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7 août 2022 7 07 /08 /août /2022 09:48

(Partie 4) De quel type de députés a besoin le peuple dans un parlement bourgeois ?

Décidément, les révolutionnaires n'ont pas la même conception du monde que les thuriféraires de la NUPES : l 'analyse de la réalité n'est pas la même. La dialectique permet de distinguer ce qui apparaît fort aujourd'hui, va s'écrouler demain, et ce qui est faible aujourd'hui va se développer et s'imposer.

Analyser :

  • Comment on devient député dans la France démocratique bourgeoisie ?

  • Quelle est la fonction d'un député dans la France démocratique bourgeoise ?

  • Quels sont les pouvoirs du parlement bourgeois ?

  • De quel type de député a besoin le peuple dans une république démocratique bourgeoise ?

  • Quelle est la nature d'un député populaire ?

Bien connaître la nature de la couche bourgeoise dite de la « classe moyenne » et de la petite bourgeoisie .


 

  • Comment on devient député dans la France démocratique bourgeoisie ?

Il suffit d'examiner au cas par cas, comment sont élus les députés de la bourgeoisie. Prenons le cas de la dynastie des trois Dassault ( le grand-père, le père et le fils). Il est bien connu et documenté que la famille Dassault utilise tous les moyens possibles pour devenir élus de la république bourgeoise, tant au niveau local qu'au niveau national : la fortune personnelle, les médias (comme le journal « Figaro », etc. Ainsi, ils distribuent des billets (100 francs, ou 100 euros) la veille des scrutins pour obtenir les votes, allant parfois à de petites fortunes (autrefois 20 000 francs, aujourd'hui 20 000 euros) à de petits caïds pour obtenir , (dans le cadre du communautarisme), le vote de fractions de familles ou de quartiers populaires … La presse locale a aussi relaté comment, par exemple Olivier Dassault parcourait diverse réunions de sa circonscriptions, le coffre de sa voiture de service rempli de babioles de toutes sortes (verroteries, poupées, …) pour les distribuer aux enfants ou aux personnes âgées. Pour d'autres partis, dits de « gauche », mais ce n'est pas quelque chose qui n’appartiens qu'à eux, c'est la distribution de cadeaux divers, dans le cadre d'un « achat du vite » : ainsi, dans le département de l'Oise, l'ancien président du conseil général, membre du parti dit socialiste, faisait le cadeau, lors d'un mandat, d'un portable pour tous les collégiens du département, un autre mandat, d'un siège pour enfant , dans la voiture, pour toute naissance dans une famille du département. Ce baron socialiste , président du conseil général de l'Oise pendant dix années, grand cumulard, est depuis 2017, un partisan de Macron. Et dans le gouvernement de 2022, son épouse est ministre ,  ministre déléguée en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances . Bien évidemment, chaque cas d'élu de gauche est considéré comme un cas particulier, comme une sorte de trahison personnelle. Mais il convient quand même, après tant d'années, de considérer cette façon de faire non pas comme autant de démarches individuelles, mais bien comme une ligne politique, qui est celle de tous les opportunistes.

De plus tous les moyens sont bons pour gagner des électeurs : offrir un appartement en location, une place dans la crèche, un emploi dans une collectivité locale, etc. Souvent, les cadres qui entourent un élu sont « arrosés » de toutes sortes de cadeaux, ce qui les lie de façon indéfectible … En échange, lors des divers scrutins, toutes ces personnes votent et font voter leur environnement , pour ces élus.

Pour ce qui est de l'action des élus bourgeois, il suffit de faire le bilan des quarante dernières années : soit le cas du bon docteur Alain J., cumulard en Moselle. De par ses fonctions, cet élu est beaucoup intervenu dans le domaine de la santé. Il a donc écrit beaucoup d'ouvrages sur ce domaine (personnel soignant, EHPAD, hôpitaux, etc.) . Indéniablement tous ses diagnostiques sont excellents : nécessité de former mieux et plus de personnel, humanisation nécessaires des institutions médicales, maisons de retraite et hôpitaux, etc. Mais le problème, c'est qu'il n'a rien fait, que c'était uniquement des paroles, bien utiles pour se faire réélire. Mais lui-même n'avait aucun moyen et l’État bourgeois a continué de « rentabiliser » le secteur de la santé (suppression de lits d'hôpitaux, etc.).

Ainsi, on peut examiner chaque élu bourgeois, tant en ce qui concerne les méthodes pour se faire élire , que les moyens mis en œuvre pour réaliser son programme : la conclusion est que tout est fait pour brasser de l'air et faire en sorte que le système bourgeois perdure en l'état. Tout en ajoutant les méthodes peu scrupuleuses pour trafiquer les marchés publics et s’enrichir de façon frauduleuse. (Voir les cas Pasqua, Balkany, etc.). Ceci explique la haine que suscite tous ces élus à leur encontre.


 

Quelle est la fonction d'un député dans la France démocratique bourgeoise ?

Toutes les mesures fondamentales prises au parlement vont à l'encontre des intérêts populaires (législation du travail , des propriétés, des impôts, usage de la force contre le peuple (police) et contre les pays en voie de développement (politique impérialiste de l'armée), etc.). Un député , élu par le peuple a pour tâche essentielle de soutenir les luttes populaires, d'une part, et de dénoncer à la fois les objectifs capitalistes (traités inégaux avec les pays en voie de développement, politique impérialiste , notamment dans les ex-colonies française, y compris les « départements d'outre-mer, etc.) et le caractère formaliste du parlementarisme bourgeois, d'autre part. Les députés de La France Insoumise ont-ils réalisés ces objectifs lors de la dernière législature, ou bien ont-ils tentés de démontrer qu'ils seraient de meilleurs gestionnaires du capitalisme français, plus « humanistes », plus « justes » etc. ?


 

Quels sont les pouvoirs du parlement bourgeois ?

Il s'agit de ne pas donner les pleins pouvoirs à Macron, disent les autres candidats ? Mais , que ce soit avec Macron, Le Pen, Mélenchon, ou tout autre candidat, c'est bien les monopoles capitalistes qui ont les pleins pouvoirs , non ? Pour leur prendre le pouvoir, il faut rompre avec le système existant et donner les pleins pouvoirs au peuple ! C'est ce que souhaite la NUPES ?

Les partisans de la NUPES donnent une légitimité à Macron et à la bourgeoisie, en étant inféodé à la légitimité que donnerait les élections bourgeoises …

Une police « plus démocratique », mais qui reste un pilier de l’État bourgeois (et donc qui défend prioritairement l' »homme aux écus », le bourgeois, contre la classe laborieuse...

Conçues de cette façon, les élections sont un frein aux luttes sociales : « Votez pour la NUPES, c'est garantir un pouvoir d'achat décent » ? Quelle blague !

Une fois pour toute, le véritable pouvoir est économique, et il est aux mains des monopoles capitalistes et des banques. Le gouvernement de la république bourgeoise se contente de gérer les affaires courantes de la classe bourgeoise, et au seul profit de cette dernière. C'est donc une illusion de penser qu'une majorité va émerger du parlement bourgeois et légiférer en faveur des intérêts populaires. Au mieux, il s'agit d'augmenter la taille des miettes distribuées. Mais sûrement pas de supprimer l'esclavage salarié et de donner le pouvoir au peuple.


 

De quel type de député a besoin le peuple dans une république démocratique bourgeoise ?

Par rapport aux députés classiques, le député populaire dans une république démocratique bourgeoise, devrait se caractériser au moins par quatre éléments :

1. Le style de vie : Par son style de vie, le député prolétarien doit rester proche du peuple. C'est-à-dire que tous ses revenus additionnés ne doivent pas dépasser le revenu moyen d'un ouvrier. Si toutes ses dépenses relatives à son mandat doivent être pris en charge, par contre, ce qui dépasse le revenu moyen doit être reversé dans la caisse commune (du Parti, de la cause, etc.). De plus, le député populaire reste toujours sous l'appréciation vigilante de ses camarades, ce qui signifie qu'à tout moment, il peut être démis de ses mandats. Ainsi, contrairement aux députés classiques de la bourgeoisie, ce type de député est profondément lié au peuple, et il ne vie pas dans un monde à part, dans des conditions sociales excessives de luxe. Par ailleurs, il n'est pas livré à lui-même, sans jamais devoir rendre compte de son mandat.

2. Le développement des luttes populaires et de la démocratie populaire : Que ce soit au niveau national comme au niveau local, seule l'association du peuple à tous les organes du pouvoir (municipalités, entreprises, etc.) pourra permettre la démocratie populaire. Cela ne peut se faire que dans divers comités de gestion à la base ...

3. La dénonciation du formalisme de la démocratie bourgeoise :

Lutte Ouvrière au Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais  avait permis de dénoncer les diverses aides économiques apportées aux entreprises à l'aide des impôts. Il est vrai que la bourgeoisie a su écarter les militants de Lutte Ouvrière des organes vraiment dirigeants de la région (la commission permanente), et en dissimulant les aides réelles sous un verbiage comptable … Le secret (des budgets, etc.) est bien une méthode de gestion bourgeoise, auquel s'oppose la transparence totale populaire.

4. L'internationalisme prolétarien : Seuls la bourgeoisie (dans le cadre de la mondialisation) et le prolétariat (dans le cadre de l'internationalisme ) ont une réflexion au-delà du nationalisme et du chauvinisme (qui va se manifester par une nouvelle guerre de repartage du monde, entre les divers camps impérialistes). Si la bourgeoisie met au premier plan ses intérêts économiques et financiers, le prolétariat lutte pour la paix, et fait la guerre contre la guerre injuste de l'impérialisme. Ainsi le peuple ukrainien doit lutter pour son indépendance et pour la révolution socialiste (mondiale), à la fois contre l'impérialisme américain et contre l'impérialisme russe (et chinois). De même le peuple français doit refuser de servir les intérêts de sa bourgeoisie sur le plan extérieur, et lutter pour prendre tous les pouvoirs à sa propre bourgeoisie, afin d'instaurer un État socialiste, première étape sur la voie de la révolution mondiale. C'est bien la voie prônée par la NUPES ?

La seule question qui reste est celle-ci : est-il vraiment opportun, pour satisfaire les intérêts égoïstes de pouvoir de quelques-uns de laisse faire une expérience , de plus, de l'union de la gauche (après celle de 1981) ?


 

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4 août 2022 4 04 /08 /août /2022 11:24

(Partie 1) De quel type de députés a besoin le peuple dans un parlement bourgeois ?

Concernant l'Union Populaire (ou Nouvelle Union populaire écologique et sociale), voici la question centrale : avoir des députés, mais pour faire quoi ? Je me place d'un point de vue marxiste-léniniste . Il faut aussi tenir compte du contexte national et international.

Voici ce que disait Anatole France, au début du XX° siècle, un compagnon de route du communisme.

Au niveau national : « Après s'être soustraite à l'autorité des rois et des empereurs, après avoir proclamé trois fois sa liberté , la France s'est soumise à des compagnies financières qui disposent des richesses du pays et, par le moyen d'une presse achetée, dirigent l'opinion. »

Au niveau international : « On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels. »

La France est un pays capitaliste et impérialiste. L’État français est celui de la classe dominante, la bourgeoise. C'est un capitalisme pourrissant et finissant. Les conditions objectives sont réunies pour passer d'une formation sociale capitaliste à une formation sociale socialiste .Cela signifie détruire l’État bourgeois et le remplacer par un État socialiste et la dictature du prolétariat.

Il faut donc bien analyser la nature des parlements bourgeois. Plus la démocratie est puissamment développée , et plus la Bourse et les banquiers se soumettent les parlements bourgeois. Il faut utiliser le parlementarisme bourgeois. Mais il ne faut pas oublier le caractère limité et relatif , au point de vue historique , du parlementarisme bourgeois. Dans l’État bourgeois le plus démocratique, les masses opprimées se heurtent constamment à la contradiction criante entre l'égalité nominale proclamée par la « démocratie » des capitalistes et les milliers de restrictions et de subterfuges réels , qui font des travailleurs des esclaves salariés. Cette contradiction précisément ouvre les yeux des masses sur la pourriture, la fausseté , l'hypocrisie du capitalisme.

Si l'on considère l'évolution du parlementarisme du début du XX° siècle à aujourd'hui, cet aspect n'a fait que s'amplifier.

Sous de Gaulle on parlait de « godillots ». Sous Mitterrand, c'était les affidés. Avec Macron ce sont les « plat mobiles ».

