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6 mars 2018 2 06 /03 /mars /2018 00:06

 

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- FEVRIER 2018 (Partie 5)

 

LA NATION

 

Q’est-ce que la nation ? La définition de la nation a été formulée en 1913 par Staline dans un article connu aujourd’hui sous le titre Le marxisme et la question nationale :

« La nation est une communauté stable, historiquement constituée, de langue, de territoire, de vie économique et de formation  psychique, qui se traduit dans une communauté de culture. »

Cette définition se fonde sur une analyse matérialiste historique et dialectique et rassemble les cinq caractères spécifiques de la nation.

 

La nation est une communauté stable, historiquement constituée :

 

La nation française, par exemple, n’est pas née à partir d’une seule race, ou d’une seule tribu, ou d’une seule peuplade. Seuls les idéologues racistes et fascistes exaltent l’idée d’une nation fondée sur une seule race, ou race « pure » qu’ils tiennent pour « supérieure » (Hitler, par exemple), mais leur théorie est totalement idéaliste et fausse, sans parler de ses criminelles conséquences. La nation française s’est constituée à travers des siècles d’histoire commune, vécue par des peuples divers : Ligures, Ibères, Gaulois, Romains, Germains, Normands, Celtes, etc. Les contradictions, et donc les luttes et les combats de ces peuples entre eux, ont fini par se résoudre de façons variées (victoires, défaites ou coexistence), et se sont stabilisées. Avec le capitalisme, la nation française est alors apparue dans ses frontières actuelles, demeurées stables depuis le XIX° siècle. L’empire fondé par Bonaparte incluant l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, etc. ne formait pas une nation, mais seulement « un conglomérat de groupes accidentels et peu liés entre eux » (Staline), qui ne revêtait aucune stabilité et se désagrégea rapidement.

 

La nation se fonde sur une communauté de langue :

 

La langue constitue l’un des premiers véhicules de toutes les activités humaines. Elle concourt à la stabilité de tout groupe humain, dont elle exprime l’unité. La nation ne peut se constituer que par le rassemblement d’hommes capables de se comprendre entre eux, disposant donc d’une langue commune. Cette langue s’enrichit, au cours du développement historique de la nation, par les apports provenant des différents peuples qui s’y intègrent et la composent. Ainsi la langue française, aux origines latines, provient de l’ancien langage de l’Ile-de-France qui s’est enrichi et transformé peu à peu. Cette communauté de langue revêt un caractère populaire et n’a rien à voir avec l’institution d’une langue officielle d’Etat (qui peut résulter de circonstances historiques exceptionnelles).

Dans les colonies, nations opprimées, la langue officielle est celle du colonisateur, alors que la langue nationale, parfois interdite, est celle du peuple autochtone (par exemple à l’époque de la domination française, le français était la langue officielle en Algérie, alors que la langue nationale était l’arabe). Toutefois l’existence de la langue commune de la nation n’exclut pas la pratique de dialectes, de patois et même la persistance de langues de minorités nationales ; mais les hommes qui en font usage recourent à la langue commune dans leurs relations avec les autres hommes de la nation. Ainsi en France actuelle, Alsaciens, Bretons, Corses, Basques, Catalans, etc., parlent couramment le français même s’ils utilisent encore dans certaines régions leurs langues d’origine, dialectes ou patois.

 

La nation s’étend sur un territoire commun :

 

L’histoire d’une communauté humaine n’a jamais eu de développement identique, jusqu’à nos jours, en dehors d’une communauté de territoire. A notre époque, où le capitalisme n’a pas encore disparu à l’échelle mondiale, la stabilité d’une communauté d’hommes reste liée à la communauté du territoire où ils vivent ensemble. Des groupes d’hommes différents peuvent utiliser la même langue, comme les Anglais et les Américains des Etats-Unis, mais ils ne forment pas une nation parce qu’ils ne vivent pas sur un territoire commun. Par contre, certains groupes d’hommes peuvent vivre temporairement sur le même territoire que d’autres hommes avec lesquels ils n’ont aucune communauté historique ancienne et dont ils ne parlent pas la langue commune. Mais ils ne participent pas à la formation d’une nation et finissent par être rejetés à la faveur d’une guerre de libération nationale. Ainsi, malgré cent trente-deux ans de présence en Algérie, les Français et d’autres Européens en ont été chassés parce qu’ils y représentaient la domination oppressive du colonialisme. Dans leur cas la communauté de territoire n’était que fallacieuse, le territoire national de ces colons restant avant tout celui de ce qu’ils appelaient leur « métropole ».

 

La nation s’appuie sur la communauté de la vie économique :

 

La nation assure la cohésion économique entre les différentes parties de son territoire commun. Cette communauté économique n’existe que « s’il y a liaison économique interne soudant les diverses parties en un tout unique » (Staline). Cette condition ne se réalise qu’avec la naissance du capitalisme, au cours du XIX° siècle. Elle se manifeste par exemple par la transformation et l’utilisation de ressources du sol dans une autre région du territoire commun que celle où ces ressources ont été extraites.

 

La nation correspond à une communauté de formation psychique qui se traduit par une communauté de culture :

 

Staline écrit :

« La formation psychique en elle-même, ou, comme on l’appelle autrement, le « caractère national », apparaît pour l’observateur comme quelque chose d’insaisissable, mais pour autant qu’elle s’exprime dans l’originalité de la culture commune à la nation, elle est saisissable et ne saurait être méconnue ».

Cette communauté de formation psychique et de culture se manifeste dans la littérature, dans les arts, dans les usages et dans les coutumes, dans le mode de vie, et même dans les traits les plus marquants et les plus courants du caractère. Elle n’est pas immuable et subit modifications et transformations du fait des  luttes de classes.

 

Il résulte de la réunion de ces cinq caractères le fait de la nation. « L‘absence même d’une seule d’entre elles suffit pour qu’il n’y ait pas « nation ». » (Staline)

 

Quand apparaît la « nation » ? Staline écrit en 1913 :

« La « nation » n’est pas seulement une catégorie historique, mais une catégorie historique d’une époque déterminée, de l’époque du capitalisme ascendant. Elle manifeste la victoire du capitalisme sur le morcellement féodal. »

 

Dans L’impérialisme, stade suprême du capitalisme (1916), Lénine distingue les nations oppressives et les nations opprimées. Les nations opprimées sont les nations déjà parvenues au stade de développement capitaliste, mais dominées par de plus grandes nations capitalistes (l’Irlande dominée par l’Angleterre, la Pologne dominée par la Russie, etc.) ainsi que les colonies et semi-colonies non encore parvenues au stade de développement capitaliste.

Mais en 1917, la Révolution bolchevique fit apparaître un type nouveau de nation : la nation socialiste. L’Union des Républiques socialistes soviétiques constitua un Etat multinational regroupant plusieurs nations socialistes. Mais aujourd’hui l’U.R.S.S. est redevenue capitaliste à la mort de Staline ; sa politique mondiale est social impérialiste.

Elle a dominé pendant longtemps plusieurs nations opprimées et colonisées : la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, la République démocratique d’Allemagne, les nations issues des anciennes colonies des tsars.

De 1949 à 1976, la République populaire de Chine était un pays multinational uni, de régime socialiste.

Avec le rejet de la domination colonialiste sont apparus, depuis 1945, de nouveaux types de nations, qui ne sont pas des nations socialistes, mais des nations en voie de développement, dans la consolidation de leur récente indépendance nationale. Sur le plan international, ces nations suivent une voie anti-impérialiste. Sur le plan intérieur, leurs structures de développement conservent des caractères capitalistes, en même temps que dans certains secteurs, elles se réfèrent au socialisme (Algérie, Congo, etc.).

La question nationale et la question coloniale appartiennent au même problème. Marx et Engels exigèrent la libre détermination des peuples d’Irlande et de Pologne. Lénine et Staline formulèrent le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et l’étendirent des nations capitalistes aux colonies et aux semi-colonies (Chine, Inde, etc.). Les quatre théoriciens du socialisme scientifique élaborèrent et développèrent le principe suivant lequel « un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être un peuple libre ».

