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21 mars 2019 4 21 /03 /mars /2019 09:12

« Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 11)

 

10 Abandonnez les pensées. Vous n’avez pas besoin d’abandonner quoi que ce soit d’autre ! Pour voir quelque chose, il faut que vous soyez là. Ce « vous », c’est le Soi. Le Soi est éternellement conscient.

11 Pour atteindre le Soi, il faut détruire le « je ». Le Soi n’a pas à être atteint. Y a-t-il un seul instant où le Soi n’existe pas ? Il n’est pas nouveau. Soyez ce que vous êtes. Ce qui est nouveau ne peut pas être permanent. Ce qui est réel doit exister toujours.

12 Nous sommes dans notre Soi. Nous ne sommes pas dans le monde.

Vous portez le ciel et l’enfer avec vous. Ce sont vos passions, la colère, etc., qui créent ces régions. Ils sont comme des rêves.

13 Le Soi est le centre des centres.

14 Ne rejetez pas le karma. Du reste, vous n’y parviendrez pas. Rejetez plutôt le sentiment d’être l’auteur de vos actes.

15 Celui qui doute est le mental.

16 Trouvez la source. Vous devez atteindre la source sans faillir. Le faux « je » disparaîtra et le vrai « Je » sera réalisé. Le premier ne peut exister sans le second.

17 Pour qui est le dedans ou le dehors ? Ils ne peuvent exister que s’il y a sujet et objet. Pour qui existent-ils ? Finalement les deux se résolvent dans le seul sujet. Cherchez qui est dans le sujet. Cette investigation vous conduit à la pure Conscience, au-delà du sujet.

18 Le soi ordinaire, c’est le mental. Ce mental est soumis à des limitations. Mais la pure Conscience est au-delà de toutes limitations et on l’atteint par l’investigation.

19 Un « je » différent s’élève avec chaque pensée et disparaît en même temps qu’elle. D’innombrables « je » naissent et meurent ainsi à chaque instant. Le mental qui subsiste est le véritable problème. C’est lui le voleur dont parlait Janaka. Démasquez-le et vous serez heureux.

20 Tous ne sont conscients que de leur propre Soi. Merveille des Merveilles ! Et pourtant, ils prennent ce qui n’est pas pour ce qui est, ou bien ils voient les phénomènes séparés du Soi. Aussi longtemps qu’il y a un connaisseur, il y a toutes sortes de connaissances (directe, par déduction, intellectuelle, etc.) : mais que disparaisse le connaisseur et toutes ces connaissances disparaîtront avec lui ; leur degré de validité est du même degré que le sien.

21 Les obstacles qui empêchent la stabilité de la Félicité ininterrompue sont :

  1. L’ignorance, qui est l’oubli de son Etre pur.
  2. Le doute qui consiste à se demander si l’expérience fut celle de la Réalité ou de l’irréalité.
  3. L’erreur qui consiste à penser « Je suis le corps » et à croire que le monde est réel.

On surmonte ces obstacles en écoutant la Vérité, en y réfléchissant et en se concentrant sur elle.

22 La vérité suprême est si simple. Ce n’est rien d’autre que d’être dans l’état naturel.

Seuls des esprits matures peuvent saisir la simple vérité dans toute sa nudité.

23 Il n’y a plus de mental à contrôler si vous réalisez le Soi. Quand le mental s’évanouit, le Soi resplendit. Chez un homme réalisé, le mental peut être actif ou inactif, seul le Soi demeure pour lui. Car le mental, le corps et le monde ne sont pas séparés du Soi. Ils surgissent du Soi, puis disparaissent en Lui. Ils ne sont pas séparés du Soi. Peuvent-ils être différents du Soi ? Soyez seulement conscient du Soi. Pourquoi vous soucier de ces ombres ? Comment peuvent-elles affecter le Soi ?

24 Il n’y a rien de plus simple qu’être le Soi. Cela n’exige aucun effort, aucune aide. Il suffit de laisser tomber la fausse identité et de demeurer dans son état éternel, naturel, inhérent.

25 Ici et maintenant, soyez en paix et tranquille. C’est tout.

26 La persévérance, voila ce qui est requis.

27 « Exode » : « Je suis ce JE SUIS ». Jéhovah = JE SUIS. L’Etre absolu est ce qui est. C’est le Soi. C’est Dieu. En connaissant le Soi, on connaît Dieu. En fait, Dieu n’est rien d’autre que le Soi.

28 Celui qui réalise la vérité découvre que l’Univers et ce qui est au-delà, sont contenus dans le Soi.

29 Dieu = tout ce qui existe + l’Etre

« je » = l’individu + l’Etre

Le monde = la multiplicité + l’Etre

Dieu, « je » (ego) et le monde sont tous trois irréels. L’Etre est réel. Le tout, la multiplicité et l’individu sont irréels.

L’union du réel et de l’irréel, leur mélange ou leur fausse identification, constitue une erreur. Cela revient à dire : transcender le réel et l’irréel. La Réalité est ce qui transcende tous les concepts, y compris le concept de Dieu. L’Etre absolu est au-delà de toute expression.

 

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20 mars 2019 3 20 /03 /mars /2019 09:06

 

 

50 Pourquoi redouter la mort ? La mort ne peut signifier le non-être. La conscience est notre vraie nature. Le monde, le corps, etc., sont tellement gravés en nous que nous prenons cette conscience relative pour le Soi. La pure Conscience est au-delà de la conscience relative et de l’inconscience.

51 Le mental est quelque chose de mystérieux. Il consiste en sattva, rajas et tamas (pureté, activité et inertie). Les deux derniers donnent naissance au vikshepa (la diversité). Dans son aspect sattvique, le mental reste pur, non contaminé. Il n’y a donc pas de pensées, il est identique au Soi. Le mental est comparable à l’éther (l’âkâsha). Tout comme il y a des objets dans l’âkâsha, il y a des pensées dans le mental. L’âkâsha est l’équivalent du mental et les objets l’équivalent des pensées. On ne peut espérer mesurer l’Univers et étudier les phénomènes. C’est impossible. Car les objets sont des créations mentales. Vouloir les mesurer est comparable à la tentative de mettre le pied sur la tête de sa propre ombre pour l’immobiliser. Plus on avance, et plus l’ombre avance aussi.

52 Celui qui est imprégné de l’idée « Je suis le corps » est le plus grand des pécheurs car il commet un suicide. L’expérience « Je suis le Soi » est la plus haute vertu. Même un instant de dhyâna (méditation, contemplation) sur cela suffit à détruire tout le sanchita-karma (résultat des actions des vies passées et de la vie présente dont la fructification reste à l’état latent). Son efficacité est comparable à celle du soleil devant lequel les ténèbres se dissipent. Si on reste toujours en dhyâna, comment un péché, aussi horrible soit-il, peut-il survivre à ce dhyâna ?

53 Tout comme une rivière ne suit plus son cours une fois qu’elle s’est perdue dans l’océan, de même une personne perd toute activité une fois qu’elle s’est fondue dans le Soi.

54 Quand nous prenons conscience de notre Soi, le monde disparaît, mais lorsque nous perdons de vue notre Soi, nous nous trouvons enchaînés dans le monde.

55 Si on éprouve sans arrêt des désirs, tous ne peuvent pas être satisfaits. Tandis que si l’on demeure sans désirs, tout peu arriver. Notre femme, nos enfants, notre profession, nos richesses ne sont pas à nous, mais ils sont en nous ; ils apparaissent et disparaissent selon notre prârabdha.

56 Lorsque le mental demeure tranquille, c’est l’état de samâdhi, qu’importe que le monde soit ou non perçu.

57 L’environnement, le temps et les objets sont tous en moi. Comment peuvent-ils être indépendants de moi ? Ils peuvent changer, mais moi, je reste inchangé, toujours le même. Les objets peuvent être différents par leurs noms et par leurs formes, mais nous n’avons qu’un seul nom et c’est « je ». Adressez-vous à n’importe qui, il vous répondra par « je » et parlera de lui-même en tant que « je », même s’Il est Ishvara. Son nom est également « je ».