Ainsi, j'ai connu, à Thionville, un député socialiste , élu dans la vague rose de 1981, du nom de Mal gras. C'était un contrôleur de la sidérurgie. En tant que député, son pouvoir était nul, et il n'a rien pu faire pour empêcher le démantèlement de la sidérurgie. Par contre, il a mené la belle vie, la base du pari socialiste lui attribuant le sobriquet de « Hongras ». Et en effet, faisant bombance au restaurant de l'assemblée nationale, il a pris de l'embonpoint. De plus il a rejeté son épouse pour se mettre à la colle avec une jeunette et il a échangé son modeste appartement de technicien pour un grand duplex bourgeois.

A Lilongwe, j'ai connu également ce que l'on fait de mieux comme député socialiste, très honnête au sens de la morale bourgeoise du terme, et lui était un haut cadre de la sidérurgie. Son nom : Jean Paul Curieux. Il n'a rien empêché non plus, malgré les belles promesses de Mitterrand (« Pas un seul licenciement »). De plus il a participé à la « restructuration du bassin de Lilongwe dans le cadre du pôle européen de développement aux côtés de la CFDT et autres, dont les représentants du patronat (Bernard Abbé) . Voici sa manière de procéder en tant que député (puis maire de Lilongwe) : lorsqu'il recevait un habitant pour une demande (emploi, logement, etc.), il ne disait jamais non. Mais il se contentait d'envoyer l'habitant vers l'administration concernée, avec un mot de recommandation. Bien évidemment l'administration ne pouvait pas faire grand chose. Mais l’habitant pensait : « Quel homme de bien que ce député Curieux ; mais quels salauds au niveau des administrations ! » .

Le parlement bourgeois, fût-il le plus démocratique dans la république la plus démocratique, où la propriété des capitalistes et leur pouvoir sont maintenus , est une machine destinée à un double rôle :

  • gérer les affaires de la classe capitaliste (voir le rôle des divers lobbies, tant au niveau national que européen). De plus en plus les propositions de lois sont déposées par le gouvernement, qui n'est qu'un comité de gestion des affaires capitalistes ;

  • réprimer les millions de travailleurs par une poignée d'exploiteurs.

Aujourd'hui, plus qu'avant, les députés n'ont aucun rôle et ils le disent eux-mêmes. Prenez le députés B. : pour lui-même, il a acquis une belle maison dans le quartier huppé et tranquille de la Grange aux Bois, et une grosse cylindrée. Il habite à moins de un kilomètre d'une maison de retraite : a-t-il fait une seule fois une visite de celle-ci ? C'est-il préoccupé de la vie quotidienne des citoyens ?

L'organisation de l’État et sa nature de classe , dans la démocratie bourgeoise, font que les capitalistes , par mille stratagèmes – d'autant plus ingénieux et efficace que la démocratie « pure » est plus développée –, écartent les masses de la participation à la gestion du pays, de la liberté de la ^presse, des médias, etc. Milles barrières s'opposent à la participation des masses exploitées et travailleuses au parlement bourgeois, lequel, dans une démocratie bourgeoise, ne résout jamais les questions majeures, car celles-ci sont tranchées par les banques et les groupes du patronat, dont le gouvernement et les « experts » se font l'écho.

Et les ouvriers savent et sentent, voient et saisissent à merveille que le parlement bourgeois est pour eux un organisme étranger, un instrument d'oppression des prolétaires par la bourgeoisie, l'organisme d'une classe hostile , d'une minorité d 'exploiteurs. D'où l'importance grandissante de l'abstention !

Dix sept députés de La France Insoumise ont siégé pendant cinq années au Parlement. Dommage que l'on ne lise nulle part un bilan de leur activité , et des résultats de celle-ci. Pourtant, rendre compte, pour des parlementaires, n'est-ce pas là la base même de la démocratie populaire ?

Il ne faut pas oublier que le parti dominant de la démocratie bourgeois (la droite ou la « gauche » néo-libérale) n'accorde la défense de la minorité qu'à un autre parti bourgeois. Tandis que les travailleurs, dans toute question sérieuse, profonde, fondamentale (retraite, pouvoir d'achat, droit du travail, etc.) reçoit en guise de réponse la violence policière et la répression (gilets jaunes, étudiants , etc.). Plus la démocratie est développée, et plus elle est près, en cas de divergence politique profonde et dangereuse pour la bourgeoisie , d'exercer la violence réactionnaire.


 

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27 juillet 2022 3 27 /07 /juillet /2022 10:17
 
Non pas deux mais trois blocs
À la vue des résultats de l’élection présidentielle, puis surtout celle des
législatives, il apparaît qu’une cristallisation s’est effectuée au niveau du
rapport des forces politiques.
Cela confirme de manière relative le fait qu’une décantation de la crise
se joue bien ici dans la superstructure, et précisément dans le domaine
politique. Relatif car s’il y a une instabilité réelle, cela n’est pas pour
autant une crise de régime à proprement parler.
Et s’il n’y a pas de crise de régime, c’est pour la bonne raison qu’il n’y a
pas trois blocs comme cela est souvent dit, mais bien deux. En effet, selon
diverses analyses, il y aurait grosso modo, un bloc « élitiste », un bloc
« réactionnaire » et un bloc « populaire ».
En réalité, il n’y a pas de crise de régime, car cette lecture en trois blocs
est erronée. Au regard des tendances historiques de fond, il y a deux blocs.
Un bloc que l’on peut qualifier de libéral- progressiste, et un autre bloc
que l’on peut désigner à l’inverse comme national-conservateur.
Dans ce schéma, il n’y a donc pas de dynamique autonome liée au
mouvement ouvrier en mesure de proposer un rapport de force antagoniste,
ce qui engendrerait une crise de régime. On se retrouve en France avec une
configuration à l’américaine, avec ses contours spécifiquement français
du fait du parcours national-historique des luttes de classe dans ce pays.
D’un côté un camp général de type « républicain » à l’américaine et de
l’autre, un camp général de type démocrate à l’américaine.
La NUPES, avec dorénavant un noyau de députés EELV, forme une
sorte de courant social-progressiste du camp démocrate à la française,
Renaissance étant son courant libéral-modernisateur. Sur le plan culturel,
il n’y a strictement aucunes divergences.
A l’inverse, le Rassemblement National devient la force pivot d’un vaste
camp national-conservateur à l’image du « Tea Party » aux États-Unis.
Cette force peut très bien soutenir des initiatives législatives portées par
la Droite traditionnelle LR, elle-même proche d’« Horizons » d’Edouard
Philippe.
Si l’on doit simplifier à l’extrême, on peut dire que Renaissance
d’Emmanuel Macron est une sorte de canevas « démocrate » dans les
grandes agglomérations françaises, ayant en soutien la NUPES dans sa
volonté sociale-modernisatrice, quand le R.N devient progressivement un
canevas « républicain » dans les campagnes, notamment dans sa défense
du « terroir » et de la chasse unifiant les « rednecks » à la française.
L’instabilité relative de la Ve République qui se dévoile avec les élections
législatives ne pourra se transformer en crise de régime qu’avec le retour
de l’Histoire, et notamment de la guerre, recréant un prolétariat constitué
en une force autonome et antagoniste avec les institutions.
Et cela doit passer par la résolution des deux grandes contradictions,
intellectuels/manuels et villes/campagnes.
PARTI COMMUNISTE MARXISTE LENINISTE MAOISTE DE FRANCE
 
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27 juillet 2022 3 27 /07 /juillet /2022 10:16

