« Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 11)
10 Abandonnez les pensées. Vous n’avez pas besoin d’abandonner quoi que ce soit d’autre ! Pour voir quelque chose, il faut que vous soyez là. Ce « vous », c’est le Soi. Le Soi est éternellement conscient.
11 Pour atteindre le Soi, il faut détruire le « je ». Le Soi n’a pas à être atteint. Y a-t-il un seul instant où le Soi n’existe pas ? Il n’est pas nouveau. Soyez ce que vous êtes. Ce qui est nouveau ne peut pas être permanent. Ce qui est réel doit exister toujours.
12 Nous sommes dans notre Soi. Nous ne sommes pas dans le monde.
Vous portez le ciel et l’enfer avec vous. Ce sont vos passions, la colère, etc., qui créent ces régions. Ils sont comme des rêves.
13 Le Soi est le centre des centres.
14 Ne rejetez pas le karma. Du reste, vous n’y parviendrez pas. Rejetez plutôt le sentiment d’être l’auteur de vos actes.
15 Celui qui doute est le mental.
16 Trouvez la source. Vous devez atteindre la source sans faillir. Le faux « je » disparaîtra et le vrai « Je » sera réalisé. Le premier ne peut exister sans le second.
17 Pour qui est le dedans ou le dehors ? Ils ne peuvent exister que s’il y a sujet et objet. Pour qui existent-ils ? Finalement les deux se résolvent dans le seul sujet. Cherchez qui est dans le sujet. Cette investigation vous conduit à la pure Conscience, au-delà du sujet.
18 Le soi ordinaire, c’est le mental. Ce mental est soumis à des limitations. Mais la pure Conscience est au-delà de toutes limitations et on l’atteint par l’investigation.
19 Un « je » différent s’élève avec chaque pensée et disparaît en même temps qu’elle. D’innombrables « je » naissent et meurent ainsi à chaque instant. Le mental qui subsiste est le véritable problème. C’est lui le voleur dont parlait Janaka. Démasquez-le et vous serez heureux.
20 Tous ne sont conscients que de leur propre Soi. Merveille des Merveilles ! Et pourtant, ils prennent ce qui n’est pas pour ce qui est, ou bien ils voient les phénomènes séparés du Soi. Aussi longtemps qu’il y a un connaisseur, il y a toutes sortes de connaissances (directe, par déduction, intellectuelle, etc.) : mais que disparaisse le connaisseur et toutes ces connaissances disparaîtront avec lui ; leur degré de validité est du même degré que le sien.
21 Les obstacles qui empêchent la stabilité de la Félicité ininterrompue sont :
- L’ignorance, qui est l’oubli de son Etre pur.
- Le doute qui consiste à se demander si l’expérience fut celle de la Réalité ou de l’irréalité.
- L’erreur qui consiste à penser « Je suis le corps » et à croire que le monde est réel.
On surmonte ces obstacles en écoutant la Vérité, en y réfléchissant et en se concentrant sur elle.
22 La vérité suprême est si simple. Ce n’est rien d’autre que d’être dans l’état naturel.
Seuls des esprits matures peuvent saisir la simple vérité dans toute sa nudité.
23 Il n’y a plus de mental à contrôler si vous réalisez le Soi. Quand le mental s’évanouit, le Soi resplendit. Chez un homme réalisé, le mental peut être actif ou inactif, seul le Soi demeure pour lui. Car le mental, le corps et le monde ne sont pas séparés du Soi. Ils surgissent du Soi, puis disparaissent en Lui. Ils ne sont pas séparés du Soi. Peuvent-ils être différents du Soi ? Soyez seulement conscient du Soi. Pourquoi vous soucier de ces ombres ? Comment peuvent-elles affecter le Soi ?
24 Il n’y a rien de plus simple qu’être le Soi. Cela n’exige aucun effort, aucune aide. Il suffit de laisser tomber la fausse identité et de demeurer dans son état éternel, naturel, inhérent.
25 Ici et maintenant, soyez en paix et tranquille. C’est tout.
26 La persévérance, voila ce qui est requis.
27 « Exode » : « Je suis ce JE SUIS ». Jéhovah = JE SUIS. L’Etre absolu est ce qui est. C’est le Soi. C’est Dieu. En connaissant le Soi, on connaît Dieu. En fait, Dieu n’est rien d’autre que le Soi.
28 Celui qui réalise la vérité découvre que l’Univers et ce qui est au-delà, sont contenus dans le Soi.
29 Dieu = tout ce qui existe + l’Etre
« je » = l’individu + l’Etre
Le monde = la multiplicité + l’Etre
Dieu, « je » (ego) et le monde sont tous trois irréels. L’Etre est réel. Le tout, la multiplicité et l’individu sont irréels.
L’union du réel et de l’irréel, leur mélange ou leur fausse identification, constitue une erreur. Cela revient à dire : transcender le réel et l’irréel. La Réalité est ce qui transcende tous les concepts, y compris le concept de Dieu. L’Etre absolu est au-delà de toute expression.