Il en est de même d’un lieu. Tant que je suis identifié au corps, je peux distinguer des lieux, autrement non. Mais suis-je le corps ? Le corps se désigne-t-il lui-même en tant que « je » ?

Il est donc clair que tout cela est en moi. Si tout est totalement éliminé, ce qui reste est la paix en tant que « Je ». C’est le samâdhi, c’est le « Je ».

58 Le samnyâsa (renoncement au monde) n’est indiqué que pour celui qui a la maturité nécessaire. Il consiste à renoncer non pas aux objets matériels mais à l’attachement que l’on peut avoir pour eux.

59 Si vous ne réalisez pas votre nature essentielle, votre vision reste voilée. Qu’est-ce qui voile votre vision ? Trouvez-le et supprimez-le. Les efforts n’ont donc pour seul but que la suppression de ce qui cache la vraie vision. La nature réelle demeure toujours la même. Une fois réalisée, elle est permanente.

60 Un chercheur, par la pratique, obtient la paix du mental et est heureux. Cette paix est le résultat de ses efforts. Le samâdhi sans effort, est l’état véritable et parfait. Il est permanent.

 

IV Le non-Soi

1 Le Soi est toujours réalisé. L’homme est toujours le Soi et pourtant il ne le sait pas. Il le confond avec le non-Soi, le corps, etc. Cette confusion est due à l’ignorance. Si l’ignorance est effacée, la confusion cesse d’exister, et la connaissance véritable se déploie.

2 Il y a trois catégories de candidats à la spiritualité :

  • Les plus avancés réalisent le Soi dès qu’on leur parle de sa vraie nature ;
  • Les seconds ont besoin d’y réfléchir un certain temps avant d’être fermement établis dans la conscience du Soi ;
  • Ceux de la troisième catégorie ont besoin de nombreuses années de pratique spirituelle intense pour atteindre la réalisation du Soi.

On peut prendre l’analogie de l’allumage d’un feu :

  • Une simple étincelle suffit à enflammer de la poudre à canon ;
  • Le charbon de bois a besoin d’un bref apport de chaleur ;
  • Le charbon mouillé doit d’abord être séché et chauffé pendant un temps relativement long avant de commencer à brûler.

Pour les deux premiers groupes, l’enseignement est : Seul le Soi existe, et on peut en faire l’expérience directement et consciemment en cessant simplement de prêter attention aux idées erronées que nous avons à propos de nous-mêmes. Ces idées erronées sont le « non-Soi ». Tout ce qui est requis, c’est de comprendre que le Soi n’est pas un but à atteindre, mais simplement la conscience qui prévaut lorsqu’on s’est débarrassé de tous les concepts limitatifs concernant le Soi.

3 La Vérité est au-delà de l’intellect et de la parole. La Vérité est le Soi. Les gens voient le monde. La perception de celui-ci implique l’existence d’une dualité : le voyant et le vu. Le vu est étranger au voyant. Celui-ci est à l’intime de nous-même car il est le Soi. Les gens ne cherchent même pas à découvrir le voyant dont l’existence est évidente ; ils préfèrent extérioriser leur attention et analyser le spectacle extérieur. Mais plus le mental se répand dans la manifestation, plus il va loin dans le domaine de l’objectivité et plus il rend la réalisation du Soi difficile et compliquée. L’homme doit voir directement le voyant pour réaliser le Soi.

4 Chacun, ici-bas, est le Soi, à dire vrai infini. Chacun est le Soi, c’est-à-dire réalisé. L’être réalisé ne considère pas le monde comme séparé de lui. Il possède la véritable connaissance et le bonheur intérieur d’être parfait. Tandis que les autres voient le monde séparé d’eux, ressentant leur imperfection et se sentant malheureux. Mais leur attitude extérieure est semblable.

5 Même la pensée « je ne réalise pas » est une entraver. En fait, seul le Soi existe.

6 Le siège de la mémoire et de l’oubli est dans le mental.

7 La solitude se situe dans le mental. La solitude est une fonction mentale. Un homme attaché à ses désirs ne trouvera jamais la solitude, où qu’il aille ; un homme sans attachement est toujours dans la solitude. Le travail accompli avec attachement est une entrave, alors que le travail exécuté avec détachement n’affecte pas son auteur. Ce dernier, même lorsqu’il exerce une activité, demeure en état de solitude.

8 Chacun de nous pense à Dieu selon son propre degré de MATURITE spirituelle.

9 Les paradis et les enfers sont comme des rêves. Le temps et l’espace existent aussi dans nos rêves ? Alors qu’est-ce qui est vrai, le rêve ou l’état de veille ?

 

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19 mars 2019 2 19 /03 /mars /2019 11:34

 

 

30 L’esprit est à la fois conscience (lumière) et objet ; si l’on enlève les objets, seule demeure la lumière.

31 Qu’est-ce que la conscience physique ? Cela nécessite un corps et une conscience limitée au corps physique. Il existe nécessairement une autre conscience, absolue et immuable. Fixez-vous sur elle. C’est le samadhi. Il se produit en l’absence de conscience physique parce qu’il la transcende ; mais il existe aussi en même temps que la conscience physique. Il est donc toujours présent. Quelle importance que le corps soit conservé ou non ? Quand il disparaît, c’est le samadhi interne ; quand il est conservé, c’est le samadhi externe ; voilà tout. Il faut avoir l’absolue conviction « Je suis le Soi », transcender l’esprit et le monde phénoménal.

32 Le jnâni dit : « je suis le corps », l’ignorant (ajnâni) dit : « je suis le corps ». Quelle est la différence ? « Je suis » est la vérité. Le corps est ce qui limite. L’ignorant limite le « Je » avec le corps. C’est l’erreur fondamentale. Le « je » du jnâni inclut le corps et tout le reste.

33 Toutes les actions que le corps accomplira sont déjà décidées au moment où le corps naît à l’existence. La seule liberté qui vous est accordée est de vous identifier, ou de ne pas vous identifier avec votre corps.

34 La pièce de théâtre, où l’on joue un rôle, est écrite d’avance et l’acteur remplit son rôle avec la même fidélité, qu’il soit César, qui est poignardé, ou Brutus, qui le poignarde. Il n’est pas affecté par le rôle qu’il joue, sachant qu’il n’est pas le personnage de ce rôle. De la même manière, celui qui parvient à l’identité avec le « Moi » immortel remplit son rôle sur la scène humaine, sans crainte ni anxiété, sans espoir ni regret. Il n’est pas touché lui-même par le rôle qu’il joue. Si quelqu’un vient à demander quelle est la réalité qui subsiste pour celui dont toutes les actions sont déterminées, il n’aboutirait qu’à cette autre question : Qui, alors, suis-je, moi ? Si l’ego, qui exécute des décisions, n’est pas réel, et si, pourtant, je sais que j’existe, alors quelle est la réalité de mon être ?

35 Ces quelques phrases ne sont qu’une version mentale préparatoire à la recherche que prescrivait Sri Bhagavan, mais c’est une préparation, excellente pour la vraie recherche.

36 Et pourtant, l’idée, contradictoire en apparence, selon laquelle un homme crée sa propre destinée, n’est pas moins vraie, puisque tout arrive par la loi de cause et d’effet, et que toute pensée, toute parole, toute action a ses répercussions.

37 Seul le corps est mortel. Ce n’est que l’illusion « je suis le corps » qui fait de la mort une tragédie.

38 Pourquoi voulez-vous savoir ce que vous serez après votre mort, avant de savoir ce que vous êtes maintenant ? Trouvez d’abord ce que vous êtes maintenant.

39 Un homme est à présent et éternellement le Moi immortel, qui existe à l’arrière-plan de cette vie et de toute autre vie, mais il ne suffit pas de le dire et de le croire, il faut s’efforcer d’en faire une réalité.

40 Tout être humain est identique au Moi Supérieur, qui est l’Etre Pur, la pure conscience, la pure béatitude, mais l’intelligence crée l’illusion d’une individualité séparée.