Les élections législatives 2022 : un nouveau seuil passé vers le renforcement du fascisme en France (Partie 1)La séquence électorale qui s’est clôturée avec les élections législatives de juin 2022 atteste de l’instabilité qui gagne l’ensemble de la société française. Une instabilité qui confirme en partie l’idée d’une décantation de la seconde crise générale au niveau politique. Si l’élection présidentielle n’aura été qu’une chambre d’enregistrement sans grand intérêt, l’élection législative révèle l’éparpillement d’une opinion publique fragmentée et largement démobilisée, sans qu’on puisse parler d’une crise de régime. On assiste à l’émergence d’un grand pôle de la Droite conservatrice emmenée par le Rassemblement national, un pôle modernisateur-libéral autour d’Emmanuel Macron, dont la NUPES n’est finalement qu’un allié objectif en tant fraction sociale-libérale d’un pôle Démocrate à l’américaine allant de la France insoumise au Modem. Le tout sur fond d’extinction de la société civile. La mort de la société civile, terreau du fascisme La séparation entre société civile et société politique est une analyse classique opérée par la philosophie libérale, qui offre toutefois l’avantage de prendre au mot la prétention de la bourgeoisie à réaliser sa propre domination historique, civilisationnelle. Cette approche bourgeoise veut que la démocratie représentative repose sur l’activité culturelle de la société à travers les associations, les syndicats, les différentes formes médiatiques qui permettent l’émergence d’un « citoyen », c’est-à-dire d’un individu en mesure de se saisir des enjeux par l’exercice de la raison. La qualité de cette activité civile se mesure ensuite aux moments précis que sont les élections puisqu’elles témoignent de la participation politique en vue d’élire des représentants devant servir l’« intérêt général ». Or ce que l’on constate depuis une décennie, c’est une montée de l’abstention et de la non-inscription sur les listes électorales (6% de la population majeure, et ce malgré l’automatisation de la procédure pour tous les jeunes de 18 ans ayant effectué leur recensement à 16 ans) qui traduit un assèchement de la société civile. La bourgeoisie n’est plus en mesure de produire les conditions de son idéal historique, qu’est le modèle d’une citoyenneté s’exerçant dans la représentation électorale. Si l’on met de côté les différentes élections intermédiaires, européennes, régionales et départementales qui sont déjà une expression de l’effondrement historique de la bourgeoisie puisqu’expression d’une décentralisationdéconcentration­ du pouvoir politique, la participation aux élections phares est en nette baisse depuis plusieurs décennies. On dira que les élections municipales et législatives sont sans nulle doute l’incarnation typique de la domination bourgeoise en France. La bourgeoisie a légitimé son pouvoir par ces deux formes politiques, visible avec la transformation des « états généraux » en Assemblée nationale le 17 juin 1789 puis avec la formation formelle des municipalités par cette même Assemblée nationale devenue « constituante » le 12 novembre 1789. Il est connu que la bourgeoisie a livré une bataille tout au long du XIXe siècle pour asseoir sa domination politico-culturelle à tous les étages de la société. Pour cela, elle s’est appuyée sur le mouvement populaire, puis ouvrier, pour faire reculer l’influence des notables réactionnaires liés au clergé dans les municipalités rurales. Dans l’esprit bourgeois, voter, c’est pouvoir agir en Raison, de manière « libre et éclairée » alors même que la société encore emprunte de mœurs féodales voyait la paysannerie voter comme l’Église ou le notable le lui disait, donc de manière « soumise » à des impératifs extérieurs à soi. Comme on le sait, la Commune de Paris de 1871 marque une césure historique définitive, le mouvement ouvrier proposant un nouveau modèle politique fondé sur la démocratie populaire avec une démocratie concentrée dans des conseils populaires élisant des représentants au mandat impératif et révocable. La citoyenneté devient un engagement social totalisant, et non plus une forme politique limitée. La mission historique de la bourgeoisie s’est clôturée là, ne finissant pas entièrement le travail de démocratisation des campagnes. Au notable monarchiste-réactionnaire s’est succédé le notable-libéral gestionnaire, la paysannerie passant sous hégémonie des « républicains conservateurs ». La bourgeoisie a donc eu une longue phase d’ascension dans la conquête de pouvoir politique, allant de 1789 à 1876. Voire même 1848, la période suivant ne prolongeant en réalité que l’inévitable faillite historique de la bourgeoisie à partir de là. Cette phase est marquée par une montée en puissance de l’idéal de citoyenneté, le mouvement ouvrier lui-même réclamant l’exercice de ce droit à travers le suffrage universel masculin. Avec la première crise générale s’étalant de 1917 à 1989, la bourgeoisie est restée sur une position historique de type défensive-conservatrice, visant globalement à maintenir sa capacité de direction politique-civilisationnelle. D’ailleurs, on peut affirmer que le droit de vote des femmes, obtenu entre la fin du XIXe siècle et les années 1970 (1971 en Suisse, 1974 et 1975 au Portugal et en Espagne) selon les pays capitalistes avancés, marque cette position défensive de la bourgeoisie dans la superstructure politique. Les années 1970-1980 marque le début de la décadence de la bourgeoisie à tous les niveaux, avec donc l’effritement de l’idéal de citoyenneté intégrée à la société civile. Les choses évoluant en spirale, la décomposition de la citoyenneté bourgeoise commence réellement dans les années 2000. /61 De fait, la seconde crise générale du capitalisme entamée en 2020 atteste de l’effondrement général de l’idéal libéral de la « société civile » avec un recul absolu de la participation aux deux élections majeures que sont les élections municipales et législatives. Recul absolu car il semblerait qu’il y a plus de non-participants que de participants et cela est particulièrement flagrant pour l’élection législative. Notons ici que la mort de la société civile dans les régimes fascistes a été relatif, relatif à l’émergence de pays socialistes transformant la citoyenneté bourgeoise en une citoyenneté supérieure, socialiste. D’ailleurs, on ne constatait pas une chute du taux de participation dans les métropoles impérialistes du fait de l’organisation du mouvement ouvrier, proposant quelque chose de supérieur dans la société civile (sur le modèle de la social-démocratie historique). Les élections municipales 2020 se sont déroulées au cœur de la première vague de Covid-19, ce qui peut laisser penser que la crainte des contaminations a favorisé l’abstention, bien que les 33 % de participation au premier tour des élections régionales et départementales de 2021 semble relativiser cette crainte comme seul facteur d’explication. A ce titre, on notera que les diverses tentatives de relance de l’idéal citoyen-bourgeois à travers les lois de décentralisation et la « démocratie participative » se soldent par des échecs. Toutes ces thèses visent à masquer la date de péremption de la bourgeoisie. La bourgeoisie a consommé son propre idéal philosophique et politique, les masses populaires ayant décroché de manière générale d’avec l’investissement civil et politique. Le niveau d’abstention de 54 % aux dernières élections législatives confirme la tendance de fond d’une bourgeoisie en décadence et d’un prolétariat isolé dans une société de consommation, bien incapable de proposer une nouvelle citoyenneté, au contenu démocratique et populaire. Un pallier a été ici franchi dans les années 2010, et confirmé lors des législatives de juin 2022, avec un niveau plus élevé d’abstention et de noninscription que de participation. Cela confirme la thèse de l’émergence de la crise générale comme un processus sans « cause » et « effet ». Et, du fait du développement des choses en spirale, l’extinction de la société civile dans le milieu des années 2010 trouve à se réfléchir dans la maturation du fascisme, avec un saut qualitatif s’étant ici clairement opéré lors des élections législatives de juin 2022. L’extrême-Droite franchit un cap lors des élections législatives 2022 Lors des élections législatives de 1986, le Front national, ancêtre du Rassemblement national, obtenait 35 députés. Il avait pu compter à cette époque sur un scrutin de liste à la proportionnelle, bénéficiant aux partis challengers comme l’était le FN. « La bourgeoisie a consommé son propre idéal philosophique et politique » /62 Il est en effet connu que le mode de scrutin de l’élection législative, uninominal majoritaire à deux tours, ne favorise guère les partis qui ne sont pas établis localement dans la durée. Pour accéder au second tour, il faut obtenir au moins 12,5 % des électeurs inscrits (et non pas des votants), ce qui place la barre très haute dans un contexte de forte abstention, et donc de sous-mobilisation des classes populaires et de sur-mobilisation de notables locaux. Ce mode de scrutin des députés est en continuité directe avec l’état d’esprit présidentialiste et « monarchiste » de la Ve République, de Gaulle l’ayant mis en place en 1958 précisément pour assurer la stabilité de l’ordre social par le biais des potentats locaux. C’est dans ce contexte que l’on peut affirmer que l’élection de 89 députés Rassemblement national est un cap majeur franchi pour le camp de l’extrême-Droite car cela se réalise sans conjoncture institutionnelle favorable comme ce fut le cas en 1986. Ce qui est lui donc favorable, c’est une conjoncture historique. Il faut ajouter à cela que dans la majorité des circonscriptions, le candidat RN avait au moins un concurrent incarné par un candidat Reconquête ! voire plusieurs si Debout la France et les Patriotes investissaient des personnalités. En réalité, il y a un signe qui ne trompe pas dans cette avancée du Rassemblement national à cette élection législative : l’implantation géographique. Si l’on regarde les 35 députés de 1986, on a globalement les zones de force historique de l’extrême-Droite sur ces 30 dernières années (et même depuis les années 1930), avec par exemple 10 députés obtenus dans le Sud (4 dans les Bouches-du-Rhône), 3 dans le Nord et le Pas-de-Calais, 1 en Moselle. Les victoires du RN en juin 2022 révèlent un saut qualitatif, avec une percée majeure dans des zones où il en était auparavant absent et une progression logique dans ses territoires historiques. Dans le Var, sur les 8 circonscriptions, le Rassemblement national en gagne 7, laissant la seule circonscription constituée autour de la préfecture de Toulon à la majorité présidentielle. Il gagne 4 circonscriptions sur 5 dans le Vaucluse, 4 circonscriptions sur 6 dans le Gard… Dans les Pyrénées-Orientales, là où Louis Aliot, vice-président du RN a été élu maire de Perpignan en 2020, le Rassemblement national gagne les 4 circonscriptions. Dans le Pas-De-Calais, sur les 12 circonscriptions que compte le Pas-deCalais, le RN en rafle la moitié, avec Marine Le Pen réélue avec 61 % des suffrages dans la circonscription d’Hénin-Beaumont, dont le maire est Steeve Briois. Sur les 9 circonscriptions de la Moselle, le RN en gagne 3. Ce sont là les zones historiques de progression de l’extrême-Droite et l’on voit à ce titre combien les élections départementales et régionales ont été un échec relatif pour le Rassemblement national. Sur les 89 députés élus du RN, on retrouve 63 élus locaux, dont 53 conseillers municipaux et 45 conseillers régionaux. /63 C’est le cas en Gironde, avec l’élection de deux députés RN dans les circonscriptions du Médoc et du Blayais, des zones rurales largement marquées par la culture « Chasse, pêche et traditions ». On retrouve Edwige Diaz, conseillère régionale depuis 2021 et élue députée du Blayais avec 58, 70 % des suffrages exprimés face à la députée sortante LREM Véronique Hammerer. Dans le Médoc voisin, Grégoire de Fournas est élu conseiller municipal de Pauillac en 2020, puis conseiller régional en 2021. Connu pour ses positions de défenseur inconditionnel de la chasse, Grégoire de Fournas est également le dirigeant d’un grand vignoble : il est élu avec plus de 53 % des suffrages devant un candidat LFI-NUPES qui n’a pas bénéficié du soutien de la majorité présidentielle après une déclaration scandaleuse de 2018 sur « les chasseurs [qui] tuent plus que les islamistes ». Mais ce qui traduit véritablement un nouveau pallier, c’est la poussée dans des territoires historiquement plutôt étranger à l’extrême-Droite. Ce sont les cas dans une partie de ladite « diagonale du vide », avec des percées dans l’Allier, le Loiret, l’Yonne. Mais aussi au sud-ouest dans la Dordogne et le Lot-et-Garonne et la Charente. Au Nord-Ouest de l’Île-deFrance, avec le basculement de l’Eure et au Nord-Est avec la Haute-Marne. Derrière cet ancrage local, il y a en réalité le basculement de l’électorat rural de la Droite. Si les années 1990-2000 ont été le moment d’implantation du RN dans le Pas-de-Calais, les années 2010 celui de son ancrage à l’Est et dans les Hauts-de-France, il semblerait que la séquence électorale du printemps 2022 soit celle de l’affirmation du RN dans l’électorat conservateur, historiquement lié à la Droite traditionnelle. On a donc là un pallier qui a été franchi par l’extrême-Droite dans le pays et la quantité de députés obtenus ne fait que refléter une tendance de fond marquée par la conjugaison d’une société civile apathique et d’une capacité du RN à s’être implanté dans le système des notables à la campagne, lui permettant de contourner le « front républicain ». De fait, le RN peut maintenant compter sur des capacités et des positions parlementaires lui permettant de peser plus profondément dans l’opinion publique, de la même manière qu’elles vont renforcer tant financièrement que politiquement son assise dans la société française. « Un pallier qui a été franchi par l’extrême-Droite dans le pays » /64 Quelques exemples typiques Pour comprendre la dynamique du RN et le seuil franchi, on peut regarder quelques cas typiques. Prenons un territoire rural historiquement lié à la SFIO et au PCF qu’est l’Allier. Dans la seconde circonscription qui a pour cœur la préfecture de Montluçon, c’est le RN qui rafle la députation avec un chauffeur-livreur de 29 ans, Jorys Bovet, face à une artiste-comédienne de 25 ans investie par LFI-NUPES, la candidate Ensemble ! ayant été éliminée dès le premier tour. Avec 16 116 voix contre 15 976, le candidat R.N gagne de très peu alors que l’abstention majoritaire à 52 % était toutefois en-dessous de la moyenne nationale de 54 %. En réalité, cette circonscription est surtout peuplée de retraités, et si la candidate LFI remporte la mise dans la zone urbaine comme Montluçon, le candidat RN arrive en tête dans les espaces ruraux, comme Commentry. Jorys Bovet est le premier député d’extrême-Droite de l’Allier et qu’il soit un jeune ouvrier encarté depuis 2 ans au R.N en dit long sur la décomposition de la Gauche historique dans cette zone, ne pouvant espérer mieux que de puiser dans le monde des bobos. Une circonscription révélatrice du basculement de l’électorat traditionnelle de la Droite est sûrement la seconde circonscription de la Haute-de-Marne. Dans ce département, le basculement s’est déjà effectué entre le second tour des élections présidentielles de 2017 et celui de 2022. Résultats des 2e tours des élections présidentielles 2017 et 2022 en Haute-de-Marne Dans la seconde circonscription de la Haute-Marne, le député sortant était François Cornut-Gentille, élu RPR, puis UMP, puis LR depuis 1993. En 2017, il était réélu à plus de 61 % des suffrages exprimés devant un candidat R.N. C’est donc un tournant majeur que l’élection de Laurence Rober-Dehaut, une hypnothérapeute de 58 ans qui a été élue conseillère départementale aux dernières élections départementales de 2021. Elle bat le notable L.R, avec 51, 70 % des suffrages, ce qui en dit long sur le basculement de l’électorat traditionnellement acquis à la Droite. C’est d’ailleurs les deux circonscriptions de Haute-Marne qui basculent à l’extrême-Droite, la première circonscription ayant été remporté par le RN devant la secrétaire d’État chargé à la biodiversité Bérangère Abba. Ce sont les deux premiers députés RN dans le département. Dans l’Eure, le RN conquiert 4 circonscriptions sur 5. D’ailleurs, la 4e circonscription est gagnée de peu par un candidat PS-NUPES, avec 50, 45 % des voix, devant de 350 voix la candidate portée par le RN. /65 La Gauche prise entre l’étau post-moderne et l’enclume néo-populiste Dès la fin du mois d’avril ont été lancés des discussions par les différentes forces de gauche pour former une alliance en vue des élections législatives. Lancée par en haut et maintenue tout au long par des discussions d’étatsmajors, sans aucune vitalité à la base, cette alliance a débouché début mai sur la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES).

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24 juillet 2022 7 24 /07 /juillet /2022 10:06

(Partie 8) De quel type de députés a besoin le peuple dans un parlement bourgeois ?

Mais pourquoi, afin d'être fidèle à ses engagements par rapport aux électeurs qui ont voté pour lui, qui ont donc cru en lui, Denis Jacquat a-t-il tout simplement mis de côté tous ses engagements . Tout simplement parce que la mise en pratique d'un tel programme suppose en premier lieu, l'élimination de la classe bourgeoise, la suppression de la logique (on dit aujourd'hui , du logiciel) capitaliste (qui est de faire du profit), et en second lieu, l'instauration d'une logique socialiste, de solidarité, de prise en main des problèmes par la majorité du peuple. En somme, dans sa pratique quotidienne, les élus bourgeois veulent maintenir le système capitaliste : concernant la médecine, cela signifie que le médecin est le médiateur entre les laboratoires pharmaceutiques et les officines des pharmaciens droguistes. [Alors qu'autrefois, le but traditionnel de la médecine, selon le docteur Roger Godel , par exemple, est d' « aider l'homme à bien naître, à bien vivre et à bien mourir ».] Du point de vue de la dépendance, il s'agit de permettre au secteur capitaliste privé de faire le maximum de profit en exploitant les personnes âgées et leurs familles ! Quel est le résultat de cela ?

Depuis quarante années et plus, les problèmes ne sont pas réglés, mais s'aggravent ! Le diagnostic d'alors reste valable aujourd'hui . Loin de proposer la suppression d'une classe sociale parasitaire, qui empêche la résolution des problèmes, Denis Jacquat et consorts font partie du problème … Et aujourd'hui, les choses se poursuivent ainsi : les candidats aux élections font des diagnostics, présentent des préconisations, et une fois élus, retournent aux mêmes pratiques. Jamais ils ne proposeront la première solution à ces problèmes : éliminer la classe bourgeois !

La différence aujourd'hui, c'est que cette logique électoraliste ne fonctionne plus : les anciens partis, de la droite, comme de la fausse gauche, sont devenus moribonds : ce sont des morts-vivants en sursis. Il est évident qu'un jour, lorsque la justice populaire pourra s'exercer, tous ces élus bourgeois indûment enrichis, ou leurs héritiers, devront rendre des comptes et restituer les biens mal acquis.