 

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5 mars 2018 1 05 /03 /mars /2018 00:19

 

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- FEVRIER 2018 (Partie 4)

 

ANNEXE 1 : Nation et internationalisme prolétarien

 

S’imaginer que le prolétariat pourra établir une dictature du prolétariat, dictature révolutionnaire au service du peuple simplement en brisant l’appareil d’Etat de la bourgeoisie capitaliste ne relève pas simplement d’une méconnaissance du léninisme mais aussi d’une ignorance grave de l’histoire ; en bref, c’est de l’enfantillage.

Pour le marxisme-léninisme, qu’est-ce qui détermine le développement d’un phénomène, d’une société, les facteurs extérieurs (ou causes externes) ou les contradictions internes (ou causes internes) ? Il est clair que ce qui est déterminant ce sont les contradictions internes :

« Selon le point de vue de la dialectique matérialiste, les changements dans la nature sont dus principalement au développement de ses contradictions internes. Ceux qui interviennent dans la société proviennent surtout du développement des conditions à l’intérieur de la société c’est-à-dire des contradictions entre les forces productives et les rapports de production, entre les clases, entre le nouveau et l’ancien. »

« La dialectique matérialiste exclut-elle les causes externes ? Nullement. Elle considère que les causes externes constituent la condition du changement, que les causes internes en sont la base, et que les causes externes opèrent par l’intermédiaire des causes internes. L’œuf qui a reçu une quantité appropriée de chaleur se transforme en poussin, mais la chaleur ne peut transformer une pierre en poussin, car leurs bases sont différentes. »

 

Prenons un exemple : celui de la société française depuis 1945. Le capitalisme est passé par différentes phases de son développement, et il a atteint après la guerre de 1914-1918 son stade suprême, celui du capitalisme monopoliste d’Etat. Dans le système capitaliste, la contradiction principale se situe entre le prolétariat et la bourgeoisie capitaliste. Cependant il existe, entre ces deux classes, d’autres classes et couches sociales, notamment la petite bourgeoisie des villes et des campagnes. Le prolétariat se demande à chaque moment quels sont ses amis et quels sont ses ennemis, et s’allie avec ceux qui ont intérêt objectivement à renverser la bourgeoisie, c’est-à-dire l’ensemble des travailleurs. Aussi, la contradiction fondamentale dans notre pays réside de plus en plus entre la petite poignée des exploiteurs capitalistes et les exploités qui représentent la grande majorité des travailleurs dans notre pays. L’ensemble des contradictions de classe, déterminées en dernière instance par la contradiction antagonique entre le prolétariat et la bourgeoisie, représente les contradictions internes de la société française.

Supposons qu’en octobre 2022 le cas où une révolution viendrait à éclater en France (ou dans d’autres pays européens) ; on peut être certain que la superpuissance américaine interviendrait militairement pour la réprimer et mettre en place des traîtres à leur service. Dans ce cas, il ne fait aucun doute que le peuple français ait à recourir à une guerre révolutionnaire de libération nationale. La guerre révolutionnaire de libération nationale serait une réponse à la guerre d’agression impérialiste. La contradiction principale s’établirait alors dans cette situation entre les impérialistes et les traîtres à la nation, et le peuple formé par l’ensemble des patriotes, le prolétariat, les classes moyennes et la bourgeoisie nationale dans leur ensemble. La situation extérieure mondiale influe donc sur les conditions internes du pays. Mais ces modifications se produisent par l’intermédiaire des conditions internes du pays, qui constituent la base du changement.

Revenons à la réalité d’aujourd’hui : aujourd’hui aussi les peuples agissent les uns sur les autres ; il y a interaction. La France agit sur les autres peuples du monde, et les autres peuples du monde agissent sur la France. Les actions des autres peuples sur la France constituent les causes externes et celles-ci sont les conditions du changement. Les contradictions internes de la France sont les causes internes et elles sont la base du changement. Et les « causes externes opèrent par l’intermédiaire des causes internes. »

Quelles sont les formes d’action dominantes exercées par les autres pays sur la France et par la France sur les autres pays ?

La France, puissance moyenne dans le monde contemporain, présente la particularité d’être à la fois colonisatrice et colonisée. La France est un pays impérialiste dominé par l’impérialisme américain depuis 1945. Les contradictions internes (essentiellement la contradiction entre la bourgeoisie capitaliste et le prolétariat et ses alliés) ne peuvent trouver leur solution (le socialisme) que dans une France totalement débarrassée de l’impérialisme, mais aussi du capitalisme. La question qui se pose alors est : vu le rapport de force international entre les divers pays, entre les deux camps impérialiste et socialiste, entre le Tiers-monde et la superpuissance américaine, vu la situation de la France (dominée par l’impérialisme américain, tendant à l’indépendance dans le cadre d’une Europe unie politiquement et économiquement) comment résoudre la contradiction principale bourgeoisie-prolétariat du point de vue des intérêts du prolétariat, comment faire la révolution prolétarienne ? Quelle partie de la bourgeoisie refusera les avances de l’impérialisme et refusera de vendre son pays à l’étranger, quelle partie de la bourgeoisie ne sera jamais l’alliée du prolétariat et du peuple (la « bourgeoisie compradore ») ?

Si dans notre pays la contradiction principale oppose la bourgeoisie et le prolétariat, cependant les masses populaires, le prolétariat, et à plus forte raison son avant-garde révolutionnaire ne peuvent se désintéresser des conséquences de l’évolution de la situation internationale sur les conditions mêmes de la révolution en France. Il faut procéder pour cela à une analyse sérieuse du développement des diverses contradictions et des rapports qu’elles entretiennent entre elles. Sans une telle étude fondée sur le matérialisme dialectique et historique, il serait impossible au parti prolétarien dans tout pays tant d’assurer son DEVOIR INTERNATIONALISTE que de mener le peuple de tout pays au socialisme.

Karl Marx avait fixé pour tâche au prolétariat de « percer lui-même les secrets de la politique internationale, de suivre l’activité diplomatique des gouvernements, et en cas de nécessité de s’opposer à cette activité par tous les moyens dont il disposait. »

Mais d’autre part, la révolution prolétarienne présente un aspect national : la révolution prolétarienne française par exemple est une lutte nationale du prolétariat et du peuple français contre la bourgeoisie capitaliste et impérialiste.

« La lutte du prolétariat contre la bourgeoisie n’est pas dans son fond, mais sera dans sa forme, une lutte nationale. Le prolétariat de chaque pays doit en finir d’abord avec sa propre bourgeoisie. »

Que signifient ces deux aspects ?

Le capital a une tendance interne à la domination sur le monde. Dès le XIX° siècle, il a conquis et développé un marché international. Sa domination s’exerça d’abord essentiellement par la conquête de territoires par la force militaire : c’est l’époque du colonialisme. Puis sa domination s’exerça essentiellement par la conquête de débouchés pour ses produits et la rapine des matières premières entre autres par la voie économique et politique : c’est l’époque du néo-colonialisme. Il y eut également des guerres impérialistes de repartage du monde ; surtout la première guerre mondiale et la seconde guerre mondiale. Le capital est donc devenu un ennemi international. Mais d’autre part, le développement du capital même s’est fait de façon inégale. C’est aussi une loi interne du capital.

« Le capitalisme ne se développe pas avec la même vitesse dans les différents pays et dans les diverses branches de l’économie nationale. (Le marxisme est assimilé de la façon la plus facile, la plus rapide, la plus complète et la plus durable par la classe ouvrière et ses idéologues, dans les conditions du maximum de développement de la grande industrie). »

Lénine a bien montré que les guerres de repartage sont absolument inévitables entre impérialismes. Et il a souligné qu’il s’agissait là d’une conséquence, notamment, du développement inégal des impérialismes. La situation militaire des impérialismes est une illustration parlante de ce développement inégal et du rapport des forces existantes.