41 Le résultat de nos actes repose en Dieu, nous ne sommes responsables que de leur pureté et de leur désintéressement. En faisant ce qui est juste, sans aucun intérêt personnel, on agit pour le bien des autres, indépendamment de tout achèvement visible, et d’une manière plus efficace, bien que plus subtile, que les résultats ne peuvent l’indiquer.

42 Sri Bhagavan : « Je ne m’en vais pas. Où donc irais-je ? Je suis ici. »

43 Le fait de dire maintenant que le corps du rêve est irréel et que, ce corps-ci était irréel durant le rêve, ne veut pas dire qu’il existe différents degrés de Réalité. Dans le sommeil profond, il n’y a plus aucune expérience du corps. Il n’y a toujours qu’une seule réalité, et c’est le Soi.

44 La Réalisation n’est rien de nouveau. Elle est éternelle. Il ne peut donc être question de réalisation instantanée ou graduelle.

45 En ce moment même, vous êtes le Soi. Mais vous êtes en train de confondre cette conscience (ou ego) avec la conscience absolue. Cette fausse identification est due à l’ignorance. L’ignorance disparaît en même temps que l’ego. Tuer l’ego est donc la seule chose à accomplir. La Réalisation est déjà là. Il n’y a pas lieu d’essayer de l’atteindre. Car elle n’est pas quelque chose d’extérieur ni de nouveau. Elle est toujours et partout, ici et maintenant.

46 Le monde n’est pas extérieur à vous. Parce que vous vous identifiez à tort au corps, vous voyez le monde à l’extérieur et vous remarquez ses souffrances. Mais elles ne sont pas réelles. Cherchez la Réalité et débarrassez-vous de cette fausse impression. Si vous restez libre de toute souffrance, la souffrance n’existera plus nulle part. Votre difficulté est due au fait que vous voyez le monde comme extérieur et que vous pensez qu’il y a de la souffrance dans le monde. Mais les deux, le monde et la souffrance, sont en vous. Si vous regardez en vous-même, il n’y a plus de souffrance. Voyez-vous vous-même d’abord et voyez ensuite que le monde est le Soi. On ne vous enseigne pas de fermer vos yeux au monde. Vous devez simplement « vous voir vous-même d’abord, et voir ensuite le monde comme étant le Soi ». Si vous pensez être le corps, le monde vous apparaît comme extérieur. Si vous êtes le Soi, le monde vous apparaît comme le brahman.

47 La naissance et la mort de l’homme ne sont que la naissance et la mort de la pensée « je ». Dès que la pensée « je » s’élève, la fausse identification avec le corps apparaît. Pendant que vous êtes le corps, vous conférez aux autres de faux attributs et vous les identifiez eux aussi à des corps. De même que votre corps est né, qu’il grandit et dépérit, ainsi vous pensez que l’autre naît, grandit et meurt.

48 Voici une histoire qui serait mentionnée dans la « Pancadashi » : Deux jeunes gens d’un même village du sud de l’Inde partirent en pèlerinage pour le nord. L’un d’eux mourut en route. Le second, retenu par un travail, décida de retarder de quelques mois son retour. Il rencontra un pèlerin et le chargea de porter dans son village les nouvelles le concernant, ainsi que celle du décès de son compagnon. Le pèlerin transmit bien le message, mais par erreur il intervertit les deux noms, si bien que les parents du défunt se réjouirent des bonnes nouvelles, tandis que ceux du bien-portant furent au désespoir. Vous voyez donc que la douleur ou le plaisir n’ont rien à voir avec les faits, mais dépendent des conceptions mentales. Tuez le jîva et il n’y aura ni douleur ni plaisir ; la félicité mentale persistera pour toujours. Tuez le jîva, c’est rester dans le Soi.

49 Vous devriez vous immerger dans la source même. Parfois nous y parvenons inconsciemment, comme dans le sommeil, la mort ou l’évanouissement. Mais qu’est-ce que la contemplation ? C’est s’immerger dans la source consciemment. Et parce que vous êtes capable de vous immerger dans la source consciemment, la peur de la mort et de l’évanouissement disparaîtra.

 

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18 mars 2019 1 18 /03 /mars /2019 10:18

 

10 Vous voyez le monde autour de vous parce que vous vous identifiez au corps et dites alors que l’état de veille est rempli de choses superbes et intéressantes. L’état de sommeil apparaît terne parce que vous n’y êtes pas présent en tant qu’individu, et que dans ce cas ces choses n’étaient pas. Mais quelle est la réalité ? Il y a continuité de l’être dans l’ensemble des trois états, mais pas de continuité de l’individu et des objets.

11 C’est notre façon erronée de voir qu’il faut abandonner. La véritable connaissance ne crée pas un nouvel être pour vous, elle vous débarrasse simplement de votre non-connaissance ignorante. La meilleure aide pour les autres est la réalisation du Soi.

12 L’esprit veut-il se tuer lui-même ? Il ne peut pas se tuer lui-même. C’est pourquoi, votre tâche est de comprendre la nature réelle de l’esprit. Vous comprendrez alors qu’il n’y a pas d’esprit. Dès qu’on aperçoit le Soi, il n’y a plus de place pour l’esprit. On n’a plus besoin de s’inquiéter de l’esprit quand on demeure dans le Soi. Le Soi est simplement dévoilé.

13 Qui êtes-vous donc ? Vous n’êtes pas votre corps, vous êtes pure conscience. Le monde n’est que des phénomènes glissant à la surface de cette pure conscience. Celle-ci n’en est pas affectée. Qu’est ce qui vous empêche alors d’être votre propre Soi ?

14 L’attachement est l’esclavage de l’homme. Il disparaît lors de l’élimination de l’ego.

15 Le véritable désir de renaissance est le désir de renaître pour en finir avec les réincarnations successives. L’esprit est actuellement moribond. Il faut le réveiller pour que sa vraie renaissance s’effectue après la mort apparente. L’oubli de votre nature véritable est votre mort actuelle. Le réveil de l’Esprit éternellement vivant est votre renaissance. Ce réveil une fois accompli apportera un terme à toutes vos naissances ultérieures. Votre vie véritable est la vie éternelle. L’homme qui désire les biens de ce monde est semblable au rêveur qui cherche à satisfaire en rêve ses besoins oniriques.

16 Il y a une exception : il y a une chose qui vient dans l’homme de l’extérieur. Cette chose, c’est l’ego qui est formé par l’attachement aux objets extérieurs. Lorsque le désir pour le monde est coupé, l’ego disparaît. Si les impressions qui viennent de l’extérieur sont prises comme une réalité, elles sont nocives.

17 Le corps n’a pas la réalité que nous lui donnons. Un exemple : un homme vénère sa mère pendant des années. Lorsque sa mère meurt, le fils est éploré. Pourtant, le corps qu’il vénérait est là. L’homme s’écrit que sa mère n’est plus là, qu’elle l’a quitté. Nous devons en conclure que, même si pendant des années, l’homme a considéré sa mère et son corps comme une seule et même chose, cependant, lorsque sa mère meurt, il sait instantanément que « mère » n’était pas ce corps et qu’elle est partie, même si son corps reste. Ainsi, quelle est la valeur de ce corps qui n’a jamais été sa mère, même si pendant un certain temps, il l’a identifié à elle ? La réalité, informelle et éternelle, de sa « mère » ne pouvait être connue qu’à travers une forme éphémère.

18 C’est une erreur de penser qu’il faut chercher. Chacun connaît déjà la vérité. Ce qu’il faut, c’est mettre en pratique cette vérité, la manifester.