Et le Rassemblement National ?

Le fascisme représente une fraction de la classe bourgeoise, qui prend le pouvoir en temps de crise (guerre , comme Pétain, en 1940, ou révolution , comme Thiers, en 1871). C'est une fraction barbare qui n'hésite devant aucun moyen extrême.

Concernant Jean Marie Le Pen, et sa famille, il y a un avis autorisé, celui de Léon Degrelle, fasciste belge , né en 1906, mort en 1994 en Espagne. Pour Léon Degrelle, Jean Marie Le Pen n'est pas, idéologiquement un fasciste dans l'âme, pu et dur. C'est plutôt un bon gros bourgeois, qui cherche à faire fortune dans la société capitaliste, ce qu'il a réussi à faire, à la fois par l'héritage, et aussi en exploitant une petite entreprise politique fascisante. On peut dire que le Front National, devenu Rassemblement National, a permis à divers hommes politiques de gauche comme de droite, de l'emporter à différents moments de l’histoire, comme François Mitterrand en 1988 (grâce au suffrage à la proportionnelle, ou bien Dominique Gros comme Maire de Metz en 2008 et 2014. Ainsi, il a permis, par deux fois , à Emmanuel Macron, d'emporter les élections présidentielles en 2017 et 2022. Si ce parti comporte des « nazis » en son sein, ceux-ci apparaissent peu publiquement. La classe bourgeoise est à la recherche de l'homme providentiel, comme Pétain : récemment, elle a des vues sur des généraux, puis sur Eric Zemmour. C'est dire que si la bourgeoisie, face aux dangers révolutionnaires qui pointent, a recours à une réponse fasciste, la famille Le Pen sera vite débarquée , pour être remplacée par un homme ou une femme d'un autre calibre, résolument barbare et fasciste. D'ici là on peut s'attendre à ce que le Rassemblement National fasse obstacle à toute revendication populaire, ce qui également va permettre de le démasquer de plus en )lus dans sa vraie nature. Ainsi le point commun ou la différence ) entre Macron et Le Pen, c'est le point commun (ou la différence ) entre la fraction libérale ou néo-libérale du capitalisme et la fraction fasciste du capitalisme. Si on ne peut mettre un signe égal entre les deux, par contre les deux sont bien d'accord (sur l'objectif, pas les moyens) pour maintenir en place la classe bourgeoise. Les intérêts des ouvriers et des travailleurs et les intérêts de la bourgeoisie sont frontalement opposés, ainsi que les objectifs des uns et des autres : pour les uns, c'est un système socialiste, pour les autres, le maintien du système capitaliste. Il est certains que l, lorsque les élus du RN doivent choisir entre ces divers intérêts (augmentation des salaires par exemple),leurs préférences vont toujours vers la protection des intérêts de la bourgeoisie.

Et la prétendue « gauche » ? Il en va de même que pour les élus de l'ancienne droite et de Ensemble : leur objectif est bien de maintenir le système bourgeois en place, en tentant de gommer les aspects les plus rugueux et les plus inacceptables de ce système . Bien en vain. Leur sort sera donc le même que celui des élus de la vieille droite : leur disparition …

Certains membres du PCF exigent une congrès de reconstruction et de refondation du Parti, à l'image du congrès de fondation de Tours de décembre 1920. Espérons que cette initiative parviendra à enjamber Maurice Thorez, et Georges Marchais (théorie de passage pacifique à un socialisme à la française « à visage humain » (c'est-à-dire une ripolinisation du système capitaliste, en essayant de gommer les aspects les plus barbares), et que l'on parviendra à retrouver les fondamentaux marxistes-léninistes (lutte des classes, dictature du prolétariat , État socialiste, etc.).

Depuis sa création, en 1920, le Parti Communiste Français a constamment prôné l'union populaire (par exemple années 1920, année de la bolchevisation du parti : stratégie « classe contre classe », union du peuple, sous la direction de l'idéologie prolétarienne et du parti ouvrier, pour la destruction de l’État capitaliste et l'instauration du socialisme), 1934-1936 (front uni contre le fascisme et pour le pain, la liberté et contre la guerre) , etc. Donc, à chaque étape, convient-il de définir qui fait partie du peuple , sous la direction de quelle idéologie est placée l'union (idéologie prolétarienne, idéologie petite-bourgeoise, idéologie bourgeoise, etc.) et quelle est la cible de l'union (détruire l’État bourgeois, instaurer la dictature du prolétariat, de la majorité des 99 % du peuple, sur la minorité de la bourgeoisie, etc.) . Est-ce une union à la base, à la base et au sommet (partis politiques) ou au sommet (programme commun de divers partis de gauche) etc ? Une union pour détruire et reconstruire, ou une union pour maintenir un système bourgeois réformé et « humanisé » ? Est-ce une union électoraliste pour faire élire les sortants du PS, de La France Insoumise et du PCF? Les « très riches », (la grande bourgeoisie), font-ils partie des « gens », du peuple, ou sont-ils la cible ? Tout cela mérite éclaircissement, car « là ou il y a du flou, il y a un loup » … Comment « unir » à la fois Bernard Arnault, Lagardère, etc, et les femmes de ménage, les ouvriers , les employés ,etc. de ces exploiteurs ?

Le néolibéralisme est à bout de souffle. Je crois que JLM et les spécialistes dans tous les domaines qui ont aidé les insoumis pour la rédaction de l'AEC ont eu au moins pour cible le capitalisme financier international, sans pour autant supprimer le capitalisme. "Mettre au pas" expression utilisée dans le programme ne présage pas une rupture.

Voici le reproche principal que je fais aux « penseurs » de La France Insoumise. Il faut revenir à l' « esprit » du « Capital » de Marx, ou à l' « esprit » des œuvres de Lénine, et de bien d'autres auteurs marxistes. Le socialisme est une « science » au sens suivant. Contrairement à ce que proposent les hommes et femmes politiques, dans l'histoire, comme dans la nature, il y a un déterminisme, un « sens », etc. C'est-à-dire que ce que l'on propose (voir la sociologie), n'est pas quelque chose d'aléatoire, mais cela repose sur notre position de classe sociale. Pour faire court, il convient donc de faire une analyse (politique, économique, etc.) du système social français ; il y a des lois, comme la baisse tendancielle du taux de profit, les crises capitalistes périodiques, les lois de l'impérialisme, du capital financier, etc. Où va la France ? Peut-on aller à l'encontre de ces lois ? Le capitalisme n'est-il pas l'antichambre du socialisme (pour faire simple : une classe de plus en plus restreinte de privilégiés, coupés du peuple, la masse du peuple de plus en plus démunie, avec une paupérisation absolue et relative, voir les gilets jaunes et la déclassification de la « classe moyenne »). Donc : socialisme ou barbarie. Bien évidemment, la bourgeoisie ne veut pas disparaître, et elle est donc capable de recourir au fascisme, pour retarder sa disparition. Quitte à donner de plus grosses miettes, si elle le peut. La petite-bourgeoisie (LFI ? P « C » F ? EELV ? Etc.) est un dernier recours , car elle veut prendre la place de la bourgeoisie. Elle veut un retour en arrière, aux « jours heureux», ceux des Trente Glorieuses ? Est-ce possible ? En luttant contre les aspects les plus sordides du capitalisme ? Drôle de conception de l'histoire ;: « On fait ce que l'on veut » . Quels sont les intérêts du peuple et de la classe ouvrière ? travailleurs, quant à eux , sont placés (et de plus en plus) dans des situations de soumission, d'absence de la démocratie, même bourgeoise, de pauvreté... Leur intérêt est de placer le collectif au-dessus de l'individuel (planification, suppression de la bourgeoise, nouvelle morale socialiste, etc.) La classe bourgeoise est contrainte de faire payer au peuple la baisse du taux de profit, où d'essayer encore d'exploiter les peuples pauvres (impérialisme). Le peuple, donc, éduqué ou non, est contraint de lutter et de gagner son autonomie. Son rôle est de renverser la bourgeoisie, tout comme la bourgeoisie a renversé le féodalisme. En attendant, les travailleurs ne font reculer les bourgeois, dans leur appétit féroce, que par la lutte (grèves, mouvements collectifs, comme en 1871, en 1936, en 1968, etc.). Les élections, nationales ou locales, ont un rôle à jouer, mais pas comme les conçoivent le PCF actuel, ou LFI : pour ceux-ci, les élections sont un moyen de connaître les jours heureux (places dans les mairies, les comités d'entreprises, le Cese, les organisme sociaux, etc.). En pensant empêcher les mouvements de l'histoire, dans le moyen terme (XXI° siècle), LFI se comporte en idéaliste et rêveur, empêchant l'expression des luttes de masses, et favorisant leur propre « réussite » sociale (être représentant national ou local).

La Commune de 1871, mouvement essentiel, a marqué l'histoire (première dictature du prolétariat, programme d'avant-garde, même si la boucherie organisée par la bourgeoisie, puis la répression et les déportations, n'ont pas permis de l'appliquer), dans un contexte dépassé (France rurale, peu développée) ;

Les élections n'ont jamais permis à la classe populaire d'améliorer son sort, mais la lutte , oui (1936, 1945, 1968, etc.). Tout dépend de qui a le pouvoir. Si la bourgeoisie détient le pouvoir, comme en Allemagne en 1933, les élections peuvent permettre l'instauration du fascisme. Voir le Chili en 1973, et d'autres cas .

Les Trente Glorieuse (1945-1975) ont permis à l’État bourgeois de donner des grosses miettes (grâce à l 'exploitation des pays en voie de développement : Afrique, Asie, Amérique latine) et au développement du capitalisme ;

Les Quarante Piteuses (1975-2020) ont vu la succession de crises financières. Tous les clignotants sont au rouge (chômage, inégalités sociales croissantes, etc.) y compris lorsque la fausse gauche est à la manœuvre ;

Sans doute, les jeunes ont des diplômes, mais comme vous, mes enfants, sur-diplômés, sont payés à peine plus d'un SMIC mensuel, et ne sont pas à l’abri des licenciements . Cela explique la montée terrible de l'abstention des jeunes et des couches populaires ;

La bourgeoisie ne peut même plus faire respecter le droit bourgeois, et la démocratie bourgeoise (référendum de 2005, violences policières, dépréciation du rôle du parlement bourgeois et des élus en général, appel à une insurrection militaire, recherche de l'homme providentiel, etc.), parce qu'elle n'a pas le choix.

Pour les élus de la NUPES, comme déjà indiqué ci-dessus, ils ne font aucune différence entre la légalité bourgeoise et la légalité populaire. C'est une fraction de la classe moyenne , moyenne bourgeoise et petite-bourgeoise, qui estime le système bourgeois réformable . C'est pourquoi d'ailleurs, il n'y a pas de ligne de démarcation franche entre eux et les élus bourgeois de toutes les autres fractions.

On va très vite découvrir les intentions des élus de la NUPES, quand il s'agira de discuter du budget de la défense nationale (bourgeoise) : vont-ils alors prendre le parti du peuple ou bien celui de la bourgeoisie (Union nationale comme en 1914-1918) ?

A examiner minutieusement l'attitude de ces élus face à l'impérialisme français : combattent-ils leur propre impérialisme, la classe bourgeoise, ou bien collaborent-ils avec celle-ci ? Sont-ils favorables au développement de l'armée de métier bourgeoise, ou bien à la constitution d'une armée rouge populaire ?

Quelle est leur position dans le cadre des divers conflits armés , dont le conflit entre l'Ukraine et la Russie ?

Quel avenir pour les peuples ukrainien et russe ? Ces peuples aussi doivent lutter

contre la guerre impérialiste, lutter respectivement contre les bourgeoisies russes et ukrainiennes. Lors de la guerre de 1914-1918, l'armée russe a mis plusieurs années avant de se tourner d'abord contre le tsar, et l'aristocratie, puis contre la bourgeoisie, en faisant les deux révolutions de 1917. Avec les moyens modernes (Internet et téléphone portable), la durée devrait être rétrécie : pourquoi ne pas imaginer une révolte du peuple russe et de son armée, et en priorité les mères et grands-mères, contre la caste dirigeante, contre Poutine et contre la classe bourgeoise russe ? Avec une dictature populaire sur les fauteurs de guerre , en déportant et exécutant ceux-ci à Iekaterinbourg ? Sinon à faire exploser en plein vol l'avion utilisé par Poutine et ses affidés pour fuir en Iran ?   Ces deux peuples, russe et ukrainien , ont les outils théoriques (marxisme-léninisme) et pratiques (révolutions de 1917, et tentative d'instauration en commun d'une société socialiste pendant près de trente six années, à savoir l' URSS ) pour aboutir à ce résultat : une entente contre les divers impérialisme et pour l'indépendance !

