LE PERE DUCHESNE -- NUMERO DEUX -- SEPTEMBRE 2017 (Partie 2)
- « Les capitalistes forment de leur côté des unions patronales. Ils corrompent les chefs des syndicats réactionnaires, organisent les briseurs de grèves, divisent les organisations ouvrières, utilisent pour réprimer le mouvement ouvrier la police, la troupe, les tribunaux et les prisons. » (Page 147)
- « Ainsi, dans la société bourgeoise, au fur et à mesure qu’augment la richesse sociale, une partie de la classe ouvrière est vouée à, un travail toujours plus dur et excessif, tandis que l’autre partie est condamnée à un chômage forcé ». (Page 155)
- « Le chômage crée une situation instable pour les ouvriers employés dans la production, et réduit considérablement le niveau de vie de la classe ouvrière tout entière. Voilà pourquoi les capitalistes n’ont pas intérêt à voir supprimer l’armée industrielle de réserve, qui pèse sur le marché du travail et assure au capitalisme une main-d’œuvre à bon marché ». (Page 156)
- « L’Etat bourgeois, pendant les crises, vient en aide aux capitalistes par des subventions en argent, dont le poids en dernière analyse retombe sur le dos des masses laborieuses. Utilisant son appareil de violence et de coercition, l’Etat aide les capitalistes à conduire l’offensive contre le niveau de vie de la classe ouvrière et de la paysannerie. Tout cela augment la paupérisation des masses laborieuses. D’autre part les crises montrent l’incapacité totale de l’Etat bourgeois à maîtriser si peu que ce soit les lois spontanées du capitalisme. Dans les pays capitalistes, ce n’est pas l’Etat qui dirige l’économie ; au contraire, c’est l’Etat lui-même qui est dominé par l’économie capitaliste, soumis au grand capital ». (Page 246)
- « Les économistes et les hommes politiques bourgeois présentent l’exportation des capitaux comme une « aide » et un « bienfait » qu’apporteraient les pays capitalistes développés aux peuple retardataires. En réalité, l’exportation des capitaux, tout en accélérant le développement des rapports capitalistes dans les pays retardataires, conduit en même temps à l’asservissement et au pillage systématique de ces pays par les monopoles étrangers ». (Page 260)
- « Les défenseurs des monopoles internationaux s’attachent à les présenter comme un instrument de paix, en prétendant que les ententes internationales des monopolistes peuvent par des moyens pacifiques, régler les contradictions qui surgissent entre les groupes et les pays impérialistes. Ces affirmations sont tout à fait contraires à la réalité. En effet, le partage économique du monde par les monopoles internationaux se fait en fonction de la puissance des parties engagées ; or la puissance des différents groupes monopolistes varie. Chacun d’eux poursuit une lutte incessante pour l’augmentation de sa part, pour l’élargissement de sa sphère d’exploitation monopoliste. Les changements dans le rapport des forces entraînent inévitablement l’accentuation de la lutte pour un nouveau partage des marchés, l’aggravation des contradictions entre les divers groupes et les Etats qui les soutiennent. Les ententes monopolistes se distinguent par leur fragilité et recèlent une source de conflits inéluctables ». (Page 261)
- « Les Etats impérialistes, en s’emparant des colonies et en les pillant, s’efforcent de surmonter leurs contradictions internes grandissantes. Les profits élevés extorqués aux colonies permettent à la bourgeoisie de corrompre certaines couches d’ouvriers qualifiés à l’aide desquels la bourgeoisie cherche à désorganiser le mouvement ouvrier. En même temps, l’exploitation des colonies conduit à l’accentuation des contradictions du système capitaliste dans son ensemble ». (Page 270)
- Le pourrissement du capitalisme se traduit ensuite dans le fait que la bourgeoisie impérialiste, avec les profits que lui rapporte l’exploitation des colonies et des pays dépendants, corrompt systématiquement, moyennant un plus haut salaire et d’autres avantages, une faible partie de la couche supérieure des ouvriers qualifiés, ce qu’on appelle l’aristocratie ouvrière. Avec l’appui de la bourgeoisie, l’aristocratie ouvrière s’empare des postes de commande dans une série de syndicats ; elle forme avec des éléments petits-bourgeois, le noyau actif des partis socialistes de droite et constitue un danger grave pour le mouvement ouvrier. Cette couche d’ouvriers embourgeoisés est le fondement social de l’opportunisme ». (Page 284)