19 Tant qu’un homme s’identifie avec son corps, la pensée matérialisée sous forme physique lui apparaît comme réelle.

20 Le mental n’est que l’identification du Soi avec le corps. C’est la création d’un faux ego, qui, à son tour, crée des phénomènes et semble se mouvoir en eux. Tout cela est faux. Le Soi est la seule Réalité. Si cette fausse identification disparaît, la permanence de la Réalité se révèle. Cela ne veut pas dire que la Réalité n’est pas ici et maintenant. Elle est toujours là et ETERNELLEMENT la même. Elle est aussi dans l’expérience de chacun de nous. Chacun sait qu’il est. « Qui est-il ? » Et subjectivement : « Qui suis-je ? » Le faux ego est associé aux objets ; il est même son propre objet. L’objectivation est l’erreur. Seul le sujet est la Réalité. Ne vous confondez pas avec l’objet, c’est-à-dire avec le corps. Cela donne naissance au faux ego, puis au monde et à vos activités dans ce monde, d’où résulte la souffrance. Ne pensez pas que vous êtes ceci, cela, ou quelque chose ; non plus que vous êtes comme ceci ou comme cela, ou un tel ou une telle. Débarrassez-vous seulement de cette erreur. La Réalité se révélera d’elle-même. Les Ecritures disent que le Soi est nitya-siddha, toujours présent, et cependant elles parlent de la dissipation d’ajnâna. Si le Soi est toujours (nitya) et présent (siddha), comment peut-il y avoir l’ajnâna ? Pour qui est l’ajnâna ? Ces affirmations sont contradictoires, mais elles servent à guider le chercheur sérieux sur la bonne voie.

21 Le Soi est seulement être, et non pas être ceci ou cela. C’est simplement être. Soyez… et c’est la fin de l’ignorance. Cherchez à qui est l’ignorance. L’ego surgit lorsque vous sortez su sommeil. Réalisez votre pur Etre. Ne vous confondez pas avec le corps. Le corps est le résultat des pensées. Les pensées continueront à se dérouler, mais vous n’en serez pas affecté. Vous n’étiez pas concerné par le corps quand vous dormiez ; vous pouvez toujours demeurer ainsi.

22 Les actions en elles-mêmes n’entraînent aucune servitude. La servitude résulte seulement de la fausse conception : « Je suis celui qui agit ». Abandonnez ce genre d’idées et laissez le corps et les sens jouer leur rôle sans interférence de votre part.

23 La mer n’est pas consciente de ses vagues. De même, le Soi n’est pas conscient de son ego.

24 « Je suis le corps » est une limitation, la racine de toutes les actions et de tous les désirs égoïstes et mesquins. « Je suis le brahman » est le passage au-delà du limité.

24 C’est l’ego qui est à la source des pensées. L’obstacle, c’est le mental.

25 Le fait est qu’il n’y a ni naissance, ni mort. Laissez donc celui qui croit être né penser à la mort et à ses palliatifs. Tant que vous vous prendrez pour l’auteur de l’action, vous en récolterez le fruit. Voyez que vous n’êtes pas l’auteur de vos actions. Alors vous deviendrez libre.

26 La personne qui reste plongée dans l’idée « je suis le corps » est le plus grand pêcheur qui soit, car il se suicide. En revanche, la plus haute vertu, c’est l’expérience « Je suis le Soi ».

27 La réalisation consiste à vous débarrasser de l’illusion de croire que vous n’êtes pas réalisé. Le sentiment : « Je ne suis pas encore réalisé » est l’obstacle à la réalisation. En fait, la réalisation a déjà eu lieu. Il n’y a rien d’autre à réaliser. Sinon, la réalisation serait une chose nouvelle ; n’ayant pas existé jusqu’ici, elle devrait se produire. Ce qui naît doit aussi mourir. Si la réalisation n’était pas éternelle, elle ne vaudrait pas la peine d’être acquise. Par conséquent, ce que nous cherchons, ce n’est pas quelque chose qui doit « arriver ». C’est seulement ce qui est éternel, mais que nous ne connaissons pas actuellement, en raison des obstructions ; c’est cela que nous cherchons. Tout ce dont nous avons besoin, c’est donc d’écarter ces obstructions. Ce qui est éternel ne nous apparaît pas comme tel en raison de notre ignorance. C’est l’ignorance qui est l’obstruction. Débarrassez-vous de votre ignorance et tout ira bien. Finalement, la réalisation revient à éliminer l’ignorance et rien d’autre.

28 Tout le monde a peur de mourir. Pourquoi cette crainte ? Simplement, à cause de l’identification du Soi au corps physique, autrement dit l’idée fondamentale « Je suis le corps ». Ils s’obstinent dans leur fausse identification et restent persuadés que la naissance et la mort sont celles du Soi.

29 Où va le mort ? Il est retourné à la source d’où il est venu. Il ne fait qu’un avec vous. Il se trouve là où vous êtes. Découvrez le véritable Soi et vous cesserez de vous prendre pour le corps. Vous êtes éternel. Vous comprendrez que les autres le sont également.

 

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17 mars 2019 7 17 /03 /mars /2019 12:39

« Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 7)

 

55 La soumission à son gourou n’est pas soumission à quelque personnalité en dehors de nous, mais à la manifestation extérieure de notre Moi Supérieur, manifestation destinée à nous aider à découvrir le Moi en nous.

56 On obtient la réalisation par la grâce du gourou plus que par l’enseignement, les lectures, les méditations, etc. Toutes ces choses ne sont que secondaires, mais la grâce est le facteur premier et essentiel.

57 Il n’est pas nécessaire que le gourou ait forme humaine.

58 Il est absolument nécessaire d’avoir un gourou. Les Upanishads disent que seul un gourou peut tirer un homme de la jungle des perceptions mentales et sensorielles, de sorte que le gourou est indispensable.

59 L’association avec Sri Bhagavan détermine une subtile alchimie, dont les effets sont parfois visibles qu’au bout de plusieurs années.

60 On a tort de se commencer en se donnant un but. S’il y a un but à atteindre, ce but ne peut pas être permanent. Il doit être déjà présent. Nous cherchons à atteindre le but avec l’ego, mais le but existe avant l’ego. Ce qui est dans le but est antérieur même à notre naissance, c’est-à-dire à la naissance de l’ego. C’st parce que nous existons que l’ego semble exister aussi.

61 Si nous considérons le Soi comme étant l’ego, nous devenons l’ego ; si nous le considérons comme étant le mental, nous devenons le mental et si nous le considérons comme étant le corps, nous devenons le corps. C’est la pensée qui construit des enveloppes de tant de façons différentes. L’ombre sur l’eau tremble. Quelqu’un peut-il arrêter le tremblement de l’ombre ? Si elle s’arrêtait de trembler, on ne discernerait plus l’eau mais seulement la lumière. De même, ne tenez pas compte de l’ego et de ses activités, et voyez uniquement la lumière derrière lui. L’ego est la pensée « je ». Le vrai « Je » est le Soi.

62 La contemplation aide à surmonter l’illusion que le Soi doit être visible. En vérité, rien n’est visible. Comment ressentez-vous actuellement le « je » ? Avez-vous besoin de vous regarder dans un miroir pour connaître votre propre existence ? La conscience est le « Je ». Réalisez-le et vous découvrez la Vérité.

63 Il suffit de s’abandonner. S’abandonner, c’est s’en remettre à la cause originelle de son être. Ne vous faites pas d’illusions en vous imaginant que cette source est un dieu en dehors de vous. Votre source est en vous. Abandonnez-vous en elle. C’est-à-dire cherchez cette source et immergez-vous en elle. C’est parce que vous vous imaginez être en dehors d’elle que vous soulevez la question : « Où est la source ? »

La Réalisation n’est pas quelque chose à acquérir. Elle est déjà là. Tout ce qui est nécessaire, consiste à se débarrasser de la pensée « je n’ai pas réalisé ». La tranquillité mentale, la paix, est Réalisation. Il n’y a pas un instant où le Soi n’est pas. Aussi longtemps qu’il y a doute ou sentiment de non-réalisation, on doit s’efforcer de se débarrasser de ces pensées ; Les pensées sont dues à l’identification du Soi avec le non-Soi. Quand le non-Soi disparaît, seul demeure le Soi. Pour faire de la place quelque part, il suffit d’enlever ce qui encombre. La place ainsi dégagée n’a pas été ajoutée. Mieux encore – la place existait déjà, même quand le lieu était encombré.