Écocide … Génocides … Tout indique qu'il y a urgence, y compris en France, comme le disait déjà le bon docteur Jacquat dans les années 1980 … Il ne reste qu'une seule et dernière solution pour le Peuple : se débarrasser de la minorité des exploiteurs, de la classe bourgeoise , et prendre directement la direction de la société , dans un cadre nouveau, celui de l’État socialiste … Après les divers incidents connus dans l'industrie nucléaire, à savoir Three Miles Island aux USA en 1979, Tchernobyl en Ukraine en 1986 et Fukushima au Japon en 2011, faut-il attendre un accident majeur en France pour que les élus réagissent enfin face à tous ces dangers ? Comme le dit Héraclite : « Les hommes qui dorment encore vivent chacun dans un monde différent, ceux qui sont éveillés vivent tous dans le même monde ».

Le 24 juillet 2022.


 

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24 juillet 2022 7 24 /07 /juillet /2022 08:17

(Partie 7) De quel type de députés a besoin le peuple dans un parlement bourgeois ?

Et au niveau local ? Prenons l'exemple de la ville de Metz.

METZ COMMUNE LIBRE. Lors des élections municipales de Metz, en 2020, s'est présentée une liste intitulée Metz Commune Libre , qui présente toutes les caractéristiques des militants de la Nouvelle Union Populaire, Écologique et Solidaire . Du point de vue de l'organisation, d'abord, cette liste avait un caractère manipulatoire et substitutiste, très loin des affirmations de démocratie à la base prônées. Ainsi, pour des raisons de temps (il fallait faire vite) et de manque de moyens financiers et de militants), le programme était vite bouclé, sans aucune consistance . Il se résumait en un tract qui reprenait un catalogue indigeste de toutes les revendications possibles (« Tout ce qui est bouge est rouge ») , en une banderole indiquant « Démocratie » et c'est tout. C'est dire l'indigence calamiteuse du programme !

A la manœuvre de toutes les opérations : une poignée de militants de La France Insoumise et du Nouveau Parti Anticapitaliste.

Rien sur les revendications populaires concernant les divers domaines gérés par une ville ! Prenons un exemple parmi d'autres : l' action pour la dépendance. Il est certain qu'une telle liste aurait pu se réclamer de cet aspect de la question sociale, dénoncer la pénurie de moyens en personnel et la façon dont sont traitées les personnes âgées. Et il en est de même de tous les secteurs : culture, affaires scolaires, logements, etc.

De plus, une fois passé la période électorale, les adhérents et les sympathisants de cette liste n'ont eu droit à aucun bilan ! Que du mépris pour les militants ! Pour ma part, j'ai remarqué qu'il aurait été judicieux de se former un peu aux thèses marxistes-léninistes (Lutte des classes, nature de l’État, etc.). Mais j'ai appris par la suite que le militants du NPA avaient des formations relatives au « Manifeste du Parti Communiste » de Marx et Engels. A croire qu'il y a une scission, au sein de ce parti, entre la formation (qui constitue donc de la « phrase révolutionnaire ») et la pratique quotidienne, purement social-démocrate (« Démocratie » , sans jamais préciser s'il s'agit de la démocratie bourgeoise ou de la démocratie populaire ; etc.) . En conséquence, on ne peut compte, pour l'avenir, sur une telle liste …

Et la vieille droite ?

La pratique de la vieille droite (Aujourd'hui, « Les Républicains », rejoints par « Les Républicains En Marche, devenu depuis « Ensemble), la technique électorale est bien connue. Elle est parfaitement illustrée par les pratiques, pendant des dizaines d'années, des députés comme le bon docteur Denis Jacquat. Pendant la période électorale, les candidats de cette espèce font un diagnostic de la situation, qui est plutôt exact, et ils donne des préconisations proches des solutions à adopter. Mais dès qu'ils sont élus, tout cela, diagnostic et préconisations , est mis de côté pour maintenir des pratiques bourgeoises, qui visent à maintenir le système capitaliste en l'état.

Prenons l'exemple du docteur Denis Jacquat, à propos de la santé et de la solidarité.

Voici quelques citations de l'ouvrage du docteur Denis Jacquat, « Humaniser la vie, une autre conception de l'action sociale », alors député de la Moselle , et qui date de 1993.

Quatrième de couverture, présentation de l'auteur et de l'ouvrage : «  Député de la Moselle depuis 1986, Secrétaire de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l'Assemblée Nationale et fort d'une solide expérience locale, Denis JACQUAT connaît parfaitement les dossiers sociaux . Il fut d'ailleurs porte-parole du groupe parlementaire UDF sur l'ensemble des grands textes ayant concerné ce domaine durant la dernière législature. La situation créée par l’exclusion et la marginalité dans notre pays est aujourd'hui inquiétante. Ce n'est pas pour autant qu'il faille réagir avec fatalisme. Denis JACQUAT, sur la base de l'expérience qui est la sienne, propose une refonte de notre politique sociale dont les deux grands principes sont réalisme et efficacité. »

Et voici la conclusion de cet ouvrage : « CONCLUSION : DES PORTES A OUVRIR.

Qu'on ne s'y trompe pas, avec cinq à sept millions d'exclus ou de personnes en situation précaire, nous ne pouvons faire plus longtemps l'impasse sur un problème qui à terme mettra en danger l'équilibre de notre société. Certains dispositifs mis en œuvre actuellement restent des demi-mesures. Quant à d'autres, faute de finalisation ou de suivi, ils semblent n'avoir pour seul objectif que d'être un paravent destiné à dissimuler une réalité plutôt inquiétante. Pourtant il faut bien se rendre à l'évidence. Des jeunes de vingt ans vivent aujourd'hui dans des banlieues ou quartiers défavorisés du « deal » , gagnant en l'espace de quelques transactions plusieurs fois le R.M.I. Ou un salaire de C.E.S. Des personnes âgées, arrivées au terme de leur vie, meurent encore trop souvent dans l'indifférence et l'isolement, ou vivent péniblement avec une pension mensuelle qui ressemble à une véritable obole tant elle est modeste. Prétendre que des solutions-miracles peuvent remédier à de telles situations est illusoire. Dire qu'il n'y a pas de fatalité et qu'il faut se retrousser les manches pour trouver des solutions, telle est ma conviction fortement ancrée. C'est peut-être pour cela que je n'ai jamais baissé les bras. J'ai au contraire tenté de mettre en œuvre mes idées sur le terrain dans le cadre d'associations intermédiaires ou d'entraide. J'ai ainsi créé il y a quelques années les associations Aides-Lorraine-Nord Moselle, dont la vocation est de contribuer à la réinsertion professionnelle. Sans compter le nombre d'actions innovantes développées par l'Association Mosellane d'Aide aux Personnes Âgées et dont certaines ont été évoquées ici. A l'occasion de mes permanences de parlementaire, je suis de plus en plus saisi de cas, de situations dramatiques, inextricables face auxquelles on ne peut se résoudre à l'impuissance. C'est pourquoi je ne veux pas admettre que la marginalité soit une fatalité. Il est plus que temps de faire sortir l'action sociale de sa confidentialité actuelle. Sinon de son ghetto. En élargir les perspectives sous l'angle d'une action humanitaire interne capable de sensibiliser tout un chacun est plus que nécessaire. Il y a même urgence … Urgence d'humaniser la vie. »

Tout cet ouvrage aurait pu, quant au diagnostic, être repris par la liste de Metz Commune Libre, et lui servir de programme, y compris en ce qui concerne les préconisations pour apporter des solutions à une situation catastrophique (cela se passe donc dans les années 1980!) .

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12 juillet 2022 2 12 /07 /juillet /2022 10:13

(Partie 6) De quel type de députés a besoin le peuple dans un parlement bourgeois ?

Il est important de faire une analyse de classe, tant de la réalité nationale que de la réalité locale, d'une part, et d'autre part de bien distinguer quel est le chemin à tracer pour instaurer le socialisme réel.

D'abord, du point de vue des intérêts de classe sociale, qui sont les députés ? Si l'on considère la situation sociale et professionnelle des députés, la grande majorité (plus de 60 % du total) exerce une activité de cadre supérieur, et ce sont les députés de La France Insoumise qui sont à la première place. Les ouvriers sont peu nombreux (2 à 3 % du total) et c'est le Rassemblement national qui en comporte le plus grand nombre. Ce n'est donc pas un hasard si les députés reflètent les intérêts de la bourgeoisie (pour la droite classique, dont les macronistes, et pour l'extrême droite), et la « classe moyenne » (moyenne et petite bourgeoisie pour la Nouvelle Union Populaire , Écologique et Sociale.

Ou se trouve le Peuple, dans sa majorité écrasante, dont les ouvriers ? C'est parmi les abstentionnistes , ce qui est plutôt positif, car cela signifie que de plus en plus , il y a un rejet du jeu électoral bourgeois, et l'attente de solutions plus radicales , conduisant au rejet du système capitaliste.

Quel est le projet des députés dits de « gauche » ? C'est la lutte contre les excès du néo-libéralisme, et la tentative d'instaurer un capitalisme à visage humain, d'essayer de retrouver une société à l'image des Trente Glorieuses. De plus, l'intention de cette fraction moyenne et petite bourgeoise est de prendre les rênes d'une telle société, de diriger l’État capitaliste , de façon « humaniste », de le réorienter vers un capitalisme « modéré ». Nous allons voir que c'est notamment le projet de Jean Luc Menchevik . De fait, il n'y a pas un programme tactique, permettant de lutter contre les excès du système bourgeois, sous la dictature de la bourgeoisie, et un programme stratégique visant à aller au-delà, jusqu'à la destruction de l’État capitaliste, et l'instauration d'un État socialiste, sans esprit de retour, ou d'alternance électorale (dictature du prolétariat). Quels sont les signes de cela ?

A l'intérieur, les excès de la police sont dénoncés (« La police tue »), et la solution propose, c'est d'instaurer une police bourgeoise « humaine » (donc qui défende la démocratie bourgeoise et la république bourgeoise). Il suffit de remplacer le directeur général de la police par un « humaniste », et d'afficher les droits de l'homme et du citoyen dans les commissariats, et le tour est joué.

A l'extérieur, il en est de même pour l'armée de métier bourgeoise. Il suffit de nommer un général « humaniste » à la tête des armées, et celle-ci sera plus humaine.

C'est là que l'on ^perçoit bien l'origine de classe de tous ces responsable de la NUPES : la petite bourgeoisie.

Et c'est pourquoi il y a tant de passerelles entre les électeurs de la droite, de l'extrême droite et de la fausse gauche. C'est bien parce qu'ils s'adressent tous à la même clientèle électorale, « ceux qui votent encore », qui ont encore des illusions sur les élections bourgeoises : la « classe moyenne ». C'est ainsi que plus du quart des électeurs de la NUPES, quand ils ont le choix entre un candidat de droite et un candidat d'extrême droit, n'hésitent pas : ils choisissent le candidat d'extrême droite. C'est bien parce que une partie du programme est identique.

Prenons l'extrême droite : elle lutte pour un capitalisme « à la française », c'est-à-dire contre une oligarchie cosmopolite (juive ? Maçonne ?) et financière, pour une collaboration de classes «entre patrons français et ouvriers français. L'extrême droite pointe aussi les excès du capitalisme, de la finance internationale. Mais, évidemment elle n'est pas pour la rupture et la révolution prolétarienne pour instaurer le socialisme.

Exemple du Parti « Socialiste » Français : devenu opportuniste et révisionniste, il prône un capitalisme monopoliste d’État à la française, avec une gestion commune des « bons » patrons capitalistes français et les travailleurs, mettant fin aux excès du capitalisme néo-libérale.

Il en est de même des écologistes de EELV, alors que le seul moyen de mettre un terme à l'écocide est bien de mettre un terme au capitalisme.

Il y a un manque de clarté entre ce qui sépare les divers partis, et ceci est dû au fait qu'il n'y a pas de théorie révolutionnaire, et sans théorie révolutionnaire, il ne peut y avoir de pratique révolutionnaire.

Tous ces partis et mouvements luttent contre la capitalisme néo-libérale et cosmopolite de Macron et du parti LR, et non pour la rupture avec le capitalisme. Il ne suffit pas de dire « Pas une voix pour le Rassemblement National » , ce qui est insuffisant et menchevik, mais bien de dire « Notre pratique, c'est la révolution socialiste ». Alors, il n'est plus possible de confondre les lignes RN et NUPES. Alors , sans esprit de confusion, le Peuple, y compris dans les quartiers populaires, adhérera à une telle ligne révolutionnaire, y compris au niveau électoral.

