son armée, sa police, ses fonctionnaires, qui sera à la manœuvre pour organiser tout cela. Car la question préalable, c’est bien celle du pouvoir. Avant d’organiser quelques élections que ce soit, la classe ouvrière doit d’abord prendre tout le pouvoir, politique et économique, ceci de manière violente, en utilisant l’insurrection armée (le peuple en armes), afin de détruire l’ancien Etat de fond en comble. Dans le cas contraire, il s’agit bien de « crétinisme parlementaire » : c’est l’illusion que la bourgeoisie va, de façon pacifique, autoriser la classe ouvrière à mettre en œuvre la démocratie populaire !

En conséquence, tenant compte de ces éléments, la politique internationale de la France est bien évidemment la politique de la seule classe bourgeoise.

C’est dire qu’au nom de la France, les décisions prises quant à la politique internationale, ne défendent que les intérêts des grands monopoles. Comme le disait Anatole France, les soldats croient mourir pour la défense de la patrie, alors qu’ils ne sont tués que pour améliorer les profits des grands groupes économiques.

 

Première partie : Quelle politique extérieure ?

Les représentants de la classe bourgeoise se sont toujours réservés la direction des affaires étrangères de la France. Le peuple, depuis toujours, a été tenu à l’écart de toutes les décisions prises quant à la politique extérieure. D’ailleurs, ce qui distingue cette politique, c’est le secret. Du point de vue des principes, il y a une opposition catégorique entre ce qui anime la classe bourgeoise et ce qui anime la classe ouvrière. La classe bourgeoise conduit la politique intérieure en fonction de ses intérêts économiques et financiers. Il en résulte l’exploitation des pays en voie de développement, le colonialisme et le néocolonialisme. Cette exploitation a permis de dégager des ressources financières permettant à la fois de soutenir dans les pays exploités une bourgeoisie compradore, et en métropole, une couche de la classe ouvrière, l’aristocratie ouvrière, afin de maintenir les conditions du système capitaliste. Il en est résulté de nombreuses guerres impérialistes injustes menées par la France (dont l’Indochine et l’Algérie, hier, puis la Libye et Kadhafi, enfin l’Afghanistan, la Syrie et le Mali aujourd’hui). Ainsi, on peut dire que la classe ouvrière a toujours mobilisé le peuple, pour envoyer les membres de celui-ci dans les divers conflits : « Vos guerres, nos morts ». Ce sont des guerres injustes menées dans les intérêts de la classe bourgeoise, pour défendre et étendre les profits des capitalistes, ceci au détriment des victimes issues du peuple. Comme l’a déclaré Anatole France « On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels. » (1922).

Par contre, la classe ouvrière est animée par des valeurs internationalistes et humanistes, à la fois pacifiques, et de soutien des divers mouvements de libération nationale.

 

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20 mars 2018 2 20 /03 /mars /2018 00:12

 

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- JANVIER 2018 (Partie 4)

 

Ainsi donc, volontairement ou non, -- mais il n’y a pas de hasard --, le mouvement et le parti du président Emmanuel Macron on choisit pour se désigner un terme biblique saturé de sens. En conséquence, les voilà mis au service des plus pauvres, des plus humbles et de la grande masse des travailleurs ! On ne peut qu’espérer que la réalité et l’avenir ne vont pas contredire de tels auspices ! Et que donc ce mouvement et ce parti soient, avec des mots hypocrites, en réalité au service des plus riches et des grands monopoles : gare au juste retour du karma !

Comme ses prédécesseurs, le président Emmanuel Macron soit utiliser son pouvoir et les fonds publics pour utiliser la communication et diffuser dans les médias une image positive. Mais du point de vue pratique, quels sont les effets de ses actions jusqu’à ce jour ? Volontairement ou non, avec le concours des circonstances :