« Dans toute contradiction, les aspects contradictoires se développent d’une manière inégale. Il semble qu’il y ait parfois équilibre entre eux, mais ce n’est là qu’un état passager et relatif ; la situation fondamentale, c’est le développement inégal. »

Il y a donc au sein de l’impérialisme des contradictions secondaires dont il faut tenir compte. Il y a un développement inégal d’un pays capitaliste à l’autre. Ceci a pour conséquence que :

« La révolution (prolétarienne) grandit de façon inégale, les conditions de la vie politique variant d’un pays à l’autre, le prolétariat étant trop faible dans un pays, alors que dans un autre il est plus fort (…). Voilà pourquoi la révolution prolétarienne se développe de façon inégale, et voilà pourquoi la bourgeoisie s’est aperçue que son ennemi le plus fort était le prolétariat révolutionnaire. Elle serre les rangs pour freiner la faillite de l’impérialisme mondial (…). Plus la révolution progresse, plus la bourgeoisie serre les rangs. »

Le développement inégal du capitalisme a pour conséquence le développement inégal de la révolution. Elle a d’abord lieu là où se trouve le maillon le plus faible de l’impérialisme, c’est-à-dire là où les luttes de classes sont les plus aiguës : en Europe au XIX° siècle, en Russie de 1905 à 1917, puis en Asie. La seule façon de faire progresser la révolution socialiste mondiale, c’est de préparer (et de faire) la révolution prolétarienne là où on est ; Lénine disait :

« Aujourd’hui, en luttant pour le régime socialiste en Russie, nous luttons pour le socialisme dans le monde entier. »

De même, la seule façon de faire progresser la révolution mondiale aujourd’hui, c’est de préparer la révolution et son après en France. Mais il s’agit de préparer et de faire la révolution dans son pays non pas du point de vue de son pays, mais du point de vue de la révolution mondiale, car « Ce n’est pas du point de vue de « mon » pays que je dois raisonner (car ce serait le raisonnement d’un benêt, d’un petit bourgeois nationaliste, qui ne comprend pas qu’il est un jouet entre les mains de la bourgeoisie impérialiste), mais du point de vue de ma participation à la préparation, à la propagande, aux travaux d’approche de la révolution prolétarienne mondiale. »

Croire qu’une des conditions de la révolution en France sera que le bastion impérialiste américain tombe, que la révolution ait d’abord lieu aux U.S.A., est de l’opportunisme. Mais il est urgent d’analyser la situation concrète des bourgeoisies des métropoles impérialistes (dont la France) dans leurs rapports au capital américain.

Ce sont là des questions clés pour élaborer une stratégie révolutionnaire ; elles posent les problèmes de savoir ce qu’est la nation, l’impérialisme et leurs rapports. Ces questions sont d’une importance décisive. Il est évident que l’Etat actuel, qui est le nœud d’une stratégie révolutionnaire, ne peut être étudié que par rapport à la phase actuelle de l’impérialisme et par rapport aux effets de l’impérialisme sur l’Etat au sein de la zone des métropoles. Par exemple, quels sont les nouveaux rapports entre les formations sociales impérialistes (Etats-Unis, Europe, Japon) et leurs effets sur les appareils d’Etat ? Quelles sont les relations de ces Etats avec l’ « internationalisation du capital » ou les « firmes multinationales » ? De nouvelles firmes institutionnelles super étatiques tendent-elles à se substituer aux Etats nationaux ?...

 

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4 mars 2018 7 04 /03 /mars /2018 23:12

 

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- FEVRIER 2018 (Partie 3)

 

Première partie : Quelle politique extérieure ?

Les représentants de la classe bourgeoise se sont toujours réservés la direction des affaires étrangères de la France. Le peuple, depuis toujours, a été tenu à l’écart de toutes les décisions prises quant à la politique extérieure. D’ailleurs, ce qui distingue cette politique, c’est le secret. Du point de vue des principes, il y a une opposition catégorique entre ce qui anime la classe bourgeoise et ce qui anime la classe ouvrière. La classe bourgeoise conduit la politique intérieure en fonction de ses intérêts économiques et financiers. Il en résulte l’exploitation des pays en voie de développement, le colonialisme et le néocolonialisme. Cette exploitation a permis de dégager des ressources financières permettant à la fois de soutenir dans les pays exploités une bourgeoisie compradore, et en métropole, une couche de la classe ouvrière, l’aristocratie ouvrière, afin de maintenir les conditions du système capitaliste. Il en est résulté de nombreuses guerres impérialistes injustes menées par la France (dont l’Indochine et l’Algérie, hier, puis la Libye et Kadhafi, enfin l’Afghanistan, la Syrie et le Mali aujourd’hui). Ainsi, on peut dire que la classe ouvrière a toujours mobilisé le peuple, pour envoyer les membres de celui-ci dans les divers conflits : « Vos guerres, nos morts ». Ce sont des guerres injustes menées dans les intérêts de la classe bourgeoise, pour défendre et étendre les profits des capitalistes, ceci au détriment des victimes issues du peuple. Comme l’a déclaré Anatole France « On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels. » (1922).

Par contre, la classe ouvrière est animée par des valeurs internationalistes et humanistes, à la fois pacifiques, et de soutien des divers mouvements de libération nationale.

 

Deuxième partie : Les idéologies et les pratiques en présence :

La bourgeoisie « républicaine » est animée par le cosmopolitisme et le nationalisme. Elle prétend défendre la patrie, en paroles, mais dans les faits, elle défend ses profits. Elle trahit donc les valeurs qu’elle prétend défendre, comme la fraternité.

Seul le prolétariat est réellement dans les faits, patriote, et seul il met en cohérence ses paroles avec ses actions. Son combat pour un Etat socialiste en France est une lutte pour instaurer une réelle fraternité universelle.

En cela bourgeoisie et prolétariat s’opposent sur tous les problèmes qu’affronte le monde actuel.

A propos des migrants : La bourgeoisie républicaine est favorable à une arrivée massive de migrants, originaires notamment du Moyen-Orient. En cela, son but est de faire venir en France une main d’œuvre corvéable à merci, afin de diviser le peuple, et de faire baisser le coût de la main d’œuvre. Sur ce point, les intérêts du prolétariat sont tout autres. D’abord, il convient de remarquer que de nombreux départs de population du Moyen Orient sont dus aux guerres impérialistes menées par les Etats-Unis et leurs alliés, ainsi que par la Russie, dans ces pays. Ensuite, c’est une main d’œuvre qui va manquer pour assurer le développement de ces pays, une fois la paix revenue.

Mais une fois venues en France, il serait normal que cette population immigrée soit traitée de la même façon que les autres habitants du pays d’accueil, à savoir : un travail pour tous, payé au juste prix, un logement, une éducation, etc. En considérant la façon dont les gouvernements occidentaux accueillent ces nouveaux habitants, de façon indigne, on ne peut que constater que tous les discours à propos des droits de l’homme et du citoyen ne sont que des paroles creuses.

Le combat à mener est de s’opposer à toutes ces guerres impérialistes (pour le pétrole, etc.), pour instaurer la paix, et pour renverses l’Etat bourgeois !

La Françafrique : Le gouvernement de la bourgeoisie, en France, défend son pré carré en Afrique. Il suffit de prendre en considération les propos méprisant tenus par les divers dirigeants qui se succèdent. L’intérêt des Africains est bien de chasser les troupes d’occupation française, ainsi que leurs alliés, les diverses bourgeoisies compradores africaines, afin d’instaurer des gouvernements populaires et démocratiques, anti-impérialistes.