De plus, tous ces partis n'ont pas un esprit dialectique, et ne voient pas le mouvement de l'humanité et de la société française, vers plus de solidarité. Lors du dernier mandat de Macron, la classe moyenne s'est paupérisée, avec plus de 400 000 personnes de plus en-dessous du seuil de pauvreté, et un appauvrissement général, et ce mouvement va aller en s'accélérant très vite (crise générale du capitalisme, risque de troisième guerre mondiale, inflation, etc.) ceci malgré les solutions , genre rustines (distributions de miettes, d'aides diverse, etc.). Dans les mois qui viennent, de nombreux membres de la classe moyenne vont rejoindre le camp révolutionnaire , y compris certains députés, qui vont constater que le parlement bourgeois n'est que la chambre d'enregistrement des intérêts de la classe bourgeoise (Lobbies divers, dont UBER , ...) .

Au niveau international, ces partis et mouvements prônent-il un réel internationalisme prolétarien, ou bien la défense des intérêts de la classe bourgeoise française ?

Prenons le cas des colonies actuelles (DOM et TOM) : cela représente de 1 600 000 à 2 000 000 habitants. Il convient de lutter aux côtés de mouvements révolutionnaires de ces peuples (comme le Groupe d'Organisation Nationale de la Guadeloupe) et non pour une exploitation capitaliste (étain, en Nouvelle Calédonie, etc.). De façon unanime, NUPES incluses, les députés français ont applaudi les « victimes » de l'armée françaises, lors des diverses guerres impérialistes. Vont-ils également adopter unanimement le budget militaire ? Et vont-ils militer pour un armement du peuple (service militaire universel restauré, etc.), ou bien vont-ils se placer , pour les uns, dans le bloc impérialiste aux côtés des USA , de l'Europe et de l'OTAN, et pour les autres , dans un bloc impérialiste aux côtés de la Chine , de la Russie ? Vont-ils lutter pour l'indépendance de la France, et l'instauration du socialisme, la lutte donc contre le capitalisme français ?

Une position internationaliste claire ne peut que faire adhérer le Peuple, y compris au niveau électoral. Au lieu de cela, c'est le visage d'un capitalisme modernisé, ripoliné que nous présent Jean Luc Menchevik . La question est simple : soit servir la classe bourgeoise, et se mettre sous la dictature de la bourgeoisie, soit servir le Peuple, dont la classe ouvrière et se mettre sous la dictature du prolétarien. En cela, la NUPES et Jean Luc Menchevik ressemble à ces partisans de l'ordre aristocratique, qui se cachaient , lors de la révolution bourgeoise de 1789, sous un drapeau bourgeois, pour tenter de maintenir la royauté , mouvements tant de droite (Girondins), que de « gauche ». IIL a fallu faire passer ces partisans ultimes de l'ordre bourgeois par la lucarne, pour conforter et faire progresser l'ordre bourgeois.

Méluche aurait pu être le Robespierre de la classe ouvrière au XXI° siècle : il en a tellement rêvé ! Mais hélas, il va être le traître Mirabeau, c'est-à-dire l'agent caché de la classe rétrograde bourgeoise, quand on va découvrir les documents secrets du coffre-fort en fer de la bourgeoisie ! Et que va-t-on trouver dans cette armoire de fer ? Que JLM a dragué du côté de l'armée bourgeoise ; puis il a choisi son camp en défendant la police bourgeoise (contre les gilets jaunes ? ) . Enfin, il a protégé la justice bourgeoise. Sans compter ses amitiés avec les grandes fortunes (qui ont encore prospéré au cours de la pandémie). Bref, il a été partisan de la démocratie bourgeoise, de la république bourgeoise (il a même clamé que « cette république, c'est moi! »), du parlementarisme bourgeois, tout cela en fourvoyant le peuple ! Bravo l'Artiste !


 

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11 juillet 2022 1 11 /07 /juillet /2022 22:05

(Partie 5) De quel type de députés a besoin le peuple dans un parlement bourgeois ?

 

Pour analyser les résultats des élections, il est nécessaire de se poser la question : « Qu'est-ce que la gauche ? Qu'est-ce que la droite ? Qu'est-ce que l'extrême-droite ou fascisme ? », et ceci bien évidemment, sans tenir compte des préconisations des médias bourgeois, car « l'idéologie dominante est au service de la classe dominante ».

Également, il ne faut pas tenir compte des affirmations des divers partis et candidats, car bien souvent l'image que l'ion veut donner de soi-même est trompeuse, surtout à l'heure des choix électoraux : la conscience (ce que l'on dit, ce que l'on veut montrer de soi est en contradiction avec ce que l'on est réellement, du point de vue social et de classe).

D'abord, il est nécessaire de disposer d'une connaissance de l'histoire de la société française : celle-ci est passée d'une formation sociale féodale, avec domination de la classe aristocratique, en lutte contre le tiers-état, dont la classe bourgeoise, à une formation sociale capitaliste, avec domination de la classe bourgeoise, en lutte contre le peuple, dont la classe ouvrière. Cette formation capitaliste est arrivée à son dernier stade, l'impérialisme pourrissant, et elle aspire, au cours du vingtième siècle , à une formation sociale socialiste, où, pour la première fois, c'est la domination de la majorité du peuple, sur l'ancienne minorité exploiteuse.

Actuellement, donc c'est un État bourgeois qui gère les affaires, le gouvernement étant au service de la minorité bourgeoise, qui domine politiquement et économiquement (monopoles). Règne donc une démocratie bourgeoise, formelle, qui donne voix au peuple lors des échéances électorales pour attribuer le pouvoir total et la légitimité à une fraction de la bourgeoise : par exemple la fraction néo-libérale représentée par Macron. Depuis 1792, c'est donc une république bourgeoise qui est instaurée en France, et le Parlement n'est qu'une chambre d'enregistrement de tous les intérêts bourgeois . C'est aussi un reflet du rapport de force dans le pays : car le peuple doit être présent partout, y compris dans un parlement bourgeois, mais sans illusions .

Du point de vue international, le marqueur est aussi essentiel : ainsi la classe ouvrière est-elle internationale. Si l'on prend l'exemple de la guerre de l'Ukraine, la question est : quelle partie du peuple ukrainien combat pour l'autonomie prolétarienne, à la fois contre la partie de la bourgeoisie ukrainienne qui combat dans le camp impérialiste russe, et contre la partie de la bourgeoisie ukrainienne qui combat dans le camp impérialiste américain (OTAN, Union européenne, etc.). Actuellement, les camps impérialistes qui visent à repartager le monde se dessinent, avec d'un côté le camp américain, et de l'autre côté le camp russe et surtout chinois. Un Ukrainien qui meurt au combat, croit mourir pour une Ukraine libre, alors qu'il meurt , soit pour les intérêts des impérialistes de l'un ou l'autre camp.

En conséquence, le peuple français doit lutter contre la domination bourgeoise, tant à l'intérieur de la nation française, qu'à l’extérieur du pays (Mali, Afrique, Yémen, etc.). Son objectif est la destruction de l’État bourgeois pour l'instauration d'un État socialiste, prémisses d'une révolution mondiale socialiste. Voilà les divers marqueurs de la gauche en France.

A partir de ces éléments, et d'une analyse des classes sociales en France, et de leur histoire, que l'on peut comprendre qui sont réellement les divers partis politiques et donc les divers candidats aux élections.

Entre les classes bourgeoise et ouvrière se trouve une large couche petite-bourgeoise, qui, par sa nature de classe tend à la fois du côté de l'ancien régime et du côté du nouveau régime. Une partie de cette petite-bourgeoisie aimerait se hisser au niveau de la grande bourgeoise, et exercer la pouvoir de l’État bourgeois. Dans son ensemble, la couche petite-bourgeoise souffre, et de plus en plus : paupérisation et déclassement sont son lot. Elle est dépossédée de ses biens (voir la paysannerie, les commerçants, etc.) et se révolte contre le système. C'est le mouvement des gilets jaunes, des bonnets rouges, etc.). Politiquement, cette couche petite-bourgeoise est présente tant à l'extrême-droite qu'à « gauche ». Son ennemi principal , c'est le néo-libéralisme, c'est-à-dire l'évolution du capitalisme, qui tend à une domination exclusive et sauvage des monopoles alliés au capital financier. Pour une part important de cette couche, l'ennemi n'est pas le capitalisme. Certains politiciens font donc croire qu'il est possible de réformer le capitalisme, de lui faire faire un retour en arrière, de lui donner un visage plus « humain », plus « social », plus « partageur », etc. L'idéal, c'est par exemple le régime de Pétain (pour le fascisme), ou bien le CNR de 1945 , ou le gaullisme social, ou les années des trente glorieuses, etc. L'objectif, c'est un capitalisme « social », « socialiste » même (voir le national-socialisme) où coexistent les diverses classes sociales (voir la direction de la CFDT). Il s'agit de différentier les « bons » capitalistes français, des « mauvais » capitalistes (mondialistes, cosmopolites, « antifrançais »,...). De plus, la fraction petite-bourgeoise, qui veut soit s'associer à la bourgeoisie, soit se substituer à elle pour gérer l’État bourgeois, n'est pas internationaliste, mais nationaliste et chauvine.

Ainsi, l’État français est un État neutre. Actuellement il est aux mains des monopoles et de la fraction mondialiste du MEDEF. Par les élections, par les luttes aussi, il est possible de s'emparer de cet État et de le faire fonctionner au profit de la majorité du peuple, comme l'a fait le Parti Socialiste, de 1981 à 1984. Ainsi, il n'est pas utile d'abolir (l'esclavage salarial, le patriarcat, etc.) le capitalisme, il suffit de l'aménager, de le réformer, d'obtenir quelques miettes. Si, bien évidemment, il s'agit aussi de lever un peu la pression des monopoles, d'obtenir des avantages économiques (pouvoir d'achat, retraites, etc.), l'erreur magistrale est de considérer cela comme le but ultime, de refuser d'aller jusqu'à la révolution et de renverser l’État bourgeois (avec une police et une armée aux services des intérêts de la seule bourgeoise, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays).

Pour le Parti Socialiste, les choses sont claires : si, pendant longtemps, les statuts de ce parti comportaient une référence au marxisme, voilà longtemps déjà que ce « verbiage » de gauche &a été jeté aux orties, au profit du néo-socialisme, qui se contente d'être un bon gestionnaire de l’État bourgeois : être un parti de gouvernement de « gauche », c'est justement refuser une issue révolutionnaire aux luttes et se contenter des réformes et des grosse miettes, d'abord obtenues, puis perdues. La question à se poser est : dans l'état actuel , le capitalisme est-il encore amendable ? Ne va-t-il pas vers la destruction de l'humain, que ce soit par l’organisation sociale (destruction de l'hôpital, des divers services , etc.) ou par la guerre impérialiste ?

Pour le Parti Communiste Français, il a prôné longtemps la révolution prolétarienne, puis il a renoncé à la dictature du prolétariat, et il s'est inscrit dans une démarche réformiste : pour la gestion d'un capitalisme monopoliste d’État à la française …

Et la NUPES ? Veut-elle aller seulement jusqu'à la lutte contre le néo-libéralisme, la levée de la pression capitaliste (plus de pouvoir d'achat, meilleures retraites, plus tôt, etc.) ? Les dirigeants de la NUPES croient-ils cela possible, sur le long terme, ou bien ne sont-ils que des escrocs politiques, qui trompent le peuple, comme l'ont fait avant eux, bien des politicards bourgeois et petits bourgeois (Mitterrand, Fabius, Hollande, etc.) ?

En tout cas , ils font l'impasse sur de nombreux marqueurs de gauche , comme par exemples :

  • La nature des députés : limitation des indemnités, dénonciation du caractère formel de la démocratie bourgeoise, mise à jour des divers traités qui lient la bourgeoisie pour exploiter les peuples en voie de développement (françafrique, …), etc.

  • Lutte contre l'impérialisme bourgeois (Mali, Yémen, départements d'Outre-Mer, etc.) ;

  • Caractère formel de la république bourgeoise : si Jean Luc Mélenchon est nommé premier ministre, il faudra remiser les luttes sociales et attendre les réformes d'un gouvernement qui sera de « gauche » ? Et s'il est battu, faudra-t-il attendre les prochaines échéances électorales, et ne pas compter sur les luttes sociales ?

  • Au niveau international, en cas de guerre mondiale, la NUPES choisira-t-elle un camp impérialiste, celui de la bourgeoisie française, ou bien la lutte contre sa propre bourgeoise et pour l'autonomie prolétarienne ?

    Par ailleurs, un président, des représentants parlementaires qui gouvernent avec 13 % ou à peine plus des électeurs inscrits, cela va même à l'encontre des valeurs annoncées verbalement par les idéologues de la classe bourgeoise, valeurs qui seront écartées pour mettre en œuvre la solution fasciste, dès que la classe bourgeoise est menacée dans ses intérêts ou son existence !