64 Lorsque la nature réelle, sans effort, permanente et heureuse, est réalisée, on découvre qu’elle n’est pas incompatible avec les activités ordinaires de la vie. Le samâdhi obtenu après des efforts donne l’apparence d’un retrait de toute activité extérieure. Une personne ayant atteint le samâdhi peut ainsi vivre retirée du monde ou bien librement parmi les hommes sans que ce soit au détriment de sa paix et de son bonheur, car telle est sa nature véritable, celle du Soi.

65 Qu’est-ce que le temps ? Le temps postule un état, la connaissance que l’on en a et les changements qui l’affectent. L’intervalle entre deux états est appelé « temps ». Un état ne peut naître que si le mental crée son existence ; le mental, à son tour, repose dans le Soi. Quand on ne se sert pas du mental, il n’y a pas de concept de « temps ». Le temps et l’espace sont dans le mental, mais l’état véritable de chacun se trouve au-delà du mental. A question de temps ne se pose pas pour celui qui est établi dans sa vraie nature.

 

III Je ne suis pas le corps

1 La vérité est que vous n’êtes pas le corps. Le Soi ne se déplace pas, c’est le monde qui se déplace en lui. Vous êtes simplement ce que vous êtes, il n’y a pas en vous le moindre changement.

2 Si l’idée « je suis le corps » est acceptée, les « moi » sont multiples. L’état dans lequel cette idée disparaît est le Soi puisque dans cet état il n’y a pas d’autre objet. C’est pour cette raison que le Soi est regardé comme étant le « un » seulement.

3 Comme le corps lui-même n’existe pas du point de vue profond du vrai Soi, mais seulement du point de vue superficiel de l’esprit qui est, lui, induit en erreur par le pouvoir de l’illusion, de même, il est erroné d’appeler le Soi, l’espace de la conscience ou le possesseur du corps.

4 Le monde n’existe pas sans le corps, le corps n’existe jamais sans l’esprit, l’esprit n’existe jamais sans la conscience et la conscience n’existe jamais sans la réalité.

5 Pour le sage qui connaît le Soi en le découvrant intuitivement en lui, il n’y a rien d’autre à connaître que le vrai Soi. Pourquoi ? Parce que l’ego qui identifie le « je » à la forme du corps ayant disparu, le sage est la conscience-existence sans forme. Quelqu’un qui a réalisé le Soi sait qu’il est le Soi et qu’à part le Soi rien n’existe, ni son corps, ni quoi que ce soit d’autre. Que peut changer, pour celui-là, la présence ou l’absence d’un corps ?

6 Il est faux de parler de réalisation. Qu’y a-t-il à réaliser ? Le réel est toujours tel qu’il est. Nous ne créons rien de nouveau, nous n’obtenons rien que nous ne possédions auparavant. Exemple : nous creusons un puits et créons un énorme trou. L’espace dans le trou, ou puits, n’a pas été créé par nous. Nous avons simplement enlevé la terre qui remplissait l’espace en cet endroit. L’espace était là avant, et il est encore là maintenant. De la même façon, nous avons à rejeter les samskara (tendances innées) que nous portons en nous depuis une éternité. Quand nous les auront tous abandonnés, le Soi seul resplendit.

7 Tout ce qui est nécessaire est de nous débarrasser d la fausse notion que nous sommes captifs. Aussi longtemps que l’on désire la libération, aussi longtemps, vous pouvez le croire, on demeure en servitude.

8 Le corps et la conscience-du-corps émergent ensemble et sombrent ensemble.

Les limitations existent dans l’état de veille, mais pas dans le sommeil profond. Ce sont les limitations qui constituent l’esclavage. Le sentiment « ce corps est moi » est l’erreur. Ce faux sens du « je » doit s’en aller. Le vrai « je » est toujours là. Il est ici et maintenant. Il ne réapparaît, ni ne redisparaît. Le concept « je suis le corps » est la cause du mal. Cette connaissance erronée doit disparaître. C’est cela la réalisation. La réalisation n’est ni l’acquisition de quelque chose de nouveau, ni une nouvelle faculté. C’est seulement la suppression de tout camouflage.

9 La vérité est tellement simple. Ce n’est rien de plus que d’être dans son état originel.

 

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16 mars 2019 6 16 /03 /mars /2019 10:32
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16 mars 2019 6 16 /03 /mars /2019 08:30

 

 

40 C’est parce que votre attention est tournée vers le dehors que vous avez perdu de vue le Soi, et votre vision est externe. On ne trouve pas le Soi dans des objets extérieurs. Tournez votre regard en dedans et plongez ; vous serez le Soi.

41 La force de l’habitude nous pousse à croire qu’il est difficile de s’arrêter de penser. Quand cette erreur est découverte, personne n’est assez sot pour continuer à faire des efforts inutiles pour penser.

42 La vérité ultime de la vie et des choses ne saurait être saisie avant que l’homme découvre ce que réellement il est lui-même.

43 « Qui suis-je ? » : Cette philosophie ne promet pas à l’homme un effacement des limites et des vicissitudes de l’existence, pas m^me au « libéré-vivant » qui a connu le Soi. Toutefois, ce dernier ne se laisse pas émouvoir de la même manière par le spectacle douloureux et contradictoire de la vie comme le reste des humains, parce qu’il est capable, lui seul, de discerner ce qui ne l’est pas.

44 Les diverses voies : Bhagavad Gîtâ (II, 12) : « Le non-être n’accède jamais à l’existence. Le Réel ne cesse jamais d’exister. Tout ce qui a jamais existé continue actuellement et existera à tout jamais ». (II, 16)

45 Deux voies : bhakti et jnana.

Bhakti : Il s’abandonne à Dieu. En s’abandonnant à Dieu, il se rend compte finalement que ce n’est pas lui, mais Dieu qui agit à travers lui. Il perd la notion de « je ». « Faire la volonté de Dieu ».

Jnana : Le jnani sait que rien n’existe en dehors du Soi. Etre MÛR pour cette voie.

Quelle que soit la voie, la dernière étape est toujours la même : l’abandon de l’ego. Jnana est la voie directe, avec investigation intérieure.

46 Voyez le Soi en toutes choses. Faites ce qui doit être fait sans vous attacher au résultat. « L’arrêt des activités mentales » est le point commun de tous les systèmes de yoga. Cet arrêt peut être obtenu de diverses manières :

1) En cherchant à déterminer ce qu’est l’esprit. A ce moment, les activités mentales cessent automatiquement. C’est la méthode d ejnana. L’esprit à l’état pur, c’est le Soi.

2) En cherchant la source de l’esprit. Celle-ci peut être appelée Dieu, Soi ou Conscience.

3) En se concentrant sur une seule pensée, cela fait disparaître toutes les autres pensées. Finalement cette pensée elle-même disparaît.

VOIE SOLAIRE : C’est la voie de la connaissance, jnana.

VOIE LUNAIRE : C’est le yoga. Le Soi c’est l’être. Soyez ! Ce sera la fin de l’ignorance.

47 L’existence absolue est vérité ; l’existence particulière est mensonge. Efforcez-vous d’être, non pas d’être ceci ou cela. Le « Je » à l’état pur est le Soi ; quand il revêt des qualificatifs, c’est l’ego.

48 Les causeries et les livres ne servent pas à grand-chose ; ils ne sont utiles qu’aux débutants, afin de leur montrer le chemin. Le véritable travail se fait en méditation.

49 Etat de samadhi : Il s’agit de devenir pleinement conscient : être conscient de ce qui nous entoure, vivre au contact des autres, sans toutefois s’identifier à cet environnement ; il faut conserver vis-à-vis de lui la position de témoin. C’est l’état le plus élevé. Le mental doit être totalement annihilé et non pas simplement immobilisé.

50 L’homme est entraîné par ses samskaras. Quand on lui dit qu’il est le Soi, cela agit sur son esprit et son imagination se donne libre cours. Ses expériences occultes sont uniquement fonction de ce qu’il imagine être l’état « Je suis le Soi ». Mais quand il est MÛR pour recevoir cet enseignement et que son esprit est sur le point de s’immerger dans le Cœur, en un éclair il réalise le Soi.