- « L’opportunisme tend à subordonner le mouvement ouvrier aux intérêts de la bourgeoisie, en sapant la lutte révolutionnaire du prolétariat pour s’affranchir de l’esclavage capitaliste. Les opportunistes corrompent la conscience des ouvriers en prêchant la voie réformiste d’ « amélioration » du capitalisme ; ils demandent aux ouvriers de soutenir les gouvernements bourgeois dans leur politique impérialiste, intérieure et extérieure. Les opportunistes jouent au fond le rôle d’agents de la bourgeoisie au sein du mouvement ouvrier. En divisant la classe ouvrière, ils empêchent les ouvriers de conjuguer leurs efforts pour abattre le capitalisme. C’est là une des raisons pour lesquelles dans nombre de pays, la bourgeoisie se maintient encore au pouvoir ». (Page 284)
- « A l’époque de la crise générale du capitalisme s’accroît nécessairement la paupérisation des travailleurs, dont les capitalistes cherchent à maintenir le niveau de vie dans les limites du strict minimum, ce qui réduit le pouvoir d’achat des masses. (…) En liaison «étroite avec la sous-production chronique des entreprises, il y a le chômage chronique massif. Avant la première guerre mondiale, l’armée de réserve du travail grandissait dans les années de crise ; dans les périodes d’essor, elle diminuait, devenant relativement minime. Dans la période de la crise générale du capitalisme, le chômage prend des proportions énormes et se maintient à un niveau élevé même dans les années de reprise et d’essor. L’armée de réserve du travail devient une armée permanente, fort de millions de chômeurs. (…) Le chômage chronique massif aggrave brutalement la situation de la classe ouvrière. Il permet aux capitalistes d’intensifier au maximum le travail dans les entreprises, de jeter sur le pavé des ouvriers déjà épuisés par l’excès de travail et d’en embaucher d’autres plus vigoureux et mieux portants. Dès lors, la « vie de travail » de l’ouvrier diminue, ainsi que la durée de sa présence à l’entreprise. L’incertitude du lendemain augmente chez les ouvriers qui travaillent. Les capitalistes utilisent le chômage massif à caractère chronique pour réduire brutalement les salaires des ouvriers occupés. Les revenus de la famille ouvrière baissent également en raison du nombre réduit des membres de la famille qui travaillent ». (Pages 301 et 302)
- « Les monopoles, soutenus par les dirigeants syndicaux réactionnaires, cherchent à réduire le salaire réel des ouvriers par le « blocage » du salaire nominal, c’est-à-dire par l’interdiction de sa hausse, lors de l’inflation et de l’accroissement des charges fiscales. (…) Un autre facteur de la baisse du niveau de vie de la classe ouvrière est l’augmentation rapide des loyers. Le fléchissement du salaire réel fait que la population ouvrière se nourrit de plus en plus mal ».
- « La deuxième phase de la crise générale du capitalisme a aggravé la crise de la démocratie bourgeoise. Le caractère antipopulaire et antinational de la domination bourgeoise apparaît maintenant au grand jour. Les milieux réactionnaire de la bourgeoisie cherchent une issue à la crise générale du capitalisme dans la guerre et la fascisation de la vie politique ». (Page 324)
- « Avec les profits qu’elle tirait de ses colonies, de l’exploitation des pays arriérés, la bourgeoisie impérialiste achetait systématiquement, grâce à des salaires plus élevés, et autres aumônes, les couches supérieures des ouvriers qualifiés, l’aristocratie ouvrière, comme on les appelait. C’est de cette catégorie d’ouvriers qu’étaient sortis maints dirigeants des syndicats et des coopératives, maints conseillers municipaux et parlementaires, maints employés de la presse et des organisations social-démocrates. Au moment de la guerre, ces gens, par crainte de perdre leur situation, deviennent des adversaires de la révolution, les défenseurs les plus enragés de leur bourgeoisie, de leurs gouvernements impérialistes ». (« Histoire du Parti Communiste /bolchevik/ de l’URSS », Page 182, Editions Norman Béthune).