    Par ailleurs, si les élections donnent une indication sur les rapports de force entre les diverses forces politiques dans le pays, mais pas sur la lutte des classes sociales, ce reflet est largement déformé par différents éléments dont , ce qui n'est pas le moindre, l'organisation du scrutin électoral, qui déforme cette vision , le nombre de représentants ou la personne élue ne découlant pas, loin de là , du nombre de voix obtenues.

    Pour un parti comme le NPA, l'erreur est de compter à la fois sur le réformisme et la lutte révolutionnaire : c'est de faire semblant de croire aux illusions propagées sur le réformisme et l'électoralisme, en essayant de pousser , pousser, pousser plus loin, tout en maintenant la possibilité d'une révolution . C'est avoir à la fois un pied du côté de la lutte exclusive contre le néo-libéralisme, et un pied dans le camp révolutionnaire, en n'empêchant pas les luttes de s'exprimer. A un moment donné, le NPA devrait trancher entre l 'opportunisme révisionniste (actuellement majoritaire dans le parti) et l'action révolutionnaire : on ne peut à la fois , vouloir le maintien du système capitaliste, en amoindrissant ses aspects les plus sauvages, en luttant contre le néo-libéralisme, (si c'est possible!) et vouloir la destruction du capitalisme. Mais évidemment, personne ne s'oppose à des réformes qui améliorent la vie des travailleurs ou à des luttes qui écartent le danger fasciste ! Mais ne vouloir que ces réformes, c'est une illusion dramatique !

  • Pour l'extrême droite, les choses sont claires : il ne s'agit pas d'une lutte contre le capitalisme mais bien de la volonté d'instaurer un système capitaliste dur et violent, à l'image du régime de Pétain.

    En conséquence, dans l'analyse des résultats électoraux, il convient de tenir compte de la situation actuelle :

  • Les défenseurs du capitalisme et de son évolution ;

  • Les partisans de la lutte contre le néo-libéralisme, mais non contre le capitalisme français (la NUPES, dont les partis de l'ancienne « gauche ») ;

  • Les fascistes ;

  • Les révolutionnaires.

Mais aussi tenir compte de la situation future, à moyen et court terme :

Les abstentionnistes, plus d'un français sur deux. Mais aussi l'intérêt des électeurs des diverses tendances politiques actuelles (car il serait absurde d'imaginer que voter pour la droite classique, la fausse gauche ou les fascistes représente les intérêts réels et objectifs du peuple). Pour la majorité du peuple, une seule issue est possible …

S'il est vrai que, de 1989 (Chute du mur de Berlin) à 2021, nous avons vécu une période de développement du capitalisme monopoliste, du moins de frein de la baisse tendancielle du taux de profit, (grâce à l'intégration de la Russie, des pays de l'est européen, mais surtout de la Chine dans le monde capitaliste, mais aussi en faisant payer les effets de la crise aux travailleurs et aux « classes moyennes », avec Hollande et Macron, un fort développement du capital financier et une chute de l'industrie , depuis 2022, nous vivons une nouvelle crise économique du système capitaliste (pandémie, inflation, lutte pour un nouveau partage du monde, écocide aggravé, etc.). Il peut y avoir une accélération du cycle historique, et donc un nouveau déclenchement de crises révolutionnaires, comme en 1914. La France est un maillon faible du système … Les jeux sont ouverts pour les prochaines années (lutte pour faire payer la crise aux travailleurs : baisse du pouvoir d'achat, remise en cause des avantages acquis, crise des institutions, guerres, …). A chacun de se déterminer : par exemple, certains sociaux-démocrates, alors participant au gouvernement bourgeois, ou non, ne vont pas se gêner pour lancer les travailleurs dans la lutte impérialiste , comme l'ont fait les sociaux-traîtres et chauvins , en 1914-1918, alors qu'il s'agit de faire la guerre à la guerre impérialiste et de lutter contre sa propre bourgeoisie, dans le cadre de l'autonomie prolétarienne, et pour les intérêts propres du peuple , l'instauration d'un État socialiste, avec une police et une armée au service du peuple …

Il convient de bien préciser les termes utilisés : Exemple :

-Démocratie bourgeoise : Le peuple (la majorité de la population) n'a rien à dire et rien à décider. Le peuple est appelé aux urnes à chaque échéance électorale, afin de choisir la fraction de la classe bourgeoise (minoritaire en nombre d'habitants) qui va gérer les affaires collectives pendant le mandat, avec la légitimité donnée par les élections. Mais les décision se prennent au niveau des monopoles , du CAC 40 et de la Bourse.

-Démocratie « participative » : On ajoute à la formule précédente, quelques référendums (locaux ou nationaux). Même la fraction fasciste peut être favorable à ce type de formule. On peut adjoindre aussi quelques commissions Théodule ( sur le climat, sur les réformes, comme le CNR), dont on tient compte ou non : voir le grand débat national qui a suivi la révolté des gilets jaunes.

-Démocratie populaire : Le peuple détient le pouvoir réel, non seulement lors du choix de ses représentants, mais tout au long du mandat (possibilité d'interrompre le mandat des élus, de les révoquer, d'intervenir par tous moyens dans les débats, création de comités populaires dans les lieux de travail, les quartiers, etc.). Même si l'expérience a été courte, la Commune de Paris a essayé de mettre en œuvre une telle démocratie. En cas de guerre, voir les triangles mis en place par la Parti Communiste Français ,...

 

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10 juillet 2022 7 10 /07 /juillet /2022 09:34

(Partie 4) De quel type de députés a besoin le peuple dans un parlement bourgeois ?

Décidément, les révolutionnaires n'ont pas la même conception du monde que les thuriféraires de la NUPES : l 'analyse de la réalité n''est pas la même. La dialectique permet de distinguer ce qui apparaît fort aujourd'hui, va s'écrouler demain, et ce qui est faible aujourd'hui va se développer et s'imposer.

Analyser :

  • Comment on devient député dans la France démocratique bourgeoisie ?

  • Quelle est la fonction d'un député dans la France démocratique bourgeoise ?

  • Quels sont les pouvoirs du parlement bourgeois ?

  • De quel type de député a besoin le peuple dans une république démocratique bourgeoise ?

  • Quelle est la nature d'un député populaire ?

Bien connaître la nature de la couche bourgeoise dite de la « classe moyenne » et de la petite bourgeoisie .


 

  • Comment on devient député dans la France démocratique bourgeoisie ?

Il suffit d'examiner au cas par cas, comment sont élus les députés de la bourgeoisie. Prenons le cas de la dynastie des trois Dassault ( le grand-père, le père et le fils). Il est bien connu et documenté que la famille Dassault utilise tous les moyens possibles pour devenir élus de la république bourgeoise, tant au niveau local qu'au niveau national : la fortune personnelle, les médias (comme le journal « Figaro », etc. Ainsi, ils distribuent des billets (100 francs, ou 100 euros) la veille des scrutins pour obtenir les votes, allant parfois à de petites fortunes (autrefois 20 000 francs, aujourd'hui 20 000 euros) à de petits caïds pour obtenir , (dans le cadre du communautarisme), le vote de fractions de familles ou de quartiers populaires … La presse locale a aussi relaté comment, par exemple Olivier Dassault parcourait diverse réunions de sa circonscriptions, le coffre de sa voiture de service rempli de babioles de toutes sortes (verroteries, poupées, …) pour les distribuer aux enfants ou aux personnes âgées. Pour d'autres partis, dits de « gauche », mais ce n'est pas quelque chose qui n’appartiens qu'à eux, c'est la distribution de cadeaux divers, dans le cadre d'un « achat du vite » : ainsi, dans le département de l'Oise, l'ancien président du conseil général, membre du parti dit socialiste, faisait le cadeau, lors d'un mandat, d'un portable pour tous les collégiens du département, un autre mandat, d'un siège pour enfant , dans la voiture, pour toute naissance dans une famille du département. Ce baron socialiste , président du conseil général de l'Oise pendant dix années, grand cumulard, est depuis 2017, un partisan de Macron. Et dans le gouvernement de 2022, son épouse est ministre ,  ministre déléguée en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances . Bien évidemment, chaque cas d'élu de gauche est considéré comme un cas particulier, comme une sorte de trahison personnelle. Mais il convient quand même, après tant d'années, de considérer cette façon de faire non pas comme autant de démarches individuelles, mais bien comme une ligne politique, qui est celle de tous les opportunistes.

De plus tous les moyens sont bons pour gagner des électeurs : offrir un appartement en location, une place dans la crèche, un emploi dans une collectivité locale, etc. Souvent, les cadres qui entourent un élu sont « arrosés » de toutes sortes de cadeaux, ce qui les lie de façon indéfectible … En échange, lors des divers scrutins, toutes ces personnes votent et font voter leur environnement , pour ces élus.

Pour ce qui est de l'action des élus bourgeois, il suffit de faire le bilan des quarante dernières années : soit le cas du bon docteur Alain J., cumulard en Moselle. De par ses fonctions, cet élu est beaucoup intervenu dans le domaine de la santé. Il a donc écrit beaucoup d'ouvrages sur ce domaine (personnel soignant, EHPAD, hôpitaux, etc.) . Indéniablement tous ses diagnostiques sont excellents : nécessité de former mieux et plus de personnel, humanisation nécessaires des institutions médicales, maisons de retraite et hôpitaux, etc. Mais le problème, c'est qu'il n'a rien fait, que c'était uniquement des paroles, bien utiles pour se faire réélire. Mais lui-même n'avait aucun moyen et l’État bourgeois a continué de « rentabiliser » le secteur de la santé (suppression de lits d'hôpitaux, etc.).

Ainsi, on peut examiner chaque élu bourgeois, tant en ce qui concerne les méthodes pour se faire élire , que les moyens mis en œuvre pour réaliser son programme : la conclusion est que tout est fait pour brasser de l'air et faire en sorte que le système bourgeois perdure en l'état. Tout en ajoutant les méthodes peu scrupuleuses pour trafiquer les marchés publics et s’enrichir de façon frauduleuse. (Voir les cas Pasqua, Balkany, etc.). Ceci explique la haine que suscite tous ces élus à leur encontre.


 

Quelle est la fonction d'un député dans la France démocratique bourgeoise ?

Toutes les mesures fondamentales prises au parlement vont à l'encontre des intérêts populaires (législation du travail , des propriétés, des impôts, usage de la force contre le peuple (police) et contre les pays en voie de développement (politique impérialiste de l'armée), etc.). Un député , élu par le peuple a pour tâche essentielle de soutenir les luttes populaires, d'une part, et de dénoncer à la fois les objectifs capitalistes (traités inégaux avec les pays en voie de développement, politique impérialiste , notamment dans les ex-colonies française, y compris les « départements d'outre-mer, etc.) et le caractère formaliste du parlementarisme bourgeois, d'autre part. Les députés de La France Insoumise ont-ils réalisés ces objectifs lors de la dernière législature, ou bien ont-ils tentés de démontrer qu'ils seraient de meilleurs gestionnaires du capitalisme français, plus « humanistes », plus « justes » etc. ?


 

Quels sont les pouvoirs du parlement bourgeois ?

Il s'agit de ne pas donner les pleins pouvoirs à Macron, disent les autres candidats ? Mais , que ce soit avec Macron, Le Pen, Mélenchon, ou tout autre candidat, c'est bien les monopoles capitalistes qui ont les pleins pouvoirs , non ? Pour leur prendre le pouvoir, il faut rompre avec le système existant et donner les pleins pouvoirs au peuple ! C'est ce que souhaite la NUPES ?

Les partisans de la NUPES donnent une légitimité à Macron et à la bourgeoisie, en étant inféodé à la légitimité que donnerait les élections bourgeoises …

Une police « plus démocratique », mais qui reste un pilier de l’État bourgeois (et donc qui défend prioritairement l' »homme aux écus », le bourgeois, contre la classe laborieuse...

Conçues de cette façon, les élections sont un frein aux luttes sociales : « Votez pour la NUPES, c'est garantir un pouvoir d'achat décent » ? Quelle blague !

Une fois pour toute, le véritable pouvoir est économique, et il est aux mains des monopoles capitalistes et des banques. Le gouvernement de la république bourgeoise se contente de gérer les affaires courantes de la classe bourgeoise, et au seul profit de cette dernière. C'est donc une illusion de penser qu'une majorité va émerger du parlement bourgeois et légiférer en faveur des intérêts populaires. Au mieux, il s'agit d'augmenter la taille des miettes distribuées. Mais sûrement pas de supprimer l'esclavage salarié et de donner le pouvoir au peuple.


 

De quel type de député a besoin le peuple dans une république démocratique bourgeoise ?