La Palestine et Israël : Israël est aujourd’hui un pays semi colonial, qui représente les intérêts essentiellement de l’impérialisme américain, au Moyen-Orient. Antisionisme et antisémitisme. C’est un Etat également semi féodal, qui se réclame de la religion juive : il ne dispose pas d’une constitution laïque, acceptant de façon égalitaire à la fois les citoyens de toutes les religions, ainsi que les citoyens refusant toute religion (les athées). C’est un Etat qui opprime le peuple palestinien, traitant les membres de celui-ci en éléments de seconde zone. En cela, il est conforme à l’idéologie raciste qu’est le sionisme. Certains idéologues bourgeois font volontairement la confusion entre les notions d’antisionisme et d’antisémitisme : or, le sionisme est l’idéologie de l’Etat d’Israël, théorie politique raciste, qui prône la supériorité du peuple juif, et s’appuie sur les écrits de la Bible pour instaurer un Etat théocratique, et l’antisémitisme est une théorie raciste qui prône, comme les nazis et les représentants de la bourgeoisie fasciste, l’infériorité des personnes de religion juive. La seule solution pour parvenir à une situation pacifiée, c’est la destruction de l’Etat d’Israël, et l’instauration soit d’un Etat démocratique, socialiste, unissant les communautés de l’ensemble du territoire de la Palestine, dont les personnes de religion juive et musulmane. Dans ce cadre, la ville de Jérusalem devrait comporter un statut international, traitant à égalité toutes les religions, dont les chrétiens, les juifs et les musulmans.

L’Etat Islamique. Arabie saoudite et Qatar. Sans aucun doute, l’Etat Islamique est un Etat fasciste et barbare, qu’il est juste de combattre par tous les moyens. Mais il en est de même de nombreux autres Etats qui appliquent les mêmes principes barbares (couper les têtes, instaurer une supériorité des personnes de la religion musulmane, ainsi qu’une inégalité entre les hommes et les femmes, etc.). Là aussi la classe bourgeoise démontre son hypocrisie, en faisant une différence entre ces divers Etats, ceci toujours au nom de ses intérêts économiques, et non au nom des valeurs qui ont été, et qui sont encore les siennes, à savoir l’égalité, la liberté, la fraternité, les droits de l’homme et la laïcité. Il en résulté bien évidemment que la France a perdu toute crédibilité auprès des divers peuples au niveau international, car elle ne défend pas les valeurs qu’elle est censé prônée !

Les divers génocides. Depuis la seconde guerre mondiale, se sont déroulés de nombreux génocides, auxquels la communauté internationale a été incapable de faire face, afin de les empêcher (Cambodge, Rwanda, etc.). Il n’est que de rappeler par exemple les massacres de 1965 en Indonésie, qui ont causé entre 500 000 et 3 000 000 de victimes. Certains « gangsters » se vantent aujourd’hui d’avoir tué 1 000 personnes. Il est certain que de tels faits devraient trouver une solution qui punit les responsables. En tout cas, ils ne sauraient rester impunis.

Les religions et la laïcité. Le débat concernant les diverses religions sert aux idéologues de la bourgeoisie à diviser le peuple. C’est notamment le cas de la lutte menée par certains idéologues contre l’islam. Or, il est certain que le débat entre les diverses religions est une contradiction au sein du peuple, qui doit se mener de façon pacifique, en utilisant la persuasion, et non la lutte antagonique. Bien évidemment, concernant la lutte contre les barbares et les féodaux, qui utilisent les religions, et l’Islam, pour perpétrer des attentats terroristes, il s’agit là d’une contradiction antagonique, et la seule réponse est la lutte par tous les moyens. Dans un Etat socialiste, de tels individus, fanatiques, seraient retirés de la société de façon radicale.

S’il convient d’éviter tout syncrétisme entre les diverses religions, on peut cependant affirmer que toutes conduisent à l’universalisme et à la fraternité universelle. Le Dieu adoré par toutes les religions est forcément le même, quel que soit le nom que l’on peut lui donner (Allah, Yahvé, Brahman, etc.) et tous les hommes (et femmes) sont donc frères et sœurs : il n’y a qu’une seule race, l’humanité. Et dans le fond, toutes aspirent au socialisme réel : s’il en est ainsi du christianisme primitif, il en est aussi ainsi de la religion musulmane. La Zakat, au niveau de la communauté musulmane, n’est ce pas du socialisme ? Etendue à l’humanité entière, la Zakat, ne conduit-elle pas au socialisme universel ?

 

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4 mars 2018 7 04 /03 /mars /2018 23:07

 

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- FEVRIER 2018 (Partie 2)

 

INTENATIONALISME PROLETARIEN :

 

Introduction :

Avant de définir ce qu’est l’internationalisme prolétarien, il convient d’apporter des précisions concernant deux éléments relatifs aux conditions intérieures de la France d’aujourd’hui :

  • La conception des rapports entre l’entreprise et les travailleurs. L’idéologie dominante tend à associer les intérêts des entreprises, et surtout des grandes entreprises monopolistiques, avec les intérêts des travailleurs. L’argument avancé est que, si les entreprises fonctionnent bien (font un profit maximum), alors les intérêts des travailleurs sont également défendus. Ou bien : la bonne santé des entreprises est l’élément déterminant qui permet de donner du travail aux ouvriers et d’améliorer leur pouvoir d’achat. C’est là une négation de la lutte des classes, et une culture de la collaboration des classes auxquelles ont largement contribué les divers représentants des syndicats. La réalité est que, dans le système capitaliste, les intérêts entre les patrons des entreprises et les ouvriers sont antagoniques, et les revenus du capital et du travail s’opposent dans le cadre d’une guerre économique. Il en sera différemment dans le cadre d’un système socialiste, lorsque les moyens de production seront appropriés par les travailleurs. En régime capitaliste, l’ouvrier n’a aucun droit à la participation des entreprises : c’est ce que l’on peut appeler un esclave salarié.
  • La fonction des élus politiques dans le cadre de la république bourgeoise. Ces élus sont présentés comme les représentants des intérêts du peuple. Une fois élus, ils accaparent tout le pouvoir politique à leur profit, sans rendre de compte à leurs mandants. En particulier, les maires des communes, notable local, sont présentés comme proche des habitants, toujours à l’écoute des habitants et défendant les intérêts de ceux-ci. L’idéologie dominante présente la démocratie représentative comme le nec plus ultra de la démocratie. Mais en fait, une fois élu, la majorité des habitants ne sont plus considérés comme des citoyens participant à la gestion de la vie publique : ils deviennent alors une sorte des « incapables », assistés et dépendants, n’ayant plus aucun droit quant à la gestion de leur vie personnelle : ils sont complètement aliénés. Par contre les élus représentent les intérêts de la classe bourgeoise, dont ils sont les simples exécutants. Il y a donc une contradiction antagonique entre les élus et l’immense majorité du peuple. Les sénateurs et députés, élus nationaux, sont de bons gros bourgeois, dont l’archétype est Gérard Larcher, qui, cumulard, parmi ses nombreux mandats, est maire de 1983 à 2014, et sénateur de 1986 à aujourd’hui, ministre, etc. etc.

Jean Luc Mélenchon et ses affidés prônent la réunion d’une assemblée nationale constituante et l’instauration d’une sixième république. Que faut-il penser de ces formules ? Il s’agit là, consciemment ou non, d’une façon d’éluder la question centrale du pouvoir, et en fin de compte de maintenir la bourgeoisie au pouvoir, en préservant l’Etat Bourgeois. En effet, qui va organiser les élections ? Quels seront les candidats ? Quel sera le pouvoir réel de cette assemblée nationale ? A toutes ces questions, les « Insoumis » se gardent bien de donner une réponse claire. Incontestablement, la réponse est : c’est le vieil Etat, l’Etat bourgeois, avec son armée, sa police, ses fonctionnaires, qui sera à la manœuvre pour organiser tout cela. Car la question préalable, c’est bien celle du pouvoir. Avant d’organiser quelques élections que ce soit, la classe ouvrière doit d’abord prendre tout le pouvoir, politique et économique, ceci de manière violente, en utilisant l’insurrection armée (le peuple en armes), afin de détruire l’ancien Etat de fond en comble. Dans le cas contraire, il s’agit bien de « crétinisme parlementaire » : c’est l’illusion que la bourgeoisie va, de façon pacifique, autoriser la classe ouvrière à mettre en œuvre la démocratie populaire !

En conséquence, tenant compte de ces éléments, la politique internationale de la France est bien évidemment la politique de la seule classe bourgeoise.