  • La fonction de président de la république est fortement dégradée : il apparaît comme le chef de file des grands monopoles économiques, défendant les intérêts privés de la classe bourgeoise, à l’encontre des intérêts communs du peuple. L’image de « monarque républicain », aux côtés de la première favorite est pitoyable ! Cela rappelle la fin du règne de Louis XVI et de Marie Antoinette d’Autriche !
  • La fonction des parlementaires est fortement dégradée : ils représentent les intérêts des classes aisées et de ce que l’on appelle pudiquement la France qui réussit. Ils sont en divorce complet avec les habitants très majoritaires des campagnes et des banlieues. Mal élus, soumis aux diktats du pouvoir exécutif, drivés par les hauts fonctionnaires des ministères, nouveaux venus en politique, les parlementaires sont inaudibles. De plus, en limitant leurs mandats, en les cadrant un peu mieux au niveau de leurs ressources financières, et bientôt peut-être, en limitant leur nombre, les députés ne pèsent plus très lourds dans les diverses décisions publiques. Etant choisis par le président de la république et son entourage, par rapport aux habitants qu’ils sont censés représenter, ils ne subissent de la part de ceux-ci aucun contrôle.
  • La fonction d’élus est fortement dégradée : les territoires, laissés à l’abandon depuis des décennies, sont privés de toutes ressources : les élus locaux sont dénigrés par le dessus (pouvoir central) et par le dessous (les habitants). Suppression de recettes diverses (taxe d’habitation,…), leurs décisions comptent pour presque rien par rapport aux souhaits du pouvoir exécutif. Et ce n’est pas l’instauration d’une sixième république bourgeoise, prônée par le mouvement de la « France Insoumise » qui va changer la donne !
  • Le président Emmanuel Macron a d’ores et déjà contribué à exacerber la contradiction principale antagonique entre la bourgeoisie et le prolétariat. En effet par la « loi travail », qui vise à précariser l’aristocratie ouvrière, il rejette au sein de la « plèbe » ceux qui auparavant soutenaient par intérêt la classe bourgeoise et constituaient une avancée de la bourgeoisie au sein de la classe bourgeoise : cadres des divers partis et syndicats,…. Jusqu’à ces dernières années dominait un modèle social, grâce aux ressources générées par le système économique lui-même, mais aussi par l’exploitation des pays dits en voie de développement. La crise économique actuelle, ainsi que les luttes des peuples des pays néo-coloniaux, ont tari ces ressources, et, avec Emmanuel Macron au gouvernement, la classe bourgeoise dominante met fin à ce système consensuel en attaquant les revenus des classes défavorisées et en accentuant l’exploitation capitaliste. Un facteur essentiel de cet ancien système est l’existence d’une catégorie nombreuses d’employés et d’ouvriers, qui disposaient de moyens d’existence améliorés (garantie de l’emploi, notamment pour les fonctionnaires et les ouvriers les plus qualifiés, etc.). C’est donc une nouvelle période révolutionnaire qui s’ouvre, avec des frontières plus marquées entre la classe bourgeoise et la classe ouvrière, ainsi qu’une aristocratie ouvrière, frappée de plein fouet, contrainte de rejoindre la grande masse du peuple.

Depuis de nombreuses années, déjà, notamment depuis la mainmise du groupe Hersant sur les médias, le système de la presse et des médias mis en œuvre à l’issue de la seconde guerre mondiale, grâce notamment à la résistance, a été bouleversé : aujourd’hui, ce sont quelques groupes monopolistiques, que l’on peut compter sur les doigts d’une seule mains, qui ont mis la main sur la plupart (80 %) des moyens d’information, dont l’audio-visuel. C’est là un élément de diffusion de l’idéologie dominante, heureusement quelque peu limité par les nouveaux moyens d’information (Internet, Tweeter, etc.). C’est pourquoi le gouvernement d’Emmanuel Macron, sous prétexte de lutter contre les « fausses informations, aimerait légiférer à propos de ces derniers, pour en limiter la liberté d’expression.

On peut légitimement se demander quelle est la légitimité des divers journalistes et commentateurs qui interviennent dans tous ces médias, avec la prétention de représenter le point de vue de la majorité de la population. Il y a aussi peu de légitimité qu’il y en a pou r la très grande majorité des hommes politiques qui estiment représenter le peuple !

 

ANNEXE : La révolution violente

Le remplacement de l’ancien Etat bourgeois par un nouvel Etat socialiste ne pourra pas se faire sans avoir recours à la violence. Il est certain que ce n’est pas volontairement et en consentant de façon pacifique que la bourgeoisie va céder les moyens de pouvoir !

 

 « La nécessité d’inculquer systématiquement aux masses cette idée – et précisément celle-là – de la révolution violente est à la base de toute la doctrine de Marx et Engels. » (Lénine)

L’Etat, cet appareil bureaucratique, économique, policier, militaire, ne peut pas être transféré tel quel, sans changement d’une classe dominante à une autre classe dominante. Il est nécessaire de le briser pour en construire un autre, approprié à de nouvelles fonctions. Le prolétariat ne saurait prendre le pouvoir en détournant l’Etat bourgeois de son cours normal : il doit le casser pour se doter lui-même de l’outil politique dont il a besoin, adapté à ses propres besoins.

« Qu’est-ce en effet que la révolution du point de vue marxiste ? C’est la démolition par la violence d’une superstructure politique surannée dont la non-correspondance aux nouveaux rapports de production a, à un certain moment, amené la faillite. »

D’une façon ou d’une autre, le prolétariat organisé en parti, devra arracher les privilèges de la bourgeoisie : la lutte des deux classes est une guerre civile larvée qui peut devenir une guerre civile ouverte. Le prolétariat oppose à l’Etat bourgeois, violence réactionnaire organisée à l’égard du peuple, la violence révolutionnaire organisée de son parti. La violence ne s’exerce pas essentiellement contre des « individus » particuliers et indifférenciés. C’est une violence de classe qui s’exerce à l’égard d’une classe, non d’individus particuliers. La lutte de classe n’a rien à voir avec la « lutte pour la vie », notion confuse qu’ont avancé de pseudo savants tel Malthus. La violence n’est pas au-dessus des classes ; lorsqu’elle s’exerce contre la bourgeoisie, il s’agit de la violence révolutionnaire, lorsqu’elle s’exerce contre le prolétariat et les travailleurs en général, il s’agit de la violence réactionnaire.