Par rapport aux députés classiques, le député populaire dans une république démocratique bourgeoise, devrait se caractériser au moins par quatre éléments :

1. Le style de vie : Par son style de vie, le député prolétarien doit rester proche du peuple. C'est-à-dire que tous ses revenus additionnés ne doivent pas dépasser le revenu moyen d'un ouvrier. Si toutes ses dépenses relatives à son mandat doivent être pris en charge, par contre, ce qui dépasse le revenu moyen doit être reversé dans la caisse commune (du Parti, de la cause, etc.). De plus, le député populaire reste toujours sous l'appréciation vigilante de ses camarades, ce qui signifie qu'à tout moment, il peut être démis de ses mandats. Ainsi, contrairement aux députés classiques de la bourgeoisie, ce type de député est profondément lié au peuple, et il ne vie pas dans un monde à part, dans des conditions sociales excessives de luxe. Par ailleurs, il n'est pas livré à lui-même, sans jamais devoir rendre compte de son mandat.

2. Le développement des luttes populaires et de la démocratie populaire : Que ce soit au niveau national comme au niveau local, seule l'association du peuple à tous les organes du pouvoir (municipalités, entreprises, etc.) pourra permettre la démocratie populaire. Cela ne peut se faire que dans divers comités de gestion à la base ...

3. La dénonciation du formalisme de la démocratie bourgeoise :

Lutte Ouvrière au Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais  avait permis de dénoncer les diverses aides économiques apportées aux entreprises à l'aide des impôts. Il est vrai que la bourgeoisie a su écarter les militants de Lutte Ouvrière des organes vraiment dirigeants de la région (la commission permanente), et en dissimulant les aides réelles sous un verbiage comptable … Le secret (des budgets, etc.) est bien une méthode de gestion bourgeoise, auquel s'oppose la transparence totale populaire.

4. L'internationalisme prolétarien : Seuls la bourgeoisie (dans le cadre de la mondialisation) et le prolétariat (dans le cadre de l'internationalisme ) ont une réflexion au-delà du nationalisme et du chauvinisme (qui va se manifester par une nouvelle guerre de repartage du monde, entre les divers camps impérialistes). Si la bourgeoisie met au premier plan ses intérêts économiques et financiers, le prolétariat lutte pour la paix, et fait la guerre contre la guerre injuste de l'impérialisme. Ainsi le peuple ukrainien doit lutter pour son indépendance et pour la révolution socialiste (mondiale), à la fois contre l'impérialisme américain et contre l'impérialisme russe (et chinois). De même le peuple français doit refuser de servir les intérêts de sa bourgeoisie sur le plan extérieur, et lutter pour prendre tous les pouvoirs à sa propre bourgeoisie, afin d'instaurer un État socialiste, première étape sur la voie de la révolution mondiale. C'est bien la voie prônée par la NUPES ?

La seule question qui reste est celle-ci : est-il vraiment opportun, pour satisfaire les intérêts égoïstes de pouvoir de quelques-uns de laisse faire une expérience , de plus, de l'union de la gauche (après celle de 1981) ?


 

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9 juillet 2022 6 09 /07 /juillet /2022 10:40

(Partie 3) De quel type de députés a besoin le peuple dans un parlement bourgeois ?

Un appel pour voter NUPES, dans quel but ? Lutter contre le système capitaliste ou lutter contre Macron ?

L'erreur commise , dans le cadre de cette pétition, est de considérer les élections (présidentielles, parlementaires, locales, etc.) en soi et pour soi.

Prenons l'exemple des élections parlementaires. Il convient de prendre en compte divers éléments (« Analyse concrète d'une situation concrète » disait-on autrefois). Premièrement ces élections se situent à un moment d'une formation sociale. Celle-ci est le capitalisme avancé, sous sa forme impérialiste pourrissante, antichambre du socialisme. Il s'agit d'élections se déroulant dans le cadre d'un État bourgeois, pour élire des députés dans un parlement bourgeois, donc une république avec une démocratie bourgeoise. Ceci se déroule dans le cadre de la superstructure.

Pour l'infrastructure, il y a domination des monopoles capitalistes, avec une crise économique et générale profonde, que la classe bourgeoise tente de faire payer à la classe des travailleurs et à la classe moyenne, y compris en ayant recours à la guerre impérialiste (Afrique, Ukraine, etc.).

En France, il y a diverses classes et couchers sociales, dont la classe dominante, la classe bourgeoise, (dont les très riches, le CAC 40,..) opposée à la classe du prolétariat, ainsi que diverses couches intermédiaires, dont la petite-bourgeoisie.

Il y a deux lignes qui s'affrontent dans la classe ouvrière : l'une, c'est de considérer que la seule solution est la destruction de l’État bourgeois, à remplacer par un État socialiste, puis communiste. Les élections font partie des éléments à prendre en compte, Mais l'élément essentiel, ce sont les diverses luttes, dans l'entreprise, et dans la ville, dans les divers comités. L'autre ligne est très diverse : elle considère que l'on parvient au socialisme par les réformes ; et même il est possible de réformer l’État bourgeois, instrument neutre, qui peut devenir plus démocratique, plus juste, …

S'il y a une frange de la petite bourgeoisie qui , de plus en plus rejoindra le point de vue du prolétariat, il y a aussi aujourd'hui toute une catégorie de petits-bourgeois, qui se placent dans la logique bourgeoise : ils pensent que s'ils prennent la place de la bourgeoise, grâce à une « majorité électorale », ils pourront apporter des réformes à l’État qui atténuent l'esclavage salarié.

Le parlement bourgeois a toujours fonctionné avec une majorité et une minorité, l'une ou l'autre prenant les rênes de l’État à tour de rôle. Depuis toujours, il y a une forme d' « opposition » , qui s'oppose, non pas au régime bourgeois, mais à la fraction de la classe bourgeoise qui détient le pouvoir.

Il en est ainsi du Rassemblement National : c celui-ci s'oppose au néo-libéralisme de Macron , non à l 'État capitaliste. Il en est de même de La France Insoumise, « opposition de gauche » au néo-libéralisme de Macron, mais nullement opposé à l’État capitaliste.

Prenons l'attitude des députés , tant de droite que de gauche : voilà des années qu'ils ont établi un diagnostic des maux du capitalisme. Leur propositions consistent à faire des réformettes, qui ne règlent rien. Ce qu'ils disent : « Votez pour moi, et cela ira mieux ! » Y compris lors des élections locales : qui a fait le bilan de la présence , douze années , de la « gauche «  à la mairie de Metz ? Par exemple, y a-t-il un changement de gestion dans les maisons de retraite ? Ailleurs ?

Cet électoralisme est démobilisateur : « attendez, disent-ils , que l'on prenne le pouvoir, et les choses iront mieux. Inutile de lutter, de faire grève, etc. Voter, c 'est lutter/ Et si cela ne fonctionne pas cette fois-ci, attendez le prochaines élections ! ». La frange de la petite bourgeoisie qui est sur cette ligne (de fait, il s'agit d'inféoder les classes populaires à la classe bourgeoise, il s'agit de prôner la collaboration de classe, et de préserver les structures bourgeoises,), sont en fait, opposés à un changement radical, car ils n'en ont pas besoin.

Au niveau inter=national, cette frange ne prône pas l’internationalisme prolétarien mais contribue à préserver les intérêts de l'impérialisme français (voir Jean Yves Le Drian et autres). Demain, en cas de guerre mondiale, ils ne mettront pas en avant la lutte contre leur propre classe dominant (pourquoi le feraient-ils demain, puisqu'ils ne le font pas aujourd'hui ? ) mais continueront à mettre les masses laborieuses sous la coupe de la classe bourgeoise, comme « chair à canon ».

Il convient de faire le portrait des députés dont le peuple a besoin dans la phase actuelle : de simples opposants , sur des positions bourgeoises, contre la fraction bourgeoise qui détient le pouvoir, ou bien des députés populaires, dénonçant le formalisme de la « démocratie «  bourgeoise et soutenant les luttes populaires ?

Examinez de près l'action des élus bourgeois : ils ne cherchent jamais à associer les masses travailleuses aux diverses décisions, mais s'appuient exclusivement sur les administrations de l’État bourgeois (Pôle Emploi, etc.)

Sachant que , de toute façon, quelle que soit la fraction bourgeoise au pouvoir, elle est toujours au service du patronat capitaliste ; Et même si une partie de la petite bourgeoisie espère un débordement, pour aller vers des luttes plus révolutionnaires, cela n'est possible que si le peuple est mobilisé (a sa propre armée, dispose de l'autonomie prolétarienne,etc.)

Alors , on peut se gausser du faible score électoral de LO et autres. Ceux qui citent ces faibles résultats sont victimes de l'électoralisme bourgeois : il est possible de renverser l’État bourgeois, la logique capitaliste, par le recours aux élections (voir le Chili en 1973).

Cependant il vaut mieux un faible score électoral, avec une ligne politique juste, que des illusions électoralistes, dont les personnes de mon âge, ayant vécu l'expérience Mitterrand , devraient être définitivement guéri ! Nous somme à une nouvelle époque, de crise générale du système capitaliste, avec le risque d'une nouvelle guerre impérialiste de repartage du monde. Il vaut infiniment mieux préparer le plus grand nombre à s'émanciper de l'idéologie collaborationniste , et de préparer les cadres du futur parti révolutionnaire.

La façon dont se sont dégonflés les scores électoraux du PCF, du PS, de LR, etc. devraient être un signe pour chacun !

C'est pourquoi, même si la ligne révolutionnaire est minoritaire au s sein du NPA aujourd'hui, il est certain pour moi qu'elle deviendra vite majoritaire devant l'époque qui vient, et que son intérêt sera alors de lâcher la main de toute la frange petite-bourgeoise, gonflée d'illusions sur la possibilité de réformer l’État bourgeois ! Prenez exemple sur les députés populaires (Commune de Paris, ou lorsque le PCF était révolutionnaire, favorable à la dictature du prolétariat), qui ont mis en œuvre la démocratie populaire. Quant à Jean Luc Mélenchon, après cinquante années de divers mandats électoraux, dont le plus long est sénateur du parti socialiste, il est loin des préoccupations populaires ! Son union ne vise qu'à sauvegarder les postes de divers partis en perdition (PCF, PS, etc) et, au mieux, à prendre le pouvoir au niveau national, d'un État bourgeois, et au pire à être l'opposition bourgeoise de gauche au néolibéralisme de Macron. C'est pourquoi cette pétition n'a aucun intérêt !

Sauf à démontrer bien sûr que la démarche de LFI et JLM fait avancer la cause populaire vers un État socialiste, et ne constitue pas un illusoire réaménagement de l’État capitaliste vers « plus de libertés, de démocratie, de justice, de partage des richesses, etc. »

Si LFI a un peu de respect pour son électorat potentiel, qu'attendent les 17 députés de la législature précédente pour faire un bilan , non pas pour faire mieux fonctionner la pseudo-démocratie d'un parlement bourgeois, mais pour mettre en place une réelle démocratie populaire, qui rende compte ?

JLM et ses thuriféraires ont suffisamment de culture marxiste, léniniste et trotskiste , pour savoir que, privilégier la seule voie électorale, c'est vouloir pérenniser le système capitaliste et refuser son remplacement par un État socialiste. Ou bien qu'il explique par quelle voie il compte aboutir au progrès social, à l'instauration d'une démocratie populaire, à la lutte contre la guerre impérialiste … S'il ne le fait pas, n’est-ce pas parce qu'il s'agit d'un escroc politique ? Car dans le contexte actuel, tout miser sur les élections constitue un facteur de démobilisation quant aux luttes réelles pour une frange de travailleurs. Mais ceux-ci, par leur abstention massive, démontrent néanmoins globalement une forte maturité face au système (notamment électoral) bourgeois, en particulier dans les quartiers populaires …


 

P.S. : Néanmoins, la pétition aura une seule utilité : mesurer localement la force petite bourgeoise (ATTAC et autres,...) qui souffre d'un déclassement et d'une prolétarisation due aux excès du néo-libéralisme, qui veut donc limiter les effets néfastes de ceux-ci (si c'est possible? Voir 1981, puis 1984) tout en refusant de s'attaquer à la racine du mal, qui est l’existence du système capitaliste (dont la propriété des moyens de production par les monopoles, et la baisse tendancielle du taux de profit), et en refusant le travail ardu, long, pénible, du remplacement de ce système par un État socialiste qui instaure une démocratie populaire , programme qui sera de plus en plus à l'ordre du jour … C'est ce que mesurera également le score national de NUPES, indiquant ainsi le travail de persuasion et de propagande qu'il reste à faire … A bas toutes les formes d'opportunisme ! Vive la Révolution prolétarienne !

Le 03/06/2022


 

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