C’est dire qu’au nom de la France, les décisions prises quant à la politique internationale, ne défendent que les intérêts des grands monopoles. Comme le disait Anatole France, les soldats croient mourir pour la défense de la patrie, alors qu’ils ne sont tués que pour améliorer les profits des grands groupes économiques.

 

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3 mars 2018 6 03 /03 /mars /2018 18:33

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- FEVRIER 2018 (Partie 1)

 

Il est certain que la lutte pour le pouvoir et la dictature du prolétariat n’est pas à l’ordre du jour aujourd’hui. Il faut regarder la réalité en face telle qu’elle est. Les conditions subjectives ne sont pas réunies : le prolétariat ne dispose ni d’un parti communiste, avant-garde dans sa lutte de classe, capable d’élaborer un front uni de toutes les classes qui ont intérêt à un changement de société, à savoir la destruction du capitalisme et l’instauration du socialisme, ni d’un bras armé, une armée rouge, pour l’insurrection armée. Par contre, les conditions objectives sont largement réunies pour mettre à l’ordre du jour la révolution prolétarienne : depuis de nombreuses années, le capitalisme a atteint la forme pourrissante de l’impérialisme et du capitalisme monopoliste d’Etat, fusionnant l’Etat bourgeois et l’économie capitaliste.

Dans la phase actuelle, il s’agit de remettre au cœur de la société, la lutte de classe. Toutes les valeurs de la classe ouvrière ont été dévoyées par le révisionnisme et le trotskisme, ainsi par la social-démocratie réformiste. C’est pourquoi, ce qui domine aujourd’hui, c’est un déblayage du terrain de tous les obstacles qui s’opposent à la prise de conscience de la mission historique du prolétariat : mener la lutte, en commençant par créer un parti communiste et des syndicats capables de mener la lutte classe contre classe.

Voilà plus de soixante-dix ans que la bourgeoisie a su mener une politique de collaboration de classe avec la participation ardente des révisionnistes et des « jaunes » dans les syndicats. Toute une gamme de représentants de l’aristocratie ouvrière a su museler le prolétariat et le peuple, et à l’heure actuelle, ce verrou est en train de sauter à grande vitesse :

  • Les partis traditionnels apparaissent tous comme les défenseurs des intérêts de la bourgeoisie, et sont pour ainsi dire, « démonétisés » ;
  • Les syndicats n’ont quasi plus aucune voix au chapitre et livre leur dernier « chant de sirène », dans une dernière tentative, pour les plus traîtres aux intérêts de la classe ouvrière, en signant des deux mains tous les textes qui conduisent à précariser tous les travailleurs, depuis les cadres jusqu’aux smicards et jeunes ;
  • ET SURTOUT, le macronisme triomphant met à bas l’édifice laborieusement construit auparavant qui avait conduit au « silence des agneaux » : l’aristocratie ouvrière est elle-même réduite à rien (200 000 pseudo délégués des travailleurs obligés de retourner à la production, suppression des privilèges accordés à la catégorie supérieure de la classe ouvrière, pour transformer celle-ci en allié de la bourgeoisie au sein de la classe ouvrière…), atteinte au pouvoir d’achat de toutes les catégories (retraités, agriculteurs, classe moyenne, etc.), remise en cause de la représentativité des homes politiques, dont les élus nationaux et locaux, en un mot, mise en œuvre de la mondialisation à outrance.

En somme, c’est la bourgeoisie elle-même, non par choix, mais par obligation, afin de maintenir à niveau ses profits par rapport aux concurrents internationaux, qui est contrainte de pousser le peuple vers un appauvrissement généralisé et la paupérisation. Ce faisant, le macronisme contribue à remettre en selle la lutte des classes, dont prolétariat contre bourgeoisie.

Cependant elle présente cette étape de remise à plat du capitalisme comme la fin du vieux monde, le monde du XX° siècle, et aussi la fin du « marxisme » : il s’agit bien de la fin d’un vieux monde, celui construit après guerre par la collusion entre bourgeoisie et révisionnistes, un monde qui avait déjà mis le marxisme-léninisme-maoïsme sous le boisseau ! Et donc la création d’un nouveau monde, celui de la mondialisation, de l’enrichissement à outrance de la bourgeoisie et de la paupérisation du peuple, et donc le monde de la remise à l’ordre du jour de la lutte de classe pour la révolution prolétarienne.

Cependant, cette période est aussi à la fois, une tentative de la bourgeoisie de se renforcer et également de l’hypothèse, en cas d’échec du macronisme, d’un recours à la formule de dictature ouverte de la bourgeoisie elle-même, autre nom du fascisme. C’est donc dans l’urgence que la classe ouvrière doit se doter des outils dont elle a besoin : un parti communiste, un front populaire pour le pain, la liberté, la démocratie populaire et la paix, et une armée rouge.

Au niveau international, la classe ouvrière doit retrouver les valeurs qui sont les siennes : l’internationalisme prolétarien, dans les conditions actuelles.

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2 mars 2018 5 02 /03 /mars /2018 01:50

 

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- JANVIER 2018 Partie 7

 

ANNEXE : La révolution violente

Le remplacement de l’ancien Etat bourgeois par un nouvel Etat socialiste ne pourra pas se faire sans avoir recours à la violence. Il est certain que ce n’est pas volontairement et en consentant de façon pacifique que la bourgeoisie va céder les moyens de pouvoir !

 

 « La nécessité d’inculquer systématiquement aux masses cette idée – et précisément celle-là – de la révolution violente est à la base de toute la doctrine de Marx et Engels. » (Lénine)

L’Etat, cet appareil bureaucratique, économique, policier, militaire, ne peut pas être transféré tel quel, sans changement d’une classe dominante à une autre classe dominante. Il est nécessaire de le briser pour en construire un autre, approprié à de nouvelles fonctions. Le prolétariat ne saurait prendre le pouvoir en détournant l’Etat bourgeois de son cours normal : il doit le casser pour se doter lui-même de l’outil politique dont il a besoin, adapté à ses propres besoins.

« Qu’est-ce en effet que la révolution du point de vue marxiste ? C’est la démolition par la violence d’une superstructure politique surannée dont la non-correspondance aux nouveaux rapports de production a, à un certain moment, amené la faillite. »

D’une façon ou d’une autre, le prolétariat organisé en parti, devra arracher les privilèges de la bourgeoisie : la lutte des deux classes est une guerre civile larvée qui peut devenir une guerre civile ouverte. Le prolétariat oppose à l’Etat bourgeois, violence réactionnaire organisée à l’égard du peuple, la violence révolutionnaire organisée de son parti. La violence ne s’exerce pas essentiellement contre des « individus » particuliers et indifférenciés. C’est une violence de classe qui s’exerce à l’égard d’une classe, non d’individus particuliers. La lutte de classe n’a rien à voir avec la « lutte pour la vie », notion confuse qu’ont avancé de pseudo savants tel Malthus. La violence n’est pas au-dessus des classes ; lorsqu’elle s’exerce contre la bourgeoisie, il s’agit de la violence révolutionnaire, lorsqu’elle s’exerce contre le prolétariat et les travailleurs en général, il s’agit de la violence réactionnaire.