51 Une fois que l’on est établi dans la Vérité, la pratique cesse d’elle-même.

52 Un disciple qui avait demandé la grâce de Maharshi et obtenu pour réponse : « Vous l’avez », ressentit une vibration, une légère pression, au milieu de la poitrine. Il éprouva une grande joie et une grande paix. Plus tard, il questionna Maharshi à ce sujet et celui-ci lui dit : « Accrochez-vous à cette sensation toutes les fois que l’esprit est agité. Il est désormais inutile de répéter votre mantra ». C’est ce que l’on appelle sphurana. On le ressent en diverses circonstances, dans les moments de peur et d’exaltation, toujours au niveau du Cœur. On lui attribue à tort certaines causes et on l’associe au corps physique, alors qu’en réalité il ne dépend de rien ; c’est le Soi. Si l’attention se fixe sur lui, et que l’on parvient à le ressentir en permanence et spontanément, c’est l’état de Réalisation.

53 Les paroles de Sri Bhagavan, selon lesquelles la véritable nature de celui qui voit apparaît seulement quand les choses vues disparaissent, ne doivent pas être prises au sens littéral. Ce que voulait dire Sri Bhagavan, c’est que les choses cessent d’avoir une apparence réelle et ne sont vues qu’en tant que simples formes prises par le Moi Supérieur. L’exemple de la corde et du serpent illustre cette idée. Un homme aperçoit, dans la nuit, une corde enroulée et la prend pour un serpent. Il en est fort effrayé. Mais dès l’aube, il s’aperçoit qu’il a tout simplement affaire à une corde et que ses craintes étaient vaines. La corde, c’est la réalité de l’être. L’image illusoire du serpent qui a fait peur à l’homme, c’est le monde objectif.

54 L’upadesa (la direction, l’enseignement) donnée par Sri Bhagavan à ses disciples est secrète. Quelles instructions faut-il donner aux gens pour les développer ? Cela dépend du tempérament et de la maturité spirituelle de l’individu. Il ne peut y avoir de règle générale. La connaissance (réalisation) n’est possible que par la grâce d’un gourou, sauf dans les cas très rares, comme celui de Sri Bhagavan. Le gourou accorde la diksha (l’initiation) et l’upadesa (la direction).

Le terme de gourou a quatre sens :

  1. Il désigne celui qui, tout en ne possédant pas de connaissances spirituelles, est investi, comme un prêtre ordinaire, du droit d’accorder l’upadesa. Ce droit est souvent héréditaire. Du point de vue de la santé spirituelle, il a de la ressemblance avec un médecin de famille.
  2. Le gourou peut être quelqu’un qui a des connaissances spirituelles. Il peut amener ses disciples, par une upadesa plus puissante, au point où il est parvenu lui-même.
  3. Au sens le plus élevé et le plus vrai du terme, le gourou est celui qui est parvenu à l’unité avec l’Esprit, le Moi universel. C’est alors le sat-gourou (sat : réel, juste, bon, réalité, existence absolue).
  4. Le sens donné par Sri Bhagavan est : « Dieu, le gourou et le Moi sont une seule et même chose » « Instruction spirituelle » : « Le gourou est celui qui, en tout temps, demeure dans les profondeurs du Moi Supérieur. Il a entièrement abandonné la fausse distinction entre lui et les autres, lui-même étant celui qui est éclairé, libéré, tandis que les autres, autour de lui, restent emprisonnés dans les ténèbres de l’ignorance. Sa fermeté, son emprise sur lui-même, ne sauraient être ébranlés par aucune circonstance. Rien ne le trouble jamais ».

 

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15 mars 2019 5 15 /03 /mars /2019 08:56

« Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 5)

 

20 Y a-t-il une substance à transmettre du gourou au disciple ? Transmettre veut dire détruire le sentiment d’être le disciple. C’est le rôle du maître. Cela ne veut pas dire que l’homme soit devenu, à un certain moment, différent de ce qu’il était auparavant.

21 Si on recherche l’individualité, on ne la trouvera nulle part.

22 Le gourou garde le silence et les disciples voient leurs doutes dissipés, ce qui veut dire qu’ils ont perdu le sens de leur individualité. C’est cela la connaissance, et pas tout le verbiage qui y est ordinairement ajouté.

23 La véritable association se fait avec l’être non manifesté qui est aussi l’existence absolue, mais bien peu peuvent le faire ; ceux-ci doivent alors s’associer avec l’être manifesté, c’est-à-dire le gourou.

24 La réalisation de Soi est l’aide la plus précieuse que l’on puisse apporter à l’humanité. Un saint véritable aide toute l’humanité, à l’insu de celle-ci. Les pouvoirs occultes n’apporteront jamais le bonheur à qui que ce soit. Bien au contraire, ils le rendront d’autant plus malheureux.

25 Réfléchissez à ce qui doit être perdu. Y a-t-il quelque chose à perdre ? Ce qui importe vraiment, c’est seulement ce qui est naturel. Car c’est ce qui est éternel et ne peut faire l’objet d’une expérience. Ce qui ne doit pas mourir. Ce qui est acquis doit être perdu. Etes-vous né ? Vous êtes depuis toujours. Le Soi ne peut jamais être perdu.

26 Qui est le maître ? Il n’est pas autre chose que le Soi, en définitive. L’intellect est une aide jusqu’au point où il se noie dans l’ego et où l’ego se noie dans le Soi.

27 L’étude des sciences, de la psychologie, de la physiologie, de la philosophie, etc. sont fort peu utiles. Quelques connaissances sont requises pour le yoga et on peut les trouver dans les livres. Mais l’application est ce qui importe le plus et l’exemple vivant, le contact personnel et les instructions personnelles constituent les aides les plus importantes.

28 La pratique : la recherche constante du « Je », la source de l’ego. Cherchez « Qui suis-je ? ». Le « Je », à l’état brut, est la Réalité, l’absolu, Etre-Conscience-Félicité. Lorsqu’on oublie Cela, toutes les misères surgissent ; lorsqu’on fixe son attention sur Cela, les misères passent.

29 Celui qui désire la libération ou le bien-être doit servir un Sage réalisé. Celui qui connaît le brahman devient le brahman Lui-même. Le Soi est toujours réalisé, consciemment et inconsciemment. L’audition de la vérité. Shravana : audition (de l’enseignement du maître).

30 La vérité se dévoilera d’elle-même. L’intellect est incapable d’atteindre le Soi. Comment pourrait-il en définir la nature ? Le fait est que l’homme se considère comme limité, et de là naissent les difficultés.

31 Il n’y a aucun degré de Réalité. Il y a des degrés d’expérience pour le jîva, mais pas des degrés de Réalité. Si quelque chose de nouveau peut être obtenu, cela peut être aussi perdu, tandis que l’Absolu est éternel – ici et maintenant. C’est le jîva qui prétend que quelque chose voile l’Absolu. Trouvez pour qui cette ignorance existe. Celui qui se sent imparfait n’est qu’un « rejet sauvage », une différenciation de l’Infini, une séparation d’avec Dieu. Quelque chose de nouveau peut-il apparaître hors de ce qui est éternel et parfait ? Une telle polémique est en elle-même éternelle. Ne vous y engagez pas. Tournez-vous vers l’intérieur et mettez fin à tout cela. Il n’y a pas de finalité dans de telles discussions. Apprenez d’abord ce que vous êtes. Cela n’exige ni shâstra (Ecritures), ni études. C’est une question d’expérience. L’état d’être est depuis toujours ici et maintenant. Vous avez perdu contact avec vous-même et vous demandez aux autres de vous guider. Le but véritable de la philosophie est de vous tourner vers l’intérieur. « Si vous connaissez votre Soi, aucun mal ne vous arrivera ». L’ego surgit en s’agrippant à vous (le Soi). Agrippez-vous à vous-même et l’ego s’évanouira.