Le révisionnisme moderne, soit se déclare hostile au « culte de la violence », et prêt à « rechercher les solutions par la voie normale et constructive de la négociation », soit se donne des apparences dures, s’empare des justes mots d’ordre de la classe ouvrière, ressentis par la base, et les vide de leur contenu de classe prolétarien, en y mettant le contenu bourgeois du révisionnisme, allant parfois même jusqu’à ne pas nécessairement respecter la légalité bourgeoise (grève avec occupation). Mais les révisionnistes modernes ne peuvent ni encourager, ni soutenir un mouvement révolutionnaire des masses (comme mai 1968). Peu importe les différentes formes que revêtent les « luttes » des révisionnistes, leur contenu est le même : ils veulent être de meilleurs défenseurs du capitalisme que les capitalistes eux-mêmes. En fait, ils prêchent la « paix sociale » et la « collaboration de classe ». Pour les révisionnistes, la guerre entre le camp socialiste et le camp impérialiste n’est plus inévitable ; la rivalité est uniquement une compétition économique et il peut y avoir « coexistence pacifique ». Ils déclarent ceci, alors que Lénine a démontré que l’essence de l’impérialisme est « la rivalité de plusieurs grandes puissances tendant à l’hégémonie », que par sa nature agressive et oppressive, l’impérialisme est fauteur de guerre, que le seul moyen de débarrasser la surface du globe de la guerre, c’est de faire la « guerre à la guerre », c’est-à-dire de détruire l’impérialisme, de répondre par une guerre juste à une guerre injuste, par une guerre révolutionnaire à une guerre d’oppression impérialiste. De plus, les révisionnistes soutiennent que le « passage pacifique » est possible dans de nombreux pays capitalistes, notamment la France : « Aujourd’hui, disent-ils, les conditions ont changé », « nous ne sommes plus en 1917 ». Les révisionnistes, pour apporter de l’eau à leur moulin, s’appuient sur le fait que Marx a pensé, en 1870, à la possibilité d’une révolution « pacifique » en Angleterre et en Amérique. Lénine a expliqué dans La révolution prolétarienne et le renégat Kautsky les raisons de cette position : à savoir l’absence du militarisme et de la bureaucratie dans ces pays en 1870. De nos jours, aucun pays capitaliste ne connaît cette situation, et de mémoire d’hommes on n’a jamais vu une classe dominante mettre aux mains du peuple les moyens de production sans qu’on les lui ait arraché de force par la violence révolutionnaire.

Le prolétariat révolutionnaire n’exclut pas a priori une voie différente de passage du capitalisme au socialisme, mais il démontre par l’expérience que le passage pacifique, vu les conditions actuelles, est impossible. Aussi vouloir exclure du plan théorique et pratique tout recours à la violence révolutionnaire c’est se livrer pieds et poings liés à la dictature de la bourgeoisie. Au temps de Marx et Engels – du capitalisme libéral – la règle de la violence révolutionnaire comptait encore, à la rigueur, quelques rares exceptions. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis n’avaient mis en place qu’un appareil de bureaucratie relativement faible. Leur prospérité économique, leur histoire politique, le rôle particulier joué par la marine dans la défense du territoire anglais et par les milices dans la défense du territoire des U.S.A., limitaient étroitement le développement du militarisme. Il était encore possible d’imaginer qu’une bourgeoisie anglo-saxonne se laisse surprendre par le prolétariat et que l’Etat lui échappe sans guerre civile. Au contraire, sur le continent européen, la nécessité pour la classe dominante de s’organiser contre la concurrence d’un capitalisme britannique plus ancien et la persistance de certaines institutions héritées de l’ancien régime avaient rendu nécessaire l’existence d’un pouvoir politique fort, efficace, et centralisé. Mais le passage du capitalisme libéral au capitalisme des trusts, puis au capitalisme moderne, où l’Etat joue un rôle économique considérable, a entraîné la généralisation de la bureaucratisation à travers les pays anglo-saxons comme à travers les autres pays industrialisés. En outre l’armée permanente s’est massivement développée au cours des expéditions coloniales et des guerres impérialistes mondiales. La marine ne suffit plus à personne et les milices de type « américain blanc » non plus.

L’idée même que cette énorme machine de répression et d’exploitation, sans laquelle le système capitaliste ne peut pas fonctionner un seul jour, tombe par surprise entre les mains du prolétariat, est absurde. L’appareil d’Etat est désormais plus qu’une simple excroissance de la société, plus qu’un ensemble d’institutions qui se placent au-dessus des hommes vivants. Il est toujours cela, et il est, de plus en plus, inséparable de chacune des activités patronales.

« La révolution prolétarienne est impossible sans la destruction violente de la machine d’Etat bourgeoise et son remplacement par une nouvelle qui, selon Engels, « n’est plus un Etat au sens propre du mot ». »

 

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