Le révisionnisme moderne, soit se déclare hostile au « culte de la violence », et prêt à « rechercher les solutions par la voie normale et constructive de la négociation », soit se donne des apparences dures, s’empare des justes mots d’ordre de la classe ouvrière, ressentis par la base, et les vide de leur contenu de classe prolétarien, en y mettant le contenu bourgeois du révisionnisme, allant parfois même jusqu’à ne pas nécessairement respecter la légalité bourgeoise (grève avec occupation). Mais les révisionnistes modernes ne peuvent ni encourager, ni soutenir un mouvement révolutionnaire des masses (comme mai 1968). Peu importe les différentes formes que revêtent les « luttes » des révisionnistes, leur contenu est le même : ils veulent être de meilleurs défenseurs du capitalisme que les capitalistes eux-mêmes. En fait, ils prêchent la « paix sociale » et la « collaboration de classe ». Pour les révisionnistes, la guerre entre le camp socialiste et le camp impérialiste n’est plus inévitable ; la rivalité est uniquement une compétition économique et il peut y avoir « coexistence pacifique ». Ils déclarent ceci, alors que Lénine a démontré que l’essence de l’impérialisme est « la rivalité de plusieurs grandes puissances tendant à l’hégémonie », que par sa nature agressive et oppressive, l’impérialisme est fauteur de guerre, que le seul moyen de débarrasser la surface du globe de la guerre, c’est de faire la « guerre à la guerre », c’est-à-dire de détruire l’impérialisme, de répondre par une guerre juste à une guerre injuste, par une guerre révolutionnaire à une guerre d’oppression impérialiste. De plus, les révisionnistes soutiennent que le « passage pacifique » est possible dans de nombreux pays capitalistes, notamment la France : « Aujourd’hui, disent-ils, les conditions ont changé », « nous ne sommes plus en 1917 ». Les révisionnistes, pour apporter de l’eau à leur moulin, s’appuient sur le fait que Marx a pensé, en 1870, à la possibilité d’une révolution « pacifique » en Angleterre et en Amérique. Lénine a expliqué dans La révolution prolétarienne et le renégat Kautsky les raisons de cette position : à savoir l’absence du militarisme et de la bureaucratie dans ces pays en 1870. De nos jours, aucun pays capitaliste ne connaît cette situation, et de mémoire d’hommes on n’a jamais vu une classe dominante mettre aux mains du peuple les moyens de production sans qu’on les lui ait arraché de force par la violence révolutionnaire.

Le prolétariat révolutionnaire n’exclut pas a priori une voie différente de passage du capitalisme au socialisme, mais il démontre par l’expérience que le passage pacifique, vu les conditions actuelles, est impossible. Aussi vouloir exclure du plan théorique et pratique tout recours à la violence révolutionnaire c’est se livrer pieds et poings liés à la dictature de la bourgeoisie. Au temps de Marx et Engels – du capitalisme libéral – la règle de la violence révolutionnaire comptait encore, à la rigueur, quelques rares exceptions. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis n’avaient mis en place qu’un appareil de bureaucratie relativement faible. Leur prospérité économique, leur histoire politique, le rôle particulier joué par la marine dans la défense du territoire anglais et par les milices dans la défense du territoire des U.S.A., limitaient étroitement le développement du militarisme. Il était encore possible d’imaginer qu’une bourgeoisie anglo-saxonne se laisse surprendre par le prolétariat et que l’Etat lui échappe sans guerre civile. Au contraire, sur le continent européen, la nécessité pour la classe dominante de s’organiser contre la concurrence d’un capitalisme britannique plus ancien et la persistance de certaines institutions héritées de l’ancien régime avaient rendu nécessaire l’existence d’un pouvoir politique fort, efficace, et centralisé. Mais le passage du capitalisme libéral au capitalisme des trusts, puis au capitalisme moderne, où l’Etat joue un rôle économique considérable, a entraîné la généralisation de la bureaucratisation à travers les pays anglo-saxons comme à travers les autres pays industrialisés. En outre l’armée permanente s’est massivement développée au cours des expéditions coloniales et des guerres impérialistes mondiales. La marine ne suffit plus à personne et les milices de type « américain blanc » non plus.

L’idée même que cette énorme machine de répression et d’exploitation, sans laquelle le système capitaliste ne peut pas fonctionner un seul jour, tombe par surprise entre les mains du prolétariat, est absurde. L’appareil d’Etat est désormais plus qu’une simple excroissance de la société, plus qu’un ensemble d’institutions qui se placent au-dessus des hommes vivants. Il est toujours cela, et il est, de plus en plus, inséparable de chacune des activités patronales.

« La révolution prolétarienne est impossible sans la destruction violente de la machine d’Etat bourgeoise et son remplacement par une nouvelle qui, selon Engels, « n’est plus un Etat au sens propre du mot ». »

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1 mars 2018 4 01 /03 /mars /2018 12:01

 

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- JANVIER 2018 Partie 6

 

Nota bene : Dans la Bible de Chouraqui, le terme hébreu, traditionnellement traduit par « heureux », est traduit par « en marche », tant dans le Nouveau Testament que dans l’Ancien Testament. Cela donne par exemple pour les « Béatitudes »  (« En marche ! ») (Matthieu, chapitre 5, versets 3 à 12) :

« En marche, les humiliés du souffle ! Oui, le royaume des ciels est à eux !

En marche, les endeuillés ! Oui, ils seront réconfortés !

En marche les humbles ! Oui, ils hériteront la terre !

En marche, les affamés et les assoiffés de justice ! Oui, ils seront rassasiés !

En marche, les matriciels (qui dispenses la vie, miséricordieux) ! Oui, ils seront matriciés (ils obtiendront miséricorde) !

En marche, les cœurs purs ! Oui, ils verront Elohîms !

En marche, les faiseurs de paix ! Oui, ils seront criés fils d’Elohîms !

En marche, les persécutés à cause de la justice ! Oui, le royaume des cieux est à eux !

En marche, quand ils vous outragent et persécutent, en mentant vous accusant de tout crime, à cause de moi. »

« En marche » traduit le terme hébreu de ashrei qui signifie « marcher droit sur la route qui mène vers Yahvé, élan sur une route sans obstacle ».

Ainsi donc, volontairement ou non, -- mais il n’y a pas de hasard --, le mouvement et le parti du président Emmanuel Macron on choisit pour se désigner un terme biblique saturé de sens. En conséquence, les voilà mis au service des plus pauvres, des plus humbles et de la grande masse des travailleurs ! On ne peut qu’espérer que la réalité et l’avenir ne vont pas contredire de tels auspices ! Et que donc ce mouvement et ce parti soient, avec des mots hypocrites, en réalité au service des plus riches et des grands monopoles : gare au juste retour du karma !

Comme ses prédécesseurs, le président Emmanuel Macron soit utiliser son pouvoir et les fonds publics pour utiliser la communication et diffuser dans les médias une image positive. Mais du point de vue pratique, quels sont les effets de ses actions jusqu’à ce jour ? Volontairement ou non, avec le concours des circonstances :

  • La fonction de président de la république est fortement dégradée : il apparaît comme le chef de file des grands monopoles économiques, défendant les intérêts privés de la classe bourgeoise, à l’encontre des intérêts communs du peuple. L’image de « monarque républicain », aux côtés de la première favorite est pitoyable ! Cela rappelle la fin du règne de Louis XVI et de Marie Antoinette d’Autriche !
  • La fonction des parlementaires est fortement dégradée : ils représentent les intérêts des classes aisées et de ce que l’on appelle pudiquement la France qui réussit. Ils sont en divorce complet avec les habitants très majoritaires des campagnes et des banlieues. Mal élus, soumis aux diktats du pouvoir exécutif, drivés par les hauts fonctionnaires des ministères, nouveaux venus en politique, les parlementaires sont inaudibles. De plus, en limitant leurs mandats, en les cadrant un peu mieux au niveau de leurs ressources financières, et bientôt peut-être, en limitant leur nombre, les députés ne pèsent plus très lourds dans les diverses décisions publiques. Etant choisis par le président de la république et son entourage, par rapport aux habitants qu’ils sont censés représenter, ils ne subissent de la part de ceux-ci aucun contrôle.
  • La fonction d’élus est fortement dégradée : les territoires, laissés à l’abandon depuis des décennies, sont privés de toutes ressources : les élus locaux sont dénigrés par le dessus (pouvoir central) et par le dessous (les habitants). Suppression de recettes diverses (taxe d’habitation,…), leurs décisions comptent pour presque rien par rapport aux souhaits du pouvoir exécutif. Et ce n’est pas l’instauration d’une sixième république bourgeoise, prônée par le mouvement de la « France Insoumise » qui va changer la donne !
  • Le président Emmanuel Macron a d’ores et déjà contribué à exacerber la contradiction principale antagonique entre la bourgeoisie et le prolétariat. En effet par la « loi travail », qui vise à précariser l’aristocratie ouvrière, il rejette au sein de la « plèbe » ceux qui auparavant soutenaient par intérêt la classe bourgeoise et constituaient une avancée de la bourgeoisie au sein de la classe bourgeoise : cadres des divers partis et syndicats,…. Jusqu’à ces dernières années dominait un modèle social, grâce aux ressources générées par le système économique lui-même, mais aussi par l’exploitation des pays dits en voie de développement. La crise économique actuelle, ainsi que les luttes des peuples des pays néo-coloniaux, ont tari ces ressources, et, avec Emmanuel Macron au gouvernement, la classe bourgeoise dominante met fin à ce système consensuel en attaquant les revenus des classes défavorisées et en accentuant l’exploitation capitaliste. Un facteur essentiel de cet ancien système est l’existence d’une catégorie nombreuses d’employés et d’ouvriers, qui disposaient de moyens d’existence améliorés (garantie de l’emploi, notamment pour les fonctionnaires et les ouvriers les plus qualifiés, etc.). C’est donc une nouvelle période révolutionnaire qui s’ouvre, avec des frontières plus marquées entre la classe bourgeoise et la classe ouvrière, ainsi qu’une aristocratie ouvrière, frappée de plein fouet, contrainte de rejoindre la grande masse du peuple.