32 L’image n’est qu’un symbole. Seul ce qui est au-delà du nom et de la forme est Réalité. On ne devrait pas se contenter de disciples, d’initiations, de cérémonies, de soumission, etc. : ce sont des phénomènes extérieurs. N’oubliez jamais que la vérité est sous-jacente à tous les phénomènes.

33 La cause de la souffrance dans le monde ? Comment pouvons-nous – en tant qu’individus ou bien collectivement – contribuer à le changer ? Réalisez le vrai Soi. C’est tout ce qui est nécessaire.

34 Si vous atteignez l’état de « sommeil éveillé », qui est la même chose que samâdhi, durant l’état de veille, vous n’aurez plus aucun doute.

35 Seule l’annihilation du « je » est Libération. Mais on ne peut y parvenir qu’en gardant toujours le « Je-Je » en vue. C’est pourquoi l’investigation sur la pensée « je » est nécessaire. Si on ne lâche pas le « Je », aucun vide ne peut se présenter au chercheur. Il n’y a qu’un « Je » tout au long du chemin, et ce qui s’élève de temps en temps est la fausse pensée « je ». La réalité doit être toujours réelle. Elle n’a ni forme ni nom. Ce qui sous-tend ceux-ci est la Réalité. Elle est la base des limitations, en étant elle-même illimitée. Elle n’a pas de liens. Elle est la base de ce qui est irréel, en étant elle-même réelle. La Réalité est ce qui est. Elle est telle qu’elle est. Elle transcende la parole, elle est au-delà des expressions, telles que existence, non-existence, etc.

36 Samadhi : il y a trois niveaux, ou trois chemins :

  • Les meilleurs aspirants : Ils apprivoisent un taureau turbulent en mettant devant lui une botte d’herbe verte. Ils concentrent le mental sur le Soi, en discriminant la nature du réel, par une recherche védantique et en considérant eux-mêmes et toute chose comme faisant partie de la nature du réel.
  • Les médiocres : Ils usent de force pour apprivoiser un taureau turbulent. Ils tâchent de ramener le mental au cœur et de méditer longtemps sur le réel.
  • Le plus bas degré : Ils s’efforcent d’obtenir cet état graduellement par le contrôle de la respiration, etc.

37 Le meilleur aspirant cherche à s’émanciper non pas en fermant les yeux, mais en voyant le monde tel qu’il est avec toutes ses contradictions et ses oppositions. Il est devenu un « spectateur de la Totalité ».

38 L’ego est comme notre ombre sur le sol. Le Soi n’est qu’un. S‘il se limite, il devient l’ego. S’il ne se limite pas, il est infini et il est la réalité.

39 Les bulles sont différentes, les unes des autres et innombrables, mais il n’y a qu’un seul océan.

 

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14 mars 2019 4 14 /03 /mars /2019 08:41

 

 

II La voie

1 La conception qu’il y a une voie, un but et un chemin pour conduire à la Réalisation du Soi est erronée : nous sommes en permanence cette voie, ce but et ce chemin. Il faut seulement en prendre conscience.

2 Pourquoi ne puis-je pas réellement connaître cette unité, le Soi, en tant que mon propre Moi ? Parce que ma conviction de l’Unité est une idée, une pensée. Ce n’est pas une expérience. Par exemple, si votre femme a une douleur dans la poitrine, ressentez-vous le mal ? Si non, où est l’unité ? L’unité de la vie (le Soi) doit être expérimenté et non être une idée ou une pensée sans expérience. Avec le sadhana (moyen, méthode, pratique spirituelle), pratiqué régulièrement, aucun effort spécial n’est nécessaire pour faire l’expérience de l’Un. Avec le sadhana, correct et constant, la véritable expérience de l’unité se produira naturellement, lorsque le moment sera venu.

3 La philosophie conduit aux frontières de la vérité ; elle donne une vision de la vérité. La réalisation du Soi conduit au cœur de la vérité. La philosophie est une voie de recherche intellectuelle.

4 La plupart des gens voient le monde, la vie,… et le Soi est bien loin. Dans l’ordre, on doit voir d’abord le Soi, puis la vie et le monde.

5 Il est vital pour la voie spirituelle :

  • D’avoir confiance en soi ;
  • D’avoir la conviction qu’on est Atman (le Soi).

6 Dans l’investigation « Qui suis-je ? », « je » est l’ego. En réalité, la question veut dire quelle est la source ou l’origine de cet ego ? Vous n’avez pas besoin d’avoir quelque conception que ce soit à l’esprit. Tout ce qui est exigé, c’est d’abandonner la conception que vous êtes ce corps correspondant à telle ou telle description, à tel ou tel nom, etc. Vous n’avez pas besoin d’avoir de conception en ce qui concerne votre nature véritable. Elle existe comme elle est depuis toujours. Elle est réelle, ce n’est pas une conception imaginaire. Ce que vous avez à faire, c’est d’être et pas d’être ceci ou cela. « Je suis celui qui est » résume la vérité toute entière. La méthode, elle, s réduit à « Soyez tranquille ». Que veut dire tranquillité ? Cela veut dire détruire ce que vous croyez être. Formes et figures sont à l’origine de vos ennuis. Abandonnez l’idée que vous êtes ceci ou cela. La prise de conscience de la « pensée-je » est la condition préalable à toute recherche de la réalisation de Soi. La voie d’attention au « je » est la voie directe ; toutes les autres sont des voies indirectes. La première conduit au Soi, les autres ailleurs. Et même, si ces dernières arrivent au Soi, c’est après un long détour. En fin de compte, l’aspirant doit emprunter la première voie. Pourquoi ne pas le faire tout de suite ? Pourquoi perdre du temps ?

7 Fixer son esprit dans le Soi de telle sorte que les graines imaginaires de l’illusion périssent, c’est cela l’investigation. Quiconque médite sur le Soi sous une forme mentale objective, n’atteint que cette image objective. Ceux qui sont paisibles et restent tranquilles, sans image mentale, atteignent l’état sans limite, l’état sans forme du Soi. L’espace sans pensée, c’est le Soi. L’esprit dans toute sa pureté, c’est le Soi.

8 Le sage aide le monde tout simplement en étant le vrai Soi. La meilleure façon d’aider le monde est de parvenir à l’état sans ego.

9 Il n’y a pas de degrés de réalité. Il y a des degrés d’expérience pour l’individu, mais pas pour la réalité. Quelle que soit l’expérience, le sujet de l’expérience est exactement le même. Le Soi est, d’une façon certaine, dans le champ d’expérience directe de chacun, mais non pas tel qu’on l’imagine. Il est simplement tel qu’il est.

10 De même que c’est la nature du soleil de rayonner, de même il émane du jnani (un sage réalisé) une énergie spirituelle que chacun peut recevoir en fonction du degré de pureté de son esprit (l’esprit « impur » agit à la manière de nuages voilant le soleil). Bhagavan disait souvent que la transmission de cette énergie était la partie la plus importante et la plus directe de son enseignement. Les enseignements oraux et écrits qu’il donnait, les diverses techniques de méditation auxquels il souscrivait, étaient uniquement, disait-il, pour ceux qui ne pouvaient pas capter ce flux de grâce émanant de lui en permanence.

11 Ramana Maharshi disait : « Qu’y puis-je ? Je m’identifie à celui ou celle qui se trouve en face de moi. Je n’ai pas d’identité séparée. Je suis universel. »

12 Voilà comment il décrit son expérience de la mort à Madurai : « Dans cette expérience de la mort, tous les sens étaient éteints, mais la conscience de soi (aham sphurana) demeurait ; j’ai compris que c’était elle que nous appelions « je », et non le corps. Elle ne périt jamais et n’est liée à rien. Elle est lumière en soi. Même si le corps est brûlé, elle n’est pas affectée. »

13 A la question : « Quel chemin faut-il suivre ? » Ramana Maharshi répondait : « Partez comme vous êtes venu. » La voie la plus directe pour obtenir la libération consiste à se demander : « Qui suis-je ? ». La réponse signifie que si vous explorez et suivez à rebours le chemin par lequel est venu ce « je », vous obtiendrez la libération.