Depuis de nombreuses années, déjà, notamment depuis la mainmise du groupe Hersant sur les médias, le système de la presse et des médias mis en œuvre à l’issue de la seconde guerre mondiale, grâce notamment à la résistance, a été bouleversé : aujourd’hui, ce sont quelques groupes monopolistiques, que l’on peut compter sur les doigts d’une seule mains, qui ont mis la main sur la plupart (80 %) des moyens d’information, dont l’audio-visuel. C’est là un élément de diffusion de l’idéologie dominante, heureusement quelque peu limité par les nouveaux moyens d’information (Internet, Tweeter, etc.). C’est pourquoi le gouvernement d’Emmanuel Macron, sous prétexte de lutter contre les « fausses informations, aimerait légiférer à propos de ces derniers, pour en limiter la liberté d’expression.

On peut légitimement se demander quelle est la légitimité des divers journalistes et commentateurs qui interviennent dans tous ces médias, avec la prétention de représenter le point de vue de la majorité de la population. Il y a aussi peu de légitimité qu’il y en a pou r la très grande majorité des hommes politiques qui estiment représenter le peuple !

 

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28 février 2018 3 28 /02 /février /2018 11:14

 

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- JANVIER 2018 Partie 5

 

Conclusion :

Aucun parti, depuis le Front national, nouveau ou ancien, jusqu’à la France insoumise, n’est prêt à remettre en cause le modèle bourgeois de la représentation anti-démocratique : certains se contentent d’aménager ce système, alors qu’il faudrait le mette à bas, pour le remplacer par un système socialiste, véritablement démocratique.

Actuellement, tous les électeurs sont considérés comme des mineurs assistés et dépendants : ils ont déposé tous leurs droits politiques de citoyens adultes dans les mains de représentants élus qui exercent ces droits en leurs noms, en usant et abusant au profit de la classe bourgeoise et des grands monopoles.

Prenons l’exemple du maire de la ville de Metz, potentat local représentatif des 500 000 « élus » qui gèrent les affaires publiques : tous les cinq années, il remet en jeu son mandat électoral, mais ensuite, il a les coudées franches et ne consulte plus en rien la majorité des électeurs, qui subissent dans la vie quotidienne toutes les mesures prises, au nom d’une fantomatique « démocratie », bien illusoire ! Il ne rend aucun compte de toutes les mesures qu’il peut prendre.

L’ancien système est si peu démocratique qu’il permettra demain, si la classe bourgeoise en ressent la nécessité, d’instaurer un Etat fasciste, comme cela a été le cas  avec l’Etat de Vichy en 1940, lorsque la troisième république bourgeoise a fait faillite : c’est donc bien en respectant la « légalité « bourgeoise que la fraction la plus brutale de la bourgeoise pourra prendre le pouvoir, si les grands monopoles ont besoin d’un tel système, ou si les circonstance internationales l’exigent (guerre mondiale, crise révolutionnaire,…).

Il est certains que la prise de conscience de ce système capitaliste à bout de souffle se prend lorsque apparaît une maladie (cancer, imputable aux diverses pollutions générées par un développement anarchique, comme par exemple les nombreux agriculture intoxiqués par l’épandage de produits dangereux dans les champs,…°), la pauvreté croissante (en raison de l’expansion rapide des situations précaires, et du chômage de longue durée,…), ou la vieillesse (solitude et abandon des personnes âgées, livrées à elles-mêmes dans les divers mouroirs, étant donné qu’elles ont devenues inutiles pour une économie productiviste à outrance, à la recherche des profits maximums).

Il convient par ailleurs de redonner aux notions de « gauche » et de « droit » (dont le « centre ») leur véritable signification, concernant l’échiquier politique. Lors de la révolution française (1789-1794), le groupe des « Montagnards » était classé à gauche, alors que le groupe des « Girondins » était classé à droite. Entre les deux groupes se trouvait le centre ou « marais ». Mais ces groupes étaient composés de représentants de la bourgeoisie et uniquement de la bourgeoisie. Le peuple était représenté par divers groupes de sans-culottes, dont les enragés et les partisans de Gracchus Babeuf. Ainsi, il convient de bien réinterpréter l’histoire, et au XX° siècle, la gauche et la droite désignent au niveau politique des représentants de la bourgeoisie, seuls les communistes et certains socialistes pouvaient prétendre représenter véritablement les intérêts de peuple et de la classe ouvrière.

Les médias dominants font beaucoup de publicité concernant une légère diminution du nombre des chômeurs, ou bien un demi point supplémentaire de la progression du produit intérieur brut : mais tout cela est vain. Car la seule chose qui compte, c’est à la fois rétablir la qualité de citoyen, pour tous les individus vivant sur le territoire national (à savoir, donner à chacun une véritable prise sur sa vie quotidienne, que ce soit à l’entreprise, dans les quartiers, et dans la vie sociale) et en conséquence de rétablir une véritable égalité entre tous les citoyens (par l’expropriation des moyens de production, actuellement détenus par la bourgeoisie, en les attribuant à l’ensemble de la société) !

Il serait donc juste de faire un bilan de chaque homme politique, tant au niveau national que local, par rapport aux critères de liberté et d’égalité (supprimer l’aliénation et rétablir l’égalité, notamment « un homme (ou une femme) / une voix ». Si le peuple avait le pouvoir, la souveraineté, sans aucun doute, de nombreux hommes et femmes politiques seraient « élevés sur la planche, la tête passant par la lucarne » !

La seule issue possible est forcément révolutionnaire, et cette révolution prolétarienne ne saurait tarder ! Socialisme ou barbarie !

 

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27 février 2018 2 27 /02 /février /2018 00:32

 

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- JANVIER 2018 Partie 4

 

Troisième partie : Une classe politique bourgeoise qui défend ses intérêts privés, contre les intérêts généraux !

La classe bourgeoise s’est réservée le monopole de la politique : il en résulte que la majorité du peuple est privée de droits politiques, et les habitants ne sont pas traités comme des citoyens à part entière : il y a aliénation.

Le système politique français repose uniquement sur la représentation bourgeoise, et l’état de droit bourgeois. Cela signifie que les « droits » politiques de l’immense majorité du peuple se résume à élire des représentants à tous les niveaux, puis à « fermer leur gueule ». Les habitants de la base n’ont aucun droit de gérer, tant leur activité professionnelle (dans les entreprises) que les activités de la vie sociale (logement, loisirs, informations, etc.). Le système de la représentation bourgeoise vise uniquement à dessaisir le peuple de tout pouvoir pour concentrer ce pouvoir sur une élite à la solde de la classe bourgeoise.

C’est ce qui se passe à tous les niveaux de la vie politique, depuis les représentants nationaux, jusqu’aux représentants locaux. Combien d’élus se préoccupent de, non pas donner le pouvoir au peuple, mais au moins de le partager avec la population qu’ils gèrent ? Très peu.

La plupart des décisions sont prises en petits comités, parfois dans le plus grand secret, pour être ensuite imposées à l’ensemble de la population, ceci au nom de la « démocratie représentative », et de la « république ».

Comme l’a indiqué Jean-Jacques Rousseau, dans le Contrat social, le système de la représentation est conçu de façon à voler au peuple la souveraineté, pour ensuite l’exercer soi-disant en son nom et dans son intérêt. Mais il suffit de considérer la situation de la population majoritaire des quartiers populaires pour se rendre compte que les décisions sont toujours prises en faveur de la catégorie des bourgeois, aux dépens des plus pauvres.

Il n’est qu’à considérer les programmes les plus importants, comme le choix de l’énergie du nucléaire, ou bien les projets les plus structurants du territoire (routes, aéroport, sans compter la politique migratoire, les guerres menées à l’étranger, etc.) pour se rendre compte que l’avis des habitants majoritaires n’est jamais pris en compte.

Par exemple, entre deux votes, tous les cinq années, les députés et les sénateurs s’estiment les seuls à même d’exercer des droits politique, privant du même coup l’immense majorité du peuple de ces droits. Alors qu’ils sont souvent mal élus, les députés, ne représentant qu’une infime minorité d’électeurs de leur circonscription, estiment pouvoir légiférer au nom de tout le peuple, sans lui rendre de compte. Pendant cinq années, le peuple doit se contenter de suivre les divers débats concernant sa vie privée et personnelle, dur les écrans de télévision. C’est là l’ombre de la démocratie.

En fin de compte, le peuple est maintenu en esclavage dans ce que l’on peut appeler la « caverne de Platon » : il doit se contenter de suivre des débats entre de pseudos représentants, maintenu par les chaînes de m’esclavage. Ce sont là autant d’ombres qui défilent devant lui. Tout cela est étranger à) la vie réelle.

Il en résulte immanquablement que les 500 000 représentants élus deviennent de plus en plus des ennemis de la population, qu’il convient d’écarter de toute occupation d’une fonction de pseudo « représentant ». C’est une contradiction antagonique qui oppose le peuple à tous les élus, complices de l’ancien système.

Ce qui est dramatique, c’est que, peu à peu, grâce à l’idéologie dominante, diffusée dans les divers médias (à 80 % aux mains de quatre ou cinq grands groupes capitalistes), l’habitude s’est instaurée dans la conscience de tous les habitants que le régime actuel est véritablement « démocratique » et que c’est le seul régime possible. C’est pourquoi on entend encore des absurdités comme : « voter est un devoir de chaque citoyen », « le démocratie est le meilleur des régimes » etc. Ceci alors qu’en réalité on assiste à un souverain mépris de la classe bourgeoise à l’égard des travailleurs, mépris qui se manifeste par des arguments comme : ils sont incapables de gérer les affaires, etc. C’est ainsi que le président de Gaulle traitait les masses françaises de « veaux ». On peut ajouter que ces veaux sont prêts à être tannés et menés à l’abattoir.

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26 février 2018 1 26 /02 /février /2018 00:29

 

LE PERE DUCHESNE -- NUMERO SIX -- JANVIER 2018 Partie 3

 

Deuxième partie : Des monopoles qui écrasent la démocratie !

Aujourd’hui, les grands monopoles (symbolisés par le CAC 40) ont tout le pouvoir, tant politique qu’économique, et sont représentés y compris à la tête de l’Etat, qui n’est qu’un comité de gestion des intérêts des plus grands monopoles.

Le régime politique actuel (la V° république bourgeoise, issue du coup d’Etat de de Gaulle en 1958), est contraire aux principes de la démocratie bourgeoise, dont les principes avaient été édictés lors de la révolution bourgeoise de 1789-1794) : Liberté, Egalité, Fraternité.

Quels sont les « principes » mis en oeuvre par ce régime oligarchique ?

Du point de vue économique, les membres de la classe bourgeoise ont la propriété des moyens de production : c’est dire qu’il n’y a aucune « démocratie » dans les entreprises ! Les salariés ne sont que des esclaves modernes !

Il est absurde d’affirmer que le possesseur de capitaux a les mêmes « droits » que le prolétaire, qui n’a que son cerveau et ses mains pour vivre. Donc, le précepte « un homme (ou une femme) / une voix » est une pure illusion.

Les principes démocratiques ne pourront véritablement être mis en œuvre qu’à partir du moment ou les moyens de production seront expropriés et deviendront des bien communs, propriété de l’ensemble de la société. Alors, il y aura véritablement égalité entre tous.

Il n’y a ni liberté, ni égalité, pour le plus grand nombre, dans la vie sociale, hors de l’entreprise (dans les villes et les villages, dans les logements, les loisirs, les moyens d’information, etc.). Voici comment les choses se passent : il y a le système de la représentation « républicaine », ainsi que l’ « état de droit bourgeois ». Lors des élections au suffrage universel, les masses désignent des représentants, qui ensuite accaparent tous les pouvoirs, sans jamais rendre de compte. Ce système inique est appliqué du haut en bas de la hiérarchie des institutions (président de la république, parlementaires, régions, départements, villes et Europe).

Voici ce que déclarait Jean-Jacques Rousseau à propos de l’égalité :

Citation de Jean-Jacques Rousseau : « Je terminerai ce chapitre et ce livre par une remarque qui doit servir de base à tout le système social ; c’est qu’au lieu de détruire l’égalité naturelle, le pacte fondamental substitue au contraire une égalité morale et légitime à ce que la nature avait pu mettre d’inégalité physique entre les hommes, et que, pouvant être inégaux en force et en génie, ils devienne tous égaux par convention et de droit.

* Sous les mauvais gouvernements cette égalité n’est qu’apparente et illusoire ; elle ne sert qu’à maintenir le pauvre dans la misère et le riche dans son usurpation. Dans le fait, les lois sont toujours utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à ceux qui n’ont rien. D’où il suit que l’état social n’est avantageux aux hommes qu’autant qu’ils ont tous quelque chose et qu’aucun d’eux n’a rien de trop. » (Contrat social, Livre I Chapitre IX, GF Flammarion, pages 46-47).

Il est certain qu’aujourd’hui, plus de deux siècles après la révolution bourgeoise de 1789-1794, les inégalités se sont largement développées, instaurant un état social, avec à l’un des côté, une infime minorité possédant la plus grande partie du patrimoine, et à l’autre côté, une immense majorité de miséreux.

Seul un nouveau système, qui met en place à la fois :

  • Des comités de gestion de la vie locale (logements, loisirs, information,…) ;
  • Et des représentants prolétariens, élus par le peuple, issus du peuples, et rendant réellement des comptes au peuple,

Pourra rendre au peuple sa dignité, et instaurer un régime démocratique.

La classe bourgeoise, extrêmement minoritaire, impose sans vergogne ses choix, en faisant croire qu’il s’agit des choix du peuple : cela a été le cas patent lors du référendum de 2005 concernant la constitution européenne. Mais c’est aussi le cas concernant les divers aménagements du territoire.

Ainsi, si concernant la zone à défendre de Notre Dame des Landes, il est évident que seule la lutte a payé, il n’empêche que la bourgeoisie, à la fois peut imposer son point de vue (construction d’un nouvel aéroport) en mettant en œuvre un référendum (avec soi-disant toutes les garanties de la « démocratie ») et tout aussi facilement annuler les effets de ce référendum, lorsque le rapport de force lui est défavorable.

Il est certain qu’il est de moins en moins possible de gérer les affaires de la société :

  • en ne tenant compte que des intérêts particuliers des grands monopoles ;
  • en refusant d’associer la grande majorité de la population aux décisions qui les concernent, en mettant en œuvre la démocratie populaire ;
  • et en prenant en compte les véritables intérêts communs et majoritaires !

 

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