14 Si vous renoncez à tout, ce qui reste est moksha (libération). Que peut vous donner quelqu’un d’autre ? Moksha est toujours présente. Elle est. Tant que vous pensez : « C’est moi qui agit », dit Bhagavan, vous devrez subir les conséquences de vos actes, bons ou mauvais. Ce sentiment : « C’est moi qui agit » demeurera tant que l’on n’aura pas réalisé le Soi.

15 Tout ce qui existe n’existe que s’il y a quelqu’un pour le voir. Si vous découvrez qui est celui qui perçoit, toutes ces choses disparaîtront. Cela qui n’est rien, cela qui est la source de tout, est le Soi. A quoi bon voir toutes ces choses si l’on ne voit pas son propre Soi.

16 La grâce du gourou est comme un océan. Si le disciple vient avec une tasse, il obtient la valeur d’une tasse. Cela n’a aucun sens de se plaindre de la parcimonie de l’océan ; plus le récipient est grand, plus le contenu sera important. Tout dépend de lui.

17 Le gourou ne procure pas la réalisation du Soi. Il enlève simplement les obstacles sur la route. Le Soi est réalisé en permanence.

18 Le gourou est le Soi. Considérer le gourou comme le vrai Soi et votre soi comme le moi individuel. La disparition de ce sens de la dualité sera par la même occasion celle de l’ignorance.

19 Bhagavan accorde sa grâce. Vous êtes plongés jusqu’au cou dans l’eau et vous pleurez toujours pour avoir de l’eau. Vous ressemblez à quelqu’un qui a soif alors qu’il est plongé dans la rivière claire, à un poisson qui a soif dans l’eau, ou à l’eau qui aurait soif.

 

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13 mars 2019 3 13 /03 /mars /2019 07:45

 

 

 

40 Le Soi ne se trouve pas dans le monde objectif. Tournez votre regard vers l’intérieur et plongez en vous-même. Vous saurez que vous êtes le Soi. Celui qui élimine l’ensemble du « non-moi » ne peut éliminer le « moi ».

41 L’ego n’est pas une entité indépendante du Soi, qui se générerait et se ferait disparaître elle-même. C’est un instrument du Soi qui cesse périodiquement de fonctionner, c’est-à-dire qui apparaît (naissance) et disparaît (mort).

42 Renoncer tout en conservant l’ego ne sert à rien, tandis que les possessions ne sont nullement un obstacle s’il n’y a plus d’ego.

43 Un être humain devrait abandonner l’égoïsme, qui le rend esclave de ce monde. Renoncer à ce « faux moi », voilà le vrai renoncement.

44 Tout ce que vous faites, faites-le sans égoïsme, c’est-à-dire sans que vous ayez le sentiment : « je fais cela ».

45 La véritable bhakti (piété) n’est autre que la soumission de l’ego au Moi Supérieur.

46 Du Soi absolu, comme d’un feu, jaillit une étincelle. Cette étincelle est appelée ego.

Dans le cas d’un ignorant, l’ego, dès qu’il se manifeste, s’identifie à un objet. Il ne peut s’empêcher de s’identifier à des objets. Cette association est ajnâna ou ignorance. Sa destruction est le but de nos efforts. Si ses tendances « objectivantes » sont détruites, l’ego demeure à l’état pur et s’immerge dans sa source. La fausse association avec le corps est appelée dehâtma-buddhi (l’idée « je suis le corps »). Cette idée doit être détruite si l’on veut voir de bons résultats.

47 Comment éradiquer l’ego ? Nous existons dans le sommeil profond (sushupti) sans être associé à notre corps et à notre mental. Mais dans les deux autres états, nous sommes associés à eux. Si nous faisons un avec le corps, comment pouvons-nous alors exister sans le corps durant la sushupti ? Nous pouvons nous séparer de ce qui est extérieur à nous, mais pas de ce avec quoi nous ne faisons qu’un. Par conséquent, l’ego ne peut pas faire un avec le corps. Ce fait doit être réalisé à l’état de veille. Et c’est dans cette seule perspective que l’avasthâ-traya (les trois états : veille, rêve et sommeil profond) doit être étudié.

48 L’ego à l’état pur est expérimenté dans l’intervalle entre deux états ou deux pensées. L’ego ressemble à une chenille qui ne quitte une feuille qu’après en avoir saisi une autre. Mais sa véritable nature ne peut être trouvée que lorsqu’il n’est pas en contact avec des objets ou des pensées<. Saisissez cet intervalle avec la conviction acquise par l’étude de l’avasthâ-traya (les trois états de la conscience).

49 Le point minuscule (l’ego) est constitué d’obscurité ; c’est l’ego formé de tendances latentes. Lorsque le sujet percevant (l’ego) se manifeste, il se déploie en objet perçu ou en antahkarana (organes intérieurs). La lumière doit être faible pour permettre à l’ego de se manifester. En pleine lumière, une corde ne peut ressembler à un serpent. Dans l’obscurité profonde, ne pouvant être vue, il n’y a aucune chance de la prendre pour un serpent. Ce n’est que dans la pénombre, au crépuscule, que peut se produire la méprise. Il en va de même pour l’Etre pur et radieux qui se manifeste sous forme d’ego ; ce n’est possible que lorsque l’éclat de Sa lumière se diffuse au travers de l’obscurité. Cette obscurité est également appelée ignorance originelle (le péché originel). La Lumière qui passe à travers elle se nomme Lumière réfléchie. Cette Lumière réfléchie, par ses qualités, est connue habituellement comme Mental pur ou Ishvara, ou Dieu. Il est bien connu qu’Ishvara est uni à la mâyâ ; en d’autres termes, la Lumière réfléchie est Ishvara.

50 De même qu’on ne peut confondre en plein jour une corde avec un serpent, et que cette corde ne peut être vue dans l’obscurité ; ainsi le monde ne peut apparaître ni dans le samâdhi de l’Etre pur, lumineux en soi, ni dans le sommeil, ni dans l’évanouissement, etc. Ce n’est que dans la lumière réfléchie (lumière mêlée à l’obscurité ou connaissance souillée d’ignorance) que le monde, qui n’est pas indépendant de sa source, semble naître, s’épanouir et se dissoudre. Sa diversité ne peut exclure la Réalité, la Source originelle. Il s’agit ici d’un jeu dans lequel le seul et unique Etre se multiplie, est objectivé, puis se résorbe. Pour accomplir cela, il doit y avoir une shakti (Pouvoir), et merveilleuse en plus ! Elle ne peut pas non plus être indépendante de son origine. Dans l’Etre pur, lumineux en soi, cette shakti ne peut être perçue. Et pourtant, ses activités ne sont que trop bien connues. Que son, jeu est sublime !

51 Vous posez ces questions parce que vous avez limité le Soi au corps. C’est alors seulement que les idées sur intérieur et extérieur, sur sujet et objet, émergent. Les visions objectives b’ont aucune valeur intrinsèque. Même si elles perdurent,elles ne peuvent satisfaire personne. Umâ a toujours Shiva près d’elle. Les deux ensemble forment Ardhanarîshvara (Littéralement « Le Seigneur moitié femme ». Le Seigneur Shiva, dont une des deux moitiés du corps est formée par Pârvatî, ou Umâ, son épouse). Cependant, elle voulait connaître Shiva dans Sa véritable nature. Elle se livra alors à des tapas (ascèses). Au cours de sa méditation, elle aperçut une lumière intense. Elle pensé : « Cette lumière ne peut pas être Shiva, car elle se trouve à l’intérieur de mon champ visuel ; je suis plus vaste que cette lumière ». Elle repris alors son ascèse. Les pensées disparurent. La tranquillité s’installa. Et elle réalisa que Être est Shiva dans Sa nature véritable.

52 On ne peut pas voir Dieu et conserver en même temps l’individualité. Celui qui voit et ce qui est vu s’unissent en un seul être. Il n’y a plus ni connaisseur, ni connaissance, ni connu. Tous s’absorbent dans le seul suprême Shiva !

 

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